Les gars, nous mettons notre âme dans le site. Merci pour ça
que vous découvrez cette beauté. Merci pour l'inspiration et la chair de poule.
Rejoignez-nous sur Facebook Et En contact avec
"Je suis une femme ordinaire. Pas trop content. Ni riche, ni belle, juste une femme, comme des millions de personnes.»
Césarie Évora
- Cesaria Evora est née en 1941 dans la ville de Mindelo, dans les îles du Cap-Vert, situées dans l'océan Atlantique, près de l'Afrique. Sa famille était pauvre mais amicale - Cesaria a grandi avec 4 frères. Quand la fille avait 7 ans, son père est décédé. Cette perte fut très difficile pour la famille, et la petite Cesaria fut particulièrement attristée, car elle était la préférée de son père. La mère n'était pas en mesure de nourrir seule ses enfants, alors elle a confié sa fille à un refuge avec des religieuses catholiques. Les 3 années que Cesaria a passées là-bas ont été insupportables pour elle, car elle a été privée de ce qu'elle appréciait le plus : la liberté. À l’âge de 13 ans, elle rentre chez elle et commence à aider sa mère aux tâches ménagères.
- Pendant son temps libre, la jeune fille se produisait dans les bars de sa ville natale. De plus, elle chantait exclusivement dans le genre morna. Ce sont des chants traditionnels des îles du Cap-Vert, influencés par des motifs africains, ainsi que des rythmes brésiliens et portugais. Le nom vient soit du verbe anglais to mourn (« pleurer »), soit du mot portugais morno (« chaleureux »). Cesaria elle-même a dit à propos de sa musique : « Le style morna était tissé de tout ce qui nous entourait sur l'île : la mer, l'amour et le désir de quelque chose d'inexplicable. »
- À l'âge de 16 ans, Cesaria a rencontré son premier amour : le musicien et marin Eduardo João Shalina. Ils se sont rencontrés dans un bar, où la jeune fille espérait chanter - gratuitement ou au moins contre quelques cigarettes. Eduardo entendit sa voix et fut fasciné. Certes, il a noté qu'elle chantait trop doucement et lui a conseillé d'être plus audacieuse. Plus tard, l'homme a fait d'Evora une célébrité locale : il a négocié avec les propriétaires de cafés et de bars, organisé des spectacles et même monté un ensemble pour elle. Il semblait que le bonheur était déjà si proche, mais bientôt Eduardo monta à bord d'un bateau et s'éloigna pour toujours du petit Mindelo, car il avait de sérieux projets sur le continent. Cesaria ne l'a jamais revu.
- Pendant près de 20 ans, le chanteur s'est produit dans des cafés et des restaurants, apparaissant occasionnellement à la radio locale. Mais Evora rêvait d'une vraie renommée, elle voulait que son travail devienne populaire dans d'autres pays. Hélas, ces rêves n’étaient pas destinés à se réaliser de sitôt. En 1975, une révolution politique a eu lieu dans les îles du Cap-Vert, elles ont finalement obtenu leur indépendance du Portugal et ont reçu le nom de République du Cap-Vert. Certes, ces changements ont entraîné une grave crise financière. Cesaria a été obligée de quitter la scène pendant 10 ans parce que ses chansons ne lui rapportaient plus d'argent.
- Peu à peu, la vie au Cap-Vert a commencé à s'améliorer et des collègues musiciens ont demandé à Evora de revenir à sa créativité. Ils l'ont d'ailleurs persuadée de se rendre à Lisbonne pour parler à la diaspora capverdienne. C'est dans la capitale portugaise que Cesaria enregistre son premier album. A cette époque, elle avait déjà 43 ans.
- Dans l'un des restaurants où la chanteuse se produisait, elle a été remarquée par un Français d'origine capverdienne nommé José da Silva. Il a été émerveillé par sa voix et ses chansons colorées, alors il a convaincu Evora de l'accompagner en France. À l'âge de 47 ans, Cesaria a réalisé son vieux rêve : elle a vu la Tour Eiffel.
- José da Silva ne s'est pas trompé. À Paris, Cesaria a connu le succès, elle a enregistré 3 autres albums, qui ont finalement brisé la barrière ethnique et valu à la chanteuse la renommée de « l'aristocrate de la musique de restaurant » - comme l'appelaient les journalistes locaux. Les Français ont été captivés par une femme âgée à la voix charmante, dont les chansons les transportaient dans un tout autre monde.
- Le chanteur montait toujours sur scène pieds nus - quelqu'un a dit que c'était une sorte d'hommage à la pauvreté dans laquelle vivaient les compatriotes de Cesaria aux îles du Cap-Vert. Cependant, Evora elle-même a insisté sur le fait qu'il n'y avait aucune raison à cette habitude - elle n'aimait tout simplement pas porter de chaussures. "Pendant de nombreuses années, j'ai marché pieds nus, comme la plupart d'entre nous sur l'île, et c'est plus facile pour moi de chanter pieds nus", a-t-elle déclaré dans ses interviews. Elle a acheté sa première paire de chaussures spécialement pour les tournées alors qu'elle avait déjà plus de 40 ans.
- Dans les années 80, Cesaria Evora fait une tournée en Europe et quelques années plus tard, elle devient célèbre dans le monde entier. Elle était surnommée « l’Edith Piaf noire » et « l’Africaine Billie Holiday ». Cesaria a demandé que ses premiers honoraires sérieux soient divisés en 2 parties : elle en a mis la moitié à la banque et a pris la seconde en espèces, afin que si quelque chose arrivait, l'argent resterait définitivement avec elle. Certes, lorsque la journaliste lui a demandé ce qu'elle avait acheté après sa tournée triomphale, elle a répondu : « Une jupe et 2 chemisiers ».
- La renommée et la richesse n'ont pas du tout changé Evora - elle repassait toujours elle-même ses robes avant les concerts et disait : "Une chambre luxueuse, une bonne cuisinière et un expresso fort - c'est tout ce dont j'ai besoin." Et la chanteuse n'a jamais pu abandonner la mauvaise habitude qu'elle a acquise dans sa jeunesse : fumer. Lors de ses performances, Cesaria prenait toujours de petites « pauses cigarette ». « J’adore fumer et je n’y peux rien. Un homme riche m'a offert une nouvelle Mercedes si j'arrêtais de fumer. Comme vous pouvez le voir, je fume toujours », a ri la Diva aux pieds nus.
- En plus du tabac, Cesaria avait un autre petit point faible : les bijoux en or. Elle n’aimait pas vraiment les grands centres commerciaux, mais lors de ses tournées, elle se rendait certainement dans les petites bijouteries. Selon elle, toutes les femmes capverdiennes aiment l’or car c’est de l’argent qui est toujours avec soi.
- Tout au long de sa carrière, Cesaria a gagné plus de 50 millions de dollars, mais elle n'a jamais été particulièrement intéressée par l'argent. Elle vivait dans la maison de ses parents avec de nombreux proches et n'a acheté une nouvelle maison que lorsque tout le monde ne pouvait plus rentrer dans l'ancienne. La star n'a jamais fermé ses portes à clé, afin que chaque habitant de la ville puisse entrer chez elle à tout moment et même s'offrir du kashupa, une soupe de maïs traditionnelle capverdienne.
- Étonnamment, la femme indigène des îles du Cap-Vert ne savait pas nager et avait très peur des vagues. Le fait est que lorsqu'elle était enfant, elle a vu comment une tempête a emporté un homme d'une falaise, et ce souvenir l'a hantée toute sa vie. Néanmoins, Evora ne pouvait pas vivre loin de l'océan et a déclaré qu'elle en avait besoin pour vivre.
- La diva a fait don de la quasi-totalité de ses énormes cachets pour les besoins du Cap-Vert. Il finançait l'enseignement primaire et secondaire, ainsi que la plupart des soins de santé du pays. En même temps, elle a elle-même assuré que son aide n'avait pas d'ampleur nationale, et qu'elle n'aidait que des personnes individuelles : « Je peux aider un enfant en particulier, une mère en particulier qui a un enfant malade. De nombreuses personnes demandent de l'aide. Oui, pour mon pays, je suis le plus célèbre et le plus riche, mais ce que je fais, je le fais exclusivement en tant que personne privée.»
- En fait, bien sûr, la star se montrait modeste. Elle a vraiment aidé un grand nombre de compatriotes. De plus, grâce à elle, le monde entier a découvert cette petite république dispersée sur les îles de l’océan Atlantique. Le Cap-Vert est devenu membre de l'ONU, de l'OMS et de nombreuses autres organisations internationales importantes.
Au départ, le chanteur interprétait des chansons dans le style du « morna » (port. morna), un genre traditionnel des îles du Cap-Vert, ainsi que du « fado » (port. fado), des chansons africaines.
Cesaria Évora chante en créole cap-verdien, un dialecte du portugais. Le cadre acoustique de la voix est assuré par un piano, un ukulélé, un accordéon, un violon et une clarinette. Evora monte invariablement sur scène pieds nus, c'est un hommage symbolique à la pauvreté dans laquelle vivaient (et continuent de vivre) ses compatriotes des îles du Cap-Vert.
Au début des années 1980, elle commence une tournée en Europe. La renommée mondiale est venue à Cesaria en 1988. Elle est également à juste titre lauréate du prix honorifique français « Victoire de la Musique » et a été nominée 5 fois aux Grammy Awards. Cesaria Evora utilise activement dans son vocabulaire un mot si merveilleux saudaji, qui se traduit par un vif sentiment de nostalgie de la patrie.
Au cours des 15 dernières années, Cesaria Evora a reçu de nombreux prix musicaux, plusieurs disques d'or et a fait des tournées dans le monde entier, y compris en Russie. Elle a gagné plus de 50 millions et a consacré la plupart de ses frais à l'éducation des enfants des îles du Cap-Vert.
Le 6 février 2008, Cesaria Evora a reçu l'Ordre français de la Légion d'honneur.
Malgré son âge, Cesaria chante avec la même inspiration qu'il y a 50 ans. En entendant sa voix, l'auditeur se fige et est prêt à profiter sans fin de ses chansons éternelles, inhabituellement colorées, belles et sages, comme la nature elle-même.
Cesaria Evora est décédée le 17 décembre 2011 au Cap-Vert à l'âge de 70 ans.
Le décès est dû à une insuffisance cardiaque et à des problèmes respiratoires.
"Je sais ce que c'est de vivre en dessous du seuil de pauvreté,
et je me réjouis quand ma créativité peut
aidez au moins quelqu'un. (Césaire Évora).
La vie de Cesaria Evora en chiffres :
- Cesária Évora est née le 27 août 1941 à Mindelo, au Cap-Vert.
- 1958 – début de la carrière du chanteur.
- 1984 - enregistrement du premier album solo de Cesaria à Lisbonne.
- 1988 - début de collaboration avec la maison de disques Lusafrica, France.
- Albums : 1988 - La Diva Aux Pieds Nus, 1990 - Distino de Belita, 1991 - Mar Azul, 1992 - Miss Perfumado, 1994 - Sodade, 1995 - Cesária, 1997 - Cabo Verde, 1999 - Café Atlantico, 1999 - Mar Azul, 1999 - Cesaria Evora Remixes, 1999 - Best Of, 2001 - São Vicente di Longe, 2002 - In Bloom II, 2003 - Voz d'Amor, 2003 - Tout l'or du monde, 2006 - Rogamar.
- Cesaria Evora est propriétaire du prix de la musique française - « Victoire de la Musique ».
- Elle a été nominée cinq fois pour un Grammy et a remporté ce prix deux fois.
- La première représentation du chanteur en Russie a eu lieu en avril 2002 au Théâtre Anatoly Vasilyev de Sretenka. Le deuxième concert a eu lieu en mai de la même année au Théâtre Maly.
- Le 6 février 2008, Cesaria Evora a reçu la Légion d'honneur française.
- Cesaria Evora est décédée le 17 décembre 2011.
Cap-Vert? Ce paradis touristique ensoleillé est situé sur les îles du Cap-Vert, situées dans le vaste océan Atlantique, non loin des côtes africaines.
La particularité des Cap-Verdiens est due à la fusion du sang africain et européen ; ils ont absorbé tout le meilleur qu'un tel cocktail peut offrir, absorbant au fil du temps l'or des rayons du soleil et les mélodies persistantes de la mer.
Je suis né dans un endroit tellement incroyable Césarie Évora
, au mois d’août étouffant de l’année tristement mémorable de 1941.
La jeune fille a grandi dans l'atmosphère du port de villégiature de Mindelo, où toute une série de nombreux cafés bordaient la promenade, et les nuits étaient aussi chargées que les jours. Lorsque le soleil se couchait et que la fraîcheur de la mer soulageait les rues brûlées, l'air était rempli de la musique de Sa Majesté. En plus des styles musicaux que nous connaissons, les habitants ont toujours aimé écouter le folklore ancien - morna, fado et coladera. Des chansons au motif lent, dans lesquelles transparaissent la tristesse, la nostalgie, le désir et, bien sûr, l'amour.
En tant que véritable résidente de son pays, Césarie a adoré ces chansons et les a interprétées avec tant d’émotion qu’elle a rapidement remporté le titre de « Reine de Morna ». Elle a débuté sa carrière à l'âge de 17 ans. Et bientôt, il ne restait plus un seul club dans la ville de Mindelo, pas une seule scène où le chanteur ne se produisait. Son chant était très mémorable, sa voix grave et forte atteignait les endroits les plus cachés de l'âme de ceux qui l'écoutaient, ouvrait leur cœur, les faisait s'inquiéter - pleurer et aimer, aspirer et être reconnaissants.
Cette femme extraordinaire a chanté, essayé de construire son bonheur personnel (elle a trois enfants issus de trois mariages) et le temps a passé. La jeunesse est loin derrière vous et, semble-t-il, vous avez besoin de vous installer : démarrer une entreprise rentable, élever des enfants, arrêter de boire et de fumer, limiter l'accès de votre maison à vos nombreux amis... Mais il ne s'agit pas uniquement de notre héroïne. . Elle est restée fidèle à elle-même en tout.
Un jeune homme nommé José da Silva parvient à convaincre Evora de venir brièvement à Paris pour enregistrer son disque. Et l'album sort en 1988 sous le titre « La Diva aux Pieds Nus ». L'affaire ne s'est pas arrêtée là. En 1990 sort l'album « Distino di Belita » (Le destin d'une beauté) et en 1991, « Mar Azul » (Mer d'azur).
Il semblerait que qui écouterait le chant d'un chanteur âgé et inconnu, et dans une autre langue qui n'est pas compréhensible par tout le monde, à l'exception des Cap-Verts et de quelques Portugais... Cependant, on peut argumenter de cette façon, mais en en réalité, c'est ce qui s'est passé.
La fidélité aux airs de son pays natal distinguait la chanteuse de la masse des pop stars européennes ; sa voix - douce et émotionnelle, libre et forte - capturait les cœurs sans combat, les paroles n'avaient pas besoin d'être traduites. Après tout, les sentiments sont internationaux et le désir d’une personne de ce qui est pur, profond et naturel vit toujours quelque part dans chaque âme.
En 1992, l'album « Miss Perfumado » (Fragrant Girl) traverse triomphalement l'Europe, se vendant à plus de 200 000 exemplaires rien qu'en France. Partout dans le monde, les gens ont commencé à écouter la morna en masse, tout comme ils dansaient autrefois en masse la Lambada et la Macarena.
U Césarie il y avait un talent rare - dans sa voix, on peut voir « un sentiment de vif désir de la patrie » - « saudaji ». Ce sentiment douloureux est familier à tout le monde - nous pouvons aspirer à l'enfance, à la mère, à quelque chose de cher et de douloureusement familier, qui ne peut être rendu.
ET Césarie a continué à surprendre le public. Elle est montée sur scène pieds nus en signe de solidarité avec les femmes africaines pauvres, même dans les salles des pays du Nord et de Russie. Ses tenues de scène étaient achetées dans des magasins ordinaires et non dans des boutiques. Elle n'a pas participé à la vie sociale et politique, n'est pas apparue aux soirées à la mode, car après la tournée, elle rentrait toujours chez elle à Mindelo.
Elle n’avait que deux voitures bon marché. Et elle vivait dans la maison de ses parents – la maison de son enfance.
La chanteuse a fait don de la part du lion des millions de dollars qu'elle a gagnés au budget du Cap-Vert. L’ensemble de l’enseignement primaire de tout le pays a été entièrement financé par ses frais de scolarité ! Quel amour palpable pour la Patrie ! Imaginez ce qui a été hérité avec de la sueur et du sang – et aux autres. Cesaria savait que son pays était pauvre et avait besoin d'elle. Lorsque le destin vous a donné tant d'opportunités et de moyens, mais que vous n'avez pas besoin de grand-chose pour le vrai bonheur - juste des amis, une maison, un travail que vous aimez et un sentiment de besoin, ce n'est pas difficile à partager. La joie que votre argent aide d’autres personnes à apprendre et à déterminer un avenir meilleur pour eux couvre largement tous les sacrifices.
Pour que vous puissiez apprécier l'ampleur des sommes transférées, je dirai, citant le journal Izvestia, que « En termes de pourcentage, les contributions d'Evora au budget de son pays natal sont égales aux revenus que la Russie tire de la vente de pétrole. » A quoi ça ressemble?
En véritable Africaine, Cesaria adorait collectionner l’or. Des boucles d’oreilles, des chaînes et des bagues en or avec de chaudes gouttes de soleil complétaient toujours la tenue d’Evora sur scène. Les meilleurs amis des filles, les « diamants », ainsi que toutes les autres pierres précieuses et semi-précieuses, sont restés non réclamés, comme des morceaux de verre froids. L'avis de Cesaria : « L'or est de l'argent qui est toujours près de chez vous. Et les diamants, c’est de l’argent perdu.
La chanteuse légendaire est décédée à l'âge de 70 ans dans son pays natal, trois mois après la fin officielle de sa carrière créative. Ces dernières années, jouer sur scène est devenu de plus en plus difficile, mais ni un accident vasculaire cérébral ni une opération cardiaque n'ont forcé Evora à renoncer au sens de sa vie. Elle marchait toujours pieds nus et offrait aux auditeurs ses chansons magiques.
Aujourd'hui, le nom de Cesaria Evora est connu dans le monde entier. Elle a reçu le Grammy américain, la Vitoire de la Musique française, l'Ordre de la Légion d'honneur... Et chez elle, des compatriotes reconnaissants ont voulu lui ériger un monument de son vivant. Mais Cesaria était contre, disant qu'il valait mieux donner cet argent aux enfants.
Que pouvons-nous apprendre, vous et moi, de l’histoire de la tante africaine Cize ? Vous devez être fidèle à vous-même, à votre patrie, aider les autres et faire ce qui vous intéresse, ce que vous faites de mieux. C’est toute la recette du succès. Prenez-en note, et que le bonheur et l'amour soient avec vous !
Le bar du port est enfumé et bondé. Sur scène, une jeune fille aux pieds nus et à la peau foncée chante le grand amour et la séparation. Elle croit qu'un jour le bonheur lui viendra, et ne sait pas que dans quatre décennies, toujours pieds nus et croyant en lui, elle applaudira dans les salles bondées du monde entier...
Sans Cesaria Evora, les anciennes îles du Cap-Vert (et aujourd’hui la République du Cap-Vert) seraient restées une ligne dans les manuels d’histoire et de géographie. Et seuls de rares voyageurs aimant s'éloigner de la civilisation pourraient parler de 18 îles de l'océan Atlantique, non loin de la côte ouest de l'Afrique.
Mais, étant apparue sur scène, Cesaria a pu nous parler, à nous qui n'avions pas vu ces terres, de sa terre natale, où le doux soleil, qui avait réchauffé le sable de plages sans fin toute la journée, roule dans le vaste océan, où le le vent bruisse parmi les branches, murmurant aux amoureux une séparation imminente, et où chantent les femmes dont les amants ont déjà quitté leur terre natale dans l'espoir de trouver une vie meilleure. Et des chansons sur la séparation, sur un bonheur encore possible ou déjà irréalisable, des mélodies de légère tristesse, enveloppées d'espoir timide et de mélancolie déchirante, flottent au-delà de l'horizon - une fine ligne entre le ciel azur et l'océan turquoise. Peut-être que ces sons dépasseront la surface de l'eau et s'envoleront vers ces proches désormais lointains...
MER VRAI
Les femmes capverdiennes chantent cela depuis longtemps, car elles savaient bien ce qu'était la séparation. Au XVIe siècle, les Portugais débarquèrent sur les îles, en firent leur colonie et commencèrent à emmener des esclaves à l'étranger. À la fin du XIXe siècle, l'esclavage fut aboli sur ces terres, mais cela n'améliora pas beaucoup le statut social des habitants. Les rares pluies ne permettaient pas l'agriculture, il n'y avait pas de riches gisements minéraux et le pouvoir sur l'île appartenait toujours aux Portugais. De plus en plus d’hommes rêvaient d’une vie meilleure et montaient à bord de navires pour traverser l’océan depuis des pays étrangers afin d’envoyer des sous qui aideraient à sauver leur famille de la faim. De plus en plus de femmes se retrouvaient dans la pauvreté avec de nombreux enfants, le soir regardant l'horizon et épanchant leur désir pour leurs proches dans des chansons. Les matins, comme on appelle ces lamentations musicales, sont l'un des genres les plus répandus sur l'île.
La mère de Cesaria a également chanté plus d'une fois la tristesse au vent alors qu'il ne restait qu'un gâteau pour six enfants dans la maison. La petite Cesaria a également reconnu cette tristesse. D'abord, lorsqu'elle a perdu son père à l'âge de sept ans, puis lorsque sa nouvelle famille est devenue la même misère crasseuse dans un orphelinat - incapable de nourrir les enfants seule, sa mère les a envoyés dans un orphelinat.
Sa vraie famille manquait à la jeune fille, mais elle essayait de ne pas perdre espoir que le bonheur la trouverait un jour. «Je suis probablement née avec une si bonne humeur», dira-t-elle plus tard. «J'aimais vraiment chanter et la musique m'a aidé à vivre avec le sourire.» Personne ne lui a appris la notation musicale, mais la musique ordinaire lui est également restée incompréhensible : au Cap-Vert, pendant son enfance, il n'y avait pas de temps pour les écoles. Elle restera sans instruction pour le reste de sa vie, n'ayant appris que quelques phrases simples pour signer des cartes postales aux fans : « De Cesaria avec amour ».
À L'ÂGE DE SEPT ANS, CAESARIA A PERDU SON PÈRE ET ÉTAIT BIENTÔT DANS UN ORPHELINAT POUR ENFANTS.
Bien plus tard, devenue une chanteuse de renommée mondiale, elle ne quittera pas complètement son pays natal, elle commencera à aider les familles des pauvres et les habitants des refuges, ouvrant son cœur à tous ceux qui viennent à elle avec leur tristesse. Mais c'est encore très loin, mais pour l'instant Evora a ses propres petites joies et ennuis. Pour gagner au moins un peu sa vie, elle se rend dans la partie portuaire de sa Mindelo natale, où se trouvent des tavernes sur la côte. En 1958, ce n’était pas un endroit idéal pour vivre, mais elle connaissait plus de succès que d’autres villes. Des navires du monde entier arrivaient au port et les marins qui manquaient de terre venaient dans les établissements pour prendre un verre. Tout le monde ne comprenait pas ce que chantait la jeune fille de 17 ans, car elle ne connaissait que le dialecte local, le créole capverdien, un dialecte du portugais. Mais les hommes ordinaires l’écoutaient avec leur cœur, car un autre amoureux comprendra toujours une histoire d’amour, quelle que soit la langue dans laquelle elle est parlée.
QUAND LES MOTS NE SONT PAS IMPORTANTS
« LA MUSIQUE EST UN MOYEN DE COMMUNICATION UNIVERSEL. MÊME SI VOUS NE CONNAISSEZ PAS LA LANGUE, VOUS L'ÉCOUTEZ ET LA COMPRENEZ. LES GENS PARLENT LE LANGAGE DES RYTHMES"
« Notre répertoire se compose principalement de deux styles capverdiens célèbres : les mornes et les coladeras. L'auditeur se souvient de plus de mornas - des ballades tristes sur l'amour, sur la façon dont quelqu'un est triste lors de la séparation. Il existe également des coladers - ils ont une coloration critique, voire satirique. Peut-être que quelqu'un a fait quelque chose de pas très beau ou de pas très bien, et nous en faisons une histoire, en faisons une chanson. Presque tous les albums contiennent à la fois des mornes et des coladeras.
Cesaria a sorti 18 albums en 24 ans. Le premier - Distino di Belta - a été enregistré en 1987, mais n'a pas reçu une grande popularité. La dernière en date était la collection 2009 Nha Sentimento. Et le 15ème album, Voz de Amor, sorti en 2003, a ensuite valu à l'interprète un Grammy Award.
Et Cesaria a chanté avec son âme - le premier sentiment lui est venu, mais le bonheur tant attendu n'est pas venu. Le beau guitariste a quitté l'île, comme beaucoup d'hommes, à la recherche d'une vie meilleure. Et Evora a su parler depuis la scène au nom de toutes les femmes qui aiment et attendent, et cela a touché l'âme de tout auditeur. Ainsi que l'histoire d'une vie difficile dans la pauvreté - qui, si ce n'est des marins ordinaires, peuvent comprendre ce que signifie « pas un sou pour l'âme ».
Mais là, elle a acquis une habitude de boire qui lui restera jusqu'en 1994. « La musique destinée aux visiteurs accompagnait une conversation intime accompagnée d'un verre de grog. Ils m'ont soigné et je me suis impliqué. Il semblait que l'alcool m'avait sauvé de pensées difficiles, a-t-elle admis. - Pendant quelque temps je ne pouvais pas monter sur scène sans prendre une gorgée de cognac. Heureusement, j’ai réussi à surmonter cette dépendance et je n’ai plus bu rien de plus fort que l’eau.
VOIR PARIS
Mais cela aussi arrivera plus tard, mais pour l'instant Cesaria est restée à Mindelo, chantant pour les visiteurs et buvant avec eux, écoutant des histoires sur des pays lointains. Sa musique a commencé à apparaître à la radio locale et ses compatriotes connaissaient déjà son nom. Vingt ans se sont écoulés ainsi, mais elle n'a jamais cessé de croire qu'un jour le bonheur lui viendrait, réel, complet, et qu'elle aurait l'occasion d'entendre les applaudissements non seulement des visiteurs du bar. « Vous serez surpris, mais je m'attendais à ce qu'un jour le succès m'arrive. J'ai chanté dans les bars de Mindelo pour de nombreux étrangers et j'ai vu qu'ils aimaient ma musique. Puis j’ai pensé que si un jour je pars à l’étranger, d’autres aimeront aussi ce que je fais. Et comme vous pouvez le constater, elle avait raison », dira-t-elle plusieurs années plus tard. Et elle ajoutera qu'un jour un des marins lui a offert un porte-clés en forme de Tour Eiffel. Puis Evora s'est dit qu'un jour elle irait définitivement à Paris et regarderait cette tour de ses propres yeux.
MEILLEUR PLUS TARD
« LE CHARME DE CESARIA EVORA ET SA VOIX CHAUDE NOUS TOUCHENT TOUJOURS » – LA VIE
- 1993 - le triomphe du chanteur en France. Les premiers concerts à l'Olympia, la principale salle du pays, affichaient complet ;
- En 1995, le disque Cesaria est devenu « d'or » en France et un best-seller aux États-Unis (150 000 exemplaires) ;
- Elle a interprété le tango pour le film "Underground" de Kusturica et a chanté de manière inoubliable Besame Mucho pour "Great Expectations".
Mais jusqu'à présent, ses rêves de gloire, légers et forts, comme une vague océanique, presque dispersés en éclaboussures, frappant le rocher de la réalité. En 1974, les îles du Cap-Vert, sous domination portugaise, ont finalement osé mettre en œuvre un projet de longue date : devenir indépendante. Le régime a été renversé, un accord sur l'indépendance a été signé, mais cela n'a pas permis de réaliser les rêves les plus chers d'une vie belle. La situation de l’État devenu indépendant et rebaptisé République du Cap-Vert s’est encore aggravée. Cesaria le ressentait également : beaucoup moins de navires amarrés au port et les habitants des îles n'avaient pas le temps de chanter et de s'amuser dans les tavernes. «Ma vie n'a jamais été calme. La musique m'a aidé à gagner ma vie. Et quand chanter a cessé de rapporter de l’argent, j’ai arrêté de chanter », dira-t-elle à propos de cette période. - Ce furent les années les plus difficiles. Je suis content qu'ils aient été laissés derrière et que j'ai pu remonter sur scène." Cela ne s'est produit qu'après 10 ans de silence et grâce à des amis. La vie au Cap-Vert a commencé à s'améliorer, les musiciens sont revenus à la créativité, demandant de temps en temps à Evora de lui rendre service et d'enregistrer un duo. L'un après l'autre, ces duos sont devenus le début d'une nouvelle étape de sa vie.
Les compatriotes qui s'installaient à Lisbonne y ont invité à plusieurs reprises le chanteur. Il y avait là une importante diaspora capverdienne et les Portugais étaient prêts à aider les habitants des îles. Et finalement elle décide de partir en voyage. Cesaria a 46 ans et enregistre son premier album. Si ses chansons ne dépassent pas la diaspora, ses compatriotes qui ont le mal du pays et des mélodies de leur patrie l'écoutent. Mais dans l'un des restaurants, Evora a été remarquée par un Français d'origine capverdienne, José da Silva. Frappé par la couleur et la beauté des chansons, il convainc Cesaria de l'accompagner en France pour y réussir. L'interprète n'a pas hésité longtemps, se souvenant de son rêve de longue date de voir la Tour Eiffel.
PETITS SECRETS
José ne s'était pas trompé. A Paris, Evora a enregistré trois autres albums, et le troisième, Azur le Magicien (1991), a brisé la barrière ethnique et lui a valu le titre d'« aristocrate de la musique de restaurant », comme la presse locale a qualifié Cesaria. La France voit sur scène une femme d'âge moyen, pieds nus, qui, avec ses chansons, transporte les auditeurs dans un tout autre monde. « Le style morna est tissé de tout ce qui nous entoure sur l'île : la mer, l'amour et le désir de quelque chose d'inexplicable », dit-elle à propos de sa musique et de son pays natal.
On veut l'entendre aux quatre coins de la France, Cesaria part en tournée et à chaque fois elle monte sur scène silencieuse et pieds nus. Elle ne dialogue pas avec le public, ne fait pas de spectacle et ne met pas de chaussures. C'est ainsi que naissent les premiers mythes selon lesquels Evora ne communique délibérément pas avec le public, de sorte qu'il ne serait pas difficile pour le public de changer lorsqu'elle chante dans une langue inconnue. En réalité, tout était plus banal : depuis son enfance, sans apprendre à lire et à écrire, Cesaria n'a pas reçu de langues.
« QUAND LE CHANT A CESSÉ DE APPORTER DE L'ARGENT, J'ARRÊTE DE CHANTER. CE ONT ÉTÉ LES ANNÉES LES PLUS DURES"
« Et même plus tard, ils ont inventé le mythe selon lequel je joue pieds nus, exprimant ma solidarité avec les pauvres de mon pays. Rien de tel, je n'aime tout simplement pas porter des chaussures. Pendant tant d’années, j’ai marché pieds nus, comme la plupart d’entre nous sur l’île, et c’est plus facile pour moi de chanter pieds nus », vous dira-t-elle. Ouverte et honnête, elle a captivé le public par sa sincérité. «Je pense que c'est tout cela parce que je chante avec une âme ouverte», sourira-t-elle lorsque l'album Miss Perfumado, sorti l'année prochaine, lui apportera une reconnaissance mondiale.
La chanteuse de 50 ans, surnommée la Barefoot Diva, donnera des concerts à travers le monde, et bientôt il n'y aura pratiquement aucun coin où ses mornas ne sonneront pas. On l’appellera « l’Edith Piaf noire » et la « Billie Holiday africaine », mais l’attitude de Cesaria face à la vie restera aussi simple qu’avant. "Une chambre luxueuse, une bonne cuisinière et un expresso fort, c'est tout ce dont j'ai besoin", vous dira-t-elle à propos de son cavalier.
Et aussi - une planche et un fer à repasser dans la chambre, car préparer le costume pour le spectacle de ses propres mains restera sa tradition constante. Sans hésitation, elle montrera aux journalistes les brûlures sur ses mains. «Je n'évite pas le travail», répète-t-elle. - La célébrité n'a pas changé ma vie. Bien avant de devenir célèbre, j’étais entouré de personnes différentes – riches et pauvres, proches et étrangères. J'ai grandi dans la pauvreté, sans rien à mon actif, et maintenant je continue d'être fidèle à qui j'étais. Le succès d’aujourd’hui ne peut pas me changer.
En fait, elle n'a pratiquement pas changé, conservant même la mauvaise habitude qu'elle a acquise dans sa jeunesse : fumer. Même lors des concerts, Evora prenait une « minute de pause cigarette », prenant une savoureuse bouffée juste sur scène, si les circonstances le permettaient. « J’adore fumer et je n’y peux rien. Une personne influente m’a un jour offert une Mercedes chère simplement parce que j’allais renoncer à la cigarette. Comme vous pouvez le voir, je fume toujours », a-t-elle ri.
Et il y avait une autre petite faiblesse que Cesaria s'est permise après avoir réussi : les bijoux en or. Voyageant à travers le monde, elle évite les grands centres commerciaux, effrayée par leur luxe, mais visite toujours les petites bijouteries. « Les Cap-Verdiennes, comme toutes les femmes africaines, aiment l’or – et seulement cela. C'est de l'argent que vous avez toujours avec vous. Mais je ne porte pas de diamants ; ici, ils sont considérés comme de l’argent perdu, car ils ne peuvent pas être vendus », explique-t-elle.
VOUS N'AVEZ PAS BESOIN DE BEAUCOUP
Elle ne s'achetait pas de demeures dans d'autres pays ; elle revenait invariablement de tournées au Cap-Vert, continuant à vivre dans la même maison que sa mère. « Cet endroit est resté à jamais le seul refuge où je souhaite retourner », a-t-elle expliqué. Et dans la cour de cette maison, ils gardaient toujours de la nourriture que tout pauvre qui avait besoin de nourriture pouvait emporter. C'est comme entrer chez elle et demander de l'aide.
"On dit souvent que je paie pour tout le système éducatif au Cap-Vert, mais cela ne correspond pas beaucoup à la réalité", a refusé les lauriers Evora. - Ce que je dépense pour l'éducation n'a aucune signification nationale. Je peux aider un enfant en particulier, une mère en particulier dont l'enfant est malade et a besoin de médicaments, une personne en particulier dont la maison a été détruite par la foudre. De nombreuses personnes demandent de l'aide. Oui, pour mon pays, je suis le plus célèbre et le plus riche, mais ce que je fais, je le fais exclusivement en tant que personne privée. Oh, voici autre chose. Il existe une association appelée « Cesaria ». Il appartient à moi et à mon producteur José da Silva. Nous aidons systématiquement les enfants talentueux à développer leurs talents musicaux. Il s’agit d’un soutien absolument ciblé aux petits talents du Cap-Vert. Je ne sais pas exactement combien il y a de ces enfants, mais certainement pas des milliers. Mon soutien à l’éducation au niveau national dans la République n’est qu’un beau mythe.»
Cependant, ces mythes ne sont pas sortis de nulle part. Cesaria a effectivement aidé un grand nombre de Cap-Verdiens, et même le pays tout entier - grâce à elle, le monde entier a entendu parler de ce petit État dispersé à travers les îles de l'Atlantique. Le pays est devenu membre de l’ONU, de l’OMS et d’autres organisations internationales, ce qui apporte une réelle aide aux habitants ; des touristes du monde entier ont commencé à venir, ce qui contribue à soutenir le budget du Cap-Vert. Mais non seulement le monde a donné quelque chose à sa patrie, Cesaria elle-même a donné bien plus au monde : la possibilité, en écoutant ses chansons, de rêver aux levers de soleil rencontrés au bord de l'océan avec l'être aimé, l'espoir avec lequel vous le voyez. et la tristesse éclatante avec laquelle vous attendez son retour.
Elle parlait peu de ses amants, mais toujours avec une gêne touchante. « J'ai trois enfants d'hommes différents, mais je n'ai jamais été mariée. Maintenant, je suis entouré de mes proches - enfants, petits-enfants, certains d'entre eux restent avec moi, d'autres me rendent visite. Mais c’est exactement ce qui me rend heureuse, je n’ai pas besoin de plus de la vie », sourit la femme âgée. Et elle a chanté ces choses simples qui rendent tout le monde et nous heureux : « Naître dans ton rire, / Être triste dans tes pleurs, / Vivre derrière ton épaule / Et mourir dans tes bras. »
Elle est décédée en décembre 2011, elle avait 70 ans. Peu de temps avant, elle avait déclaré : « Ayant vécu jusqu'à presque 70 ans, je comprends que tous mes rêves sont devenus réalité et qu'il n'y en a pas de nouveaux. J'attends que Dieu me prenne et je dirai à tout le monde : « Au revoir ! Ce sont des pensées normales à mon âge, car en même temps je sais profiter de chaque jour.
Et jusqu'à son dernier jour, Cesaria Evora vivait dans la vieille maison, fumait des cigarettes et recevait des invités, saluant tout le monde avec le sourire. Elle comprenait la sagesse de la vie, selon laquelle l'espoir devait être sans fin, l'amour devait être long, le désir devait être brillant et la sympathie devait être sincère.
FAITS SUR CESARIA EVORA
« POUR MOI, TOUTES LES SALLES SONT LES MÊMES : PETITES OU IMMENSES. PARTOUT JE CHANTE AVEC LE MÊME SENTIMENT"
- Né le 27 août 1941 à Mindelo (Île Saint Vincent, République du Cap Vert) ;
- Deux fois lauréat de la plus haute récompense française, Victoire de la Musique, cinq fois nominé pour un Grammy ;
- Le 6 février 2009, Cesaria a reçu la Légion d'honneur française ;
- Elle est décédée le 17 décembre 2011 chez elle au Cap-Vert des suites d'une insuffisance cardio-pulmonaire et d'une hypertension artérielle.
L'enfance et les premières années de Cesaria Evora
Cesaria Evora est un énorme diamant noir d'un petit pays pauvre. La petite nation du Cap-Vert, située sur les îles du Cap-Vert au large de la côte ouest du Sénégal, était une colonie portugaise jusqu'en 1975. Ici, dans la famille d'un cuisinier et d'un musicien, est née la chanteuse aux pieds nus.Mon père, un homme bon et simple, était destiné à vivre trop peu. La fillette n'avait même pas 7 ans lorsqu'il est décédé. Il y avait, comme on dit, sept enfants dans la famille. Afin d'atténuer d'une manière ou d'une autre son sort, sa mère a envoyé César dans un refuge.
Ayant mûri et devenue un peu plus forte, la jeune fille rentra chez elle et commença à aider sa mère. Elle nettoyait, lavait, lavait, cuisinait, chantait et regardait secrètement les photographies de son père musicien. On ignore quels sentiments ils ont éveillés en elle. Cependant, à l'âge de 14 ans, accompagnée d'un ukulélé dans une taverne du port, Cesara chante pour la première fois sur l'amour.
La nature a doté la jeune fille d'une voix forte et unique, caractérisée par un timbre magique spécial. Les auditeurs sont immédiatement tombés amoureux de la jeune chanteuse et l'ont toujours soutenue par un tonnerre d'applaudissements.
Mindelo, comme il sied à une ville portuaire, était célèbre pour sa vie nocturne animée. Les portes des bars et clubs étaient ouvertes à tous les habitués et marins de passage. La musique qui résonnait dans les rues et sur la plage enchantait avec des foxtrots et des valses, des chants lyriques tristes et des mélodies africaines enflammées.
La voix veloutée et veloutée de Cesaria convenait le mieux aux styles populaires de l'époque - morna et coladera. Et la fille elle-même aimait les mélodies lentes et rythmées, racontant des sentiments profonds, de la tristesse et du désir, de l'amour et de la séparation.
Les premières chansons de Cesaria Evora
À l'âge de 17 ans, Cesaria avait déjà son propre groupe de musiciens, avec lesquels elle se produisait dans des clubs, gagnant un nombre croissant de fans et gagnant sa vie ainsi que celle de sa famille.Ses performances étaient brillantes et mémorables, elle savait toucher les cordes de l'âme humaine de telle manière qu'elle reçut très vite une reconnaissance et un amour populaires universels, et la plus haute distinction fut le titre de «Reine de Morna».
En 1975, le Portugal a accordé l'indépendance au Sénégal, ce qui a entraîné la réduction définitive des échanges commerciaux avec le Cap-Vert, qui avaient déjà commencé à s'estomper. La plupart des musiciens ont émigré dans des directions différentes.
Cesaria Evora - Carnaval
Césarie resta. Elle a continué à chanter, mesurant sa terre natale pieds nus et essayant d'égayer d'une manière ou d'une autre la vie de ses compatriotes. À propos, le chanteur marchait toujours pieds nus et ne portait pas de chaussures aux concerts. Elle n’en avait besoin que pour voyager dans des pays aux climats plus froids.
Interrogée sur son image pieds nus, Cesaria a répondu qu'elle montrait ainsi sa solidarité avec les femmes et les enfants africains vivant en dessous du seuil de pauvreté. Bana, alors célèbre chanteuse, et l'Association des femmes capverdiennes ont invité à plusieurs reprises Cesaria à Lisbonne pour enregistrer.
Le premier à produire Evora fut le célèbre chanteur, son compatriote Tito Paris. Le début de son album solo a eu lieu lorsque la diva aux pieds nus a eu 43 ans.
Cesaria Evora - Besame Mucho
Un jour, le chant de la star originelle du blues capverdien (morna) fut entendu par le Français José da Silva, compatriote d'origine de Cesaria. Le jeune homme était touché et émerveillé.
Il a fallu beaucoup de travail pour convaincre Cesaria de partir en France. Finalement, la chanteuse cède et José da Silva l'emmène à Paris pour enregistrer un album solo. Ce fut le début de la collaboration avec Lusafrica.
En 1988, le monde a entendu un album intitulé Diva aux Pieds Nus. Ensuite - travailler sur Distino di Belita (1990) et en 1991, le recueil de chansons Mar Azul est sorti.
La carrière mondiale de la chanteuse Cesaria Evora
Au début des années 80, Cesaria part en tournée de concerts à travers l'Europe. en 1988, elle reçoit une reconnaissance mondiale et de nombreux fans. Les femmes de son âge voulaient être comme Césarie et marchaient même pieds nus.La sortie du quatrième album solo "Miss Perfumado" (1992) fait sensation dans le monde de la morna, du modigny et du fado. Chantant du folk portugais mêlé de blues et de jazz dans un dialecte créole, Cesaria Evora est devenue une pop star de 52 ans. Rien qu'en France, le nombre de disques vendus s'élève à 200 000 exemplaires.
La chanteuse a remporté un Grammy, une Victoire de la Musique et le prix le plus prestigieux - l'Ordre de la Légion d'honneur, qui lui a été remis par la ministre française de la Culture Christie Albanel. Cesara a enregistré 18 albums et fait plusieurs tournées en Russie et en Ukraine.
Cesaria Evora a chanté avec son âme. Doux, profond et émouvant. Seule une personne au cœur sensible et vulnérable peut chanter ainsi. Et elle était comme ça. Romantique, au charme insaisissable et profonde, comme l’océan sur lequel elle a grandi et lui est restée fidèle toute sa vie, la beauté intérieure de l’âme d’une femme. Son nom est mis à égalité avec les noms de Claudia Shulzhenko, Edith Piaf, Madonna et Elvis Presley.
Vie personnelle de Cesaria Evora
Dans sa vie personnelle, Cesaria n'a pas trouvé son bonheur. Le premier amour, le guitariste aux yeux noirs Eduardo, a quitté son rivage natal à la recherche de nouvelles aventures, laissant la jeune fille dans la déception et la douleur.Cesaria fut longtemps triste. Elle a exprimé toute sa tristesse et sa solitude dans des chansons. Il y avait des romances dans la vie du chanteur, mais Cesaria n'était pas destinée à rencontrer une personne qui pouvait être constamment à proximité, à la fois dans les ennuis et dans la joie.
La plus grande joie de sa vie personnelle était ses trois merveilleux enfants, qu'elle, comme sa mère à son époque, a élevé seule. La renommée mondiale a rapporté à Cesaria plus de 50 millions de dollars. Elle n’a pas construit de demeures à la mode ni acheté de villas à Miami. La chanteuse a dépensé tout son argent pour maintenir l’enseignement primaire et le système de santé de son pays.
Des compatriotes reconnaissants voulaient ériger un monument à César de son vivant, mais elle refusa de dépenser de l'argent pour perpétuer sa personne, ordonnant qu'elle soit donnée à ses enfants.
Cesaria Evora est décédée à exactement 70 ans, laissant derrière elle non seulement des chansons et des ballades uniques. Elle a laissé sa loyauté envers sa terre, son amour et sa compassion pour les gens.
Ne possédant qu'une seule langue, le créole, et sans éducation particulière, elle a prouvé que le succès vient lorsqu'une personne aime sincèrement son travail et lui reste toujours fidèle.