Le nom d'Ivan IV est associé à des changements fondamentaux dans le système d'administration publique, qui étaient à la fois constructifs, progressistes et régressifs. Ces processus sont visibles à différentes périodes de son règne, ce qui permet de les identifier et de les caractériser.
1533 - 1547 - la première période - l'enfance et l'adolescence - au cours de laquelle s'est déroulée la règle avec la participation conseil de régence , créé à l'initiative d'Elena Glinskaya (un conseil de tuteurs, qui comprenait des représentants des familles nobles de boyards, qui fonctionnait jusqu'à la majorité du tsar).
La période choisie s'est déroulée sur fond d'hostilité féroce entre les familles boyards - les Belsky, Shuisky, Obolensky, Buturlin, Zakharyin, Penkov, Kubensky, Barbashin, Mikulsky, Vorontsov, Morozov, Glinsky - pour la possession du trône de Moscou, qui a créé une atmosphère défavorable en termes de formation personnelle d'Ivan IV.
1547 - 1565 - une période de gouvernement indépendante, marquée par les réformes constructives d'Ivan IV et du gouvernement de la « Rada choisie » qu'il a créé.
Les principaux événements de cette époque comprenaient :
1547 - le couronnement d'Ivan IV, considéré comme un acte d'accession légale (légitime) et d'attribution officielle du titre "Tsar et grand-duc de toute la Russie" d’une part, et l’implication de l’Église dans la justification du pouvoir de l’État (du point de vue des « Osifites » – « le roi est le vice-gérant de Dieu sur terre »), d’autre part. La même époque a été marquée par la création de la « Chosen Rada » - un cercle d'amis proches, qui comprenait A. M. Kurbsky, M. I. Vorotynsky, I. A. Viskovaty, A. Adashev, le pasteur Sylvestre, le métropolite Macaire. Le cercle s'est vu confier une mission législative ;
1549 - marqué par la tenue du premier Zemski Sobor (Cathédrale de la Réconciliation) et la création monarchie représentative des successions (représentants des classes privilégiées - boyards, noblesse, clergé) ;
1550 - associé à un appel à Au Code de droit - un ensemble de lois sur la vie de l'État (une version révisée du Code des lois d'Ivan III), qui reflétait les étapes visant à créer une structure de pouvoir verticale ;
1551 - création Stoglava- un ensemble de canons de la vie intra-ecclésiale ;
1552 - organisation du système Ordres - le prototype du pouvoir exécutif dans le pays (Posolsky, Pétition, Razryadny, Streletsky, etc.). Il est à noter que des ordres individuels sont apparus sous Ivan III, mais sous le règne d'Ivan IV, la formation du pouvoir exécutif a commencé à être systémique.
En fait, chaque année était marquée par un événement interne à l’État visant à renforcer la verticale du pouvoir d’État.
Dans la seconde moitié des années 1550. arrivé:
Abolition du système de localisme et d'alimentation (en relation avec les changements dans les vues d'Ivan IV sur l'environnement des boyards), compilation de la « Liste de la Cour du Tsar », qui comprenait un millier d'enfants sélectionnés de familles nobles de boyards ;
Introduction d'un système fiscal unifié - charrue (système de partage) et l'introduction d'une unité monétaire unique - Rouble de Moscou, kopeck de Novgorod - dans le but de contrôler la formation et la reconstitution du trésor public et en signe de mémoire de sa mère Elena Glinskaya, qui a lancé la réforme monétaire ;
Introduction d'un « système local d'utilisation des terres » - au lieu d'un système patrimonial ( dans la partie centrale de la Russie ), qui conduisit à la rupture définitive d’Ivan IV avec les boyards.
Ainsi, la verticale du pouvoir créé durant cette période, était représenté par les institutions politiques suivantes :
1. Tsar et grand-duc de toute la Russie ;
2. Le conseil élu, qui a élaboré les principales réformes ;
3. Zemsky Sobor (monarchie représentative du domaine) ;
4. Commandes ;
5. Zemstvos - lèvres et districts - organismes gouvernementaux locaux.
Ce modèle de hiérarchie administrative permet de conclure qu'à cette étape du règne d'Ivan IV, l'idée de séparation des pouvoirs en législatif, exécutif et judiciaire a été introduite (d'autant plus qu'en Europe occidentale elle a reçu une conception conceptuelle dans les travaux de le penseur français S. L. Montesquieu), qui a anticipé la voie possible du développement de la Russie dans le sens de la construction d'une monarchie constitutionnelle.
C'est dans ces transformations internes, très organiques tant pour l'appareil d'État de l'époque que pour la société russe, que se voit le principe constructif du règne d'Ivan IV.
La politique étrangère au cours de la période choisie visait à annexer les territoires conquis par les Tatars-Mongols assimilés (Kazan Khanat, Astrakhan Khanate, Sibérie Khanat, Crimée Khanat), notamment :
en 1552 - Kazan fut capturée ;
en 1556 - Astrakhan fut annexée ;
1558 - associé au début de la guerre de Livonie pour la possession de la côte de la mer Baltique, dont le territoire fut presque entièrement capturé par l'armée Streltsy d'Ivan IV. Il convient particulièrement de souligner qu'à l'époque d'Ivan IV, l'escouade princière, représentant une grande armée, était une forme moralement dépassée de renforcement de l'État par la force. Il a fallu introduire un nouveau modèle, sur une base fondamentalement différente (entièrement basée sur les subventions de l'État). À cet égard, l'armée Streletsky a été créée, dans laquelle ils ont servi "par la patrie" (enfants nobles qui ont reçu un salaire et des terres successorales), et "par instrument" (Streltsy qui a reçu des terres à usage collectif). C'est avec cette armée qu'Ivan IV mena des campagnes victorieuses, élargissant les frontières territoriales de la Russie.
La vie culturelle s’est développée sous l’aspect « de l’héritage et du renouveau ». Le respect des traditions religieuses spirituelles était visible dans l'architecture et la peinture (la construction d'églises s'est poursuivie - l'église de l'Ascension, de cathédrales - la cathédrale Saint-Basile, dans laquelle ont été impliqués des architectes, des constructeurs et des peintres). Cependant, des formes fondamentalement nouvelles sont apparues et ont enrichi la culture russe. En particulier, la percée a été l'impression de livres, qui s'est développée en 1553, et en 1564 le premier livre imprimé daté d'Ivan Fedorov, « L'Apôtre », a été publié, dix ans plus tard, un abécédaire russe a été créé. On sait que, possédant le don de la pensée abstraite, doté d'un talent musical et maîtrisant la parole artistique, Ivan IV lui-même composa des hymnes et des canons.
La ligne de politique étrangère d’Ivan IV, visant systématiquement à élargir les frontières territoriales de l’État russe, était également le reflet de transformations politiques internes de nature rationnelle et constructive.
Hypothétiquement, si la Russie avait continué à se développer sur cette voie, la position d'une monarchie constitutionnelle aurait été renforcée dans sa structure étatique dès le XVIe siècle.
Cependant, cette voie progressive de développement fut interrompue par Ivan IV lui-même. À cet égard, une mention particulière doit être faite à la période 1565-1572, est entré dans l'histoire comme oprichnina. C’est là que les initiatives constructives ont été freinées et que le cap a été pris vers l’absolutisation du pouvoir : motivation personnelle est apparue au premier plan dans la mise en œuvre du gouvernement.
Les raisons de la rupture d’Ivan IV le Terrible avec les boyards comprennent :
1. Le désir de concentrer le pouvoir entre ses propres mains ;
2. À cette fin, il devait amener la classe politiquement et économiquement puissante des boyards (qui sont devenus une classe économiquement puissante grâce aux terres les plus riches appartenant à des intérêts privés et générant des revenus) au-delà des limites de l'influence politique ;
3. Pour y parvenir, Ivan le Terrible a proposé d'introduire un système universel de propriété foncière, qui impliquait l'établissement d'un contrôle de l'État sur les terres de l'État ( en plus ), répartition de terrains à louer afin de reconstituer le trésor de l'État ;
4. Les boyards se sont vu offrir des terres lointaines ( zemshchina) ;
5. Le désaccord des boyards a conduit à l'abandon démonstratif du trône par Ivan le Terrible et, surtout, à la poursuite de la guerre de Livonie, dans laquelle les boyards ont vu une opportunité de compenser les terres patrimoniales perdues.
Pour les raisons ci-dessus, il est légal de donner définitions de oprichnina:
· Oprich - terre domaniale ;
· La politique d'expulsion des boyards de leurs terres patrimoniales et de leur annexion à l'État ;
· Une forme de répression et de terreur de masse instaurée contre l'opposition boyarde ;
· Une forme de génocide établie contre son propre peuple à travers la création d'une armée oprichnina (et, en fait, d'une petite escouade punitive, qui recrutait des fidèles du roi ; Des personnages assez odieux sont apparus dans le cercle d'Ivan IV le Terrible lui-même - Malyuta Skuratov, les frères Basmanov).
Cette forme a permis d'éliminer dans les plus brefs délais toute opposition politique et de gouverner l'État avec une autorité exclusive.
Les conséquences de l'oprichnina furent aussi graves que caractère négatif pour l’ensemble de la population : renforcement monarchie absolue sous sa forme la plus dure - la terreur et la répression de masse, reflétant en fait un génocide contre son propre peuple. Cependant, on peut également y voir un moment positif pour l’État : le contrôle de l’État sur l’ensemble du territoire a été établi.
1572 - 1584 - dernière période de règne Ivan IV le Terrible, qui décrit les mesures à prendre pour stabiliser la vie domestique, notamment :
en 1581, des « étés réservés » furent introduits : le « jour de la Saint-Georges » fut aboli - une mesure visant à attacher strictement les paysans à leurs propriétaires en raison du « désordre et des hésitations » parmi les masses après l'oprichnina.
De plus, en 1583, la guerre de Livonie a pris fin, dans laquelle la Russie a perdu (en fait, dès le début de l'oprichnina, l'attention d'Ivan IV s'est tournée vers la résolution des problèmes internes, et la guerre de Livonie a été de nature lente). En 1582, Ivan IV le Terrible, ayant signé une trêve avec la Livonie, céda toutes ses conquêtes en Livonie et en Lituanie ; et en 1583, après avoir fait la paix avec la Suède, il lui céda ses terres le long de la côte sud du golfe de Finlande.
On note surtout qu'en 1582 - 1584. - les premières campagnes d'Ermak en Sibérie furent organisées, au nom desquelles est associé le début du développement des terres sibériennes ;
en 1584, le plus grand port de commerce maritime a été fondé à Arkhangelsk.
Après le règne d'Ivan IV le Terrible, son deuxième fils monta sur le trône - 1584 - 1598 - règne de Fiodor Ioannovich, qui a été décrit à juste titre comme "Fyodor a régné - Boris a gouverné."
Les principaux événements de cette période de règne peuvent inclure :
Le renvoi de Maria Nagoya et du tsarévitch Dmitri (le dernier fils d'Ivan IV le Terrible) à Ouglitch et l'exil du boyard Bogdan Belsky, qui ont contribué à une nouvelle escalade des tensions dans les relations entre Ouglitch et Moscou, et à une intensification de la lutte de forces politiques concentrées localement ;
1586 - 1589. - l'instauration de l'institution du patriarcat en Russie ;
1595- avec la participation directe de Boris Godounov, les terres de la côte sud du golfe de Finlande (cédées à la Suède à la suite de la guerre de Livonie) ont été restituées à Moscou ;
1597- "été prescrit" - une recherche de paysans de cinq ans, après quoi la personne qui s'enfuyait était considérée comme libre.
Ainsi, le règne d'Ivan le Terrible était associé à des processus controversés. D'une part, des mesures positives ont été prises vers le développement d'une monarchie constitutionnelle (étape pré-oprichine), de l'autre, une absolutisation clairement exprimée du pouvoir dans sa forme la plus grave de génocide contre son propre peuple. C'est cette forme qui a conduit l'État aux Grands Troubles - une protestation populaire contre l'arbitraire du pouvoir d'État.
Littérature:
1. Karamzin N. M. Histoire de l'État russe : XII volumes en 4 livres. / N.M. Karamzine. - M., 1998.
2. Klyuchevsky V. O. Conférences choisies du « Cours d'histoire russe » / V. O. Klyuchevsky. - Rostov n/d : Phoenix, 2002. - 672 p.
3. Platonov S.F. Cours complet sur l'histoire russe / S.F. Platonov. - Saint-Pétersbourg : Crystal, 2000. - 839 p.
4. Histoire de la Russie de l'Antiquité à la fin du XVIIe siècle : Manuel. manuel pour les universités / A. P. Novoseltsev, A. N. Sakharov, V. I. Buganov, V. D. Nazarov. - M. : AST, 2000. - 575 p.
5. Skrynnikov R. G. Ivan le Terrible et son époque / R. G. Skrynnikov. - M., 1991.
6. Histoire de la Russie. Manuel / éd. A. S. Orlova, N. A. Georgieva. - M. : Perspectives, 2002. - 544 p.
Ivan Vasilyevich le Terrible est né le 25 août 1530 dans le village de Kolomenskoïe, près de Moscou. Son père mourut en 1533, grand Duc Vassili III (Rurikovitch). En 1538, la mère d'Ivan Vasilyevich, la princesse Elena Glinskaya (princesse lituanienne), décède. L'enfance du futur tsar s'est déroulée dans une atmosphère d'intrigues de palais, de lutte pour le pouvoir et de coups d'État entre les familles de boyards en guerre Belsky et Shuisky.
En 1547, la cérémonie solennelle du couronnement du grand-duc Ivan IV a eu lieu dans la cathédrale de l'Assomption du Kremlin de Moscou. À cette époque, son titre était traduit par « empereur », ce qui plaçait Ivan le Terrible sur un pied d'égalité avec l'empereur du Saint-Empire.
Le tsar était aidé dans la conduite des affaires intérieures par les conseillers de la Rada élue, qui comprenaient le métropolite Macaire, A.F. Adashev, A.M. Kurbsky et l'archiprêtre Sylvestre.
Politique intérieure
En 1549, Ivan Vasilyevich a convoqué le premier Zemsky Sobor, auquel ont participé toutes les couches de la population, à l'exception des serfs, et les problèmes politiques, administratifs et économiques ont été résolus. Depuis la fin des années 40, le tsar a mené un certain nombre de réformes : zemstvo, militaire, labiale, symbolique.
En 1550, le Code des lois d'Ivan IV fut adopté, dans lequel les communautés paysannes obtinrent le droit à l'autonomie gouvernementale, à rétablir l'ordre et à distribuer les impôts. En 1551, le tsar a convoqué le Concile de Stoglava, qui a abouti à l'adoption d'un ensemble de décisions sur la vie de l'Église - « Stoglava ». En 1555-1556, le système « d'alimentation » est aboli et le « Code de service » est adopté, ce qui permet de former une nouvelle structure militaire.
En 1565, Ivan le Terrible, dont la biographie parlait déjà de lui comme d'un grand monarque, introduisit une forme particulière de gouvernement - l'oprichnina, visant à renforcer l'autocratie. En 1572, l'oprichnina fut dissoute.
Police étrangère
En politique étrangère, Ivan IV s'est dirigé vers l'expansion des territoires à l'est, s'emparant des rives de la mer Baltique à l'ouest et mettant fin à la lutte avec les successeurs de la Horde d'Or.
Grozny a mené d'importantes campagnes militaires, à la suite desquelles le khanat de Kazan a été annexé aux territoires russes en 1547-1552, et le khanat d'Astrakhan, les terres de l'Oural et de la Volga en 1556. En 1555 - 1557, le Khan Ediger sibérien et la Grande Horde Nogai devinrent dépendants d'Ivan IV. En 1556, les troupes russes détruisirent la capitale de la Horde d'Or, Sarai-Batu.
En 1554-1557, les troupes de Grozny ont gagné la guerre avec la Suède, déclenchée par le roi suédois Gustav I. En 1558-1583, les troupes de Grozny ont échoué dans la guerre de Livonie. Dans le même temps, Ivan IV mena des guerres avec le khanat de Crimée avec plus ou moins de succès.
Le tsar Ivan le Terrible décède le 18 mars 1584 à Moscou. Le grand souverain a été enterré dans la cathédrale de l'Archange du Kremlin de Moscou.
Autres options de biographie
Test de biographie
Un petit test sur la biographie du tsar russe Ivan le Terrible.
Ivan IV le Terrible |
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1er tsar de toute la Russie |
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Couronnement: |
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Prédécesseur: |
Vassili III |
Successeur: |
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Héritier: |
Dmitry (1552-1553), Ivan (1554-1582), d'après Fedor |
Religion: |
Orthodoxie |
Naissance: |
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Enterré: |
Cathédrale de l'Archange à Moscou |
Dynastie: |
Rurikovitch |
Vassili III |
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Elena Glinskaïa |
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1) Anastasia Romanovna |
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Fils : Dmitry, Ivan, Fedor, Dmitry Uglitsky filles : Anna, Maria |
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Origine
Biographie
Enfance du Grand-Duc
mariage royal
Politique intérieure
Réformes d'Ivan IV
Opritchnina
Raisons de l'introduction de l'oprichnina
Création de l'oprichnina
Police étrangère
Campagnes de Kazan
Campagnes d'Astrakhan
Guerres avec le Khanat de Crimée
Guerre avec la Suède 1554-1557
Guerre de Livonie
Causes de la guerre
Activités culturelles
Khan sur le trône de Moscou
Apparence
Vie familiale et personnelle
Contemporains
Historiographie du XIXe siècle.
Historiographie du XXe siècle.
Le tsar Ivan et l'église
La question de la canonisation
Cinéma
Jeux d'ordinateur
Ioan Vassilievitch(surnom Ivan (Jean) le Grand, dans l'historiographie ultérieure Ivan IV le Terrible; 25 août 1530, village de Kolomenskoïe près de Moscou - 18 mars 1584, Moscou) - Grand-duc de Moscou et de toute la Russie (à partir de 1533), tsar de toute la Russie (à partir de 1547) (sauf 1575-1576, lorsque Siméon Bekbulatovich était nominalement roi).
Origine
Fils du grand-duc de Moscou Vassili III et Elena Glinskaya. Du côté de son père, il venait de la dynastie d'Ivan Kalita, du côté de sa mère, de Mamai, considéré comme l'ancêtre des princes lituaniens Glinsky.
Grand-mère, Sophia Paléologue - de la famille des empereurs byzantins. Il remonte à l'empereur romain Auguste, qui serait l'ancêtre de Rurik, selon la légende généalogique inventée à cette époque.
Brève description du conseil d'administration
Arrivé au pouvoir très jeune. Après le soulèvement de Moscou en 1547, il régna avec la participation d'un cercle de proches collaborateurs, que le prince Kourbski appelait la « Rada choisie ». Sous lui, la convocation du Zemsky Sobors commença et le Code des lois de 1550 fut rédigé. Des réformes du service militaire ont été menées, système judiciaire et l'administration publique, y compris l'introduction d'éléments d'autonomie gouvernementale au niveau local (Gubnaya, Zemskaya et autres réformes). En 1560, la Rada élue tomba, ses principaux personnages tombèrent en disgrâce et le règne totalement indépendant du tsar commença.
En 1565, après la fuite du prince Kourbski en Lituanie, l'oprichnina fut introduite.
Sous Ivan IV, l'augmentation du territoire de la Rus' était de près de 100 %, passant de 2,8 millions de km ? jusqu'à 5,4 millions de km ?, les khanats de Kazan (1552) et d'Astrakhan (1556) furent conquis et annexés, ainsi, à la fin du règne d'Ivan le Terrible, la superficie de l'État russe devint plus grande que le reste de L'Europe .
De 1558 à 1583, la guerre de Livonie eut lieu pour l'accès à la mer Baltique. En 1572, à la suite d'une lutte persistante et de longue durée, les invasions du khanat de Crimée prirent fin (voir Guerres russo-criméennes) et l'annexion de la Sibérie commença (1581).
Des relations commerciales furent établies avec l'Angleterre (1553) ainsi qu'avec la Perse et Asie centrale, la première imprimerie est créée à Moscou.
La politique intérieure d'Ivan IV, après une série d'échecs pendant la guerre de Livonie et en raison du désir du tsar lui-même d'établir un pouvoir despotique, acquit un caractère terroriste et, dans la seconde moitié de son règne, fut marquée par l'établissement de l'oprichnina, les exécutions et meurtres massifs, la défaite de Novgorod et de plusieurs autres villes (Tver, Klin, Torzhok). L'oprichnina a fait des milliers de victimes et, selon de nombreux historiens, ses résultats, combinés aux résultats de guerres longues et infructueuses, ont conduit l'État à la ruine et à une crise socio-politique, ainsi qu'à une augmentation de la charge fiscale et la formation du servage.
Biographie
Enfance du Grand-Duc
Selon la loi de succession au trône qui existait en Russie, le trône du Grand-Duc passa au fils aîné du monarque, mais Ivan (« nom direct » par anniversaire - Titus) n'avait que trois ans lorsque son père, le Grand Le duc Vasily est tombé gravement malade. Les prétendants les plus proches au trône, outre le jeune Ivan, étaient les frères cadets de Vasily. Des six fils d'Ivan III, il en restait deux: le prince Andrei de Staritsky et le prince de Dmitrov Yuri.
Anticipant sa mort imminente, Vasily III a formé une commission de boyards « composée de sept personnes » pour gouverner l'État. Les tuteurs étaient censés prendre soin d'Ivan jusqu'à l'âge de 15 ans. Le conseil de tutelle comprenait le prince Andrei Staritsky - le frère cadet du père d'Ivan, M. L. Glinsky - l'oncle de la grande-duchesse Elena et des conseillers : les frères Shuisky (Vasily et Ivan), M. Yu Zakharyin, Mikhail Tuchkov, Mikhail Vorontsov. Selon le plan du Grand-Duc, cela aurait dû préserver l’ordre de gouvernement du pays par des personnes de confiance et réduire les discordes au sein de la Douma aristocratique des Boyards. L'existence du conseil de régence n'est pas reconnue par tous les historiens, c'est pourquoi, selon l'historien A. A. Zimin, Vasily a transféré la gestion des affaires de l'État à la Boyar Duma et a nommé M. L. Glinsky et D. F. Belsky comme tuteurs de l'héritier.
Vasily III mourut le 3 décembre 1533 et, au bout de 8 jours, les boyards se débarrassèrent du principal prétendant au trône, le prince Yuri de Dmitrov.
Un conseil d'administration gouvernait le pays moins d'un an, après quoi son pouvoir a commencé à s'effondrer. En août 1534, un certain nombre de changements eurent lieu dans les cercles dirigeants. Le 3 août, le prince Semyon Belsky et le commandant militaire expérimenté Ivan Lyatsky ont quitté Serpoukhov et sont allés servir le prince lituanien. Le 5 août, l'un des tuteurs du jeune Ivan, Mikhaïl Glinski, est arrêté et meurt au même moment en prison. Le frère de Semyon Belsky, Ivan, le prince Ivan Vorotynsky et leurs enfants ont été capturés pour complicité avec les transfuges. Le même mois, un autre membre du conseil de tutelle, Mikhaïl Vorontsov, a également été arrêté. Analysant les événements d'août 1534, l'historien S. M. Soloviev conclut que « tout cela était une conséquence de l'indignation générale des nobles contre Elena et son favori Obolensky ».
La tentative d'Andrei Staritsky de prendre le pouvoir en 1537 se solde par un échec : enfermé à Novgorod par l'avant et l'arrière, il est contraint de se rendre et termine sa vie en prison.
En avril 1538, Elena Glinskaya, 30 ans, mourut et six jours plus tard, les boyards (les princes I.V. Shuisky et V.V. Shuisky avec leurs conseillers) se débarrassèrent d'Obolensky. Le métropolite Daniel et le greffier Fiodor Mischurin, fervents partisans État centralisé et des personnalités actives du gouvernement de Vasily III et Elena Glinskaya ont été immédiatement démis du gouvernement. Le métropolite Daniel a été envoyé au monastère Joseph-Volotsk et Mischurin "les boyards ont été exécutés... n'aimant pas le fait qu'il représentait le grand-duc de la cause".
« Beaucoup parmi les boyards avaient de l'inimitié à propos de leurs intérêts personnels et des tribus, chacun se soucie des siens et non de ceux du souverain.", c'est ainsi que le chroniqueur décrit les années de règne des boyards, au cours desquelles " Chacun désire pour lui-même des rangs différents et les plus élevés... et l'amour-propre, et le mensonge, et le désir de voler les biens d'autrui ont commencé à exister en eux. Et ils suscitèrent entre eux de grandes séditions et une soif de pouvoir les uns pour les autres... ils se soulevèrent contre leurs amis, contre leurs maisons et leurs villages, et ils remplirent leurs trésors de richesses injustes.».
En 1545, à l'âge de 15 ans, Ivan atteint la majorité et devient ainsi un dirigeant à part entière.
mariage royal
Le 13 décembre 1546, Ivan Vasilyevich exprima pour la première fois à Macaire son intention de se marier (voir ci-dessous pour plus de détails) et avant cela d'être couronné roi « à l'instar de ses ancêtres ».
Un certain nombre d'historiens (N.I. Kostomarov, R.G. Skrynnikov, V.V. Kobrin) estiment que l'initiative d'accepter le titre royal ne pouvait pas venir d'un garçon de 16 ans. Très probablement, le métropolite Macaire a joué un rôle important à cet égard. La consolidation du pouvoir du roi profita également à ses proches maternels. V. O. Klyuchevsky adhère au point de vue opposé, soulignant la volonté précoce de pouvoir du souverain. Selon lui, « les pensées politiques du tsar ont été développées en secret par son entourage » et l'idée d'un mariage a été une surprise totale pour les boyards.
L'ancien royaume byzantin avec ses empereurs divinement couronnés a toujours été une image pour les pays orthodoxes, mais il est tombé sous les coups des infidèles. Moscou, aux yeux du peuple orthodoxe russe, allait devenir l'héritier de Constantinople - Constantinople. Le triomphe de l'autocratie personnifiait également pour le métropolite Macaire le triomphe de la foi orthodoxe. C'est ainsi que les intérêts des autorités royales et spirituelles s'entremêlent (Philofey). Au début du XVIe siècle, l'idée de l'origine divine du pouvoir du souverain est de plus en plus reconnue. Joseph Volotsky fut l'un des premiers à en parler. Une compréhension différente du pouvoir du souverain par l’archiprêtre Sylvestre conduisit plus tard à l’exil de ce dernier. L’idée selon laquelle l’autocrate est obligé d’obéir à Dieu et à ses prescriptions en tout traverse tout le « Message au Tsar ».
Le 16 janvier 1547, une cérémonie de mariage solennelle eut lieu dans la cathédrale de l'Assomption du Kremlin de Moscou, dont l'ordre fut rédigé par le métropolite lui-même. Le Métropolite a placé sur lui les signes de la dignité royale - la croix de l'Arbre vivifiant, le barma et le bonnet de Monomakh ; Ivan Vasilyevich a été oint de myrrhe, puis le métropolite a béni le tsar.
Plus tard, en 1558, le patriarche de Constantinople informa Ivan le Terrible que « son nom royal est commémoré dans l'église cathédrale tous les dimanches, comme les noms des anciens rois byzantins ; il est ordonné de le faire dans tous les diocèses où se trouvent des métropolitains et des évêques », « et à propos de vos noces bénies avec le royaume de St. Le métropolite de toute la Russie, notre frère et collègue, a été accepté par nous pour le bien et la dignité de votre royaume. " Montre nous, - a écrit Joachim, patriarche d'Alexandrie, - en ces temps, un nouveau nourricier et pourvoyeur pour nous, un bon champion, choisi et instruit par Dieu comme le Ktitor de ce saint monastère, comme l'était autrefois Constantin divinement couronné et égal aux apôtres... Votre mémoire restera restez sans cesse avec nous, non seulement dans le règne de l'Église, mais aussi lors des repas avec les anciens, autrefois rois.».
Le titre royal lui a permis d'adopter une position sensiblement différente dans les relations diplomatiques avec l'Europe occidentale. Le titre grand-ducal était traduit par « prince » ou même « grand-duc ». Le titre de « roi » dans la hiérarchie était comparable au titre d’empereur.
Sans condition, le titre était accordé à Ivan par l'Angleterre depuis 1554. La question du titre était plus difficile dans les pays catholiques, où la théorie d’un « empire sacré » unique était fermement ancrée. En 1576, l'empereur Maximilien II, voulant attirer Ivan le Terrible dans une alliance contre la Turquie, lui offrit le trône et le titre de « César [oriental] émergent » dans le futur. Jean IV était complètement indifférent à la "tsarité grecque", mais exigeait d'être immédiatement reconnu comme le tsar de "toute la Russie", et l'empereur céda sur cette question fondamentale importante, d'autant plus que Maximilien Ier reconnut le titre royal à Vasily III, appelant le Souverain « par la grâce de Dieu » Tsar et propriétaire du Grand-Duc de Russie. Le trône papal s'est avéré beaucoup plus têtu, qui a défendu le droit exclusif des papes d'accorder des titres royaux et autres aux souverains, et d'autre part, n'a pas permis de violer le principe d'un « empire unique ». Dans cette position inconciliable, le trône papal trouva le soutien du roi polonais, qui comprit parfaitement l'importance des prétentions du souverain de Moscou. Sigismond II Auguste a présenté une note au trône papal dans laquelle il avertissait que la reconnaissance par la papauté d'Ivan IV du titre de « Tsar de toute la Rus » conduirait à la séparation de la Pologne et de la Lituanie des terres habitées par les « Rusyns ». lié aux Moscovites, et attirerait à ses côtés les Moldaves et les Valaques. De son côté, Jean IV attachait une importance particulière à la reconnaissance de son titre royal par l'État polono-lituanien, mais la Pologne, tout au long du XVIe siècle, n'a jamais accédé à sa demande. Parmi les successeurs d'Ivan IV, son fils imaginaire Faux Dmitri Ier a utilisé le titre d'« empereur », mais Sigismond III, qui l'a placé sur le trône de Moscou, l'a officiellement appelé simplement prince, pas même « grand ».
À la suite du couronnement, les proches du tsar ont renforcé leur position, obtenant des avantages importants, mais après le soulèvement de Moscou de 1547, la famille Glinsky a perdu toute son influence et le jeune dirigeant est devenu convaincu de l'écart frappant entre ses idées sur le pouvoir et l'état réel des choses.
Politique intérieure
Réformes d'Ivan IV
Depuis 1549, avec la Rada élue (A.F. Adashev, le métropolite Macaire, A.M. Kurbsky, l'archiprêtre Sylvestre), Ivan IV a mené un certain nombre de réformes visant à centraliser l'État : réforme Zemstvo, réforme Guba, mené des réformes dans l'armée. En 1550, un nouveau code de loi est adopté, qui durcit les règles de transfert des paysans (la taille des personnes âgées est augmentée). En 1549, le premier Zemsky Sobor fut convoqué. En 1555-1556, Ivan IV abolit l'alimentation et adopta le Code de service.
Le Code de droit et les chartes royales accordaient aux communautés paysannes le droit à l'autonomie gouvernementale, à la répartition des impôts et au contrôle de l'ordre.
Comme l'a écrit A.V. Chernov, les archers étaient tous armés d'armes à feu, ce qui les plaçait au-dessus de l'infanterie des États occidentaux, où certains fantassins (piquiers) n'avaient que des armes blanches. Du point de vue de l’auteur, tout cela indique qu’en matière de formation d’infanterie, la Moscovie, en la personne du tsar Ivan le Terrible, était bien en avance sur l’Europe. Dans le même temps, on sait que dès le début du XVIIe siècle, en Russie, ils ont commencé à former les régiments dits de « l'Ordre étranger », basés sur le modèle de l'infanterie suédoise et hollandaise, qui ont impressionné les chefs militaires russes par leur efficacité. Les régiments du « Système étranger » disposaient également de piquiers (lanciers), qui couvraient les mousquetaires de la cavalerie, comme le mentionne A.V. Chernov lui-même.
Le « verdict sur le localisme » a contribué à un renforcement significatif de la discipline dans l'armée, en augmentant l'autorité des gouverneurs, en particulier ceux d'origine non noble, et en améliorant l'efficacité au combat de l'armée russe, bien qu'il se soit heurté à une grande résistance de la part du clan. la noblesse.
Sous Ivan le Terrible, il était interdit aux marchands juifs d’entrer en Russie. Lorsqu'en 1550 le roi polonais Sigismond Auguste exigea qu'ils soient autorisés à entrer librement en Russie, Jean refusa les mots suivants : « Il n’y a aucun moyen pour les Juifs d’aller dans leurs États, nous ne voulons pas voir de frénésie dans nos États, mais nous voulons que Dieu le veuille, que dans mes États mon peuple reste silencieux sans aucune gêne. Et toi, notre frère, tu ne nous écrirais pas à l'avance sur Zhidekh"parce que ce sont des Russes" Ils ont enlevé le christianisme et ont apporté des potions empoisonnées sur nos terres et de nombreux sales tours ont été faits à notre peuple.».
Afin d'ouvrir une imprimerie à Moscou, le tsar s'adressa à Christian II pour lui demander d'envoyer des imprimeurs de livres, et il envoya à Moscou en 1552 par l'intermédiaire de Hans Missingheim la Bible dans la traduction de Luther et deux catéchismes luthériens, mais sur l'insistance de Les hiérarques russes ont rejeté le projet du roi de distribuer les traductions en plusieurs milliers d'exemplaires.
Au début des années 1560, Ivan Vasilyevich a mené une réforme historique de la sphragistique d'État. A partir de ce moment, un type stable de presse d'État est apparu en Russie. Pour la première fois, un cavalier apparaît sur la poitrine de l'ancien aigle à deux têtes - les armoiries des princes de la maison de Rurik, qui étaient auparavant représentées séparément, et toujours sur le recto du sceau de l'État, tandis que l'image de l’aigle était placé sur le dos : « La même année (1562) en février, le troisième jour, le tsar et le grand-duc changèrent l'ancien sceau plus petit qui se trouvait sous son père le grand-duc Vasily Ioannovich et fabriquèrent un nouveau sceau pliant : un aigle à deux têtes, et parmi il y a un homme sur un cheval, et de l'autre côté l'aigle à deux têtes, et parmi lui il y a un aigle" Le nouveau sceau scelle le traité avec le Royaume du Danemark daté du 7 avril 1562.
Selon les historiens soviétiques A. A. Zimin et A. L. Khoroshkevich, la raison de la rupture d’Ivan le Terrible avec la « Rada élue » était que le programme de cette dernière était épuisé. En particulier, un « répit imprudent » a été accordé à la Livonie, à la suite de quoi plusieurs États européens ont été entraînés dans la guerre. En outre, le tsar n'était pas d'accord avec les idées des dirigeants de la « Rada élue » (en particulier Adashev) sur la priorité de la conquête de la Crimée par rapport aux opérations militaires en Occident. Enfin, « Adashev a fait preuve d'une indépendance excessive dans ses relations de politique étrangère avec les représentants lituaniens en 1559 ». et a finalement été licencié. Il convient de noter que ces opinions sur les raisons de la rupture d’Ivan avec la « Rada élue » ne sont pas partagées par tous les historiens. Ainsi, N.I. Kostomarov voit le véritable contexte du conflit dans les caractéristiques négatives du personnage d'Ivan le Terrible et, au contraire, évalue très hautement les activités de la « Rada choisie ». V. B. Kobryn estime également que la personnalité du tsar a joué ici un rôle décisif, mais en même temps il relie le comportement d'Ivan à son attachement au programme de centralisation accélérée du pays, opposé à l'idéologie de changements progressifs de la « Rada élue ». ».
Opritchnina
Raisons de l'introduction de l'oprichnina
La chute de la Rada élue est évaluée différemment par les historiens. Selon V.B. Kobryn, c'était une manifestation du conflit entre deux programmes de centralisation de la Russie : par des réformes structurelles lentes ou rapidement, par la force. Les historiens estiment que le choix de la deuxième voie était dû au caractère personnel d'Ivan le Terrible, qui ne voulait pas écouter ceux qui n'étaient pas d'accord avec sa politique. Ainsi, après 1560, Ivan s'engagea sur la voie du renforcement du pouvoir, ce qui le conduisit à des mesures répressives.
Selon R. G. Skrynnikov, la noblesse pardonnerait facilement à Grozny la démission de ses conseillers Adashev et Sylvester, mais elle ne voulait pas supporter l'attaque contre les prérogatives de la Douma des boyards. L'idéologue des boyards Kourbski a protesté le plus fortement contre la violation des privilèges de la noblesse et le transfert des fonctions de gestion entre les mains des clercs (diacres) : « Le Grand Prince a une grande confiance dans les clercs russes, et il ne les choisit ni parmi la noblesse ni parmi les nobles, mais surtout parmi les prêtres ou parmi le peuple, sinon il rend ses nobles odieux.».
Le nouveau mécontentement des princes, estime Skrynnikov, fut provoqué par l'arrêté royal du 15 janvier 1562 sur la limitation de leurs droits patrimoniaux, qui les assimilait encore plus qu'auparavant à la noblesse locale. En conséquence, au début des années 1560. Parmi la noblesse, il existe un désir de fuir le tsar Ivan à l'étranger. Ainsi, I. D. Belsky a tenté de s'enfuir à l'étranger à deux reprises et a été pardonné à deux reprises ; le prince V. M. Glinsky et le prince I. V. Sheremetev ont été surpris en train de s'échapper et ont été pardonnés. La tension grandit autour de Grozny : au cours de l'hiver 1563, les boyards Kolychev, T. Pukhov-Teterin et M. Sarokhozin font défection vers les Polonais. Il a été accusé de trahison et de complot avec les Polonais, mais plus tard, le gouverneur de Starodub, le prince V. Funikov, a été gracié. Pour avoir tenté de partir pour la Lituanie, le voïvode de Smolensk, le prince Dmitri Kurlyatev, a été rappelé de Smolensk et exilé dans un monastère isolé le Lac Ladoga. En avril 1564, Andrei Kurbsky s'enfuit en Pologne par peur de la disgrâce, comme Grozny lui-même l'indiqua plus tard dans ses écrits, envoyant de là une lettre d'accusation à Ivan.
En 1563, le commis de Vladimir Andreevich Staritsky, Savluk Ivanov, qui fut emprisonné par le prince pour quelque chose, déposa une dénonciation des «grands actes de trahison» de ce dernier, ce qui trouva immédiatement une vive réponse de la part d'Ivan. L’employé affirmait notamment que Staritsky avait averti les gouverneurs de Polotsk de l’intention du tsar d’assiéger la forteresse. Le tsar a pardonné à son frère, mais l'a privé d'une partie de son héritage, et le 5 août 1563, la princesse Efrosinya Staritskaya a ordonné d'être tonsurée religieuse au monastère de la Résurrection sur la rivière. Sheksné. Dans le même temps, cette dernière était autorisée à garder avec elle les serviteurs, qui recevaient plusieurs milliers de quartiers de terres à proximité du monastère, ainsi que les conseillères nobles à proximité, et étaient également autorisées à se rendre à Bogomolye dans les monastères et broderies voisins. Veselovsky et Khoroshkevich ont proposé une version de la tonsure volontaire de la princesse en tant que religieuse.
En 1564, l'armée russe fut vaincue sur le fleuve. Olé. Il existe une version selon laquelle c'est ce qui a motivé le début des exécutions de ceux qu'Ivan le Terrible considérait comme les coupables de la défaite : des cousins ont été exécutés - les princes Obolensky, Mikhailo Petrovich Repnin et Yuri Ivanovich Kashin. On pense que Kashin a été exécuté pour avoir refusé de danser lors d'un festin avec un masque de bouffon, et Dmitry Fedorovich Obolensky-Ovchina pour avoir reproché à Fedor Basmanov sa relation homosexuelle avec le tsar a également été exécuté pour une querelle avec le tsar ; Basmanov.
Début décembre 1564, selon les recherches de Shokarev, une rébellion armée fut tentée contre le roi, à laquelle participèrent les forces occidentales : « De nombreux nobles ont rassemblé un parti considérable en Lituanie et en Pologne et ont voulu affronter leur roi par les armes.».
Création de l'oprichnina
En 1565, Grozny annonce l'introduction de l'Oprichnina dans le pays. Le pays était divisé en deux parties : « À la Grâce du Souverain Oprichnine » et le zemstvo. Oprichnina comprenait principalement les terres du nord-est de la Russie, où il y avait peu de boyards patrimoniaux. Le centre d'Oprichnina est devenu Aleksandrovskaya Sloboda - la nouvelle résidence d'Ivan le Terrible, d'où le 3 janvier 1565, le messager Konstantin Polivanov a remis une lettre au clergé, à la Douma des boyards et au peuple au sujet de l'abdication du trône par le tsar. Bien que Veselovsky estime qu'Ivan le Terrible n'a pas déclaré son renonciation au pouvoir, la perspective du départ du souverain et le début d'un « temps souverain », où les nobles pourraient à nouveau forcer les marchands et les artisans de la ville à tout faire pour eux gratuitement, ne pouvait s'empêcher d'exciter les habitants de Moscou.
Le décret sur l'introduction de l'Oprichnina a été approuvé par les plus hautes instances du pouvoir spirituel et laïc - la Cathédrale consacrée et la Douma des Boyards. Il existe également une opinion selon laquelle ce décret a été confirmé par la décision du Zemsky Sobor. Cependant, selon d'autres sources, les membres du Conseil de 1566 ont vivement protesté contre l'oprichnina, déposant une pétition pour l'abolition de l'oprichnina pour 300 signatures ; tous les pétitionnaires ont été immédiatement mis en prison, mais rapidement relâchés (comme le croit R. G. Skrynnikov, grâce à l'intervention du métropolite Philippe) ; 50 ont été soumis à une exécution commerciale, plusieurs ont eu la langue coupée et trois ont été décapités.
Le début de la formation de l'armée de l'oprichnina peut être considéré comme la même année 1565, lorsqu'un détachement de 1 000 personnes sélectionnées dans les districts de l'oprichnina fut formé. Chaque oprichnik a prêté serment d'allégeance au tsar et s'est engagé à ne pas communiquer avec le zemstvo. Par la suite, le nombre des « oprichniks » a atteint 6 000 personnes. L'armée d'Oprichnina comprenait également des détachements d'archers des territoires d'Oprichnina. À partir de ce moment-là, les militaires commencèrent à être divisés en deux catégories : les enfants boyards, issus de la zemshchina, et les enfants boyards, « cour et policiers », c'est-à-dire ceux qui recevaient le salaire du souverain directement de la « cour royale ». Par conséquent, l’armée de l’Oprichnina doit être considérée non seulement comme le régiment du Souverain, mais aussi comme des militaires recrutés dans les territoires de l’Oprichnina et qui ont servi sous le commandement des gouverneurs et des chefs de l’Oprichnina (« cour »).
Schlichting, Taube et Kruse mentionnent 500 à 800 personnes de « l'oprichnina spéciale ». Ces personnes, si nécessaire, servaient d'agents royaux de confiance, exerçant des fonctions de sécurité, de renseignement, d'enquête et de punition. Les 1 200 gardes restants sont répartis en quatre ordres, à savoir : Bed, chargé de l'entretien des locaux du palais et des articles ménagers de la famille royale ; Bronny - arme; Les Écuries, qui étaient en charge de l'immense ferme équestre du palais et de la garde royale ; et Nourrissant – nourriture.
Le chroniqueur, selon Froyanov, attribue les troubles qui ont frappé l'État à « la terre russe elle-même, embourbée dans les péchés, les guerres intestines et les trahisons » : « Et puis, à cause du péché des Russes de toute la terre, il y eut une grande rébellion et une grande haine parmi tous les peuples, et les luttes intestines et les malheurs furent grands, et ils provoquèrent la colère du souverain, et pour la grande trahison le tsar oprichnina engagée».
En tant qu'« abbé » de l'oprichnina, le tsar accomplissait un certain nombre de tâches monastiques. Ainsi, à minuit tout le monde se levait pour l'office de minuit, à quatre heures du matin pour les matines, et à huit heures la messe commençait. Le tsar a donné l'exemple de piété : il sonnait lui-même pour matines, chantait dans la chorale, priait avec ferveur et, pendant le repas commun, lisait à haute voix les Saintes Écritures. En général, le culte durait environ 9 heures par jour.
Dans le même temps, il existe des preuves que des ordres d'exécutions et de torture étaient souvent donnés dans l'église. L'historien G.P. Fedotov estime que « Sans nier les sentiments repentants du tsar, on ne peut s'empêcher de voir qu'il a su combiner l'atrocité avec la piété de l'Église dans les formes quotidiennes établies, profanant l'idée même du royaume orthodoxe.».
Avec l'aide des gardes, exemptés de responsabilité judiciaire, Jean IV confisqua de force les boyards et les domaines princiers, les transférant aux nobles gardes. Les boyards et les princes eux-mêmes ont obtenu des domaines dans d'autres régions du pays, par exemple dans la région de la Volga.
Pour l'ordination du métropolite Philippe, qui eut lieu le 25 juillet 1566, il prépara et signa une lettre, selon laquelle Philippe promettait « de ne pas s'immiscer dans l'oprichnina et la vie royale et, lors de sa nomination, à cause de l'oprichnina... ne pas quitter la métropole.
L'introduction de l'oprichnina est marquée par des répressions massives : exécutions, confiscations, disgrâces. En 1566, certains des déshonorés furent restitués, mais après le Concile de 1566 et les demandes d'abolition de l'oprichnina, la terreur reprit. En face du Kremlin, sur Neglinnaya (sur le site de l'actuelle RSL), une cour en pierre d'Oprichnina a été construite, là où le tsar a quitté le Kremlin.
Début septembre 1567, Ivan le Terrible convoque l'envoyé anglais Jenkinson et transmet par son intermédiaire à la reine Elizabeth I une demande d'asile en Angleterre. Cela était dû à la nouvelle d'un complot dans la zemshchina, qui visait à le renverser du trône en faveur de Vladimir Andreevich. La base était la dénonciation de Vladimir Andreevich lui-même ; R. G. Skrynnikov reconnaît la question fondamentalement insoluble de savoir si la « Zemshchina », indignée par l'oprichnina, a réellement formé un complot, ou si tout cela se résumait à de simples conversations imprudentes de nature oppositionnelle. Une série d'exécutions a suivi dans cette affaire, et le boyard équestre Ivan Fedorov-Chelyadnin, extrêmement populaire parmi le peuple pour son incorruptibilité et son intégrité judiciaire, a également été exilé à Kolomna (peu de temps avant de prouver sa loyauté envers le tsar en remettant un Agent polonais qui lui fut envoyé avec des lettres du roi).
Le discours public du métropolite Philippe contre le tsar est lié à ces événements : le 22 mars 1568, dans la cathédrale de l'Assomption, il refusa de bénir le tsar et exigea l'abolition de l'oprichnina. En réponse, les gardes ont battu à mort les serviteurs du métropolitain avec des bâtons de fer, puis un procès a été engagé contre le métropolitain devant un tribunal ecclésiastique. Philippe fut défroqué et exilé au monastère de Tver Otroch.
Au cours de l'été de la même année, Chelyadnin-Fedorov a été accusé d'avoir prétendument projeté de renverser le tsar avec l'aide de ses serviteurs. Fedorov et 30 personnes reconnues comme ses complices ont été exécutés. Dans le Synodikon du Tsar déshonoré, il est écrit à cette occasion : Terminé par : Ivan Petrovich Fedorov ; Mikhaïl Kolychev et ses trois fils ont été exécutés à Moscou ; par ville - le prince Andrei Katyrev, le prince Fiodor Troekurov, Mikhaïl Lykov et son neveu". Leurs domaines furent détruits, tous les serviteurs furent tués : "369 personnes ont été achevées et le total a été achevé le 6 juillet (1568)". Selon R. G. Skrynnikov : « Les répressions furent généralement chaotiques. Ils ont capturé sans discernement les amis et connaissances de Tcheliadnine, les partisans survivants d'Adashev, les parents des nobles exilés, etc. Ils ont battu tous ceux qui osaient protester contre l'oprichnina. L’écrasante majorité d’entre eux ont été exécutés sans même qu’il y ait apparence de procès, sur la base de dénonciations et de calomnies sous la torture. Le tsar a personnellement poignardé Fedorov avec un couteau, après quoi les gardes l'ont découpé avec leurs couteaux.
En 1569, le tsar se suicida avec son cousin : il fut accusé d'avoir eu l'intention d'empoisonner le tsar et exécuté avec ses serviteurs ; sa mère Euphrosyne Staritskaya se noya avec 12 religieuses dans la rivière Sheksna.
Marche sur Novgorod et « recherche » de la trahison de Novgorod
En décembre 1569, soupçonnant la noblesse de Novgorod de complicité dans la « conspiration » du prince Vladimir Andreïevitch Staritsky, récemment tué sur ses ordres, et en même temps d'intention de se rendre au roi de Pologne Ivan, accompagné d'un grande armée de gardes, partit en campagne contre Novgorod.
Se dirigeant vers Novgorod à l'automne 1569, les oprichniki commencèrent des massacres et des vols à Tver, Klin, Torjok et dans d'autres villes qu'ils rencontrèrent. Au monastère de Tver Otrochy, en décembre 1569, Malyuta Skuratov étrangla personnellement le métropolite Philippe, qui refusait de bénir la campagne contre Novgorod. À Novgorod, de nombreux citoyens, dont des femmes et des enfants, ont été exécutés au moyen de diverses tortures.
Après la campagne, une « recherche » a commencé pour la trahison de Novgorod, qui a été menée tout au long de 1570, et de nombreux gardes éminents ont également été impliqués dans l'affaire. De ce cas, seule une description a été conservée dans le livre de recensement de l'ambassadeur Prikaz : « pilier, et dans celui-ci se trouve une liste d'articles de l'enquête sur l'affaire de trahison de 1570 sur l'évêque de Novgorod Pimen et sur les clercs et commis de Novgorod, car ils avec les boyards (de Moscou)... voulaient donner Novgorod et Pskov au Roi lituanien. ... et le tsar Ivan Vasilyevich ... avec de mauvaises intentions, ils voulaient tuer le prince Volodimer Ondreevich et mettre le prince Volodimer Ondreevich à la tête de l'État ... dans ce cas, sous la torture, beaucoup ont parlé de cette trahison contre l'archevêque de Novgorod Pimen et sur ses conseillers et sur eux-mêmes, et dans ce cas beaucoup ont été exécutés par la mort, diverses exécutions, et d'autres ont été envoyés en prison... Oui, voici une liste de ce que signifie être exécuté par la mort, et quel genre de l'exécution, et ce que signifie libérer... ».
En 1571, le Khan de Crimée Devlet-Girey envahit la Russie. Selon V.B. Kobryn, l'oprichnina délabrée a démontré une incapacité totale au combat : l'oprichnina, habituée à voler les civils, ne s'est tout simplement pas présentée à la guerre, il n'y en avait donc qu'un seul régiment (contre cinq régiments de zemstvo). Moscou fut incendiée. En conséquence, lors de la nouvelle invasion de 1572, l'armée oprichnina était déjà unie à l'armée zemstvo ; la même année, le tsar abolit complètement l'oprichnina et interdit son nom même, même si en fait, sous le nom de « cour souveraine », l'oprichnina existait jusqu'à sa mort.
Police étrangère
Une partie de l'aristocratie et le pape ont constamment exigé d'entrer en conflit avec le sultan turc Soliman Ier, qui contrôlait 30 royaumes et 8 000 milles de côtes.
L'artillerie du roi était variée et nombreuse. " Les artilleurs russes ont toujours au moins deux mille canons prêts au combat...« - son ambassadeur Jean Cobenzl rapportait à l'empereur Maximilien II. Ce qui était le plus impressionnant, c'était l'artillerie lourde. Le Chronique de Moscou écrit sans exagération : « … les gros canons ont vingt livres de boulets de canon, et certains canons en ont un peu plus léger. » Le plus grand obusier d'Europe, le canon Kashpirova, pesant 1 200 livres et calibre 20 livres, sema la terreur et participa au siège de Polotsk en 1563. En outre, « il convient de noter une autre caractéristique de l'artillerie russe du XVIe siècle, à savoir sa durabilité », écrit le chercheur moderne Alexeï Lobin. " Les canons, coulés sur ordre d'Ivan le Terrible, furent en service pendant plusieurs décennies et participèrent à presque toutes les batailles du XVIIe siècle.».
Campagnes de Kazan
Dans la première moitié du XVIe siècle, principalement sous le règne des khans de la famille Crimée Girey, le khanat de Kazan mena des guerres constantes avec la Russie moscovite. Au total, les khans de Kazan ont mené une quarantaine de campagnes contre les terres russes, principalement dans les régions périphériques de Nijni Novgorod, Viatka, Vladimir, Kostroma, Galich, Mourom, Vologda. "De la Crimée et de Kazan jusqu'à la moitié de la terre, c'était vide", écrit le tsar, décrivant les conséquences des invasions.
En essayant de trouver des moyens pacifiques de règlement, Moscou a soutenu le dirigeant de Kasimov, Shah Ali, fidèle à la Russie, qui, devenu le Khan de Kazan, a approuvé le projet d'union avec Moscou. Mais en 1546, Shah-Ali fut expulsé par la noblesse de Kazan, qui éleva au trône Khan Safa-Girey d'une dynastie hostile à la Russie. Après cela, il a été décidé d'agir activement et d'éliminer la menace posée par Kazan. " Désormais, - souligne l'historien, - Moscou a présenté un plan pour la destruction définitive du khanat de Kazan».
Au total, Ivan IV a mené trois campagnes contre Kazan.
Premier voyage(hiver 1547/1548). Le tsar quitta Moscou le 20 décembre en raison d'un dégel précoce, à 15 verstes de Nijni Novgorod, l'artillerie de siège et une partie de l'armée tombèrent sous la glace sur la Volga. Il a été décidé de ramener le roi de la traversée à Nijni Novgorod, tandis que les principaux commandants avec une partie de l'armée qui a réussi à traverser ont atteint Kazan, où ils sont entrés dans la bataille avec l'armée de Kazan. En conséquence, l'armée de Kazan s'est retirée derrière les murs du Kremlin en bois, que l'armée russe n'a pas osé prendre d'assaut sans artillerie de siège et, après être restée sous les murs pendant sept jours, s'est retirée. Le 7 mars 1548, le tsar rentre à Moscou.
Deuxième voyage(automne 1549 - printemps 1550). En mars 1549, Safa-Girey mourut subitement. Ayant reçu un messager de Kazan demandant la paix, Ivan IV le refusa et commença à rassembler une armée. Le 24 novembre, il quitte Moscou pour diriger l'armée. Après s'être unie à Nijni Novgorod, l'armée se dirigea vers Kazan et, le 14 février, se retrouva devant ses murs. Kazan n'a pas été pris ; cependant, lorsque l'armée russe se retira près de Kazan, au confluent de la rivière Sviyaga dans la Volga, il fut décidé de construire une forteresse. Le 25 mars, le tsar rentre à Moscou. En 1551, en seulement 4 semaines, une forteresse fut assemblée à partir d'éléments soigneusement numérotés, qui reçurent le nom de Sviyazhsk ; elle servit de bastion à l'armée russe lors de la campagne suivante.
Troisième voyage(juin-octobre 1552) - se termine par la prise de Kazan. Une armée russe de 150 000 hommes participa à la campagne ; l'armement comprenait 150 canons. Le Kremlin de Kazan est pris d'assaut. Khan Ediger-Magmet fut remis aux gouverneurs russes. Le chroniqueur a enregistré : « Le souverain ne s'est pas ordonné de prendre ne serait-ce qu'une seule pièce de monnaie (c'est-à-dire pas un seul centime), ni la captivité, seulement le seul roi Ediger-Magmet et les bannières royales et les canons de la ville." I. I. Smirnov estime que « La campagne de Kazan de 1552 et la brillante victoire d’Ivan IV sur Kazan signifièrent non seulement un succès majeur en matière de politique étrangère pour l’État russe, mais contribuèrent également au renforcement des positions de politique étrangère du tsar.».
Dans Kazan vaincu, le tsar a nommé le prince Alexandre Gorbaty-Shuisky gouverneur de Kazan et le prince Vasily Serebryany son camarade.
Après la création du siège épiscopal de Kazan, le tsar et le conseil de l'église y ont élu par tirage au sort l'abbé Gury au rang d'archevêque. Gury a reçu l'ordre du tsar de convertir les habitants de Kazan à l'orthodoxie uniquement à la demande de chacun, mais "malheureusement, de telles mesures prudentes n'ont pas été suivies partout : l'intolérance du siècle a fait des ravages..."
Dès les premiers pas vers la conquête et le développement de la région de la Volga, le tsar commença à inviter à son service toute la noblesse de Kazan qui accepta de lui prêter allégeance, en envoyant « dans tous les ulus, les noirs recevaient des lettres yasak dangereuses pour se rendre chez le souverain sans crainte de rien ; et quiconque l'a fait de manière imprudente, Dieu s'est vengé de lui ; et leur souverain les accorderait, et ils rendraient hommage, tout comme l'ancien roi de Kazan" Cette nature de la politique non seulement n’exigeait pas le maintien des principales forces militaires de l’État russe à Kazan, mais rendait au contraire naturel et opportun le retour solennel d’Ivan dans la capitale.
Immédiatement après la prise de Kazan, en janvier 1555, les ambassadeurs du Khan sibérien Ediger demandèrent au roi de « Il a pris toute la terre sibérienne sous son propre nom et s'est levé (défendu) de tous les côtés et leur a imposé son tribut et a envoyé son homme à qui percevoir le tribut.».
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La conquête de Kazan revêtit une importance capitale pour vie populaire. La horde tatare de Kazan a uni sous son règne un monde étranger complexe en un tout fort : les Mordoviens, les Cheremis, les Tchouvaches, les Votyaks, les Bachkirs. Cheremisy au-delà de la Volga, sur le fleuve. Unzhe et Vetluga, ainsi que les Mordoviens au-delà de l'Oka, retardèrent le mouvement de colonisation de la Rus' vers l'est ; et les raids des Tatars et d'autres « langues » sur les colonies russes leur ont terriblement nui, détruisant les fermes et emmenant de nombreux Russes « au maximum ». Kazan était une plaie chronique de la vie moscovite et sa capture est donc devenue un triomphe national, chanté dans des chansons folkloriques. Après la prise de Kazan, en seulement 20 ans, elle est devenue une grande ville russe ; en différents points de la région étrangère de la Volga, des villes fortifiées ont été érigées pour soutenir la puissance russe et la colonisation russe. Les masses populaires se sont immédiatement tournées vers les riches terres de la région de la Volga et les zones forestières du moyen Oural. De vastes étendues de terres précieuses ont été pacifiées par les autorités de Moscou et développées par le travail populaire. Tel était le sens de la « Prise de Kazan », deviné avec sensibilité par l'esprit du peuple. L'occupation de la basse Volga et de la Sibérie occidentale était une conséquence naturelle de la destruction de la barrière que constituait le royaume de Kazan pour la colonisation russe. Platonov S.F. Cours complet sur l'histoire de la Russie. Partie 2 |
Il convient de noter que l'histoire des campagnes de Kazan est souvent comptée à partir de la campagne qui a eu lieu en 1545, qui « avait le caractère d'une manifestation militaire et renforçait les positions du « parti de Moscou » et d'autres opposants à Khan Safa-Girey. .»
Campagnes d'Astrakhan
Au début des années 1550, le khanat d'Astrakhan était un allié du khan de Crimée, contrôlant le cours inférieur de la Volga.
Avant l'assujettissement définitif du Khanat d'Astrakhan sous Ivan IV, deux campagnes furent menées :
Campagne de 1554 a été commis sous le commandement du gouverneur Yu. Pronsky-Shemyakin. Lors de la bataille de l'Île Noire, l'armée russe a vaincu le détachement de tête d'Astrakhan. Astrakhan fut prise sans combat. En conséquence, Khan Dervish-Ali a été porté au pouvoir, promettant son soutien à Moscou.
Campagne de 1556était associé au fait que Khan Dervish-Ali s'est rangé du côté du khanat de Crimée et Empire ottoman. La campagne était dirigée par le gouverneur N. Cheremisinov. Premièrement, le détachement des Cosaques du Don de l’Ataman L. Filimonov a vaincu l’armée du Khan près d’Astrakhan, après quoi, en juillet, Astrakhan a été reprise sans combat. À la suite de cette campagne, le Khanat d'Astrakhan fut subordonné à la Russie moscovite.
Plus tard, le Khan de Crimée Devlet I Giray a tenté de reprendre Astrakhan.
Après la conquête d’Astrakhan, l’influence russe commença à s’étendre au Caucase. En 1559, les princes de Piatigorsk et de Tcherkassy demandèrent à Ivan IV de leur envoyer un détachement pour se protéger des raids des Tatars de Crimée et des prêtres pour maintenir la foi ; le tsar leur envoya deux gouverneurs et prêtres, qui rénovèrent les anciennes églises déchues, et à Kabarda, ils montrèrent une activité missionnaire étendue, baptisant de nombreuses personnes dans l'orthodoxie.
Dans les années 1550, les Khan Ediger et Bolshiye Nogai de Sibérie devinrent dépendants du roi.
Guerres avec le Khanat de Crimée
Les troupes du Khanat de Crimée ont mené des raids réguliers sur les territoires méridionaux de la Russie moscovite dès le début du XVIe siècle (raids de 1507, 1517, 1521). Leur objectif était de piller les villes russes et de capturer la population. Sous le règne d'Ivan IV, les raids se poursuivent.
On connaît les campagnes du khanat de Crimée en 1536 et 1537, entreprises conjointement avec le khanat de Kazan, avec le soutien militaire de la Turquie et de la Lituanie.
- En 1541, le Khan de Crimée Sahib I Giray mena une campagne qui se termina par un siège infructueux de Zaraysk. Son armée fut arrêtée près de la rivière Oka par des régiments russes sous le commandement du prince Dmitri Belsky.
- En juin 1552, Khan Devlet I Giray fit une campagne à Tula.
- En 1555, Devlet I Giray répéta la campagne contre la Russie moscovite, mais, avant d'atteindre Tula, il fit demi-tour en toute hâte, abandonnant tout le butin. Au cours de la retraite, il entre en bataille près du village de Sudbischi avec un détachement russe qui lui est inférieur en nombre. Cette bataille n'a pas affecté le résultat de sa campagne.
Le tsar a cédé aux exigences de l'aristocratie de l'opposition de marcher sur la Crimée : « des hommes courageux et courageux ont conseillé et conseillé, afin qu'Ivan lui-même, avec sa tête et de grandes troupes, se déplace contre le Perekop Khan».
En 1558, l'armée du prince Dmitri Vishnevetsky a vaincu l'armée de Crimée près d'Azov et, en 1559, l'armée sous le commandement de Daniil Adashev a lancé une campagne contre la Crimée, détruisant le grand port de Crimée de Gezlev (aujourd'hui Eupatoria) et libérant de nombreux captifs russes. .
Après qu'Ivan le Terrible ait capturé les khanats de Kazan et d'Astrakhan, Devlet I Giray a juré de les restituer. En 1563 et 1569, avec les troupes turques, il mena deux campagnes infructueuses contre Astrakhan.
La campagne de 1569 fut beaucoup plus sérieuse que les précédentes - avec l'armée de terre turque et la cavalerie tatare, la flotte turque s'éleva le long du fleuve Don, et entre la Volga et le Don, les Turcs commencèrent la construction d'un canal de navigation - leur objectif était conduire la flotte turque dans la mer Caspienne pour la guerre contre son ennemi traditionnel - la Perse. Le siège d'Astrakhan, qui dura dix jours sans artillerie et sous les pluies d'automne, n'aboutit à rien ; la garnison sous le commandement du prince P.S. Serebryany repoussa toutes les attaques. La tentative de creuser un canal s'est également soldée par un échec : les ingénieurs turcs ne connaissaient pas encore le système d'écluses. Devlet I Giray, mécontent du renforcement de la Turquie dans cette région, est également secrètement intervenu dans la campagne.
Après cela, trois autres campagnes sont menées sur les terres de Moscou :
- 1570 - raid dévastateur sur Riazan ;
- 1571 - la campagne contre Moscou se termine par l'incendie de Moscou. À la suite du raid des Tatars de Crimée d'avril, convenu avec le roi de Pologne, les terres du sud de la Russie ont été dévastées, des dizaines de milliers de personnes sont mortes, plus de 150 000 Russes ont été réduits en esclavage ; à l'exception du Kremlin en pierre, tout Moscou a été incendié. Une semaine avant que le khan ne traverse l'Oka, en raison de données de renseignement contradictoires, John a quitté l'armée et s'est rendu à l'intérieur du pays pour rassembler des forces supplémentaires ; à la nouvelle de l'invasion, il a déménagé de Serpoukhov à Bronnitsy, de là à Aleksandrovskaya Sloboda et de la colonie à Rostov, comme l'ont fait ses prédécesseurs Dmitri Donskoï et Vasily I Dmitrievich dans des cas similaires. Le gagnant lui a envoyé une lettre arrogante :
Le tsar Ivan répondit à l'humble pétition :
Il s'est rendu chez les ambassadeurs tatars en leur disant : « Me voyez-vous, qu'est-ce que je porte ? C'est ainsi que le roi (khan) m'a créé ! Pourtant, il s’est emparé de mon royaume et a brûlé le trésor, et je n’ai rien à voir avec le roi. Karamzine écrit que le tsar a remis à Devlet-Girey, à sa demande, un certain noble captif de Crimée qui s'est converti à l'orthodoxie en captivité russe. Cependant, Devlet-Girey n'était pas satisfait d'Astrakhan, exigeant Kazan et 2 000 roubles, et l'été suivant, l'invasion se répéta.
- 1572 - la dernière grande campagne du Khan de Crimée sous le règne d'Ivan IV se termine par la destruction de l'armée turque de Crimée. Une horde de Crimée et de Turquie, forte de 120 000 hommes, s'est mise en mouvement pour vaincre de manière décisive l'État russe. Cependant, lors de la bataille de Molodi, l'ennemi a été détruit par une armée russe forte de 60 000 hommes sous la direction des gouverneurs M. Vorotynsky et D. Khvorostinin - 5 à 10 000 personnes sont retournées en Crimée (voir Guerre russo-crimée 1571-1572). La mort d'une armée turque sélectionnée près d'Astrakhan en 1569 et la défaite de la horde de Crimée près de Moscou en 1572 ont mis une limite à l'expansion turco-tatare en Europe de l'Est.
L'année suivante, le vainqueur de Molodi, Vorotynsky, fut accusé par un esclave d'avoir voulu ensorceler le tsar et mourut sous la torture, et pendant la torture, le tsar lui-même ramassa les braises avec son bâton.
Guerre avec la Suède 1554-1557
La guerre a été provoquée par l'établissement de relations commerciales entre la Russie et la Grande-Bretagne à travers la mer Blanche et l'océan Arctique, qui ont grandement affecté les intérêts économiques de la Suède, qui tirait des revenus considérables du commerce de transit russo-européen (G. Forsten).
En avril 1555, la flottille suédoise de l'amiral Jacob Bagge franchit la Neva et débarqua une armée dans la zone de la forteresse d'Oreshek. Le siège de la forteresse n'apporta aucun résultat ; l'armée suédoise se retira.
En réponse, les troupes russes envahirent le territoire suédois et, le 20 janvier 1556, vainquirent un détachement suédois près de la ville suédoise de Kivinebb. Ensuite, il y a eu un affrontement à Vyborg, après quoi cette forteresse a été assiégée. Le siège a duré 3 jours, Vyborg a tenu bon.
En conséquence, en mars 1557, une trêve fut signée à Novgorod pour une durée de 40 ans (entrée en vigueur le 1er janvier 1558). La frontière russo-suédoise a été rétablie le long de l'ancienne ligne définie par le traité de paix d'Orekhov de 1323. Selon le traité, la Suède a restitué tous les prisonniers russes ainsi que les biens saisis, tandis que la Russie a rendu les prisonniers suédois contre rançon.
Guerre de Livonie
Causes de la guerre
En 1547, le roi chargea les Saxons Schlitte de faire venir des artisans, des artistes, des médecins, des pharmaciens, des typographes, des spécialistes des langues anciennes et modernes, voire des théologiens. Cependant, après les protestations de Livonie, le Sénat de la ville hanséatique de Lübeck arrêta Schlitte et ses hommes (voir Affaire Schlitte).
Au printemps 1557, sur les rives de Narva, le tsar Ivan établit un port : « Cette même année, en juillet, une ville fut fondée sur la rivière allemande Oust-Narova Rozsene au bord de la mer pour abriter les navires de mer », « Le La même année, en avril, le tsar et le grand-duc envoyèrent le prince d'Okolnichny Dmitri Semenovich Shastunov, Piotr Petrovich Golovin et Ivan Vyrodkov à Ivangorod, et ordonnèrent d'aller à Narova en dessous d'Ivangorod à l'embouchure de ville maritime aménagé pour un abri de navire..." Cependant, la Ligue hanséatique et la Livonie ne permettent pas aux marchands européens d'entrer dans le nouveau port russe, et ils continuent de se rendre, comme auparavant, à Revel, Narva et Riga.
Le traité Posvolsky du 15 septembre 1557 entre le Grand-Duché de Lituanie et l’Ordre, qui créait une menace pour l’établissement du pouvoir lituanien en Livonie, a joué un rôle important dans le choix de l’orientation de l’action militaire d’Ivan IV.
La position commune de la Hanse et de la Livonie visant à empêcher Moscou de s'engager dans un commerce maritime indépendant conduit le tsar Ivan à prendre la décision de lancer la lutte pour un large accès à la Baltique.
Pendant la guerre, les régions musulmanes de la Volga ont commencé à fournir à l'armée russe « plusieurs trois cent mille batailles », bien préparées pour l'offensive.
La situation des espions russes sur le territoire de la Lituanie et de l'Ordre de Livonie en 1548-1551. a décrit le publiciste lituanien Michalon Litvin :
Le début des hostilités. Défaite de l'Ordre de Livonie
En janvier 1558, Ivan IV commença la guerre de Livonie pour s'emparer de la côte de la mer Baltique. Initialement, les opérations militaires se sont développées avec succès. Malgré le raid sur les terres du sud de la Russie par une horde de Crimée forte de cent mille hommes au cours de l'hiver 1558, l'armée russe a mené des opérations offensives actives dans les États baltes, a pris Narva, Dorpat, Neuschloss, Neuhaus et a vaincu les troupes de l'ordre. à Tiersen près de Riga. Au printemps et à l'été 1558, les Russes s'emparèrent de toute la partie orientale de l'Estonie et au printemps 1559, l'armée de l'Ordre de Livonie fut complètement vaincue et l'Ordre lui-même cessa pratiquement d'exister. Sous la direction d'Alexei Adashev, les gouverneurs russes acceptèrent la proposition de trêve venue du Danemark, qui dura de mars à novembre 1559, et entamèrent des négociations séparées avec les cercles urbains de Livonie sur la pacification de la Livonie en échange de quelques concessions commerciales des villes allemandes. A cette époque, les terres de l'Ordre passaient sous la protection de la Pologne, de la Lituanie, de la Suède et du Danemark.
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Le tsar comprit que sans marine, il était impossible de restituer les terres baltes russes, menant une guerre avec la Suède, le Commonwealth polono-lituanien et les villes hanséatiques, qui possédaient des forces armées en mer et dominaient la Baltique. Au cours des tout premiers mois de la guerre de Livonie, le tsar a tenté de créer une flotte corsaire, attirant les Danois au service de Moscou, transformant les navires maritimes et fluviaux en navires de guerre. À la fin des années 70, Ivan Vasilyevich a commencé à construire sa propre marine à Vologda et a tenté de la transférer dans la Baltique. Hélas, le grand projet n’était pas destiné à se réaliser. Mais même cette tentative a provoqué une véritable hystérie parmi les puissances maritimes. N. Parfeniev. Voïvode de la terre russe. Le tsar Ivan Vasilyevich le Terrible et ses activités militaires. |
Entrée de la Pologne et de la Lituanie dans la guerre
Le 31 août 1559, le maître de l'ordre de Livonie Gotthard Ketteler et le roi Sigismond II Auguste de Pologne et de Lituanie concluent à Vilna un accord sur l'entrée de la Livonie sous le protectorat de la Pologne, qui fut complété le 15 septembre par un accord d'assistance militaire. en Livonie par la Pologne et la Lituanie. Cette action diplomatique a constitué une étape importante dans le cours et le développement de la guerre de Livonie : la guerre de la Russie avec la Livonie s'est transformée en une lutte entre les États d'Europe de l'Est pour l'héritage de la Livonie.
En 1560, au Congrès des députés impériaux d’Allemagne, Albert de Mecklembourg rapportait : « Le tyran de Moscou commence à construire une flotte sur la mer Baltique : à Narva, il transforme les navires marchands appartenant à la ville de Lübeck en navires de guerre et en transfère le contrôle aux commandants espagnols, anglais et allemands." Le congrès a décidé de s'adresser à Moscou avec une ambassade solennelle, à laquelle devaient être invités l'Espagne, le Danemark et l'Angleterre, pour offrir à la puissance orientale la paix éternelle et arrêter ses conquêtes.
À propos de la réaction des pays européens, le professeur de l'Université de Saint-Pétersbourg, l'historien S. F. Platonov écrit :
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La performance de Grozny dans la lutte pour la mer Baltique... était incroyable Europe centrale. En Allemagne, les « Moscovites » semblaient être un terrible ennemi ; le danger de leur invasion était souligné non seulement dans les communications officielles des autorités, mais aussi dans la abondante littérature volante composée de tracts et de brochures. Des mesures ont été prises pour empêcher les Moscovites d'accéder à la mer ou les Européens d'entrer à Moscou et, en séparant Moscou des centres culture européenne, pour empêcher son renforcement politique. Dans cette agitation contre Moscou et Grozny, beaucoup de choses fausses ont été inventées sur la morale de Moscou et sur le despotisme de Grozny... Platonov S. F. Conférences sur l'histoire russe... |
En janvier 1560, Grozny ordonna aux troupes de reprendre l'offensive. L'armée sous le commandement des princes Shuisky, Serebryany et Mstislavsky prit la forteresse de Marienburg (Aluksne). Le 30 août, l'armée russe sous le commandement de Kurbsky prend Fellin. Un témoin oculaire a écrit : « Un Estonien opprimé préfère se soumettre à un Russe plutôt qu’à un Allemand" Dans toute l'Estonie, les paysans se sont rebellés contre les barons allemands. La possibilité d’une fin rapide de la guerre se présentait. Cependant, les commandants du roi ne sont pas allés capturer Revel et ont échoué au siège de Weissenstein. Alexey Adashev (voïvode d'un grand régiment) fut nommé à Fellin, mais lui, étant un homme de naissance maigre, fut embourbé dans des conflits locaux avec les voïvodes au-dessus de lui, tomba en disgrâce, fut bientôt arrêté à Dorpat et y mourut de fièvre (des rumeurs couraient selon lesquelles il s'était empoisonné, Ivan le Terrible avait même envoyé l'un de ses nobles voisins à Dorpat pour enquêter sur les circonstances de la mort d'Adashev). Pour cette raison, Sylvestre a quitté la cour et a prononcé ses vœux monastiques au monastère, et avec cela leurs plus petits associés sont également tombés - la fin de la Rada Élue est arrivée.
Pendant le siège de Tarvast en 1561, Radziwill convainquit les gouverneurs Kropotkine, Poutiatin et Trusov de rendre la ville. À leur retour de captivité, ils ont passé environ un an en prison et Grozny leur a pardonné.
En 1562, faute d'infanterie, le prince Kourbski fut vaincu par les troupes lituaniennes près de Nevel. Le 7 août, un traité de paix est signé entre la Russie et le Danemark, selon lequel le tsar accepte l'annexion de l'île d'Ezel par les Danois.
Le 15 février 1563, la garnison polono-lituanienne de Polotsk se rend. Ici, sur ordre d'Ivan le Terrible, Thomas, prédicateur des idées réformatrices et associé de Théodose Kosy, s'est noyé dans un trou de glace. Skrynnikov estime que le massacre des Juifs de Polotsk a été soutenu par l'abbé du monastère Joseph-Volokolamsk, Léonid, qui accompagnait le tsar. Aussi, sur ordre du tsar, les Tatars qui ont pris part aux hostilités ont tué les moines bernardins qui se trouvaient à Polotsk. L'élément religieux dans la conquête de Polotsk par Ivan le Terrible est également noté par Khoroshkevich.
« La prophétie du saint russe, le faiseur de miracles Pierre Métropolite, à propos de la ville de Moscou, selon laquelle ses mains se lèveraient sur les épaules de ses ennemis, s'est réalisée : Dieu a répandu une miséricorde indescriptible sur nous, indignes, notre patrimoine, la ville de Polotsk. , nous a été remis entre nos mains"- a écrit le tsar, heureux que "toutes les roues, leviers et entraînements du mécanisme de puissance qu'il avait débogué agissaient avec précision et clarté et justifiaient les intentions des organisateurs".
En réponse à la proposition de l'empereur allemand Ferdinand de conclure une alliance et d'unir ses forces dans la lutte contre les Turcs, le tsar déclara qu'il combattait en Livonie pratiquement pour ses propres intérêts, contre les luthériens. Le tsar savait quelle place occupait l'idée de la Contre-Réforme catholique dans la politique des Habsbourg. En s’élevant contre « l’enseignement de Luther », Ivan le Terrible a touché une corde très sensible dans la politique des Habsbourg.
Dès que les diplomates lituaniens ont quitté la Russie, les hostilités ont repris. Le 28 janvier 1564, l'armée de Polotsk de P.I. Shuisky, se dirigeant vers Minsk et Novogrudok, tomba de manière inattendue dans une embuscade et fut complètement vaincue par les troupes de N. Radziwill. Grozny a immédiatement accusé les gouverneurs M. Repnin et Yu Kashin (héros de la capture de Polots) de trahison et a ordonné leur exécution. À cet égard, Kourbski a reproché au tsar d'avoir versé le sang sacré et victorieux du gouverneur « dans les églises de Dieu ». Quelques mois plus tard, en réponse aux accusations de Kourbski, Grozny a directement écrit sur le crime commis par les boyards.
En 1565, Auguste de Saxe déclarait : « Les Russes construisent rapidement une flotte, recrutant des skippers de partout ; lorsque les Moscovites s'amélioreront dans les affaires maritimes, il ne sera plus possible d'y faire face...».
En septembre 1568, l'allié du roi Éric XIV fut renversé du trône. Ivan le Terrible n'a pu exprimer sa colère face à cet échec diplomatique qu'en arrêtant les ambassadeurs envoyés par le nouveau roi suédois Johan III en annonçant la résiliation du traité de 1567, mais cela n'a pas contribué à changer le caractère anti-russe de la politique étrangère suédoise. Le programme du Grand Est visait à capturer et à incorporer au Royaume de Suède non seulement les terres des États baltes occupées par la Russie, mais également la Carélie et la péninsule de Kola.
En mai 1570, le roi signa une trêve avec le roi Sigismond pour une durée de trois ans, malgré le grand nombre de revendications mutuelles. La proclamation du royaume de Livonie par le roi a ravi à la fois la noblesse de Livonie, qui a bénéficié de la liberté de religion et d'un certain nombre d'autres privilèges, et les marchands de Livonie, qui ont reçu le droit de libre-échange en Russie et, en retour, ont permis aux étrangers marchands, artistes et techniciens à entrer à Moscou. Le 13 décembre, le roi danois Frédéric a conclu une alliance avec les Suédois, à la suite de laquelle l'alliance russo-danoise n'a pas eu lieu.
La principale condition pour consentir à son élection comme roi de Pologne était la concession de la Pologne à la Livonie en faveur de la Russie, et en compensation, il proposa de restituer « Polotsk et ses banlieues » aux Polonais. Mais le 20 novembre 1572, Maximilien II conclut un accord avec Grozny, selon lequel toutes les terres de souche polonaise (Grande Pologne, Mazovie, Kuyavia, Silésie) revinrent à l'empire et Moscou reçut la Livonie et la Principauté de Lituanie avec toutes ses possessions. - c'est-à-dire la Biélorussie, la Podlasie, l'Ukraine, donc la noblesse s'est empressée d'élire un roi et a élu Henri de Valois.
Le 1er janvier 1573, les troupes russes sous le commandement de Grozny prirent la forteresse de Weisenstein, Skuratov mourut dans cette bataille.
Le 23 janvier 1577, une armée russe forte de 50 000 hommes assiégea de nouveau Revel, mais ne parvint pas à prendre la forteresse. En février 1578, le nonce Vincent Laureo rapportait avec inquiétude à Rome : « Le Moscovite divise son armée en deux parties : l'une est attendue près de Riga, l'autre près de Vitebsk. » La même année, ayant perdu des canons lors du siège de Wenden, le roi ordonna immédiatement d'en libérer d'autres, portant les mêmes noms et signes, en nombre encore plus grand qu'auparavant. En conséquence, toute la Livonie le long de la Dvina, à l’exception de seulement deux villes – Revel et Riga, était aux mains des Russes.
Le roi ne savait pas qu'au début de l'offensive de l'été 1577, le duc Magnus avait trahi son suzerain, contactant secrètement son ennemi Stefan Batory et négociant avec lui une paix séparée. Cette trahison n'est devenue évidente que six mois plus tard, lorsque Magnus, s'étant échappé de Livonie, s'est finalement rangé du côté du Commonwealth polono-lituanien. L'armée de Batory rassembla de nombreux mercenaires européens ; Batory lui-même espérait que les Russes prendraient son parti contre leur tyran, et pour cela il créa une imprimerie itinérante dans laquelle il imprimait des tracts. Malgré cet avantage numérique, Magmet Pacha rappelle à Bathory : « Le roi assume une tâche difficile ; la force des Moscovites est grande, et, à l'exception de mon maître, il n'y a pas de souverain plus puissant sur terre».
En 1578, l'armée russe sous le commandement du prince Dmitri Khvorostinine s'empare de la ville d'Oberpalen, occupée par une forte garnison suédoise après la fuite du roi Magnus.
En 1579, le messager royal Venceslas Lopatinsky apporta au roi une lettre de Batory déclarant la guerre. Déjà en août, l'armée polonaise encerclait Polotsk. La garnison se défendit pendant trois semaines et sa bravoure fut remarquée par Batory lui-même. Finalement, la forteresse se rend (30 août) et la garnison est libérée. Le secrétaire de Stephen, Bathory Heidenstein, écrit à propos des prisonniers :
Cependant, « de nombreux archers et autres Moscovites » se sont rangés aux côtés de Batory et ont été installés par lui dans la région de Grodno. Après Batory, il s'installe à Velikie Luki et les emmène.
Dans le même temps, des négociations de paix directes étaient en cours avec la Pologne. Ivan le Terrible proposa de donner à la Pologne toute la Livonie, à l'exception de quatre villes. Batory n'a pas accepté cela et a exigé de toutes les villes de Livonie, en plus de Sebezh, le paiement de 400 000 pièces d'or hongrois pour les frais militaires. Cela a rendu Grozny furieux et il a répondu par une lettre acerbe.
Après cela, au cours de l'été 1581, Stefan Batory envahit profondément la Russie et assiégea Pskov, qu'il ne put cependant jamais prendre. Dans le même temps, les Suédois prennent Narva, où tombent 7 000 Russes, puis Ivangorod et Koporye. Ivan a été contraint de négocier avec la Pologne, dans l'espoir de conclure ensuite une alliance avec elle contre la Suède. En fin de compte, le tsar a été contraint d'accepter les conditions dans lesquelles «les villes de Livonie appartenant au souverain devraient être cédées au roi, et Luc le Grand et les autres villes que le roi a prises, qu'il les cède au souverain». - c'est-à-dire que la guerre qui a duré près d'un quart de siècle s'est terminée par la restauration du statu quo ante bellum, devenant ainsi stérile. Une trêve de 10 ans selon ces conditions fut signée le 15 janvier 1582 à Yam Zapolsky.
Même avant l'achèvement des négociations à Yama-Zapolsky, le gouvernement russe a commencé les préparatifs d'une campagne militaire contre les Suédois. Le rassemblement des troupes s'est poursuivi tout au long de la seconde quinzaine de décembre et au tournant de 1581-82, alors que les principales questions controversées entre la Russie et le Commonwealth polono-lituanien étaient déjà résolues et que la décision finale fut prise d'organiser une campagne « contre les Allemands Svei. L'offensive commença le 7 février 1582 sous le commandement du voïvode M.P. Katyrev-Rostovsky, et après la victoire près du village de Lyalitsy, la situation dans les États baltes commença à changer sensiblement en faveur de la Russie.
La perspective que la Russie retrouve son accès perdu à la mer Baltique a suscité de vives inquiétudes parmi le roi et son entourage. Batory a envoyé ses représentants au baron Delagardie et au roi Johan avec un ultimatum pour remettre Narva et le reste des terres du nord de l'Estonie aux Polonais, et a promis en retour une compensation monétaire importante et une assistance dans la guerre avec la Russie.
Les négociations entre les représentants officiels de la Russie et de la Suède commencèrent en 1582 et se terminèrent en août 1583 par la signature d'une trêve de deux ans à la Grange avec la concession des forteresses de Novgorod de Yama, Koporye et Ivangorod aux Suédois. En signant une trêve d'une telle durée, les hommes politiques russes espéraient qu'avec le déclenchement de la guerre polono-suédoise, ils pourraient restituer la banlieue de Novgorod capturée par les Suédois et ne voulaient pas se lier les mains.
Angleterre
Sous le règne d'Ivan le Terrible, des relations commerciales s'établissent avec l'Angleterre.
En 1553, l'expédition du navigateur anglais Richard Chancellor contourna la péninsule de Kola, entra dans la mer Blanche et jeta l'ancre à l'ouest du monastère Nikolo-Korelsky en face du village de Nenoksa, où elle établit que cette zone n'était pas l'Inde, mais la Moscovie ; La prochaine étape de l'expédition était près des murs du monastère. Ayant reçu des nouvelles de l'apparition des Britanniques dans son pays, Ivan IV souhaita rencontrer le Chancelier qui, après avoir parcouru environ 1 000 km, arriva à Moscou avec les honneurs. Peu de temps après cette expédition, la Compagnie de Moscou fut fondée à Londres, qui reçut par la suite des droits commerciaux monopolistiques du tsar Ivan. Au printemps 1556, la première ambassade de Russie fut envoyée en Angleterre, dirigée par Osip Nepeya.
En 1567, par l'intermédiaire de l'ambassadeur plénipotentiaire anglais Anthony Jenkinson, Ivan le Terrible négocia un mariage avec la reine anglaise Elizabeth I et en 1583, par l'intermédiaire du noble Fiodor Pisemsky, il courtisa une parente de la reine, Mary Hastings.
En 1569, par l'intermédiaire de son ambassadeur Thomas Randolph, Elizabeth Ier fit comprendre au tsar qu'elle n'interviendrait pas dans le conflit balte. En réponse, le tsar lui écrivit que ses représentants commerciaux « ne pensent pas à nos chefs souverains ni à l'honneur et au profit de la terre, mais recherchent uniquement leurs propres profits commerciaux », et annula tous les privilèges précédemment accordés au pays. Société commerciale de Moscou créée par les Britanniques. Le lendemain (5 septembre 1569), Maria Temryukovna mourut. Le verdict du Conseil de 1572 rapporte qu’elle fut « empoisonnée par la méchanceté de l’ennemi ».
Activités culturelles
Ivan IV n'est pas entré dans l'histoire seulement comme un conquérant. Il était l'une des personnes les plus instruites de son temps, possédait une mémoire et une érudition théologique phénoménales. Il est l'auteur de nombreuses lettres (notamment à Kurbsky, Elizabeth I, Stefan Batory, Johan III, Vasily Gryazny, Jan Chodkiewicz, Jan Rokite, le prince Polubensky, au monastère Kirillo-Belozersky), la stichera pour la présentation de l'icône de Vladimir. de la Mère de Dieu, chanoine de l'archange Michel (sous le pseudonyme de Parfeniy le Laid). Ivan IV était un bon orateur.
Sur ordre du tsar, un monument littéraire unique a été créé - la Chronique du Front.
Le tsar a contribué à l'organisation de l'imprimerie de livres à Moscou et à la construction de la cathédrale Saint-Basile sur la Place Rouge. Selon les contemporains, Ivan IV était « un homme au raisonnement merveilleux, dans la science de l'enseignement du livre, il est content et très bavard" Il aimait voyager dans les monastères et s'intéressait à la description de la vie des grands rois du passé. On suppose qu'Ivan a hérité de sa grand-mère Sophie Paléologue la bibliothèque la plus précieuse des despotes moréens, qui comprenait des manuscrits grecs anciens ; ce qu'il en a fait est inconnu : selon certaines versions, la bibliothèque d'Ivan le Terrible est morte dans l'un des incendies de Moscou, selon d'autres, elle a été cachée par le tsar. Au XXe siècle, la recherche entreprise par des passionnés individuels de la bibliothèque prétendument cachée d'Ivan le Terrible dans les cachots de Moscou est devenue une histoire qui a constamment attiré l'attention des journalistes.
Khan sur le trône de Moscou
En 1575, à la demande d'Ivan le Terrible, le Tatar et khan de Kasimov baptisé Siméon Bekbulatovitch fut couronné roi en tant que tsar « Grand-duc de toute la Russie », et Ivan le Terrible lui-même se faisait appeler Ivan de Moscou et quitta le pays. Kremlin et a commencé à vivre à Petrovka. Après 11 mois, Siméon, conservant le titre de Grand-Duc, se rendit à Tver, où il reçut un héritage, et Ivan Vasilyevich recommença à être appelé le Grand-Duc de toute la Russie.
En 1576, Staden propose à l’empereur Rodolphe : « Votre Majesté romaine-césarienne devrait nommer l'un de ses frères comme souverain qui prendrait le contrôle de ce pays et le gouvernerait... Les monastères et les églises devraient être fermés, les villes et les villages devraient devenir la proie des militaires.»
Au même moment, avec le soutien direct des Nogai Murzas du prince Urus, des troubles éclatent dans la Volga Cheremis : une cavalerie comptant jusqu'à 25 000 personnes, attaquant depuis Astrakhan, dévaste les terres de Belevsky, Kolomna et Alatyr. Dans des conditions d'effectif insuffisant de trois régiments tsaristes pour réprimer la rébellion, une percée de la Horde de Crimée pourrait avoir des conséquences très dangereuses pour la Russie. De toute évidence, voulant éviter un tel danger, le gouvernement russe a décidé de transférer des troupes, abandonnant temporairement l'attaque contre la Suède.
Le 15 janvier 1580, un concile ecclésiastique fut convoqué à Moscou. S'adressant aux plus hauts hiérarques, le tsar a directement déclaré à quel point sa situation était difficile : « d'innombrables ennemis se sont soulevés contre l'État russe », c'est pourquoi il demande l'aide de l'Église.
En 1580, le tsar vainquit la colonie allemande. Le Français Jacques Margeret, qui a vécu de nombreuses années en Russie, écrit : « Les Livoniens, capturés et emmenés à Moscou, professant la foi luthérienne, ayant reçu deux églises à l'intérieur de la ville de Moscou, y célébrèrent des offices publics ; mais à la fin, à cause de leur orgueil et de leur vanité, lesdits temples... furent détruits et toutes leurs maisons furent ruinées. Et, bien qu'en hiver ils aient été expulsés nus et avec ce que leur mère avait accouché, ils ne pouvaient blâmer personne d'autre qu'eux-mêmes, car... ils se comportaient avec tant d'arrogance, leurs manières étaient si arrogantes et leurs vêtements étaient si luxueux qu'ils pouvaient tous être confondus avec des princes et des princesses... Leur principal bénéfice était le droit de vendre de la vodka, du miel et d'autres boissons, dont ils gagnent non pas 10 %, mais une centaine, ce qui peut paraître incroyable, mais c'est vrai».
En 1581, le jésuite A. Possevin se rendit en Russie, agissant comme médiateur entre Ivan et la Pologne et espérant en même temps persuader l'Église russe de s'unir à l'Église catholique. Son échec a été prédit par l'hetman polonais Zamolsky : « Il est prêt à jurer que le Grand-Duc est disposé à son égard et acceptera la foi latine pour lui plaire, et je suis sûr que ces négociations aboutiront au fait que le prince le frappera avec une béquille et le chassera." M.V. Tolstoï écrit dans « Histoire de l'Église russe » : « Mais les espoirs du pape et les efforts de Possevin ne furent pas couronnés de succès. Jean montra toute la flexibilité naturelle de son esprit, sa dextérité et sa prudence, auxquelles le jésuite lui-même devait rendre justice, rejeta les demandes d'autorisation de construire des églises latines en Russie, rejeta les conflits sur la foi et l'union des Églises sur la base de les règles du Concile de Florence et ne s'est pas laissé emporter par la promesse rêveuse d'acquérir tout l'Empire byzantin, perdu par les Grecs prétendument pour leur retraite de Rome" L'ambassadeur lui-même note que "le souverain russe a obstinément évité et évité de discuter de ce sujet". Ainsi, le trône papal n'a reçu aucun privilège ; la possibilité que Moscou adhère à l'Église catholique restait aussi vague qu'auparavant et, entre-temps, l'ambassadeur pontifical devait commencer à jouer son rôle de médiateur.
La conquête de la Sibérie par Ermak Timofeevich et ses cosaques en 1583 et sa prise de la capitale de la Sibérie - Iskera - marquèrent le début de la conversion des étrangers locaux à l'orthodoxie : les troupes d'Ermak étaient accompagnées de deux prêtres et d'un hiéromoine.
La mort
Une étude des restes d'Ivan le Terrible a montré qu'au cours des six dernières années de sa vie, il avait développé des ostéophytes (dépôts de sel sur la colonne vertébrale) à tel point qu'il ne pouvait plus marcher - il était transporté sur une civière. M. M. Gerasimov, qui a examiné les restes, a noté qu'il n'avait pas vu de dépôts aussi épais, même chez les personnes très âgées. L'immobilité forcée, combinée à un mode de vie général malsain, des chocs nerveux, etc., ont conduit au fait qu'à un peu plus de 50 ans, le tsar ressemblait déjà à un vieil homme décrépit.
En août 1582, A. Possevin, dans un rapport à la Signoria vénitienne, déclare que « Le souverain de Moscou ne vivra pas longtemps" En février et début mars 1584, le roi était toujours engagé dans les affaires de l'État. La première mention de la maladie remonte au 10 mars (lorsque l’ambassadeur de Lituanie a été arrêté alors qu’il se rendait à Moscou « en raison de la maladie du souverain »). Le 16 mars, les choses empirent, le roi tombe dans l'inconscience, cependant, les 17 et 18 mars, il se sent soulagé des bains chauds. Mais dans l'après-midi du 18 mars, le roi mourut. Le corps du souverain était enflé et sentait mauvais « à cause de la décomposition du sang »
Bethliofika a conservé l'ordre mourant du tsar à Boris Godounov : « Lorsque le Grand Souverain fut honoré des dernières instructions, du corps et du sang les plus purs du Seigneur, présentant alors son confesseur l'archimandrite Théodose en témoignage, remplissant ses yeux de larmes, disant à Boris Feodorovitch : Je te commande avec mon âme et mon mon fils Feodor Ivanovitch et ma fille Irina..." De plus, avant sa mort, selon les chroniques, le tsar a légué Ouglitch avec tous les comtés à son plus jeune fils Dmitry.
Il est difficile de déterminer de manière fiable si la mort du roi a été causée par des causes naturelles ou si elle a été violente.
Des rumeurs persistantes circulaient sur la mort violente d'Ivan le Terrible. Un chroniqueur du XVIIe siècle rapportait que « le roi a reçu du poison de la part de ses voisins" D'après le témoignage du greffier Ivan Timofeev, Boris Godounov et Bogdan Belsky " la vie du roi s'est terminée prématurément" Le procureur général Hetman Zholkiewski a également accusé Godounov : « Il a tué le tsar Ivan en soudoyant le médecin qui soignait Ivan, car la situation était telle que s'il ne l'avait pas prévenu (ne l'avait pas prévenu), il aurait lui-même été exécuté avec de nombreux autres nobles." Le Néerlandais Isaac Massa a écrit que Belsky avait mis du poison dans la médecine royale. Horsey a également écrit sur les plans secrets des Godounov contre le tsar et a proposé une version de l'étranglement du tsar, avec laquelle V.I. Koretsky est d'accord : « Apparemment, le roi a d'abord reçu du poison, puis, pour être sûr, dans la confusion qui a surgi après sa chute soudaine, ils l'ont également étranglé." L’historien Waliszewski écrivait : « Bogdan Belsky (avec) ses conseillers ont harcelé le tsar Ivan Vasilyevich, et maintenant il veut battre les boyards et veut trouver le royaume de Moscou sous le tsar Fiodor Ivanovitch pour son conseiller (Godunov)».
La version de l'empoisonnement de Grozny a été testée lors de l'ouverture des tombeaux royaux en 1963 : des études ont montré des niveaux normaux d'arsenic dans les restes et des niveaux accrus de mercure, qui était cependant présent dans de nombreux médicaments XVIe siècle et qui servait à soigner la syphilis, dont le roi était censé être atteint. La version du meurtre a été considérée comme non confirmée, mais non réfutée non plus.
Le caractère du roi selon les contemporains
Ivan a grandi dans un environnement de coups d'État de palais, de lutte pour le pouvoir entre les familles de boyards Shuisky et Belsky, en guerre entre elles. Par conséquent, on croyait que les meurtres, les intrigues et la violence qui l'entouraient contribuaient au développement de la suspicion, de la vindicte et de la cruauté en lui. S. Soloviev, analysant l'influence de la morale de l'époque sur le caractère d'Ivan IV, note qu'il « n'a pas reconnu les moyens moraux et spirituels pour établir la vérité et l'ordre, ou, pire encore, l'ayant réalisé, il a oublié eux; au lieu de guérir, il a intensifié la maladie, l’a habitué encore plus à la torture, aux feux de joie et au billot.
Cependant, à l'époque de la Rada élue, le tsar était décrit avec enthousiasme. L'un de ses contemporains écrit à propos de Grozny, 30 ans : « La coutume de Jean est de se garder pur devant Dieu. Et dans le temple, et dans la prière solitaire, et dans le conseil des boyards, et parmi le peuple, il a un sentiment : « Laissez-moi gouverner, comme le Tout-Puissant a ordonné à son véritable Oint de gouverner par un jugement impartial, la sécurité de chacun et ! chacun, l'intégrité des États qui lui sont confiés, le triomphe de la foi, la liberté des chrétiens sont sa pensée constante. Chargé d'affaires, il ne connaît d'autres joies qu'une conscience paisible, que le plaisir de remplir son devoir ; ne veut pas de l'habituel sang-froid royal... Affectueux envers les nobles et le peuple - aimant, récompensant chacun selon sa dignité - éradiquant la pauvreté avec générosité, et le mal - avec un exemple de bonté, ce Roi né de Dieu souhaite ce jour du Jugement dernier pour entendre la voix de la miséricorde : « Tu es le Roi de justice ! »
« Il est si enclin à la colère que lorsqu'il est dedans, il écume comme un cheval et entre comme dans la folie ; dans cet état, il se met aussi en colère contre les gens qu'il rencontre. - L'ambassadeur Daniil Prince écrit de Boukhov. - La cruauté qu'il commet souvent de lui-même, qu'elle ait son origine dans sa nature, ou dans la bassesse (malitia) de ses sujets, je ne saurais le dire. Lorsqu'il est à table, le fils aîné est assis à sa droite. Lui-même a des mœurs grossières ; car il pose ses coudes sur la table, et comme il n'utilise pas d'assiettes, il mange de la nourriture en la prenant avec ses mains, et parfois il remet dans la tasse (en patinam) ce qu'il n'a pas mangé. Avant de boire ou de manger ce qui lui est proposé, il se marque généralement d'une grande croix et regarde les images suspendues de la Vierge Marie et de Saint-Nicolas.
Le prince Katyrev-Rostovsky donne à Grozny la célèbre description suivante :
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Le tsar Ivan a l'air ridicule, avec des yeux gris, un long nez et un bâillon ; Il est grand, a un corps svelte, des épaules hautes, une poitrine large, des muscles épais, un homme d'une raison merveilleuse, satisfait de la science de l'enseignement du livre et très éloquent, audacieux dans la milice et défendant sa patrie. Pour ses serviteurs, qui lui ont été donnés par Dieu, il a un cœur cruel, et pour avoir versé du sang pour un meurtre, il est impudent et implacable ; Détruisez beaucoup de gens depuis les plus petits jusqu'aux plus grands dans votre royaume, et captivez beaucoup de vos propres villes, et emprisonnez de nombreux rangs saints et détruisez-les par une mort impitoyable, et profanez bien d'autres choses contre vos serviteurs, vos épouses et vos jeunes filles par la fornication. Le même tsar Ivan a fait beaucoup de bonnes choses, aimant l'armée des grands et les exigeant généreusement de leurs trésors. Tel est le tsar Ivan. N.V. Vodovozov. Histoire de la littérature russe ancienne |
L'historien Soloviev estime qu'il est nécessaire de considérer la personnalité et le caractère du tsar dans le contexte de son environnement dans sa jeunesse :
Apparence
Les témoignages des contemporains sur l'apparition d'Ivan le Terrible sont très rares. Tous les portraits disponibles de lui, selon K. Waliszewski, sont d'une authenticité douteuse. Selon ses contemporains, il était mince, grand et avait un bon physique. Les yeux d'Ivan étaient bleus avec un regard pénétrant, bien que dans la seconde moitié de son règne, un visage sombre et sombre ait déjà été noté. Le roi se rasait la tête, portait une large moustache et une épaisse barbe rougeâtre, qui vira au gris vers la fin de son règne.
L'ambassadeur vénitien Marco Foscarino écrit à propos de l'apparence d'Ivan Vasilyevich, 27 ans : « beau ».
L'ambassadeur d'Allemagne Daniil Prince, qui a rendu visite à Ivan le Terrible à deux reprises à Moscou, a décrit le tsar de 46 ans : « Il est très grand. Le corps est plein de force et assez épais, avec de grands yeux qui courent constamment et surveillent tout avec la plus grande attention. Sa barbe est rousse (rufa), avec une légère teinte de noir, assez longue et épaisse, mais, comme la plupart des Russes, il se rase les cheveux avec un rasoir.
En 1963, le tombeau d'Ivan le Terrible a été inauguré dans la cathédrale de l'Archange du Kremlin de Moscou. Le roi a été enterré dans les vêtements d'un schémamonk. Sur la base des restes, il a été établi que la taille d'Ivan le Terrible était d'environ 179 à 180 centimètres. Au cours des dernières années de sa vie, son poids était de 85 à 90 kg. Le scientifique soviétique M. M. Gerasimov a utilisé la technique qu'il a développée pour restaurer l'apparence d'Ivan le Terrible à partir du crâne et du squelette préservés. Sur la base des résultats de l'étude, nous pouvons dire qu'« à l'âge de 54 ans, le roi était déjà un vieil homme, son visage était couvert de rides profondes et il y avait d'énormes poches sous les yeux. L'asymétrie clairement exprimée (l'œil gauche, la clavicule et l'omoplate étaient beaucoup plus grandes que les droits), le nez lourd du descendant des Paléologues et la bouche d'une sensualité dégoûtante lui donnaient une apparence peu attrayante.
Vie familiale et personnelle
Le 13 décembre 1546, Ivan, 16 ans, consulte le métropolite Macaire au sujet de son désir de se marier. Immédiatement après le couronnement du royaume en janvier, des nobles dignitaires, des okolnichy et des clercs ont commencé à parcourir le pays à la recherche d'une épouse pour le roi. Une cérémonie de mariage a eu lieu. Le choix du roi s'est porté sur Anastasia, la fille de la veuve Zakharyina. Dans le même temps, Karamzin dit que le tsar n'était pas guidé par la noblesse de la famille, mais par les mérites personnels d'Anastasia. Le mariage eut lieu le 13 février 1547 en l'église Notre-Dame.
Le mariage du tsar dura 13 ans, jusqu'à la mort subite d'Anastasia à l'été 1560. La mort de sa femme a grandement influencé le roi de 30 ans ; après cet événement, les historiens notent un tournant dans la nature de son règne.
Un an après la mort de sa femme, le tsar contracta un second mariage en épousant Maria, issue d'une famille de princes kabardes.
Le nombre d'épouses d'Ivan le Terrible n'a pas été établi avec précision ; les historiens mentionnent les noms de sept femmes qui étaient considérées comme les épouses d'Ivan IV. Parmi ceux-ci, seuls les quatre premiers sont « mariés », c'est-à-dire légaux du point de vue du droit de l'Église (pour le quatrième mariage, interdit par les canons, Ivan a reçu une décision conciliaire sur sa recevabilité). De plus, selon la 50e règle de Basile le Grand, même un troisième mariage est déjà une violation des canons : « il n'y a pas de loi contre la trigamie ; le troisième mariage n'est donc pas consommé par la loi. Nous considérons ces actes comme des impuretés dans l'Église, mais nous ne les soumettons pas à une condamnation publique, comme étant meilleurs qu'une fornication lascive." La nécessité d'un quatrième mariage était justifiée par la mort subite de la troisième épouse du roi. Ivan IV a juré au clergé qu'elle n'avait pas le temps de devenir sa femme. Les troisième et quatrième épouses du roi ont également été choisies sur la base des résultats de l'examen des épouses.
Une explication possible du grand nombre de mariages, qui n'était pas typique à cette époque, est l'hypothèse de K. Waliszewski selon laquelle Jean était un grand amoureux des femmes, mais en même temps il était aussi un grand pédant dans l'observation des rituels religieux et cherchait à posséder une femme uniquement comme mari légal.
De plus, le pays avait besoin d'un héritier adéquat.
D'autre part, selon John Horsey, qui le connaissait personnellement, "il se vantait lui-même d'avoir corrompu mille vierges et que des milliers de ses enfants avaient été privés de la vie". Selon V. B. Kobryn, cette déclaration, bien qu'elle contienne. une exagération explicite, caractérise clairement la dépravation du roi Le Terrible lui-même dans sa lettre spirituelle reconnaissait à la fois la « fornication » simplement et la « fornication surnaturelle » en particulier :
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Depuis Adam jusqu'à ce jour, tous ont échoué dans les iniquités de ceux qui ont péché, c'est pour cela que je suis haï de tous, j'ai traversé le meurtre de Caïn, je suis devenu comme Lémec, le premier meurtrier, j'ai suivi Ésaü avec des méchancetés. l'intempérance, je suis devenu comme Ruben, qui profanait le lit du père, la gourmandise et bien d'autres avec la rage et la colère de l'intempérance. Et comme l'esprit de Dieu et du roi était vain avec les passions, j'étais corrompu par la raison, et bestial par l'esprit et l'intelligence, parce que j'avais profané la tête même avec le désir et la pensée d'actes inappropriés, la bouche avec des pensées du meurtre, de la fornication et de toute mauvaise action, le langage obscène et le langage grossier, la colère, la rage et l'intempérance de tout acte inapproprié, le cou et la poitrine de l'orgueil et les aspirations d'un esprit à haute voix, la main d'un contact incomparable, et le vol insatiable, et l'insolence, et le meurtre intérieur, ses pensées avec toutes sortes de souillures désagréables et inappropriées, la gourmandise et l'ivresse, la fornication surnaturelle dans les reins, et l'abstinence et l'adoration inappropriées pour toute mauvaise action, mais avec le le flux le plus rapide vers toute mauvaise action, toute profanation, tout meurtre, tout pillage de richesses insatiables et toute autre moquerie inappropriée (Lettre spirituelle d'Ivan le Terrible, juin-août 1572). |
Les enterrements des quatre épouses d'Ivan le Terrible, légaux pour l'Église, se sont déroulés jusqu'en 1929 au monastère de l'Ascension, lieu de sépulture traditionnel des grandes duchesses et des reines russes : „ A côté de la mère de Grozny se trouvent ses quatre épouses“.
Séquence |
Années de vie |
Date de marriage |
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Anastasia Romanovna, décédée du vivant de son mari |
Anna (décédée à l'âge de 11 mois), Maria, Evdokia, Dmitry (décédée en bas âge), Ivan et Fedor |
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Maria Temrioukovna ( Kuchenyi) |
Fils Vasily (né le 2 /style ancien/ mars - † 6 /style ancien/ mai 1563. Enterré dans le tombeau royal de la cathédrale de l'Archange. |
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Marfa Sobakina (décédée (empoisonnée) deux semaines après le mariage) |
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Anna Koltovskaya (forcée de devenir religieuse sous le nom de Daria) |
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Maria Dolgorukaya (décédée pour des raisons inconnues, selon certaines sources, elle a été tuée (noyée) après sa nuit de noces par Ivan) |
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Anna Vasilchikova (forcée de devenir religieuse, décédée de mort violente) |
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Vasilisa Melentyevna (mentionnée dans les sources comme « épouse« ; tonsuré de force une religieuse en 1577, selon des sources légendaires - tuée par Ivan) |
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Maria Nagaya |
Dmitri Ivanovitch (mort en 1591 à Ouglitch) |
Enfants
fils
- Dmitri Ivanovitch (1552-1553), héritier de son père lors d'une maladie mortelle en 1553 ; la même année, le bébé a été accidentellement laissé tomber par une infirmière alors qu'il était chargé sur un bateau ; il est tombé dans la rivière et s'est noyé.
- Ivan Ivanovitch (1554-1581), selon une version, est décédé lors d'une dispute avec son père, selon une autre version, est décédé des suites d'une maladie le 19 novembre. Marié trois fois, n'a laissé aucune progéniture.
- Feodor I Ioannovich, pas d'enfants de sexe masculin. À la naissance de son fils, Ivan le Terrible ordonna la construction d'une église dans le monastère Feodorovsky de la ville de Pereslavl-Zalessky. Ce temple en l'honneur de Théodore Stratilates est devenu la cathédrale principale du monastère et a survécu jusqu'à ce jour.
- Le tsarévitch Dmitry, est mort enfant
Les résultats des activités d'Ivan le Terrible à travers les yeux des contemporains et des historiens
Le différend sur les résultats du règne du tsar Ivan Vasilyevich dure depuis cinq siècles. Cela a commencé du temps d’Ivan le Terrible. Il convient de noter qu’à l’époque soviétique, les idées dominantes sur le règne d’Ivan le Terrible dans l’historiographie officielle dépendaient directement de la « ligne générale du parti » actuelle.
Contemporains
Évaluant les résultats des activités du tsar dans la création de l’artillerie russe, J. Fletcher écrivait en 1588 :
Le même J. Fletcher a souligné le manque croissant de droits des roturiers, ce qui a affecté négativement leur motivation à travailler :
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J'ai souvent vu comment, après avoir disposé leurs biens (comme les fourrures, etc.), ils regardaient tous autour d'eux et regardaient les portes, comme des gens qui craignent qu'un ennemi ne les rattrape et ne les capture. Quand je leur ai demandé pourquoi ils faisaient cela, j'ai découvert qu'ils doutaient qu'il y ait parmi les visiteurs un des nobles royaux ou un fils de boyard, et qu'ils ne viendraient pas avec leurs complices et ne leur prendraient pas de force tous les produits. . C'est pourquoi les gens (bien que généralement capables d'endurer toutes sortes de travaux) se livrent à la paresse et à l'ivresse, sans se soucier de rien d'autre que de la nourriture quotidienne. De la même manière, il arrive que des produits caractéristiques de la Russie (comme mentionné ci-dessus, tels que : la cire, le saindoux, le cuir, le lin, le chanvre, etc.) soient extraits et exportés à l'étranger en quantités beaucoup plus faibles qu'auparavant, pour les gens, étant à l'étroit et privé de tout ce qu'il gagne, il perd toute envie de travailler. |
Évaluant les résultats des activités du tsar pour renforcer l’autocratie et éradiquer les hérésies, le garde allemand Staden a écrit :
Historiographie du XIXe siècle.
Karamzine décrit Ivan le Terrible comme un grand et sage souverain dans la première moitié de son règne, un tyran impitoyable dans la seconde :
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Entre d'autres expériences difficiles du Destin, outre les désastres du système apanage, outre le joug des Mongols, la Russie a dû éprouver la menace d'un autocrate tourmenté : elle a résisté avec amour pour l'autocratie, car elle croyait que Dieu envoie les plaies, les tremblements de terre et les tyrans ; n'a pas brisé le sceptre de fer entre les mains de Jean et a enduré le destructeur pendant vingt-quatre ans, armé uniquement de prière et de patience (...) Dans une humilité magnanime, les souffrants sont morts sur le lieu de l'exécution, comme les Grecs aux Thermopyles pour la patrie, pour la Foi et la Fidélité, sans même une pensée de rébellion. En vain, certains historiens étrangers, excusant la cruauté de Ioannova, ont écrit sur des conspirations qu'elle prétendait avoir détruites : ces conspirations n'existaient que dans l'esprit vague du tsar, selon toutes les preuves de nos chroniques et de nos journaux d'État. Le clergé, les boyards, les citoyens célèbres n'auraient pas fait sortir la bête de l'antre de Sloboda Alexandrovskaïa s'ils avaient comploté une trahison, qui leur était reprochée aussi absurdement que la sorcellerie. Non, le tigre se délectait du sang des agneaux - et les victimes, mourant dans l'innocence, avec leur dernier regard sur la terre désastreuse, exigeaient justice, souvenir touchant de leurs contemporains et de leur postérité ! |
Du point de vue de N.I. Kostomarov, presque toutes les réalisations du règne d'Ivan le Terrible ont eu lieu au cours de la période initiale de son règne, lorsque le jeune tsar n'était pas encore une figure indépendante et était sous la tutelle étroite des dirigeants du pays. Élu Rada. La période suivante du règne d’Ivan fut marquée par de nombreux échecs politiques étrangers et nationaux. N.I. Kostomarov attire également l'attention du lecteur sur le contenu du « Testament spirituel » rédigé par Ivan le Terrible vers 1572, selon lequel le pays était censé être divisé entre les fils du tsar en fiefs semi-indépendants. L'historien soutient que cette voie conduirait à l'effondrement réel d'un seul État selon un schéma bien connu en Russie.
S. M. Soloviev a vu le schéma principal de l’activité de Grozny dans la transition des relations « tribales » vers les relations « étatiques ».
V. O. Klyuchevsky considérait la politique intérieure d'Ivan sans but : « La question de l'ordre de l'État s'est transformée pour lui en une question de sécurité personnelle, et lui, comme une personne trop effrayée, a commencé à frapper à droite et à gauche, sans faire de distinction entre amis et ennemis » ; l'oprichnina, de son point de vue, a préparé une « véritable sédition » - le Temps des Troubles.
Historiographie du XXe siècle.
S. F. Platonov a vu le renforcement de l'État russe dans les activités d'Ivan le Terrible, mais l'a condamné pour le fait qu'« une question politique complexe était encore compliquée par des tortures inutiles et une grossière débauche », et que les réformes « prenaient le caractère d'une politique générale ». la terreur."
R. Yu. Vipper considérait Ivan le Terrible au début des années 1920 comme un brillant organisateur et créateur d'une grande puissance, il écrivait notamment à son sujet : « Ivan le Terrible, contemporain d'Élisabeth d'Angleterre, de Philippe II d'Espagne et de Guillaume d'Orange, le leader de la Révolution hollandaise, avait résolu des problèmes militaires, administratifs et internationaux similaires aux objectifs des créateurs des nouvelles puissances européennes, mais dans une situation beaucoup plus difficile. Ses talents de diplomate et d’organisateur les surpassent peut-être tous. Vipper a justifié les mesures sévères en politique intérieure par la gravité de la situation internationale dans laquelle se trouvait la Russie : « Lors de la division du règne d'Ivan le Terrible en deux différentes époques En même temps, il contenait une évaluation de la personnalité et des activités d'Ivan le Terrible : il servait de base principale pour minimiser son rôle historique, pour le classer parmi les plus grands tyrans. Malheureusement, en analysant cette question, la plupart des historiens ont concentré leur attention sur les changements survenus dans la vie interne de l'État de Moscou et ont prêté peu d'attention à la situation internationale dans laquelle il se trouvait sous... le règne d'Ivan IV. Les critiques les plus sévères semblaient avoir oublié que toute la seconde moitié du règne d'Ivan le Terrible s'est déroulée sous le signe d'une guerre continue et, en outre, de la guerre la plus difficile que l'État grand-russe ait jamais menée.»
À cette époque, les vues de Vipper étaient rejetées par la science soviétique (dans les années 1920-1930, qui considérait Grozny comme un oppresseur du peuple qui préparait le servage), mais furent ensuite soutenues à l'époque où la personnalité et les activités d'Ivan le Terrible étaient perçues comme un ennemi. approbation officielle de Staline. Durant cette période, la terreur de Grozny était justifiée par le fait que l'oprichnina « brisa définitivement et pour toujours les boyards et rendit impossible le rétablissement de l'ordre ». fragmentation féodale et renforcé les fondations système politiqueÉtat national russe" ; Cette approche poursuit le concept de Soloviev-Platonov, mais est complétée par l'idéalisation de l'image d'Ivan.
Dans les années 1940-1950, l'académicien S.B. Veselovsky a beaucoup étudié sur Ivan le Terrible, qui n'a pas eu l'occasion, en raison de la position dominante à cette époque, de publier ses principales œuvres de son vivant ; il abandonna l'idéalisation d'Ivan le Terrible et de l'oprichnina et introduisit un grand nombre de nouveaux matériaux dans la circulation scientifique. Veselovsky voyait les racines de la terreur dans le conflit entre le monarque et l'administration (la cour du souverain dans son ensemble), et non spécifiquement avec les grands boyards féodaux ; il croyait qu'en pratique, Ivan n'avait pas changé le statut des boyards et l'ordre général de gouvernement du pays, mais se limitait à la destruction d'opposants spécifiques réels et imaginaires (Klyuchevsky a déjà souligné qu'Ivan « n'a pas seulement battu les boyards et non même les boyards principalement »).
Au début, le concept de politique intérieure « étatiste » d’Ivan était également soutenu par A. A. Zimin, parlant de terreur justifiée contre les seigneurs féodaux qui trahissaient les intérêts nationaux. Par la suite, Zimin accepta le concept de Veselovsky selon lequel il n’y avait pas de lutte systématique contre les boyards ; à son avis, la terreur oprichnina a eu l'effet le plus destructeur sur la paysannerie russe. Zimin a reconnu à la fois les crimes et les services de l'État de Grozny :
V. B. Kobryn évalue extrêmement négativement les résultats de l'oprichnina :
Le tsar Ivan et l'église
Le rapprochement avec l’Occident sous Jean IV ne pouvait se poursuivre sans l’arrivée d’étrangers en Russie pour discuter avec les Russes et introduire l’esprit de spéculation et de débat religieux qui dominait alors en Occident.
À l'automne 1553, un concile s'ouvrit sur le cas de Matvey Bashkin et de ses complices. Un certain nombre d'accusations ont été portées contre les hérétiques : négation de la sainte église apostolique cathédrale, rejet du culte des icônes, déni du pouvoir de repentance, mépris pour les décisions des conciles œcuméniques, etc. La chronique rapporte : « Le tsar et le métropolite ont ordonné qu'il soit emmené et torturé pour ces raisons ; c'est un chrétien qui se confesse, cachant en lui la tromperie de l'ennemi, l'hérésie satanique, je pense qu'il est fou de Oeil qui voit tout se mettre à couvert».
Les relations les plus significatives du tsar avec le métropolite Macaire et ses réformes, le métropolite Philippe, l'archiprêtre Sylvestre, ainsi que les conciles qui ont eu lieu à cette époque, se reflètent dans les activités de la cathédrale de Stoglavy.
L’une des manifestations de la profonde religiosité d’Ivan IV fut ses contributions significatives à divers monastères. De nombreux dons pour la commémoration des âmes des personnes tuées sur ordre du souverain lui-même n'ont pas d'analogue non seulement dans l'histoire russe, mais aussi dans l'histoire européenne.
La question de la canonisation
À la fin du XXe siècle, une partie des cercles ecclésiastiques et paraecclésiaux ont discuté de la question de la canonisation de Grozny. Cette idée a été catégoriquement condamnée par la hiérarchie ecclésiale et le patriarche, qui a souligné l'échec historique de la réhabilitation de Grozny, de son crimes devant l'Église (le meurtre des saints), ainsi que ceux qui ont rejeté les allégations concernant sa vénération populaire.
Ivan le Terrible dans la culture populaire
Cinéma
- Tsar Ivan Vasilyevich le Terrible (1915) - Fiodor Chaliapine
- Le Cabinet de Cire (1924) - Conrad Veidt
- Ailes d'un serf (1924) - Léonid Léonidov
- Imprimeur pionnier Ivan Fedorov (1941) - Paul Springfeld
- Ivan le Terrible (1944) - Nikolaï Tcherkassov
- La fiancée du tsar (1965) - Pierre Glebov
- Ivan Vasilyevich change de profession (1973) - Youri Yakovlev
- Tsar Ivan le Terrible (1991) - Kakhi Kavsadzé
- Les secrets du Kremlin du XVIe siècle (1991) - Alexeï Jarkov
- Révélation de Jean le Premier Imprimeur (1991) - Innokenty Smoktunovsky
- Orage sur la Russie (1992) - Oleg Borissov
- Ermak (1996) - Evgueni Evstigneev
- Tsar (2009) - Pierre Mamonov.
- Ivan le Terrible (série télévisée 2009) - Alexandre Demidov.
- Nuit au musée 2 (2009) - Christophe Invité
Jeux d'ordinateur
- Dans Age of Empires III, Ivan le Terrible est présenté comme le chef de la civilisation russe jouable.
- Dans Call of Duty 4:Modern Warfare, Imran Zakhaev a été créé à partir du crâne d'Ivan le Terrible.
Ivan IV avait trois ans lorsque son père Vasily III mourut. Sa mère, Elena Glinskaya (1533-1538), issue d'une vieille famille princière de Russie occidentale, devint régente pour son jeune fils. L'oncle d'Elena, Mikhaïl Glinsky, est devenu le dirigeant de facto de l'État, puis le favori de la grande-duchesse Ivan Ovchina-Telepnev-Obolensky. Pendant les années de régence d'Elena Glinskaya, il y eut une lutte acharnée pour le pouvoir principalement entre deux groupes féodaux - les Shuisky et les Velsky, ce qui affaiblit le gouvernement central.
Dans le même temps, grâce aux mesures individuelles prises sous le règne de Glinskaya, les vestiges de l’ancienne fragmentation féodale furent progressivement éliminés. Le système local a été développé davantage. Les distributions de terres à Moscou servent les personnes qui ont reçu des possessions sur de nouvelles terres, c'est-à-dire « situés » là-bas ont commencé à être appelés domaines, et les propriétaires eux-mêmes sont devenus propriétaires fonciers. En tant que forme de détention conditionnelle, les domaines différaient des fiefs : il était interdit de les vendre ou de les céder. Cette forme de propriété foncière féodale a accru le nombre de personnes entièrement dépendantes du gouvernement central de Moscou et qui en étaient les partisans.
Une réforme administrative a été menée afin de renforcer l'appareil gouvernemental local et d'y accroître le rôle des militaires. Le pays était divisé en districts territoriaux - des lèvres dont les limites ne coïncidaient pas toujours avec les limites antérieures des destins. Sur tout le territoire de l'État de Moscou, les mêmes unités de mesure de poids, de volume et de longueur ont été introduites. Auparavant, tous (mesures, zolotniks, archines, coudes, etc.), bien qu'ils s'appelaient de la même manière, différaient les uns des autres selon les régions du pays.
La réforme monétaire de 1535 établit un système monétaire unifié. La principale unité de comptage était le kopeck en argent de Moscou sur lequel était représenté un cavalier avec une lance, au lieu des deux «monnaies» les plus courantes de Novgorod et de Moscou («denga» est le nom de la pièce).
Le mariage d'Ivan IV, 17 ans, avec Anastasia Romanovna Zakharyina-Koshkina signifiait sa majorité et la possibilité de gouverner de manière indépendante. Mais l'année 1547 fut marquée par un soulèvement à Moscou, provoqué par un terrible incendie qui détruisit presque toute la ville. Les Moscovites indignés ont imputé tous les problèmes aux boyards Glinsky. Réfugié dans le village de Vorobyovo (aujourd'hui Vorobyovy Gory), Ivan réussit à peine à réprimer les troubles.
L'arrivée au pouvoir d'Ivan IV (1533-1584) s'accompagne d'un rituel sans précédent : en 1547, il est solennellement couronné roi du « bonnet de Monomakh » dans la cathédrale de l'Assomption du Kremlin de Moscou, prenant le titre de tsar ( abréviation de « césar », lat. - césar) des mains du chef de l'église, le métropolite Macaire, qui a développé le rituel du mariage. Cela a donné au pouvoir grand-ducal le caractère de pouvoir absolu et illimité de l'autocrate sur ses sujets. L’Église en devient la garante spirituelle. Le tsar était considéré comme l'égal de l'empereur allemand ; les empereurs byzantins et les khans de la Horde d'Or étaient auparavant appelés tsars en Russie. Le titre complet du chef de l'État russe reflétait la nature « composite » de cet État, qui ne représentait pas tant un État centralisé unique qu'un ensemble d'anciennes terres et principautés.
Dans une œuvre du début du XVIe siècle. Dans le « Conte des grands-ducs de Vladimir », qui prouvait l'autorité du pouvoir suprême, l'auteur faisait remonter l'origine de la dynastie royale russe à l'empereur romain Auguste. Les références à ce sujet ont permis à Ivan IV d'affirmer avec de plus en plus d'insistance que l'État russe est l'héritier des traditions de Rome et de Constantinople. Les chroniques étaient subordonnées à la même idée - « Le Chroniqueur du début du royaume » et « Le Livre des diplômes », qui symbolisaient la montée du pouvoir royal et l'inviolabilité de son union avec l'Église.
Une des listes de l'immense Nikon Chronicle, du nom de son propriétaire au XVIIe siècle. Le patriarche Nikon était richement illustré de milliers de miniatures en couleurs et s'appelait le Facial Vault (« visage » - image).
Le plus haut niveau d'écriture des chroniques a été facilité par l'utilisation du papier (XIVe siècle), l'accélération de l'écriture (le passage de la « charte » et de la « demi-charte » à l'écriture cursive au XVe siècle) et le début de l'imprimerie russe. . L'imprimeur pionnier Ivan Fedorov travaillait dans une imprimerie de la rue Nikolskaïa à Moscou, où il publia le premier livre russe daté, « L'Apôtre » (1564).
Dans l'architecture de cette époque, s'imposait le style des tentes, dont les temples étaient construits selon un principe nouveau : sans supports internes (piliers), toute leur structure dirigée vers le haut reposait sur la fondation. Les plus célèbres des églises sous tente sont l'église de l'Ascension à Kolomenskoïe, construite en l'honneur de la naissance d'Ivan IV, et la cathédrale de l'Intercession (cathédrale Saint-Basile) sur la Place Rouge en l'honneur de la prise de Kazan. DANS milieu du 16ème siècle V. À Moscou, de nouvelles lignes de fortifications en pierre ont été érigées - la brique Kitaï-Gorod (à l'est des murs du Kremlin) et la ville blanche en pierre blanche (le long de la ceinture du boulevard moderne, architecte Fiodor Kon).
La première période du règne d'Ivan IV est communément appelée la « politique de compromis » entre les autorités et l'aristocratie boyarde. Une tentative a été faite pour renforcer le pouvoir de l’État en atténuant les contradictions entre toutes les couches de la classe dirigeante. La « politique de compromis » était basée sur le programme de la Rada élue – un conseil de personnalités proches du tsar. Outre le métropolite Macaire en Rada élue sont entrés le riche mais humble noble Alexei Adashev, le prêtre de la cathédrale de l'Annonciation du Kremlin et le confesseur personnel du tsar Sylvestre, le prince Andrei Kurbsky et d'autres.
Au milieu du XVIe siècle. La Rada élue a mené une série de réformes visant à centraliser l'État. Tout d'abord, la composition de la Boyar Duma a été presque triplée afin d'y affaiblir le rôle de la vieille aristocratie. En 1549, le premier Zemsky Sobor fut convoqué, un organe qui reflétait l'unification des terres sous l'autorité d'un seul souverain. Le Zemsky Sobor comprenait la Douma des Boyards, la cathédrale consacrée du plus haut clergé, ainsi que des représentants de la noblesse et du sommet des posad (villes). Tous les membres de ce corps représentatif de classe étaient nommés par le roi.
Les principales questions de politique intérieure et étrangère ont été résolues lors des conseils. En cas d'interrègne, de nouveaux rois étaient élus lors des Conseils Zemsky et d'autres décisions importantes pour le sort du pays étaient prises.
Aux XVIe-XVIIe siècles. la convocation du Zemsky Sobors reflétait la division du pouvoir suprême entre le monarque et l'aristocratie féodale, dont les autorités avaient encore besoin du soutien et de l'approbation et qui participait directement aux activités de l'État par l'intermédiaire d'un organe représentatif de la succession. Et la participation du clergé, de la noblesse et des citadins aux conseils Zemsky a équilibré l'influence de la noblesse.
L'événement le plus important a été la création d'un système de commande. Les ordres en tant qu'autorités exécutives étaient en charge de certaines branches du gouvernement (ordres de l'Ambassadeur, Razryadny, Pushkarsky, Streletsky) ou de certains territoires de l'État de Moscou (ordres du palais de Sibérie, du palais de Kazan, etc.). A la tête de l'ordre se trouvait un boyard ou un commis, auquel les commis étaient subordonnés. Les ordres étaient chargés de l'administration, de la perception des impôts et des tribunaux. La conception du système de commande a permis de centraliser la gestion du pays.
Un système de gestion locale unifiée commence à se dessiner, ce qui permet de supprimer le système d'alimentation en 1556. La réforme labiale s'est poursuivie : les enquêtes et les procès sur les affaires de l'État particulièrement importantes ont été transférés aux mains des anciens provinciaux des nobles locaux. Là où il n'y avait pas de propriété foncière privée, les anciens du zemstvo étaient élus parmi les riches paysans noirs (appartenant à l'État). Dans la ville, les fonctions de gouvernement local étaient exercées par des greffiers municipaux ou « chefs favoris », également issus de la noblesse locale. Contrairement aux nourrisseurs étrangers, l'administration locale était d'une importance vitale pour la mise en œuvre de la politique, de l'autorité centrale et de l'établissement d'un ordre strict.
En 1550, un nouveau Sudebnik (code de lois) fut adopté. Basé sur le Code des lois de 1497, il était mieux systématisé et prenait en compte les nouvelles pratique judiciaire. Le développement du système local était inextricablement lié au renforcement des relations serfs. Le Code de loi de 1550 confirma la règle de la Saint-Georges et augmenta le tarif pour les « personnes âgées ». Le pouvoir sur les paysans du seigneur féodal, désormais tenu pour responsable des crimes dont il avait la charge, s'accrut. C'était une nouvelle étape vers le renforcement du servage.
Avec la suppression de l'alimentation, le besoin s'est fait sentir de centraliser la collecte des impôts. La population du pays était obligée de supporter des impôts - un ensemble de devoirs naturels et monétaires en faveur de l'État. À cette fin, une unité fiscale territoriale a été créée - une grande charrue (400 à 600 hectares de terrain), à partir de laquelle des impôts étaient prélevés. Dans la continuité de la réforme monétaire entamée par E. Glinskaya, un rouble unique de Moscou a été introduit, qui est devenu la principale unité de compte.
La centralisation a également affecté la sphère ecclésiale. Un panthéon unique de saints a été créé dans l'État parmi les saints locaux vénérés dans certaines terres russes. Ces décisions ont été approuvées en 1551 par le soi-disant Conseil de l'Église Stoglavy, selon le nombre d'articles inclus dans le document qu'il a adopté. Le concile, dont les travaux étaient dirigés par le métropolite Macaire, a unifié les rites de l'Église dans tout le pays. Il réglemente l'art, approuvant des exemples : en peinture - l'œuvre d'Andrei Rublev, en architecture - la cathédrale de l'Assomption du Kremlin de Moscou, en littérature - les œuvres du métropolite Macaire. Toutes les terres acquises avant le Conseil des Cent Têtes sont restées la propriété de l'Église, mais plus tard l'acquisition de terres n'est devenue possible qu'avec le consentement du tsar.
Des tâches importantes de politique étrangère nécessitaient une réforme militaire. Le noyau de l'armée était la milice noble : dans un rayon de 60 à 70 verstes de Moscou, les « mille élus » étaient plantés sur le terrain, obligés d'être toujours prêts à accomplir des missions importantes. Selon le Code du service élaboré pour la première fois, tous les propriétaires patrimoniaux et fonciers étaient tenus de commencer le service militaire à l'âge de 15 ans et de le transmettre par héritage. Le service durait à vie et ne prenait fin qu'en cas de maladie grave. Cela a reconstitué la catégorie de « servir le peuple pour la patrie », c'est-à-dire par origine. Pour 150 dessiatines de ses terres (environ 165 hectares), le seigneur féodal hébergeait un guerrier et apparaissait aux revues « à cheval, en foule et armé ». C'est ainsi que se développa la cavalerie noble permanente.
Au milieu du XVIe siècle. la composition des familles aristocratiques était précisément déterminée par l'ouvrage de référence généalogique - « Le Généalogiste du Souverain ». Lors des campagnes militaires, le localisme était limité. Même si le localisme donne à l'aristocratie certaines garanties de sa position dominante, il met de plus en plus en avant ceux qui ont longtemps et fidèlement servi le gouvernement de Moscou. Toutes les nominations étaient enregistrées dans les registres de classement, qui étaient conservés dans l'ordre de classement. Tous les registres étaient systématisés dans « l’Ordre Souverain » officiel, qui rationalisait les conflits paroissiaux.
En 1550, une armée permanente de streltsy fut également formée, qui constituait la base de l'infanterie. L'artillerie fut renforcée et les Cosaques furent amenés à assurer le service frontalier. Ce groupe était composé de « personnes de service selon l'instrument », c'est-à-dire par ensemble. Ceux-ci comprenaient également la garde de la ville, le « personnel » (de la charrue) - un service auxiliaire composé de paysans et de citadins. En plus du service militaire, ils se nourrissaient de leurs terres ou de leur artisanat. Peu à peu, leur service devint héréditaire.
Ainsi, au milieu du XVIe siècle. Une monarchie représentative de classe a émergé en Russie. Parallèlement aux réformes internes, le gouvernement d'Ivan IV mène une politique étrangère active. Elle avait trois directions principales : à l'ouest (la lutte pour l'accès à la mer Baltique), à l'est (la lutte contre les khanats de Kazan et d'Astrakhan et le début du développement de la Sibérie) et au sud (la protection des frontières contre les raids du Khan de Crimée). Le développement d’un État centralisé exigeait une politique étrangère active.
Les khanats de Kazan et d'Astrakhan, formés à la suite de l'effondrement de la Horde d'Or, contrôlaient la route commerciale de la Volga et les steppes fertiles du sud, attaquaient les terres russes et retenaient en captivité plusieurs milliers d'esclaves russes. La campagne contre ces khanats devint une tâche nationale. Un certain nombre de tentatives diplomatiques et militaires visant à soumettre le khanat de Kazan se sont soldées par un échec et Ivan IV a commencé les préparatifs de la campagne décisive. Au r. Sviyazhsk, à son confluent avec la Volga, fut construite la forteresse de Sviyazhsk, qui devint un bastion pour l'offensive. Kazan fut prise d'assaut le 2 octobre 1552 (le jour de la fête de l'intercession de la Vierge Marie), et Khan Yadigar-Magmet fut capturé puis baptisé, recevant le nom de Siméon Kasaevich, et devint un allié fidèle du tsar. Au combat, le prince Andrei Kurbsky s'est distingué par son courage. Le Khanat de Kazan a perdu son indépendance et a été annexé à l'État de Moscou. En l'honneur de la victoire, la cathédrale de l'Intercession a été construite au centre de Moscou, qui reçut plus tard également le nom de cathédrale Saint-Basile.
En 1556, Astrakhan fut conquise et, en 1557, la Tchouvachie et la majeure partie de la Bachkirie devinrent volontairement partie de la Russie. Ainsi, toute la région de la Moyenne et de la Basse Volga est devenue partie intégrante de l'État de Moscou.
Ces succès militaires ouvrent à la colonisation russe de vastes étendues de terres fertiles et peu peuplées. moitié XVI V. un flot de colons russes s’y précipita. De nouvelles villes russes émergent : Samara, Saratov, Tsaritsyne, Oufa, au XVIIe siècle. - Simbirsk, Syzran, Penza, Tambov, etc. L'annexion de la région de la Volga a ouvert la possibilité d'avancer vers la Sibérie. De riches industriels de la région de Perm, les Stroganov, acheteurs de fourrures, ont utilisé leurs propres fonds pour équiper une armée dirigée par le chef des Cosaques du Don, Vasily Timofeevich Alenin, surnommé Ermak. En 1581, Ermak bat les troupes de Khan Kuchum et prend la capitale du Khan sibérien, Kashlyk (Isker). Les flux de colonisation des paysans russes se sont déplacés vers les vastes étendues de la Sibérie. Dans les années 80-90. XVIe siècle La Sibérie occidentale est devenue une partie de la Russie.
La nouvelle situation dans la région de la Volga a perturbé les plans agressifs du khanat de Crimée et de son patron, l'Empire ottoman. Le gouvernement de Moscou ne considérait pas une confrontation directe avec la Crimée comme possible et se limitait à des mesures défensives. Donc, dans les années 1550. la construction de la première « ligne zasechnaya » a commencé - une ligne défensive d'abatis forestiers, de forteresses et de barrières naturelles au sud de l'Oka dans la région de Toula.
Après avoir remporté des succès à l'Est, Ivan IV tourna son attention vers l'Ouest. Ici, son objectif était l'accès à la mer Baltique et l'ouverture des voies de communication avec l'Europe occidentale. Initialement, Ivan IV accordait des privilèges commerciaux aux marchands anglais qui débarquaient à l'embouchure de la Dvina du Nord, près de Kholmogory. En fait, ils ont longtemps monopolisé le commerce extérieur de la mer Blanche. En 1555, la célèbre « Compagnie de Moscou » fut créée à Londres, à laquelle Ivan IV accorda le droit de commercer en franchise de droits en Russie. Cela se poursuivit jusqu'au milieu du XVIIe siècle, lorsque, sous l'influence de la révolution bourgeoise anglaise (1640-1649) et de l'exécution de Charles Ier, l'attitude amicale envers les Britanniques céda la place à l'hostilité. En 1649, le gouvernement russe rompit les relations diplomatiques avec l'Angleterre et abolit les privilèges des marchands anglais en Russie : « ... les Anglais commettèrent une grande mauvaise action dans le monde entier, ils tuèrent à mort leur souverain le roi Charles... » . La Nouvelle Charte Commerciale de 1667 officialise la privation de tous privilèges pour les marchands anglais et leur interdit de commercer à l'intérieur du pays (à l'exception d'Arkhangelsk). Certains de ces privilèges ont été transférés aux Néerlandais, ce qui était associé à l'expansion du commerce avec la Hollande.
Et au milieu du XVIe siècle. L'accès à la mer Baltique et le commerce avec l'Europe étaient toujours bloqués par les possessions de l'Ordre de Livonie dans les États baltes. La raison du déclenchement de la guerre était le refus de l’Ordre de payer le soi-disant « hommage Yuriev » pour la ville de Yuriev (fondée par Yaroslav le Sage) en faveur de l’État de Moscou. La guerre de Livonie, difficile et épuisante, qui a duré 25 ans (1558-1583), a commencé avec les victoires des troupes russes, qui ont pris Narva, Yuryev et environ 20 villes de Livonie, et ont conduit à l'effondrement de l'Ordre de Livonie (1561). Le dernier maître de l'Ordre reconnut la vassalité du roi de Pologne et reçut la Courlande en possession. L'autre partie des anciennes possessions de l'Ordre se retrouva en Suède (nord de l'Estonie avec Revel) et au Danemark (île d'Esel).
Les échecs ont obligé la Livonie à exercer des forces militaires et financières extrêmes, la forçant à demander une aide extérieure et à passer sous le protectorat de la Lituanie. Après la prise de Polotsk par les troupes russes, le gouvernement lituanien est devenu convaincu qu'il ne pouvait pas continuer la guerre seul et a été contraint d'entamer des négociations avec la Pologne sur une union. En 1569, une union fut conclue à Lublin, selon laquelle le Grand-Duché de Lituanie et la Couronne de Pologne formaient un seul État - le Commonwealth polono-lituanien avec un souverain commun élu conjointement et le Sejm. Peu à peu, la Pologne, la Suède et le Danemark, qui contrôlaient les terres de l'ancien ordre de Livonie, furent entraînés dans la guerre. Au lieu d’un seul ordre de Livonie, la Russie s’est retrouvée face à trois adversaires puissants. Ainsi, la poursuite de la guerre de Livonie par l’État de Moscou a entraîné de graves complications militaro-politiques à long terme.
Les échecs de la guerre ont révélé la résistance de la noblesse féodale au gouvernement central et ont conduit à la crise de la Rada élue. Adashev et Sylvester considéraient la poursuite de la guerre comme futile. Seule la noblesse croissante et les représentants des quelques villes développées étaient favorables à la poursuite de la guerre. En conséquence, Ivan IV s'orienta vers le renforcement de son pouvoir personnel et la Rada élue cessa ses activités en 1560.
La guerre prolongée s'est poursuivie sans succès et s'est soldée par la défaite de la Russie. En 1582, la paix fut conclue avec le Commonwealth polono-lituanien à Yama-Zapolsky et en 1583, la trêve de Plyusskoe avec la Suède. Selon leurs termes, la Russie a perdu toutes ses acquisitions en Livonie et en Biélorussie, bien que certaines villes russes, à l'exception de Polotsk, aient été restituées à la Russie. La majeure partie de la côte du golfe de Finlande est passée à la Suède.
La défaite dans la guerre de Livonie était une conséquence du retard économique de la Russie. La séparation de la Russie de la côte maritime a contribué à la préservation et au renforcement du système de servage féodal et a empêché l'émergence d'éléments pré-bourgeois qui ne pourraient pas se développer avec succès sans accès aux routes commerciales maritimes. Dans le même temps, la participation du pays au commerce mondial aurait pu devenir – mais ne l’est pas – un puissant facteur de capitalisation.
La cessation des activités de la Rada élue et les échecs de la guerre de Livonie ont servi de prologue à l'une des périodes les plus sombres de l'histoire russe - l'oprichnina (1565-1572). Elle constitue la deuxième étape du règne d'Ivan IV, qui instaura l'autocratie comme pouvoir absolu et illimité dans son pays. Oprichnina tire son nom de l'héritage personnel du souverain, qui à son tour tire son nom du mot « oprich », c'est-à-dire "sauf" pour tout le reste du pays - "zemshchina". Cela signifiait un tournant décisif dans la politique intérieure, qui permettait au tsar de mener une terreur impitoyable dans le pays. D'où le surnom du roi - Grozny. La terreur était dirigée principalement contre la noblesse féodale, dans les rébellions et la résistance dont le tsar voyait la principale raison des échecs de sa politique.
La situation a été aggravée par la fuite vers la Lituanie d'A. Kurbsky, qu'il avait réfléchie et préparée à l'avance. Il ne s’agissait pas seulement de passer du côté de l’ennemi, mais aussi de la stabilité des idées sur leurs droits politiques au sein de la noblesse féodale : ses représentants continuaient à se considérer libres d’élire leur suzerain. Dans le nouvel État russe, quitter, comme auparavant, signifiait la non-reconnaissance du système étatique et était assimilé à une haute trahison.
A. Kurbsky entre en correspondance avec Ivan le Terrible. Et ce n’est pas un hasard si les lettres du tsar contiennent des exemples négatifs du système monarchique occidental, dont l’absolutisme est limité par l’apparence émergente du parlementarisme, les institutions de l’Église et du droit et les pouvoirs de l’aristocratie. Il est curieux qu'après l'échec de son mariage avec la reine Elizabeth d'Angleterre, le roi rejeté lui ait reproché que dans son pays, elle était « comme une fille vulgaire (c'est-à-dire ordinaire, simple) », « agio, vous avez des gens qui vous gouvernent, et non juste des gens, mais aussi des commerçants et... à la recherche de leurs profits commerciaux. Par « marchands », Ivan le Terrible entendait le tiers état représenté au Parlement anglais.
Oprichnina était une entreprise politique visant à redistribuer les terres - les terres des opposants au gouvernement central étaient données à ses partisans - et à l'extermination physique de l'opposition. Le but principal de l'oprichnina était de porter le coup final à la fragmentation féodale par des exécutions, des massacres et des privations de terres. Dans la réalité russe réelle, il n’existait pas de forces sociales sur lesquelles Ivan IV pouvait s’appuyer ; il ne pouvait pas non plus centraliser l’État par d’autres moyens, essentiellement économiques.
Le renforcement de la noblesse et l'affaiblissement de la propriété foncière patrimoniale étaient nécessaires au pouvoir de l'État, principalement pour des raisons de politique étrangère. Le niveau de développement économique du pays après le joug de la Horde ne permettait pas de maintenir l'armée avec un seul salaire. Pour le service militaire, la noblesse recevait des terres cultivées et colonisées par les paysans. Les terres non aménagées n'avaient aucune valeur économique et, par conséquent, le système seigneurial dans les banlieues peu peuplées ne s'est presque pas développé.
La menace de privation du domaine était un moyen puissant de subordonner la noblesse à l'État. Né de la propriété conditionnelle, le système local est devenu le facteur centralisateur prédominant, tandis que la grande propriété foncière patrimoniale avec l'autonomie des boyards est entrée en conflit avec les intérêts du gouvernement central. L'affaiblissement du pouvoir des grandes sociétés féodales, conçu par Ivan IV, a facilité leur subordination au pouvoir de l'État.
Cependant, Ivan IV a résolu ses problèmes en utilisant des moyens féodaux. Le pays tout entier était divisé en parties - le destin personnel du souverain - oprichnina et zemshchina. Les terres les plus importantes économiquement et militairement avec des villes riches ont été transférées à l'oprichnina, par exemple les terres labourées noires de Poméranie, qui sont devenues la base financière de l'oprichnina, une partie de Moscou. Il s'agissait de districts dotés d'une propriété foncière féodale développée, dont les militaires étaient le soutien initial et les fidèles serviteurs du pouvoir grand-princier de Moscou (Suzdal, Rostov, Kostroma, ainsi que les comtés limitrophes de la Lituanie). Ici, Ivan IV a emporté les domaines et les domaines des opposants à la centralisation de l'État et les a distribués aux gardes. Les gardes n’étaient pas seulement les gardes personnels du tsar, mais aussi les exécutants obéissants des opérations punitives. La terreur a commencé immédiatement après la création de l'oprichnina en février 1565. À la tête de l'oprichnina se trouvaient un parent de feu la tsarine Anastasia A. Basmanov, le frère de la seconde épouse du tsar, la princesse kabarde Maria Temryukovna (Kuchenei), le prince M. . Cherkassky, ainsi que le prince A. Viazemsky et le noble assistant du tsar Malyuta Skuratov-Belsky.
Le reste de l'État fut rattaché à la Zemshchina, dont l'administration fut confiée aux « boyards du Zemstvo ». La population de la zemshchina devait soutenir l'armée de l'oprichnina. Dans son désir de mettre fin au séparatisme de la noblesse féodale, Ivan le Terrible battit sans pitié Novgorod le Grand (1570), qui s'élevait par son niveau économique et social au-dessus de Moscou. Sur le chemin de Novgorod, les gardes ont organisé des pogroms à Tver et Torzhok. À Novgorod et à Pskov, Ivan le Terrible a littéralement exterminé toute la population qui était en quelque sorte capable de constituer le « tiers état ».
Les conséquences de l'oprichnina et de la guerre de Livonie sur le sort futur de la Russie furent extrêmement difficiles. Une crise économique a commencé dans le pays. Le centre et le nord-ouest ont été dévastés. Dans de nombreux comtés, seulement 20 % des terres précédemment aménagées étaient cultivées. La population mourait de faim et d'épidémies, beaucoup fuyaient les régions dévastées du sud, vers la région de la Moyenne Volga, l'Oural et la Sibérie occidentale. Le gouvernement a cherché une issue à la crise en formalisant davantage le servage en Russie. En 1581, un décret sur les « années réservées » fut annoncé pour la première fois (« commandement » signifiait interdiction), annulant la Saint-Georges et le transfert des paysans pour une durée indéterminée. Compte tenu du sous-développement des liens économiques, seul un régime despotique pouvait maintenir les paysans dans l'obéissance.
Étant de nature violente, l’oprichnina ne pouvait conduire à une véritable unité interne du pays. Il n'a pas modifié la structure féodale de la propriété foncière, puisqu'il n'a pas détruit la propriété foncière des boyards princiers, même s'il a considérablement affaibli son pouvoir. La composition personnelle, mais non sociale, des propriétaires fonciers a changé. La voie féodale du développement de la Russie, avec toutes ses conséquences négatives, telles que l'appauvrissement de la paysannerie et le renforcement des caractéristiques conservatrices de l'idéologie et de la culture, a finalement été consolidée. La réaction féodale a remporté une victoire écrasante sur les germes d’un nouveau système plus progressiste. Le retard de la Russie par rapport à l'Europe occidentale, qui est entrée dans cette période dans l'ère des grandes découvertes géographiques et de l'accumulation du capital, s'est accru.
Ivan IV, tsar de Russie et grand-duc de Moscou, qui reçut plus tard le surnom de Grozny, est né le 25 août 1530. Après la mort de son père, le grand-duc Vasily III, en 1533, Ivan était sous la garde de sa mère. , Elena Glinskaya, jusqu'à l'âge de huit ans. Lorsqu'elle fut empoisonnée par les boyards (1538), l'influente famille Shuisky accéda au pouvoir à Moscou.
Elena Glinskaïa. Reconstruction à partir du crâne, S. Nikitine, 1999
Les Shuisky sont devenus célèbres pour leur règne cruel et égoïste. Le métropolite Daniel fut renversé par eux et le trésor royal fut pillé. Les partisans des Shuisky se sont emparés des postes lucratifs de gouverneurs et de juges dans des régions où ils opprimaient le peuple en toute impunité par le biais de l'extorsion et du commerce de la justice. En 1540, les Shuisky furent démis du pouvoir et celui-ci passa au intelligent Ivan Belsky. Au cours de son règne de six mois, il a mené des réformes qui anticipaient de nombreuses transformations futures de la Rada élue. À l'initiative de Belsky, les affaires de vol et de tateb ont été exclues de la compétence des représentants du gouvernement (gouverneurs et tiuns) et transférées au tribunal élu. préfets des lèvres ou se dirige avec les jurés ou les embrasseurs. La campagne contre Moscou lancée par le khan de Crimée Saip-Girey en 1541 échoua : Dmitri Belsky le força à battre en retraite. Mais en janvier 1542, Ivan Belsky fut renversé par Ivan Shuisky et tué. Le pouvoir est passé à Ivan Shuisky, puis à son parent Andrei, qui était auparavant devenu célèbre pour ses vols et son oppression au poste de gouverneur de Pskov.
P. Pleschanov. Ivan IV et Sylvestre lors de l'incendie de Moscou en 1547
L'affaire la plus importante de cette époque, sous le règne d'Ivan IV le Terrible, fut la convocation du premier Zemsky Sobor en Russie en 1550, dont le résultat fut de doter la population de l'État de Moscou d'une autonomie élue plus large. La même année est apparu nouveau code de droit. En 1551, un concile ecclésiastique fut convoqué, qui reçut le nom de Stoglavogo. Parmi les affaires de politique étrangère de cette période du règne d'Ivan IV, les principales furent la conquête du royaume de Kazan et la campagne contre Astrakhan. Après la mort du Kazan Khan Safa-Girey en 1549, la discorde et les troubles commencèrent parmi ses sujets. Ivan s'approcha des murs de Kazan avec son armée (1550). Il ne prit pas la ville à cette époque, mais fonda la forte forteresse de Sviyazhsk à 37 verstes en face de Kazan - une place forte idéale pour de nouvelles campagnes. Là, le gouvernement russe a emprisonné Shig-Aley, qui avait été plus d'une fois le Khan de Kazan. Bientôt, il fut rétabli sur le trône de Kazan en tant qu'assistant de Moscou, puis Ivan IV le renversa et envoya directement son gouverneur, le prince Semyon Mikulinsky, à Kazan.
Les habitants de Kazan ne l'ont pas laissé entrer dans la ville. Tous les partis de Murzas et de mollahs locaux se sont réconciliés en invitant le prince Nogai Ediger, avec 10 000 Nogais, dans leur ville. Le gouvernement russe rassembla 100 000 soldats, Ivan le Terrible lui-même devint leur chef. Le Khan de Crimée Devlet-Girey, qui tentait d'aider ses coreligionnaires, attaqua les terres de Moscou par le sud, mais fut repoussé de Toula. Les troupes d'Ivan IV assiègent Kazan le 20 août 1552 et poursuivent le siège jusqu'au 2 octobre. Ce jour-là, le mur a été détruit par une explosion. Les Russes font irruption dans la ville et la prennent. La conquête du royaume de Kazan a soumis à l'État russe une zone importante à l'est jusqu'à Viatka et Perm et au sud jusqu'à Kama. Profitant des désaccords à Astrakhan et de la position précaire du Khan Yamgurchey, Ivan le Terrible envoya en 1554 une armée qui expulsa Yamgurchey et emprisonna le prince Nogai Derbysh. Cependant, il entra bientôt en relation avec le Devlet-Girey de Crimée et ouvrit une guerre contre Moscou. Le détachement russe resté à Astrakhan a vaincu et chassé Derbysh, et Astrakhan a été annexée à l'État de Moscou (1556). La région entière de la Volga est devenue une partie de la Russie.
Siège et prise de Kazan en 1552
En 1553, Ivan IV commence à avoir des désaccords avec ses conseillers sur les affaires gouvernementales, trop contraignants pour le tsar avide de pouvoir. Le début des désaccords fut la question de la succession au trône lors de la grave maladie du roi (1553). Ivan voulait voir son jeune fils Dmitry sur le trône et ses plus proches conseillers, craignant l'influence excessive des parents de la mère de Dmitry, les Zakharyins, représentaient le cousin du souverain, Vladimir Andreevich. Ivan IV s'est rétabli et a gardé rancune contre les membres de la Rada élue. Dans le même temps, des départs et des négociations secrètes avec la Lituanie commencent pour certains des boyards les plus prudents. Ivan le Terrible n'était pas non plus d'accord avec ses conseillers sur les questions de politique étrangère : la Rada essayait de concentrer toute son attention sur les affaires de Crimée et Ivan tournait son regard vers l'Occident. En 1560, la tsarine Anastasia, qui avait une influence restrictive sur son mari, mourut. Attristé par la mort de son épouse, Ivan IV s'éloigne encore plus de son entourage. Alexey Adashev fut bientôt envoyé par le gouverneur dans la ville isolée de Fellin, et le prêtre Sylvestre se rendit volontairement au monastère Kirillo-Belozersky. Leurs ennemis, notamment les Zakharins, commencèrent à calomnier leurs favoris, comme s'ils avaient tourmenté Anastasia. Ivan aurait donné crédit aux accusations et aurait traduit en justice les récents dirigeants de l'État, mais ne les aurait pas autorisés à comparaître pour obtenir des explications. Sylvestre a été exilé au monastère de Solovetsky, Alexey Adashev a été transféré en détention à Dorpat, où il est rapidement décédé.
Un an après la mort de sa première femme, Ivan le Terrible épousa la princesse circassienne baptisée Maria, mais se désintéressa bientôt d'elle et se livra à la dissipation avec ses nouveaux favoris, qui l'influencent grandement dans le mauvais sens, mais ne l'embarrassèrent pas. de quelque manière que. Il s'agissait d'Alexeï Basmanov et de son fils Fiodor, du prince Afanasy Viazemsky, de Malyuta Skuratov-Belsky et de Vasily Gryaznoy. Dans le même temps, des persécutions et des exécutions encore fragmentaires de boyards qui semblaient suspectes pour une raison quelconque ont commencé. Au début des années 1560. Daniil Adashev (le frère d'Alexei), le prince Dmitri Ovchina-Obolensky, Mikhail Repnin, Dmitry Kurlyatov et sa famille, etc. ont été envoyés. Les héros des guerres de Kazan et de Crimée, Mikhail Vorotynsky, Ivan Vasilyevich Bolshoi, Sheremetev et d'autres, ont été envoyés. en prison. Ivan le Terrible a prêté serment à d'autres nobles boyards qu'ils serviraient fidèlement le tsar et ne partiraient pas pour la Lituanie et d'autres États. Mais les vols vers la Lituanie se sont poursuivis - le chef des cosaques du Dniepr, le prince Dmitri Vishnevetsky, qui était auparavant arrivé de là pour servir Ivan IV, deux princes de Tcherkassy, Vladimir Zabolotsky et d'autres, y sont également allés. dynastie régnante : Vladimir Andreevich et son épouse Efrosinya. La colère particulière du tsar fut provoquée par la fuite en Lituanie d'Andrei Kurbsky, qui éclata en lettres et dénonciations tonitruantes. Également en 1564, le métropolite Macaire, qui conservait une certaine autorité avant Ivan IV, mourut. Par la volonté du tsar, le conseil de l'église a élu son ancien confesseur, l'archiprêtre de l'Annonciation, Athanase, comme nouveau métropolite.
N. Nevrev. Oprichniki (Meurtre du boyard Fedorov par Ivan le Terrible)
La fin de 1564 fut marquée par un acte inhabituel et inattendu du roi. Ivan le Terrible quitte Moscou avec ses courtisans et un gros train de bagages et s'installe non loin de la capitale, à Aleksandrovskaya Sloboda. Un mois après son départ, le 3 janvier 1565, il envoie à Moscou une lettre adressée au clergé et aux boyards. Il énumère « les trahisons des boyards, des gouverneurs et de toutes sortes de commandants », puis il est rapporté que le tsar, « bien qu'ils puissent tolérer beaucoup d'actes de trahison », les a déshonorés et est allé vivre là où Dieu l'indiquerait. . Dans le même temps, une autre lettre fut apportée, divisant les intérêts de la population de Moscou : il était écrit que la colère et la disgrâce d'Ivan IV ne concernaient pas les invités, les marchands et les invités de Moscou. des gens ordinaires. De nombreux pétitionnaires se sont rendus à Alexandrovskaya Sloboda pour demander au tsar de se retirer de la disgrâce, de continuer à régner, d'exécuter ses méchants et de dénoncer la trahison. Après d'intenses demandes, Ivan le Terrible a accepté de changer sa colère en miséricorde, mais à condition de s'attribuer oprichnina- une partie particulière de l'État, qu'il dirigera indépendamment des boyards.
Les explications de l'oprichnina par les historiens sont variées. Kostomarov voit en elle une escouade semi-voleuse de serviteurs royaux, en qui il pouvait faire confiance et détruire tout le monde et tout ce qui lui paraissait suspect et désagréable. V. O. Klyuchevsky, qui représente l'oprichnina comme une agence de détective, "la plus haute police dans les cas de haute trahison", est proche du même avis. Soloviev voyait dans l'oprichnina une tentative d'Ivan le Terrible de se séparer formellement de la classe gouvernementale des boyards, qui n'était pas fiable à ses yeux ; La nouvelle cour du tsar, construite à cet effet, dégénéra en un instrument de terreur en matière de boyard et de toute autre trahison. Bestuzhev-Ryumin et E. Belov donnent à l'oprichnina une signification politique plus grande : ils pensent que l'oprichnina était dirigée contre les descendants des princes apanages et avait pour objectif de briser leurs droits et avantages traditionnels. S. F. Platonov, estimant que cette dernière opinion est proche de la vérité, explique l'oprichnina de manière plus large et plus approfondie, en soulignant ses conséquences dans le cours ultérieur de l'histoire russe. Ivan IV a créé une cour spéciale à Moscou sur Vozdvizhenka, bien qu'il ait vécu davantage dans l'Alexandrovskaya Sloboda, y a établi une maison gouvernementale spéciale, a choisi des boyards, des okolnichi, un majordome, un trésorier, des commis, des commis, des commis, des nobles spéciaux sélectionnés, des boyards enfants, intendants, avocats, résidents. Grozny fournissait aux services royaux toutes sortes d'hommes de confiance, ainsi que des archers spéciaux.
Toutes les possessions de l'État de Moscou étaient divisées en deux parties. Ivan IV a choisi pour lui et ses fils des villes avec des volosts, censés couvrir les frais de la maison royale et les salaires des militaires sélectionnés pour l'oprichnina. Dans les volosts de ces villes, les domaines étaient exclusivement distribués aux nobles et aux enfants boyards inscrits dans l'oprichnina. Le reste de la Russie s'appelait Zemshchina et confia la direction aux boyards du zemstvo, Ivan Belsky, Ivan Mstislavsky et d'autres (en 1575, le prince tatar baptisé Siméon Bekbulatovich fut placé à la tête de la zemshchina, comme par moquerie, avec le titre de grand-duc). Dans la zemshchina, il y avait d'anciens grades portant les mêmes noms que dans l'oprichnina. Toutes les questions d'administration du zemstvo étaient soumises au conseil des boyards, et les boyards rendaient compte au souverain dans les cas les plus importants. Zemshchina signifiait une terre en disgrâce, victime de la colère du tsar. Le territoire des terres cédées à l'oprichnina dans les années 1570. XVIe siècle couvrait près de la moitié du royaume moscovite et était composé de villes et de volosts situés dans les régions du centre et du nord de l'État - dans les villes de Pomorie, Zamoskovnye et Zaoksky, dans les régions de Pyatina du territoire de Novgorod, Obonezh et Bezhetsk. Reposant au nord sur la mer Blanche, les terres de l'oprichnina coupent comme un coin la « zemshchina », la divisant en deux. A l'est, les villes de Perm et Viatka, Ponizovye et Riazan sont restées derrière la zemshchina ; à l'ouest - les villes frontalières et Seversky.
Le territoire de l'oprichnina était en grande partie le territoire de l'ancienne domaines spécifiques, où vivaient encore les anciens ordres et où les anciennes autorités agissaient encore aux côtés du pouvoir du souverain de Moscou. À quelques exceptions près et insignifiantes, tous les lieux où existaient auparavant ces anciennes principautés apanages furent introduits dans l'administration oprichnina. Ainsi, l'oprichnina d'Ivan le Terrible détruisit systématiquement le régime foncier patrimonial des princes de service sur l'ensemble de son territoire. Avec l'oprichnina, les « armées » de plusieurs milliers de serviteurs, avec lesquelles les princes venaient au service du souverain, auraient dû disparaître, de même que toutes les autres traces d'anciennes coutumes et libertés apanages dans le domaine des relations officielles auraient dû être éradiquées. . Ainsi, prenant d'anciens territoires apanages sous le contrôle de l'oprichnina pour y loger ses nouveaux serviteurs, Ivan IV y fit des changements radicaux, remplaçant les restes d'apanages par de nouveaux ordres qui rendaient tous égaux devant le souverain dans sa « vie quotidienne particulière », où il ne pouvait plus y avoir de mémoires apanages et de traditions aristocratiques. En éliminant les anciennes relations foncières dans l'oprichnina, le gouvernement d'Ivan IV, à leur place, a établi partout des ordres monotones, liant étroitement le droit de propriété foncière au service obligatoire.
Ainsi, l'oprichnina d'Ivan le Terrible a écrasé la propriété foncière de la noblesse telle qu'elle existait depuis l'Antiquité. L'ancienne aristocratie apanage s'est transformée en propriétaires fonciers de service ordinaires. Si l'on se souvient qu'avec ce mouvement foncier il y a eu des disgrâces, des exils et des exécutions, dirigées principalement contre les mêmes princes, alors nous pouvons être sûrs que dans l'oprichnina il y a eu une défaite complète de l'aristocratie apanage. Les gardes comprenaient d'abord environ 1 000 personnes avec leurs familles, puis plus de 6 000. A la tête de l'oprichnina se trouvaient les favoris d'Ivan IV : Malyuta Skuratov, Basmanovs, Afanasy Vyazemsky, etc. Pendant cette période du règne d'Ivan le Terrible , des temps terribles de violence, de privation de terres et de propriétés sont arrivés ainsi que les droits du peuple « zemstvo », de vols et d'exécutions. A cette époque, sont décédés : le gendre d'Ivan Mstislavsky Alexandre Gorbaty Shuisky, Ivan Chelyadnin, le prince Kourakine-Bulgakov, Dmitri Ryapolovsky, les princes de Rostov, Turuntai-Pronsky, Piotr Shchenyatev, le greffier de la Douma Kazarin-Dubrovsky et bien d'autres. .
A. Vasnetsov. Donjon de Moscou à l'époque de l'oprichnina
Ivan IV a créé un style de vie étrange à la cour des oprichnina. Il fonda une sorte de monastère à Alexandrovskaya Sloboda, sélectionna 300 gardes, leur mit des robes noires sur des caftans brodés d'or et des taffetas ou des chapeaux sur la tête. Le Terrible s'appelait abbé, d'autres - cellérier et sexton, etc., composaient une règle monastique pour les frères, sonnaient dans le clocher, lisaient la vie des saints aux repas de manière monastique, etc. De cette « vie monastique » Ivan IV est passé directement aux fouilles, à la torture, aux tourments, aux réjouissances et à la débauche. Puis le métropolite Philippe mourut également. Il était issu d'une noble famille de boyards, les Kolychev, élus parmi les abbés du monastère de Solovetsky, sur l'insistance d'Ivan IV, nommé métropolite après la retraite d'Athanase (juin 1566) et ne cessa de pleurer et de battre le tsar. avec son front pour ceux qui avaient été déshonorés. Philippe a dénoncé le tsar pour son comportement et a attaqué les gardes et leur propre volonté. En 1568, il fut déposé et emprisonné au monastère d'Otroch, où il fut étranglé par Malyuta Skuratov. Au début de la même année, le cousin d'Ivan le Terrible, Vladimir Andreïevitch, décède. Ils le soupçonnaient de vouloir se rendre chez le roi Sigismond Auguste et ils le tuèrent avec sa femme à Alexandrovskaya Sloboda.
Des villes et des régions entières ont commencé à tomber en disgrâce. Sur la base d'une fausse dénonciation accusant l'archevêque Pimen et de nombreux Novgorodiens de vouloir se rendre au roi polonais Sigismond Auguste, Ivan IV décide de procéder à des recherches et de punir les coupables. En décembre 1569, Grozny se lance dans une campagne militaire dans son propre État. Klin, Tver et Torzhok ont été pillés et de nombreux habitants ont été tués. Grâce à Vyshny Volochok, Valdai et Yazhelbitsy, Ivan IV avec ses gardes et son armée s'est approché de Novgorod. Encore plus tôt, un régiment avancé est arrivé dans la ville et a arrêté un certain nombre d'habitants. Le roi, arrivé le 6 janvier 1570, ordonna l'assassinat de nombreux membres du clergé noir. Ensuite, l'archevêque Pimen et d'autres membres du clergé et habitants de Novgorod ont été capturés. Les monastères et les églises ont été pillés, puis, sur ordre d'Ivan le Terrible, le massacre des Novgorodiens a commencé sans discernement. Les coups ont été accompagnés de tortures et de tourments préliminaires. Les gardes ont noyé des gens dans la rivière Volkhov, n'épargnant ni les femmes ni les enfants. Les morts doivent être comptés au moins 15 000 personnes. La ville et tous ses environs furent détruits et pillés. Le 13 février, Ivan IV se rendit à Pskov, dont les habitants effrayés exprimèrent humiliation et soumission et furent épargnés. À Moscou, le tsar a continué d'enquêter sur le cas de trahison de Novgorod, a procédé à des interrogatoires sous la torture de nombreuses personnes arrêtées et, en juin, jusqu'à 120 personnes ont été exécutées sur la Place Rouge, parmi lesquelles se trouvaient de nombreux gardes éminents.
Tous ces événements sanglants au sein de l'État ont eu lieu simultanément avec la poursuite des campagnes et des batailles pour la plupart infructueuses de la guerre de Livonie. Ivan le Terrible commença cette guerre en 1558 avec l'Ordre de Livonie. Les Russes traversèrent la Livonie, la dévastèrent et prirent Narva, Dorpat et d'autres grandes villes et châteaux au nord de la Dvina occidentale. Le maître de l'ordre, Ketler, dut chercher des alliés en la personne des Polonais. Il conclut un accord avec le roi polono-lituanien : la Livonie fut confiée à la protection de Sigismond II. Les Lituaniens n'aidèrent cependant pas bien les Allemands et les Russes s'emparèrent des places fortifiées de Marienburg et de Fellin. Bientôt, la Livonie s'est effondrée et l'Ordre a complètement cessé d'exister. Ses possessions étaient partagées entre les puissances voisines. L'île d'Ezel et la côte adjacente furent capturées par les Danois, Revel et les terres proches du golfe de Finlande par les Suédois. Le reste (la plupart) des possessions de l'Ordre étaient placés sous le règne suprême de Sigismond dans des relations vassales. À l'automne 1561, Ketler accepta le titre de duc héréditaire de Courlande et de Semigallia, et la Livonie, dans laquelle il resta gouverneur royal, fut unie au Grand-Duché de Lituanie.
La Russie devait désormais se battre avec la Pologne et la Lituanie. Ivan IV lui-même s'est déplacé avec une armée et a pris Polotsk en 1563, mais en janvier 1565, l'armée russe a été vaincue près d'Orcha par les troupes polono-lituaniennes. En 1570, une trêve de trois ans fut conclue, puis poursuivie, sur les conditions de propriété de ce qui était capturé par qui. En 1576, le guerrier Stefan Batory, excellent commandant, fut élu au trône polono-lituanien. Déjà en 1578, un détachement russe de 18 000 hommes fut vaincu par les troupes polonaises, allemandes et suédoises unies près de Wenden. En 1579, Batory, avec une armée nombreuse et bien organisée, prit Polotsk à Ivan le Terrible, en 1580 - Velikiye Luki, Nevel, Toropets, Opochka, Krasny, et fin août 1581, il s'approcha des murs de Pskov. Cependant, le siège de Pskov par les Polonais s'éternise et Batory ne parvient pas à le prendre. De nouvelles négociations diplomatiques s'engagent, au cours desquelles l'envoyé du pape, le jésuite Anthony Possevin, fait office de médiateur. Les négociations se terminèrent le 6 janvier 1582 à Zapolsky Yam par une trêve de dix ans. Ivan IV abandonna la Livonie, rendit Polotsk et Velij en Lituanie et Batory accepta de restituer la banlieue de Pskov qu'il avait prise.
Profitant de la distraction des forces russes en Livonie, les musulmans reprirent leur attaque depuis le sud. Le Khan de Crimée Devlet-Girey, encouragé par le sultan, qui ne songeait pas à abandonner les royaumes de Kazan et d'Astrakhan, organisa en 1571 une campagne contre Moscou avec 120 000 Criméens et Nogaïs. Les gouverneurs d'Ivan le Terrible n'eurent pas le temps de lui barrer la route à travers l'Oka. Le Khan les contourna et se dirigea vers Serpoukhov, où se trouvaient alors le tsar et les gardes. Ivan IV s'enfuit lâchement vers le nord. Devlet-Girey s'est approché de Moscou et l'a incendié, à l'exception du Kremlin. De nombreuses personnes sont mortes ou ont été emmenées en captivité par les Tatars. Paniqué, Ivan le Terrible avait même un moment eu l'intention de rendre Astrakhan aux musulmans, mais il a abandonné cette promesse compte tenu du succès obtenu par les commandants russes l'année suivante. En 1572, Devlet-Girey se dirigea de nouveau vers Moscou, mais fut vaincu sur les rives du fleuve. Lopasni, et Plus jeune, le prince Mikhaïl Ivanovitch Vorotynski. Ivan le Terrible refuse alors de rendre Astrakhan aux Tatars.
Les choses eurent plus de succès à la fin du règne d'Ivan IV à l'Est, où en 1582 les cosaques du chef annexèrent une partie de la Sibérie. De l’histoire des relations de la Russie avec l’Occident sous le règne d’Ivan le Terrible, il est important d’établir des contacts étroits avec l’Angleterre. En 1553, trois navires anglais partent explorer les routes commerciales du nord-est. Deux navires avec le chef de l'expédition, Willoughby, ont gelé au large des côtes de la Laponie, le troisième, sous le commandement de Richard Chancellor, a atteint l'embouchure de la Dvina du Nord. Le chancelier fut rapporté à Ivan IV, qui se réjouit de l'opportunité d'établir de nouvelles relations avec les étrangers. Il envoya une lettre au roi d'Angleterre, puis approuva le privilège d'une société marchande anglaise fondée pour commercer avec la Russie.
Conquête de la Sibérie par Ermak. Peinture de V. Sourikov, 1895
Épuisé par une vie anormale et dissolue et par les rigueurs de son règne cruel, Ivan le Terrible tomba mortellement malade et mourut le 18 mars 1584 à l'âge de 53 ans.
Ivan IV était un brillant publiciste et orateur. Le contenu de deux de ses discours nous est parvenu. L'un d'eux a été dit par lui au Zemsky Sobor en 1550. Dans ce document, le tsar regrettait les injustices commises par les boyards pendant son enfance, promettait que cela n'arriverait plus à l'avenir et demandait au peuple de se réconcilier avec les boyards. Un autre discours fut prononcé par lui au concile ecclésiastique de Stoglavy, conservé dans les actes de ce dernier et remarquable par sa connaissance des défauts de la vie ecclésiale de cette époque. Mais la plus célèbre est la Correspondance d'Ivan le Terrible avec le prince A. M. Kurbsky. De cette Correspondance Ivan le Terrible possède deux lettres dans lesquelles l'idée d'un pouvoir royal illimité est ardemment défendue. La même idée est véhiculée dans deux autres lettres d'Ivan : au roi polonais Stefan Batory et à la reine Elizabeth d'Angleterre (cette dernière se distingue par des expressions extrêmement cyniques). En outre, il a écrit le « Message au monastère Kirillo-Belozersky », qui se distingue par sa représentation vivante des lacunes de la vie monastique de cette époque. Les défauts d'Ivan le Terrible en tant qu'écrivain devraient inclure l'absence de tout plan dans ses œuvres, un nombre excessif de citations et d'exemples tirés des Saintes Écritures et d'autres sources, et une verbosité extrême, qui a été judicieusement caractérisée par son adversaire Kourbski, affirmant que il ne peut pas « fermer l'esprit en plusieurs mots ». Cependant, l'ironie corrosive, que Kurbsky appelait à juste titre mordante, la capacité de remarquer le côté faible de l'ennemi, de refléter habilement le coup, ainsi qu'un langage figuratif fort obligent à reconnaître Grozny comme l'un des écrivains russes les plus doués de l'époque pré- Temps pétrinien.