La tragédie grecque antique est la plus ancienne des formes connues la tragédie. Provient d'actions rituelles en l'honneur de Dionysos. Les participants à ces actions portaient des masques avec des barbes et des cornes de chèvre, représentant les compagnons de Dionysos - les satyres. Des représentations rituelles avaient lieu lors des Grandes et Petites Dionysias (festivités en l'honneur de Dionysos).
Les trois plus grands tragédiens de Grèce - Eschyle, Sophocle et Euripide - reflétaient systématiquement dans leurs tragédies la psycho-idéologie de l'aristocratie terrienne et du capital marchand à différentes étapes de leur développement.
Le poète Eschyle, qui vécut à l'époque Guerres gréco-persanes. Les représentations ont commencé à dépeindre non seulement des mythes, mais aussi des événements récents. Pour relancer le théâtre, Eschyle a eu l'idée d'introduire un deuxième acteur. Pour que les acteurs puissent bouger plus librement tout en étant plus grands que le chœur, Eschyle leur a fourni de hauts talons en bois ou des tabourets attachés. Eschyle a également réalisé la première décoration. Ses acteurs durent jouer plus près de la tente : ils commencèrent à peindre sa façade, lui donnant, selon la pièce, l'apparence d'un autel, d'un rocher, de la façade d'une maison avec une porte au milieu, etc. Si dans la pièce il était nécessaire de présenter à la fois des hommes et des dieux, alors les dieux entraient dans le toit plat de la tente pour paraître plus grands que les hommes.
Le motif principal de la tragédie d'Eschyle est l'idée de la toute-puissance du destin et de la fin de la lutte contre celui-ci. Rien ne peut ébranler l’ordre social établi par des puissances surhumaines, pas même les Titans.
Ces points de vue exprimaient les tendances protectrices de la classe dirigeante - l'aristocratie, dont l'idéologie était déterminée par la conscience de la nécessité d'une soumission inconditionnelle à ce système. ordre publique. Les tragédies de Sophocle reflètent l'époque de la guerre victorieuse entre les Grecs et les Perses, qui a ouvert de grandes opportunités pour le commerce des capitaux. Au centre de ses tragédies se trouve le conflit entre la tradition tribale et l’autorité de l’État. Sophocle croyait que la réconciliation était possible contradictions sociales- un compromis entre l'élite commerçante et l'aristocratie.
Dans les drames de Sophocle, l'action était diversifiée avec des scènes animées. Dans sa pièce "Ajax", le héros est présenté Guerre de Troie, qui tomba dans une folie sauvage lorsque l'armure d'Achille assassiné ne lui fut pas attribuée, mais à Ulysse ; La femme d'Ajax raconte au chœur de ses camarades qu'Ajax, dans la rage et la cécité, tua un troupeau de béliers, les prenant pour Ulysse et ses guerriers ; Pendant ces paroles, les portes de la tente de scène s'ouvrent en grand : d'elles sort une plate-forme sur roues et sur elle le malheureux Ajax perdu parmi les figures des animaux qu'il a tués ; après quelques minutes, cette étape en mouvement est annulée et l'action continue.
Et enfin, Euripide - partisan de la victoire de la couche commerçante sur l'aristocratie terrienne - nie déjà la religion. Son Bellérophon représente un combattant qui s'est rebellé contre les dieux pour avoir patronné des dirigeants aristocratiques perfides.
Euripide, comme d'habitude, a choisi le contenu des mythes, mais sous l'apparence de héros, il a représenté des personnes qui lui étaient contemporaines. Dans les drames d'Euripide, les malheurs et la mort d'une personne sont présentés comme des conséquences de son caractère et des erreurs qu'il a commises. Dans les conversations personnages diverses questions se posent : le pouvoir ou la vérité triomphe dans le monde, est-il possible de croire aux dieux, etc. Ces conversations ressemblent parfois à des disputes et à des preuves dans un tribunal athénien.
La tragédie grecque ressemblait un peu à notre opéra : le chœur chantait plusieurs chansons ; Les personnages, en plus des conversations ordinaires, chantaient également des poèmes.
Dans le théâtre grec, seule la scène était couverte. Le public se pressait ou s'asseyait autour de l'orchestre ouvert. Pour leur donner plus d'espace, des corniches en pierre ont été construites autour de l'orchestre, s'élevant de plus en plus vers le haut. en larges cercles. En bas, plus près de la scène, étaient placés les principaux personnages de la ville, les patrons, les membres du conseil et les invités d'honneur d'autres villes.
La tragédie grecque a été fortement influencée par l’épopée homérique. Les tragédiens lui ont emprunté de nombreux contes. Les personnages utilisaient souvent des expressions empruntées à l'Iliade.
Le grand poète tragique Sophocle est à égalité avec Eschole et Euripide. Il est connu pour des œuvres telles que Œdipe le roi, Antigone et Electre. Il occupa des postes gouvernementaux, mais sa principale occupation restait la composition de tragédies pour la scène athénienne. De plus, Sophocle a introduit plusieurs innovations dans la représentation théâtrale.
Brèves informations biographiques
La principale source d'informations biographiques sur le deuxième poète tragique après Eschyle La Grèce ancienne- une biographie sans titre, qui figurait habituellement dans les éditions de ses tragédies. On sait que le tragédien de renommée mondiale est né vers 496 avant JC à Colon. Or ce lieu, glorifié par Sophocle dans la tragédie d'Œdipe à Colone, est un quartier d'Athènes.
En 480 avant JC, à l'âge de seize ans, Sophocle participa à une chorale qui se produisit en l'honneur de la victoire de la bataille de Salamine. Ce fait donne le droit de comparer les biographies de trois grands auteurs tragiques grecs : Eschyle a participé à Sophocle le glorifiant, et Euripide est né juste à cette époque.
Le père de Sophocle était très probablement un homme aux revenus moyens, bien que les opinions divergent à ce sujet. Il a réussi à donner à son fils une bonne éducation. De plus, Sophocle se distinguait par son remarquable capacités musicales: À l'âge adulte, il compose indépendamment la musique de ses œuvres.
Apogée activité créative La tragédie coïncide dans le temps avec la période que l’histoire appelle habituellement « l’âge de Périclès ». Périclès a dirigé l'État athénien pendant trente ans. Ensuite, Athènes est devenue un centre culturel important ; des sculpteurs, des poètes et des scientifiques de toute la Grèce sont venus dans la ville.
Sophocle n'est pas seulement un poète tragique exceptionnel, mais aussi un homme d'État. Il a été trésorier Trésor public, stratège, participa à la campagne contre Samos, qui tentait de se séparer d'Athènes, et à la révision de la constitution athénienne après le coup d'État. Preuve de la participation de Sophocle à vie d'état conservé par le poète Jonas de Chios.
L’« époque de Périclès » se distingua non seulement par l’épanouissement d’Athènes, mais aussi par le début de la décomposition de l’État. L'exploitation du travail des esclaves a déplacé le travail libre de la population, les petits et moyens propriétaires d'esclaves ont fait faillite et une grave stratification de la propriété est apparue. L'individuel et le collectif, qui étaient en relative harmonie, s'opposent désormais.
Patrimoine littéraire du tragédien
Combien d’œuvres Sophocle a-t-il créé ? A quoi ça ressemble patrimoine littéraire dramaturge grec ancien ? Au total, Sophocle a écrit plus de 120 tragédies. Seules sept œuvres de l'auteur ont survécu à ce jour. La liste des œuvres de Sophocle comprend les tragédies suivantes : « Les Trachiniennes », « Œdipe le roi », « Électre », « Antigone », « Ajax », « Philoctète », « Œdipe à Colone ». De plus, des fragments importants du drame « Les Éclaireurs » basé sur l'hymne homérique à Hermès ont été conservés.
Les dates des drames mis en scène sur scène ne peuvent être déterminées avec précision. Quant à Antigone, elle fut mise en scène vers 442 avant JC, Œdipe Roi - en 429-425, Œdipe à Colone - après la mort de l'auteur, vers 401 avant JC.
Le dramaturge a participé à plusieurs reprises à des compétitions tragiques et a même vaincu Eschyle en 468. Quelle œuvre Sophocle a-t-il écrite pour participer à ce concours ? C'était une trilogie basée sur la tragédie Triptolème. Par la suite, Sophocle prit encore vingt fois la première place et ne fut jamais troisième.
La base idéologique des œuvres
Dans les contradictions entre l’ancien et le nouveau mode de vie, Sophocle se sent condamné. La destruction des anciennes fondations de la démocratie athénienne l'oblige à chercher protection dans la religion. Sophocle (bien qu'il reconnaisse la liberté de l'homme par rapport à la volonté des dieux) croyait que les capacités humaines sont limitées, qu'il existe un pouvoir sur chacun qui les condamne à un sort ou à un autre. Cela peut être vu dans les œuvres de Sophocle « Œdipe le roi » et « Antigone ».
Le tragédien croyait qu'une personne ne pouvait pas savoir ce qui l'attendait chaque jour suivant et que la volonté des dieux se manifestait dans une variabilité constante. vie humaine. Sophocle n'a pas reconnu le pouvoir de l'argent, qui corrompt les fondements de la polis grecque, et a voulu renforcer fondements démocratiquesÉtats, protestant contre la stratification des citoyens selon la richesse et la propriété.
Innovations de Sophocle dans le théâtre grec antique
Sophocle, successeur d'Eschyle, introduit plusieurs innovations dans les représentations théâtrales. S'écartant quelque peu du principe de la trilogie, l'auteur commença à écrire des drames séparés, dont chacun représentait un tout complet. Ces parties n'avaient aucun lien entre elles, mais trois tragédies et un drame satyrique étaient toujours mis en scène.
Le tragédien a élargi le nombre d'acteurs à trois personnes, ce qui a permis de rendre le dialogue plus vivant et de révéler plus profondément personnages agissant. Le chœur a déjà cessé de jouer le rôle qu'Eschyle lui assignait. Mais il est évident que Sophocle l’a utilisé avec habileté. Les parties du chœur faisaient écho à l'action, intensifiant toutes les sensations du public, ce qui permettait d'obtenir cet effet nettoyant (catharsis) dont parlait Aristote.
"Antigone" : contenu, images, composition
L'œuvre de Sophocle, Antigone, ne faisait pas partie de la trilogie, représentant une tragédie complète. Dans Antigone, le tragédien place les lois divines au-dessus de tout ; la contradiction entre les actions humaines et la volonté des dieux est montrée.
Le drame porte le nom du personnage principal. Polynice, fils du roi Œdipe et frère d'Antigone, trahit Thèbes et mourut au combat avec son frère Etéocle. Le roi Créon interdit les funérailles, laissant le corps déchiré par les oiseaux et les chiens. Mais Antigone a accompli le rituel pour lequel Créon a décidé de l'enfermer dans une grotte, mais la jeune fille s'est suicidée. Antigone a accompli la loi sacrée, ne s'est pas soumise au roi et a suivi son devoir. Ensuite, son fiancé, le fils de Créon, se transperça avec un poignard et, désespérée de la mort de son fils, la femme du roi se suicida également. Voyant tous ces malheurs, Créon reconnut son insignifiance devant les dieux.
L'héroïne de Sophocle est une jeune fille déterminée et courageuse qui accepte consciemment la mort pour avoir le droit d'enterrer son frère selon le rite établi. Elle honore les lois anciennes et n'a aucun doute sur la justesse de sa décision. Le personnage d'Antigone est révélé avant même le début de l'action principale - dans le dialogue avec Ismène.
Créon (en tant que dirigeant sévère et inflexible) place sa volonté avant tout. Il justifie ses actions par les intérêts de l'État, est prêt à adopter des lois cruelles et considère toute résistance comme une trahison. Sur le plan de la composition, une partie très importante de la tragédie est l'interrogatoire d'Antigone par Créon. Chacune des remarques de la jeune fille augmente l’irritabilité de Créon et la tension de l’action.
Le point culminant est le monologue d'Antigone avant son exécution. Le drame est renforcé par la comparaison de la jeune fille avec le sort de Niobé, la fille de Tantale, transformée en falaise. La catastrophe approche. Pour la mort de sa femme et de son fils qui a suivi le suicide d'Antigone, Créon s'en veut. Complètement désespéré, il s’exclame : « Je ne suis rien ! »
La tragédie "Antigone" de Sophocle, résumé qui est donné ci-dessus, révèle l’un des conflits les plus profonds de la société contemporaine de l’auteur – le conflit entre les lois tribales et étatiques. La religion, enracinée dans l'Antiquité, prescrivait d'honorer les liens du sang et d'accomplir tous les rituels en relation avec les parents proches, mais chaque citoyen de la polis devait se conformer aux lois de l'État, qui contredisaient souvent les normes traditionnelles.
« Œdipe Roi » de Sophocle : analyse de la tragédie
La tragédie évoquée ci-dessous soulève la question de la volonté des dieux et du libre arbitre de l'homme. Sophocle interprète le mythe d'Œdipe, appartenant au cycle thébain, comme un hymne à l'esprit humain. L'auteur fait preuve d'une force de caractère extraordinaire et du désir de construire sa vie selon sa propre discrétion.
L'œuvre de Sophocle, Œdipe le roi, raconte l'histoire de la vie d'Œdipe, le fils du roi thébain Laïos, dont on avait prédit qu'il mourrait aux mains de son propre enfant. À la naissance d'Œdipe, son père ordonna de lui percer les jambes et de le jeter sur la montagne, mais l'esclave, chargé de tuer l'héritier, sauva l'enfant. Œdipe (son nom du grec ancien signifie « aux pieds enflés ») a été élevé par le roi corinthien Polybus.
Adulte, Œdipe apprend par un oracle qu'il est destiné à tuer son propre père et à épouser sa mère. Le prince souhaite éviter un tel sort et quitte Corinthe, considérant Polybe et sa femme comme ses vrais parents. Sur le chemin de Thèbes, il tue un vieil homme anonyme, qui s'avère être Laïus. La prophétie commença à se réaliser.
À son arrivée à Thèbes, Œdipe réussit à deviner l'énigme du Sphinx et à sauver la ville, pour laquelle il fut élu roi et épousa la veuve de Laïus, Jocaste, c'est-à-dire sa propre mère. Pendant pendant de longues annéesŒdipe régnait à Thèbes et jouissait de l'amour bien mérité de son peuple.
Lorsqu'une terrible peste frappait le pays, l'oracle annonçait la cause de tous les malheurs. Il y a un meurtrier en ville qu'il faut chasser. Œdipe s'efforce de retrouver le criminel, sans supposer que c'est lui-même. Lorsque la vérité est connue du roi, il se prive de la vue, estimant que c'est une punition suffisante pour le crime commis.
Le personnage central est le roi Œdipe, en qui le peuple voit un dirigeant sage et juste. Il est responsable du sort des gens, il est prêt à tout faire pour que la peste s'arrête et sauve la ville du Sphinx. Le prêtre appelle Œdipe « le meilleur des maris ». Mais Œdipe a aussi des faiblesses. Dès qu'il a commencé à soupçonner que le prêtre couvrait le meurtrier, il a pensé qu'il avait lui-même participé au crime. La colère envahit rapidement Œdipe dans sa conversation avec Créon. Le roi, soupçonnant une intrigue, lance des insultes. Ce même trait - le manque de retenue de caractère - fut la raison du meurtre du vieil homme Laïus sur la route de Thèbes.
Non seulement Œdipe dans l'œuvre de Sophocle s'efforce d'éviter son destin prédéterminé. Jocaste, la mère d'Œdipe, est pécheresse d'un point de vue moral, puisqu'elle permet que le bébé soit livré à la mort. D'un point de vue religieux, c'est un mépris pour les paroles de l'oracle. Elle dit plus tard à Œdipe adulte qu'elle ne croit pas aux prédictions. Jocaste paie sa culpabilité par la mort.
Créon dans Antigone et Œdipe Rex est doté de traits différents. Dans la tragédie de Sophocle « Œdipe le roi », il ne cherchait pas du tout le pouvoir, valorise avant tout l'honneur et l'amitié et promet une protection aux filles du roi thébain.
« Œdipe à Colone » : images, traits de la tragédie
Cette tragédie de Sophocle a été mise en scène après sa mort. Œdipe, accompagné d'Antigone, atteint les faubourgs d'Athènes. Ismène, la seconde fille de l'ancien roi thébain, apporte la nouvelle de l'oracle selon laquelle son père est destiné à devenir le saint patron du pays où il mourra. Les fils d'Œdipe veulent l'amener à Thèbes, mais il refuse et, accueilli avec hospitalité par le roi Thésée, décide de rester à Colone.
Dans la bouche du chœur et des personnages - l'hymne de Colon. L'objectif principal de l'œuvre de Sophocle était la glorification de sa patrie et l'expiation du péché commis par la souffrance. Œdipe n'est plus ici le souverain que le spectateur le voit au début de la tragédie « Œdipe roi », mais non plus l'homme brisé par les malheurs qu'il est devenu à la fin de l'œuvre mentionnée ci-dessus. Il est pleinement conscient de son innocence et affirme qu'il n'y a eu ni péché ni malveillance dans les crimes qu'il a commis.
La caractéristique principale de la tragédie réside dans les parties du chœur glorifiant le village natal de l’auteur. Sophocle montre le manque de confiance d’une personne dans l’avenir et les adversités quotidiennes lui donnent des pensées pessimistes. Il est possible qu'une attitude aussi sombre envers réalité environnante causé les dernières années de la vie.
La tragédie "Philoctète": une brève analyse de l'œuvre
Sophocle est brièvement étudié dans les départements de philologie, mais le manque d'heures d'enseignement oblige souvent à exclure certaines œuvres du programme. Ainsi, Philoctète est souvent ignoré. Pendant ce temps, l'image du personnage principal est dessinée en développement, ce qui présente un intérêt particulier. Au tout début de l'action, c'est une personne seule, mais il n'a pas encore complètement perdu confiance dans les gens. Après qu'Hercule soit apparu et espère guérir, il est transformé. Dans la représentation des personnages, on peut voir les techniques inhérentes à Euripide. L'idée principale de la tragédie est qu'une personne trouve le bonheur non pas en satisfaisant ses propres intérêts, mais en servant sa patrie.
"Ajax", "Trakhinyanki", "Electra"
Le thème de la tragédie « Ajax » de Sophocle est l'attribution de l'armure d'Achille non pas à Ajax, mais à Ulysse. Athéna a plongé Ajax dans une crise de folie et il a massacré un troupeau de bétail. Ajax pensait qu'il s'agissait de l'armée achéenne, dirigée par Ulysse. Quand personnage principal Lorsqu'il reprit ses esprits, craignant le ridicule, il se suicida. Ainsi, toute l’action est construite sur le conflit entre la puissance de Dieu et la dépendance à l’égard de la volonté divine d’un individu.
Dans l'œuvre « Les Femmes Trachiniennes », l'épouse d'Hercule devient une criminelle par ignorance. Elle trempe le manteau de son mari dans le sang du centaure qu'il a tué, voulant lui rendre son amour. Mais le don du centaure s'avère mortel. Hercule meurt dans d'atroces souffrances et sa femme se suicide. La femme est représentée comme douce, fidèle et aimante, pardonnant les faiblesses de son mari. Le sentiment de responsabilité pour le crime qu'elle a commis par ignorance l'oblige à se punir de manière si cruelle.
Le thème des tragédies d'Euripide et de Sophocle « Électre » était le mythe du même nom sur la fille d'Agamemnon et de Clytemnestre. Electre - nature passionnée, chez Sophocle cette image se distingue par sa profondeur psychologique. La jeune fille et son frère tuent sa mère, accomplissant ainsi la volonté sacrée du dieu Apollon, patron des droits paternels. L'idée de la tragédie est de punir le crime et de protéger la religion d'Apollon. Ceci est confirmé non seulement par le finale, mais aussi par de nombreuses parties du chœur.
Caractéristiques générales de la créativité
Les œuvres de Sophocle reflètent des questions typiques de son époque, par exemple : l'attitude envers la religion, les lois non écrites et étatiques, le libre arbitre de l'individu et des dieux, le problème de la noblesse et de l'honneur, les intérêts de l'individu et du collectif. Un certain nombre de contradictions se révèlent dans les tragédies. Par exemple, dans « Électre », le tragédien défend la religion d’Apollon, mais il reconnaît aussi le libre arbitre de l’homme (« Œdipe le Roi »).
Dans les tragédies, on entend constamment des plaintes concernant l'instabilité de la vie et l'inconstance du bonheur. Chaque œuvre examine le sort d’un individu et non d’une famille. L'intérêt pour la personnalité est également renforcé par l'innovation introduite par Sophocle dans la représentation théâtrale, à savoir l'ajout d'un troisième acteur.
Les héros des œuvres de Sophocle sont de fortes personnalités. En décrivant leurs personnages, l'auteur utilise la technique du contraste, ce qui lui permet de souligner caractéristique principale. C'est ainsi que sont représentées la courageuse Antigone et la faible Ismène, la forte Electre et sa sœur indécise. Sophocle était attiré par les personnages nobles, reflétant les fondements idéologiques de la démocratie athénienne.
Sophocle à égalité avec Eschyle et Euripide
Eschyle, Sophocle et Euripide sont les plus grands auteurs grecs de tragédies, dont l'importance de l'héritage créatif a été reconnue par leurs contemporains. Entre ces auteurs, appartenant à des générations différentes, il existe une différence significative dans le domaine de la poésie dramatique. Eschyle est imprégné des testaments de l'Antiquité à tous égards : religieux, moraux et politiques, ses personnages sont souvent donnés schématiquement, et les héros de Sophocle ne sont plus des dieux, mais des individus ordinaires, mais distingués par des personnages bien développés. Euripide vivait déjà à l’époque du nouveau mouvement philosophique et commença à utiliser la scène pour promouvoir certaines idées. Eschyle et Sophocle diffèrent considérablement à cet égard. Les personnages d'Euripide sont complètement des gens ordinaires avec toutes les faiblesses. Dans ses œuvres, il soulève des questions difficiles de religion, de politique ou de moralité, mais il n’y a jamais de réponse définitive.
Mention de tragédiens dans la comédie "Grenouilles" d'Aristophane
Lorsqu'on caractérise les auteurs grecs anciens, on ne peut manquer de mentionner un autre auteur marquant, mais dans le domaine de la comédie (les tragédies sont Eschyle, Euripide, Sophocle). Aristophane a glorifié trois écrivains dans sa comédie « Grenouilles ». Eschyle (si nous parlons de l'époque d'Aristophane) est mort il y a assez longtemps, et Sophocle et Euripide sont morts presque simultanément, un demi-siècle après Eschyle. Des disputes ont immédiatement commencé pour savoir lequel des trois était le meilleur. En réponse à cela, Aristophane a mis en scène la comédie "Les Grenouilles".
L'œuvre est ainsi nommée car le chœur est représenté par des grenouilles vivant dans le fleuve Achéron (par lequel Charon transporte les morts jusqu'au royaume d'Hadès). Le patron du théâtre d'Athènes était Dionysos. C'est lui qui s'inquiète du sort du théâtre et décide de descendre dans l'au-delà et de ramener Euripide pour qu'il continue à mettre en scène des tragédies.
Au fur et à mesure que l'action progresse, il s'avère que dans l'au-delà, il y a aussi des concours de poésie. Eschyle et Euripide lisent leurs poèmes. En conséquence, Dionysos décide de redonner vie à Eschyle. La comédie se termine par un chœur dans lequel Eschyle et Athènes sont glorifiés.
Aux VIIe-VIIIe siècles. J.-C., le culte de Dionysos, dieu des forces productives de la nature, de la fertilité et du vin, est très répandu. Le culte de Dionysos était riche en rituels de type carnavalesque. Un certain nombre de traditions étaient dédiées à Dionysos, et l'émergence de tous les genres de drame grec, basés sur des jeux de magie rituelle, leur est associée. La mise en scène de tragédies lors des fêtes dédiées à Dionysos est devenue officielle à la fin du VIIIe siècle avant JC, à l'époque de la tyrannie.
La tyrannie est née de la lutte du peuple contre le pouvoir de la noblesse tribale ; les tyrans dirigeaient l'État ; ils s'appuyaient naturellement sur les artisans, les commerçants et les agriculteurs. Voulant s'assurer du soutien populaire au gouvernement, les tyrans confirmèrent le culte de Dionysos, populaire parmi les agriculteurs. Sous le tyran athénien Lysistrata, le culte de Dionysos devint un culte d'État et la fête du « Grand Denys » fut instituée. La production de tragédies fut introduite à Athènes en 534. Tous les théâtres grecs antiques ont été construits selon le même type : sous à ciel ouvert et le long des coteaux.
Le premier théâtre en pierre fut construit à Athènes et pouvait accueillir de 17 000 à 30 000 personnes. La plate-forme ronde s'appelait l'orchestre ; plus loin encore se trouve la skena, la pièce dans laquelle les acteurs changeaient de vêtements. Au début, il n’y avait aucune décoration au théâtre. Vers le milieu du Ve siècle. AVANT JC. Des morceaux de toile ont commencé à être appuyés contre la façade des croquis, peints de manière conventionnelle : « Les arbres signifiaient la forêt, le dauphin signifiait la mer, le dieu du fleuve signifiait la rivière ». Seuls les hommes et les citoyens libres pouvaient se produire dans le théâtre grec. Les acteurs jouissaient d'un certain respect et jouaient masqués. Un acteur pourrait, en changeant de masque, jouer des rôles masculins et féminins.
Presque aucune information biographique n'a été conservée sur Eschyle. On sait qu'il est né dans la ville d'Eleusis près d'Athènes, qu'il est issu d'une famille noble, que son père possédait des vignes et que sa famille a pris une part active à la guerre contre les Perses. Eschyle lui-même, à en juger par l'épitaphe qu'il s'est composée, se valorisait davantage en tant que participant à la bataille de Marathon qu'en tant que poète.
Nous savons également qu'il se situe vers 470 avant JC. se trouvait en Sicile, où sa tragédie « Les Perses » fut représentée une seconde fois, et cela en 458 av. il repart pour la Sicile. Il mourut et y fut enterré.
L’une des raisons du départ d’Eschyle, selon les biographes anciens, est le ressentiment de ses contemporains, qui ont commencé à privilégier l’œuvre de son plus jeune contemporain, Sophocle.
Les anciens appelaient déjà Eschyle « le père de la tragédie », bien qu’il n’en soit pas le premier auteur. Les Grecs considéraient Thespis, qui vécut dans la seconde moitié du IVe siècle, comme le fondateur du genre tragique. AVANT JC. et, selon les mots d'Horace, « porter la tragédie sur un char ». Apparemment Thespile transportait des costumes, des masques, etc. de village en village. Il fut le premier réformateur de la tragédie, puisqu'il introduisit un acteur qui répondait au chœur et, changeant de masque, jouait les rôles de tous les personnages du drame. Nous connaissons d'autres noms poètes tragiques, qui a vécu avant Eschyle, mais ils n'ont pas apporté de changements significatifs à la structure du drame.
Eschyle fut le deuxième réformateur de la tragédie. Ses pièces sont étroitement liées et parfois directement consacrées aux problèmes urgents de notre temps, et son lien avec le culte de Dionysos était concentré dans son drame satyrique. Eschyle a transformé une cantate primitive en œuvre dramatique en limitant le rôle du chœur et en introduisant un deuxième acteur dans l'action. Les améliorations introduites par les poètes ultérieurs n'étaient que de nature quantitative et ne pouvaient pas modifier de manière significative la structure du drame créé par Eschyle.
L’introduction d’un deuxième acteur a créé l’opportunité de dépeindre un conflit, une lutte dramatique. Il est possible que ce soit Eschyle qui ait eu l'idée de la trilogie, c'est-à-dire le développement d'une intrigue en trois tragédies, qui a permis de révéler plus pleinement cette intrigue.
Eschyle peut être qualifié de poète de la formation de la démocratie. Premièrement, le début de son œuvre coïncide avec l'époque de la lutte contre la tyrannie, de l'établissement de l'ordre démocratique à Athènes et de la victoire progressive principes démocratiques dans tous les domaines vie publique. Deuxièmement, Eschyle était un partisan de la démocratie, un participant à la guerre avec les Perses, un participant actif à la vie publique de sa ville et, dans des tragédies, il défendit le nouvel ordre et les normes morales qui lui correspondaient. Sur les 90 tragédies et drames satiriques qu'il a créés, 7 nous sont parvenus dans leur intégralité, et dans chacune d'elles nous trouvons une défense réfléchie des principes démocratiques.
La tragédie la plus archaïque d'Eschyle est « Les Supplications » : plus de la moitié de son texte est occupée parties chorales.
Adepte de l’ordre nouveau, Eschyle apparaît ici comme un défenseur du droit paternel et des principes d’un État démocratique. Il rejette non seulement la coutume de la vendetta, mais aussi la purification religieuse du sang versé, représentée plus tôt dans le poème de Stesichorus, un poète lyrique des VIIe et VIe siècles avant JC, qui possède l'une des adaptations du mythe d'Oreste.
Les dieux pré-olympiques et les anciens principes de vie ne sont pas rejetés dans la tragédie : un culte est institué en l'honneur des Érinyes à Athènes, mais elles seront désormais vénérées sous le nom d'Euménides, déesses bienveillantes, dispensatrices de fertilité.
Ainsi, réconciliant les anciens principes aristocratiques avec les nouveaux principes démocratiques, Eschyle appelle ses concitoyens à un règlement raisonnable des contradictions, à des concessions mutuelles dans le souci de préserver la paix civile. Dans cette tragédie, on retrouve des appels répétés à l’harmonie et des mises en garde contre les conflits civils. Par exemple, Athéna :
« Que l'abondance soit là pour toujours
Fruits de la terre, que les jardins poussent richement,
Et que la race humaine se multiplie. Et laisse juste
La graine des audacieux et des arrogants périt.
En tant qu'agriculteur, j'aimerais désherber
Une mauvaise herbe pour qu’elle n’étouffe pas la noble couleur.
(Art. 908-913 : traduit par S. Apta)
Athéna (Erinyam) :
"Alors ne fais pas de mal à ma terre, pas à ça
Des querelles sanglantes, enivrant les jeunes
Intoxicé par l’ivresse enivrante de la rage. mon peuple
Ne brûle pas comme des coqs pour qu'il n'y en ait pas
Guerres intestines dans le pays. Laissons les citoyens
Ils n’entretiennent pas d’inimitié insolente l’un envers l’autre.
(Art. 860-865 ; traduit par S. Apta)
Si les aristocrates ne se contentaient pas des honneurs qui leur sont accordés, mais cherchaient à conserver tous leurs privilèges antérieurs, l'établissement d'une polis démocratique ne se serait pas réalisé avec « peu de sang », comme cela s'est effectivement produit ; ayant accepté de nouvelles commandes de conditions connues, les aristocrates ont agi avec sagesse, comme les Érinyes, qui ont accepté d'exercer de nouvelles fonctions et ont renoncé à leurs prétentions.
Eschyle a réduit le rôle du chœur et a accordé plus d'attention à l'action scénique qu'avant lui, néanmoins, les parties chorales occupent une place dans ses tragédies. lieu important, ce qui est particulièrement visible lorsque l'on compare ses drames avec les œuvres des poètes tragiques ultérieurs. La technique artistique d’Eschyle est généralement appelée « deuil silencieux ». Cette technique était déjà remarquée par Aristophane dans « Les Grenouilles » : le héros d'Eschyle reste longtemps silencieux, tandis que d'autres personnages parlent de lui ou de son silence afin d'attirer sur lui l'attention du spectateur.
Selon les philologues antiques, les scènes de silence de Niobé sur la tombe de ses enfants, et d'Achille devant le corps de Patrocle, dans les tragédies d'Eschyle « Niobé » et « Les Myrmidons » qui ne nous sont pas parvenues, étaient particulièrement longues.
Dans cette tragédie, Eschyle proteste contre la violence que fuient les filles de Danaé, oppose la liberté athénienne au despotisme oriental et développe un dirigeant idéal qui ne prend pas de mesures sérieuses sans le consentement du peuple.
Le mythe du titan humain Prométhée, qui a volé le feu de Zeus pour les hommes, est à la base de la tragédie « Prométhée enchaîné » (l'une des travaux ultérieurs Eschyle).
Prométhée, enchaîné à un rocher sur ordre de Zeus en guise de punition pour avoir volé du feu, prononce des discours colériques et accusateurs contre les dieux et surtout contre Zeus. Il ne faut cependant pas y voir une critique consciente de la religion de la part d’Eschyle : le mythe de Prométhée est utilisé par le poète pour poser des problèmes socio-éthiques actuels. Les souvenirs de la tyrannie étaient encore frais à Athènes, et dans Prométhée lié, Eschyle met en garde ses concitoyens contre le retour de la tyrannie. Le visage de Zeus représente un tyran typique ; Prométhée personnifie le pathos de la liberté et l'humanisme hostile à la tyrannie.
La dernière œuvre d'Eschyle est la trilogie «Orestie» (458) - la seule trilogie qui nous soit entièrement parvenue du drame grec. Son intrigue est basée sur le mythe sur le sort du roi argien Agamemnon, sur la famille duquel pesait une malédiction héréditaire. L'idée d'un châtiment divin, atteignant non seulement le criminel, mais aussi ses descendants, qui à leur tour sont condamnés à commettre un crime, a pris racine depuis l'époque du système tribal, qui concevait le clan comme un tout.
De retour victorieux de la guerre de Troie, Agamemnus fut tué par sa femme Clytemnestre dès le premier jour. La trilogie porte le nom du fils d'Agamemnon, Oreste, qui tue sa mère pour venger la mort de son père. La première partie de la trilogie : « Agamemnon » raconte le retour d'Agamemnon, la joie feinte de Clytemnestre, qui lui organise une rencontre solennelle ; à propos de son meurtre.
Dans la deuxième partie (« Choéphores »), les enfants d'Agamemnon se vengent de la mort de leur père. Obéissant à la volonté d'Apollon et inspiré par sa sœur Electre et son ami Pylade, Oreste tue Clytemnestre. Immédiatement après, Oreste commence à être poursuivi déesses antiques vengeance d'Érypnie, qui personnifie évidemment les tourments de la conscience d'Oreste - le matricide.
Dans la société antique, le meurtre d'une mère était considéré comme le crime le plus grave et le plus irrémédiable, tandis que le meurtre d'un mari pouvait être expié : après tout, le mari n'est pas un parent de sang de la femme. C'est pourquoi les Érinyes défendent Clytemnestre et réclament le châtiment d'Oreste.
Apollon et Athéna, les « nouveaux dieux » qui personnifient ici le principe de citoyenneté, adhèrent à un point de vue différent. Apollon, dans son discours au procès, accuse Clytemnestre d'avoir tué un homme, ce qui, à son avis, est bien plus terrible que de tuer une femme, même une mère.
Concepts clés
Culte de Dionysos, grande Dionysie, tragédie antique, théâtre antique, orchestre, skena, katurni, « Eschyle le père de la tragédie », « Prométhée enchaîné », « Orestie », « douleur silencieuse ».
Littérature
- 1. I.M. Tronsky : Histoire de la littérature ancienne. M. 1998
- 2. V.N. Yarkho : Eschyle et les problèmes de la tragédie grecque antique.
- 3. Eschyle « Prométhée enchaîné ».
- 4. Eschyle « Orestie »
- 5. D. Kalistov « Théâtre antique ». L. 1970
Belinsky : « Le drame est le stade le plus élevé du développement de la poésie. » Le terme « drame » est traduit du grec par « action ». Les événements de la vie ne sont pas révélés à travers l'histoire de l'auteur, mais à travers les actions et les discours des personnages. Les principaux éléments du drame sont l’action et le dialogue, à travers lesquels les événements, les personnages, les pensées et les sentiments sont directement révélés.
Le chœur faisait partie intégrante du drame. Il a chanté sur la musique et dansé. Dans le drame, c'est le héros, la personne, et non l'événement qui prime (contrairement à l'épopée). Le drame est construit sur un choc de forces tendu, sur des conflits aigus. héros tragédie ancienne entre en conflit avec le destin, avec les dieux, avec les siens, un conflit avec la société apparaît - 5ème siècle avant JC.
Aux VIIe et VIe années, après les coups d'État anti-aristocratiques, les tyrans étaient au pouvoir. Ils ont essayé d'être aimés des gens → encouragés fêtes folkloriques(culte de Dionysos). Les gens sont descendus dans la rue et ont mis en scène des scènes de sa vie.
Les racines du drame résident dans les cultes (religieux et mythologiques) en l'honneur du dieu Dionysos : les dithyrambes et les mystères d'Éleusiniens. Le drame est basé sur le culte de Dionysos. Dionysos évince le culte d’Apollon – le culte des aristocrates. Les représentations théâtrales elles-mêmes naissent des dithyrambes. Selon la légende, le premier dithyrambe aurait été inventé par Orion. Mais seuls les éloges de Bacchylides nous sont parvenus. Chants en l'honneur de Dionysos - « chants de chèvre » - tragos.
Pisistrate dans les années 20 VI a publié un décret pour organiser des représentations sur scène à l'époque du grand Denys → représentations légalisées.
L’anthropomorphisme des dieux offrait de grandes opportunités au théâtre. Sept tragédies d'Eschyle, sept de Sophocle et dix-sept d'Euripide nous sont parvenues.
Les représentations n'avaient lieu que trois fois par an lors des fêtes de Dionysos. Ils ont chanté non seulement des chansons tragiques, mais aussi des chansons drôles. La foule interprétant ces chansons s’appelait Kommos. Il y avait un autre genre : le drame satyrique.
Représentations théâtrales s'est déroulé selon le principe des agons (selon gr - concours) - 3 poètes tragiques ont concouru, représentant chacun une tétralogie (3 tragédies et 1 drame satyrique) trois poètes comiques (1 comédie chacun)
Ceux qui préparaient son côté matériel étaient appelés chorégas. Parfois, ils faisaient faillite, car le théâtre était une affaire coûteuse, mais ils n'ont jamais refusé cette position honorable.
Le cercle de représentations a commencé par un proagon - des sacrifices ont été faits à Dionysos, initialement même humains. Puis les chœurs sont sortis. Chaque tragédien devait avoir une tétralogie : une trilogie tragique et un drame satyrique.
Acteurs - uniquement des hommes
Le chœur est le narrateur, le commentateur, et occupe une place centrale dans le récit. Il ne pouvait y avoir que trois acteurs, et au début il ne pouvait y en avoir qu'un - le protagoniste (le premier intervenant), qui se distinguait du chanteur principal de la chorale. Le deuxième répondant est un deutéragoniste, introduit par Eschyle. Ils pourraient être en conflit. Sophocle a introduit un troisième acteur - un tritagoniste, c'est le summum de la tragédie grecque.
La tâche principale du théâtre est la catharsis. Nettoyage des passions qui consument une personne. Le destin gagne toujours, même si le héros est noble.
Structure de la tragédie grecque
Les tragédies ont commencé par une parodie - le chant d'un chœur traversant l'orchestre. Le chef de chœur est une sommité. Plus tard, il a été remplacé par un prologue (début) - tout cela se déroule avant le premier chant du chœur, généralement une histoire, une exposition. Puis vint le stasim – le chant d’un chœur debout. Puis l'épisode - le protagoniste est apparu. Puis il y a eu une alternance de stasims et d'épisodes. L'épisode s'est terminé par Ô mosom - une chanson commune du héros et de la chorale. Toute tragédie prend fin euh ksodom (départ de la chorale) - le chant de tout le monde.
Depuis l'Antiquité, lors des fêtes en l'honneur de Dionysos, ou Bacchus, le dieu de la vigne et du vin, les villageois organisaient des processions solennelles jusqu'au temple et sacrifiaient des chèvres au dieu. Ils s'habillaient de peaux de chèvre, attachaient leurs sabots, leurs cornes et leur queue, représentant les compagnons de Dionysos - des satyres aux pieds de chèvre. En l'honneur de Dieu, la chorale chantait des chants solennels (dithyrambes), accompagnés de jeux et de danses. Dans le même temps, un chanteur se distinguait du chœur, qui représentait Dionysos ou un autre personnage mythique, et le chant était interprété alternativement par le chœur puis par le chanteur. C’est de là que vient la tragédie (« tragédie » en grec signifie « chant des chèvres »). Au départ, seuls le chœur et l'auteur lui-même y participaient en tant qu'acteur unique. Les premières tragédies exposent des mythes sur Dionysos : sur sa souffrance, sa mort, sa résurrection, sa lutte et sa victoire sur ses ennemis. Mais ensuite, les poètes ont commencé à tirer le contenu de leurs œuvres d’autres contes. À cet égard, le chœur a commencé à représenter non pas des satyres, mais d'autres créatures mythiques ou des personnes selon le contenu de la pièce.
La tragédie est née de chants solennels. Elle a conservé leur majesté et leur sérieux ; ses héros sont devenus des personnalités fortes, dotées d'un caractère volontaire et de grandes passions. La tragédie grecque a toujours représenté des moments particulièrement difficiles dans la vie d'un État tout entier ou d'un individu, crimes terribles, malheur et profonde souffrance morale. Il n’y avait pas de place pour les plaisanteries ou les rires.
La tragédie atteint son apogée au Ve siècle. avant JC e. dans les œuvres de trois poètes athéniens : Eschyle, Sophocle et Euripide.
Avant Eschyle, les représentations dramatiques étaient encore très primitives, car la participation d'un seul acteur ne permettait pas aux poètes de présenter une action complexe, de montrer la lutte des idées, des vues, des humeurs, etc. Ce n'est qu'après Eschyle, le « père de la tragédie », En introduisant un deuxième acteur et en déplaçant l'accent de la pièce du chœur vers le dialogue des acteurs, la tragédie est devenue une véritable performance dramatique. Pourtant, dans les tragédies d’Eschyle, le chœur jouait encore un rôle important. Ce n'est qu'avec l'apparition d'un troisième acteur dans le drame, introduit par Sophocle, que le chœur perdit progressivement de son importance, et ce à partir de la fin du IVe siècle. avant JC e. les tragédies sont écrites sans chœur du tout.
Ainsi, dans la tragédie grecque antique, il y avait du chant, de la danse et de la musique. En cela, elle différait de la tragédie d’une époque ultérieure.
Les pièces avec un chœur de satyres se sont démarquées genre spécial- un spectacle comique et joyeux, un « drame satyre ». Pour la fête de Dionysos, chaque poète d'Athènes souhaitant participer à un concours dramatique devait présenter trois tragédies - une trilogie et un drame satyrique.
L'aîné des trois grands tragédiens était Eschyle. Il est né en 525 avant JC. e. dans la ville d'Eleusis, près d'Athènes. L'époque de sa vie coïncide avec l'époque des guerres gréco-perses et du renforcement du système démocratique à Athènes. En tant qu'hoplite (guerrier d'infanterie lourdement armé), Eschyle s'est battu pour le bonheur et la liberté de sa patrie contre les envahisseurs perses.
Les Anciens attribuaient à Eschyle 72 ou 90 pièces de théâtre, dont seulement sept tragédies nous sont parvenues dans leur intégralité : « Les Pétitionnaires », « Les Perses », « Sept contre Thèbes », « Prométhée enchaîné » et la trilogie « Orestie ». , composé de tragédies : « Agamemnon », « Choephori » (« Femmes versant une libation funéraire ») et « Euménides ».
Eschyle était célèbre parmi ses contemporains le plus grand poète: Il a remporté 13 fois des concours dramatiques et ses pièces ont reçu le droit exclusif d'être rejouées. Un monument a été érigé au poète à Athènes. Vers la fin de sa vie, Eschyle s'installe en Sicile, où il meurt en 456 av. e. dans la ville de Gela. L'inscription sur la tombe le glorifie comme un vaillant guerrier.
Les intrigues de toutes les tragédies d'Eschyle, à l'exception de « Les Perses », sont d'anciens mythes sur les dieux et les héros, mais le poète met dans ces contes mythiques les idées, les concepts et les vues de son temps, reflétant la vie politique de la société athénienne au Ve siècle. siècle. avant JC e. Partisan du système démocratique athénien, Eschyle apparaît dans ses œuvres comme un patriote fougueux, ennemi de la tyrannie et de la violence, croyant fermement à la victoire de la raison et de la justice. Utiliser des exemples d'images héroïques mythologie ancienne Eschyle a élevé ses concitoyens dans un esprit de dévouement désintéressé envers la patrie, de courage et d'honnêteté.
L'idée des avantages d'un système démocratique sur le despotisme monarchique est exprimée avec une grande force par le poète dans la tragédie « Les Perses ». Il y glorifie la brillante victoire des Grecs sur les Perses à Salamine. La tragédie s'est produite 8 ans après cette bataille. Il est facile d'imaginer quelle grande impression les « Perses » ont fait sur le public, dont la plupart, comme Eschyle, ont participé à la guerre gréco-perse.
Dans les temps anciens de l’histoire grecque, des mythes sont apparus à propos d’une malédiction qui pesait sur des familles entières. La tragédie d'Eschyle « Sept contre Thèbes » est consacrée au sort malheureux de la famille Labdacid ; trois tragédies de Sophocle : « Œdipe roi », « Œdipe à Colone » et « Antigone » - et des tragédies d'Euripide : « Les Phéniciens » et en partie « Les Pétitionnaires ». Mais tout en présentant le même mythe, chacun des poètes l'a interprété à sa manière, selon les buts qu'il poursuivait dans ses tragédies.
Un mythe ancien racontait que le roi thébain Œdipe du clan Labdacid, dans une totale ignorance, avait commis de terribles crimes : il tua propre père Laia et épousa sa mère Jocaste. Ce n’est qu’après de nombreuses années que la terrible vérité s’est révélée à ses yeux. Horrifié par crimes commisŒdipe s'est aveuglé. Mais la famille Labdacid ne s’est pas débarrassée de la malédiction. Les fils d'Œdipe, Étéocle et Polynnicus, s'attaquèrent et tous deux moururent dans une guerre fratricide.
Le siège de Thèbes aux sept portes par Polynnicos, qui dirigeait une armée étrangère dirigée par six commandants argiens dans son pays natal, sa bataille avec Étéocle et la mort des deux frères sont l'intrigue de la tragédie d'Eschyle « Sept contre Thèbes ».
Eschyle présente la lutte de deux frères pour le pouvoir royal dans la tragédie comme la lutte du peuple thébain libre contre les envahisseurs étrangers - les Argives, venus asservir la ville, la livrer au feu et à la violence. En créant une image terrible d’une ville assiégée, le poète évoque dans la mémoire du public des sentiments similaires à ceux que les Grecs ont vécus pendant les années de l’invasion perse. Le souverain de Thèbes, Etéocle, selon le mythe, est un instrument aveugle entre les mains des dieux. Dans la tragédie, il est dépeint comme un chef militaire décisif, raisonnable et courageux. C'est un homme de forte volonté, qui se bat consciemment avec son frère, au nom de la protection de sa patrie. L'image d'Étéocle combine tout meilleures qualités Combattants grecs, héros de Marathon et de Salamine. Ainsi, sous l’influence des événements contemporains, Eschyle a transformé la légende antique.
La tragédie du poète « Prométhée enchaîné » est mondialement connue, dans laquelle il a immortalisé l'image du Titan Prométhée, haineux des tyrans, combattant pour la liberté, le bonheur et la culture de l'humanité.
Vouloir sauver de la mort Race humaine, Prométhée a volé le feu à Zeus et l'a donné aux gens. Il leur apprit à construire des maisons et des bateaux, à apprivoiser les animaux, à reconnaître les plantes médicinales ; leur a enseigné la science des nombres et de l'alphabétisation, a doté les gens de conscience et de mémoire. Pour cela, Zeus a sévèrement puni le titan. En réponse au messager de Zeus, Hermès, qui le menaçait de nouveaux tourments, Prométhée déclare fièrement :
Sachez bien que je n'échangerais pas
Leurs peines en service servile...
Combattant pour la vérité et la justice, Prométhée dit détester tous les dieux. Cette tragédie était l'une des œuvres préférées de Karl Marx.
Les personnages puissants des images des tragédies d'Eschyle ont fait une énorme impression. Pour exprimer les sentiments et les pensées de ces personnages héroïques, il fallait un style particulièrement majestueux et solennel. Par conséquent, Eschyle a créé un discours poétique, plein d'hyperboles lumineuses, de métaphores, composé Mots difficiles, composé de plusieurs racines et préfixes. À cet égard, la compréhension de ses tragédies est devenue progressivement de plus en plus difficile et l'intérêt pour son œuvre parmi les générations ultérieures a diminué.
Cependant, l'influence d'Eschyle sur toutes les littérature mondialeénorme. Les poètes de toutes époques et de tous mouvements ont été particulièrement attirés par l'image de Prométhée, que l'on retrouve dans les œuvres de presque tous les poètes. poètes célèbres XVII - XIX siècles : Calderon, Voltaire, Goethe, Shelley, Byron et autres. Le poète démocrate-révolutionnaire russe Ogarev a écrit le poème « Prométhée », dans lequel il protestait contre la tyrannie de Nicolas Ier. L'œuvre d'Eschyle a également eu une grande influence sur les compositeurs : Liszt, Wagner, Scriabine, Taneyev et d'autres.
L'œuvre des jeunes contemporains d'Eschyle - Sophocle et Euripide - remonte à la période de plus grande prospérité économique et culturelle de l'État démocratique athénien.
Après la victoire sur les Perses, Athènes est devenue le centre scientifique et culturel de toute la Grèce – « l’école de Hellas ». Des scientifiques, des artistes, des sculpteurs et des architectes y viennent. Sont en cours de création plus grandes œuvres arts, parmi lesquels l'une des premières places est occupée par le temple d'Athéna - le Parthénon. Des ouvrages sont écrits sur l'histoire, la médecine, l'astronomie, la musique, etc.
Un intérêt particulier est porté à la personnalité de la personne elle-même. La beauté du corps humain est représentée par les sculpteurs Phidias et Polyclète. Monde intérieur l'homme, ses expériences morales sont révélées par les tragédiens grecs Sophocle et Euripide. Comme Eschyle, ils tirent l'intrigue de leurs œuvres d'anciens contes mythologiques. Mais les héros qu'ils ont créés ne sont plus des titans puissants et inébranlables dominant de simples mortels, mais des personnes vivantes qui suscitent chez le public une profonde sympathie pour leurs souffrances.
Dans la célèbre tragédie d'Œdipe Roi de Sophocle, toute l'attention n'est pas concentrée sur événements extérieurs, mais sur les sentiments qui s'emparent d'Œdipe à mesure qu'il apprend les crimes qu'il a commis. D'un roi heureux, aimé et respecté par son peuple, Œdipe se transforme en un malheureux souffrant, se vouant à l'aveuglement et à l'exil éternels. Une autre tragédie remarquable de Sophocle, « Antigone », raconte la mort des enfants d’Œdipe.
Euripide, comme Sophocle, dépeint avec une observation subtile dans ses tragédies les sentiments et les humeurs changeantes des personnages. Il rapproche la tragédie de la vie, introduit beaucoup de traits de tous les jours depuis la vie de famille leurs héros. Étant l'un des personnages les plus progressistes de son temps, Euripide met dans la bouche des personnages des discussions sur l'injustice de l'esclavage, les avantages d'un système démocratique, etc. La meilleure des tragédies d'Euripide qui nous sont parvenues est « Médée .»
Les œuvres d'Eschyle, de Sophocle et d'Euripide ont joué un rôle colossal dans l'éducation de nombreuses générations. La défense du système démocratique athénien, la défense des droits de l'homme, l'esprit de patriotisme et la haine irréconciliable de la tyrannie et de la violence, l'amour de la liberté - voilà ce qui constitue la base de la tragédie grecque antique.
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