Vers le milieu du XVIIIe siècle. le niveau général d'éducation en Russie était faible. Dans les ordres des députés de la Commission statutaire de 1767-1768, où pour la première fois les considérations sur les questions éducatives furent exprimées publiquement, peu d'avantages furent notés des écoles établies en Russie à l'époque de Pierre le Grand. Cependant, « l'éducation » devient à la mode parmi la noblesse.

L'enseignement à domicile se généralise parmi les familles propriétaires. Mais le plus souvent elle était superficielle et ne consistait que dans le désir de maîtriser la « grâce française ».

Il n’y avait pratiquement aucune école primaire dans le pays. Les écoles d'alphabétisation sont restées la principale forme d'enseignement pour la population contribuable. Ils ont été créés par des particuliers (« maîtres de lettres », généralement prêtres). L'enseignement y était dispensé principalement selon le Livre d'Heures et les Psaumes, mais certains manuels profanes étaient utilisés, par exemple « Arithmétique » de L.F. Magnitski.

Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Un réseau d'établissements d'enseignement à classe fermée est créé, destiné principalement aux enfants de la noblesse. En plus du célèbre Land Noble Corps, le Corps of Pages a été fondé à la fin des années 50, préparant les nobles au service judiciaire.

En 1764, la « Société éducative des nobles jeunes filles » fut fondée à Saint-Pétersbourg au monastère de Smolny (Institut Smolny) avec un département pour les filles de la classe bourgeoise.

Le développement de l'école immobilière a consolidé la position dominante de la noblesse dans les principaux domaines d'activité administrative et militaire et a fait de l'éducation l'un de ses privilèges successoraux. Cependant fermé établissements d'enseignement a laissé une marque notable sur l'histoire de la culture russe. De nombreuses personnalités culturelles célèbres y ont été formées.

De la seconde moitié du XVIIIe siècle. des écoles d'art professionnelles sont apparues en Russie ( École de danseà Saint-Pétersbourg, 1738 ; École de balletà l'orphelinat de Moscou, 1773).

L'Académie des Arts, fondée en 1757, devient la première centre d'étatéducation artistique dans les domaines de la peinture, de la sculpture et de l'architecture. Les cours de musique à l’Académie des Arts ont joué un rôle bien connu dans le développement de l’éducation et de l’éducation musicales en Russie. Tous ces établissements d'enseignement ont été fermés ; Il était interdit aux enfants de serfs d'y étudier.

Un moment qualitativement nouveau dans le développement de l'éducation en Russie a été l'émergence d'une école polyvalente. Ses débuts sont associés à la fondation en 1755 de l'Université de Moscou et de deux gymnases : pour les nobles et les roturiers ayant le même programme d'études. Trois ans plus tard, à l'initiative de professeurs d'université, un gymnase est ouvert à Kazan.

L'ouverture de l'Université de Moscou, ainsi que de l'Académie des sciences, a été l'événement social et culturel le plus important. L'Université de Moscou est devenue un centre national d'éducation et de culture ; elle incarne les principes démocratiques du développement de l'éducation et de la science, proclamés et poursuivis avec persévérance par M.V. Lomonossov.

Déjà au XVIIIe siècle. L'Université de Moscou est devenue le centre de l'éducation nationale. L'imprimerie, ouverte sous lui en 1756, était essentiellement la première imprimerie civile de Moscou. Des manuels et des dictionnaires, de la littérature scientifique, artistique, nationale et traduite ont été publiés ici.

L'imprimerie universitaire a été la première à publier de nombreux ouvrages d'éducateurs d'Europe occidentale ; le premier magazine pour enfants (« Lectures pour enfants pour le cœur et l'esprit ») et le premier magazine de sciences naturelles en Russie (« Magazin ») ont commencé à être publiés. histoire naturelle, physique, chimie"), magazine "Divertissement Musical". L'Université de Moscou a commencé à publier le premier journal non gouvernemental de Russie, Moskovskie Vedomosti, qui a existé jusqu'en 1917.

Le mérite incontestable de l'université était la publication des abécédaires des peuples de Russie - géorgien et tatare.

Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. En Russie, un système scolaire complet a commencé à prendre forme. La Charte des écoles publiques, approuvée en 1786, fut le premier acte législatif général de la Russie dans le domaine de l'enseignement public.

Selon la Charte, en villes de province Des écoles principales de quatre ans furent ouvertes, de type similaire à une école secondaire ; dans les écoles de district, il y avait des écoles de deux ans et des petites écoles dans lesquelles étaient enseignés la lecture, l'écriture, l'histoire sacrée et des cours élémentaires d'arithmétique et de grammaire. Pour la première fois, des programmes d'études unifiés et un système de cours en classe ont été introduits dans les écoles et des méthodes d'enseignement ont été développées.

La continuité de l'éducation a été assurée par la communauté des programmes d'études des petites écoles et des deux premières classes des écoles principales.

Les principales écoles publiques ouvertes dans 25 villes de province, les petites écoles, ainsi que les écoles de domaine, une université et des gymnases à Moscou et à Kazan, constituaient ainsi la structure du système éducatif en Russie à la fin du XVIIIe siècle. Dans le pays, selon les données disponibles dans la littérature, il y avait 550 établissements d'enseignement avec une population étudiante de 60 à 70 000 étudiants. Environ une personne sur un millier et demi d'habitants a étudié à l'école. Les statistiques ne prennent cependant pas en compte diverses formes d'enseignement privé (enseignement à domicile dans des familles nobles, enseignement dans des écoles d'alphabétisation, dans des familles paysannes, etc.), ainsi que les étrangers formés à l'étranger ou venus en Russie. Le nombre réel de personnes alphabétisées en Russie était évidemment nettement plus élevé.

Des écoles paroissiales (ecclésiales) d'un an ont été créées dans chaque paroisse. Ils acceptaient les enfants de « toute condition » sans distinction de « sexe et d’âge ». La charte proclame une continuité entre les écoles de différents niveaux.

Cependant, en réalité, très peu a été fait pour diffuser l’éducation et l’éducation parmi les masses populaires. Le Trésor ne supportait aucun frais d'entretien des écoles, les transférant soit aux autorités municipales locales, soit aux propriétaires fonciers, soit aux paysans eux-mêmes du village d'État.

La réforme scolaire a fait problème réel formation des enseignants. Les premiers établissements d'enseignement destinés à la formation des enseignants sont apparus dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. En 1779, le Séminaire des Enseignants fut fondé à l'Université de Moscou. En 1782, la principale école publique de Saint-Pétersbourg a été ouverte pour former les enseignants des écoles publiques. C'était un établissement d'enseignement fermé qui formait des professeurs de gymnase, des professeurs d'internat et des professeurs d'université. Les enseignants des écoles de district, paroissiales et autres écoles inférieures étaient pour la plupart diplômés des gymnases.

L'apparition de nouveaux manuels scolaires dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. associés aux activités de l'Académie des sciences, principalement M.V. Lomonossov et des professeurs de l'Université de Moscou. Publiée en 1757, la « Grammaire russe » de Lomonosov a remplacé la grammaire déjà obsolète de M. Smotritsky comme manuel principal de la langue russe. Le manuel de mathématiques, rédigé dans les années 60 par un étudiant de l'Université de Moscou D. Anichkov, est resté le principal manuel de mathématiques dans les écoles jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. Le livre de Lomonossov « Les premiers fondements de la métallurgie ou de l’extraction du minerai » est devenu un manuel sur l’exploitation minière.

Un indicateur important de la diffusion de l'éducation était l'augmentation de l'édition de livres, l'apparition de périodiques et l'intérêt pour les livres et leur collection.

La base d'édition s'élargit et, en plus des imprimeries publiques, des imprimeries privées apparaissent. Le décret « sur les imprimeries gratuites » (1783) accordait pour la première fois le droit d'ouvrir les imprimeries à tous. Des imprimeries privées ont été ouvertes non seulement dans les capitales, mais aussi dans les villes de province.

Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Le répertoire des livres évolue, le nombre de publications scientifiques et artistiques originales augmente, le livre se diversifie dans son contenu et sa conception.

Les premières organisations publiques culturelles et éducatives apparaissent. Pendant quelque temps (1768 - 1783), à Saint-Pétersbourg, il y eut une « Rencontre pour la traduction des livres étrangers », créée à l'initiative de Catherine II. Elle s'occupait de la traduction et de la publication d'œuvres de classiques anciens et d'éclaireurs français. L'éditeur des œuvres de la « Collection » fut pendant un certain temps N.I. Novikov.

En 1773, Novikov organisa à Saint-Pétersbourg la « Société essayant d'imprimer des livres », une sorte de première maison d'édition de Russie. De nombreux écrivains célèbres du XVIIIe siècle ont participé à ses activités, parmi lesquels A.N. Radichtchev. L'activité de la « Société » fut également de courte durée, car elle se heurta à de grandes difficultés, principalement avec mauvais développement commerce du livre, surtout en province.

Les principaux centres de publication de livres et de revues étaient l'Académie des sciences et l'Université de Moscou. L'imprimerie académique imprimait principalement de la littérature scientifique et pédagogique. A l'initiative de M.V. Lomonosov, la première revue littéraire et scientifique russe « Œuvres mensuelles pour le bénéfice et le divertissement des employés » a commencé à être publiée (1755). L'imprimerie universitaire a également publié la première revue privée de Russie, « L'abeille qui travaille dur » (1759), dont l'éditeur était A.P. Sumarokov.

Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Les périodiques deviennent un phénomène social et culturel notable non seulement dans les capitales mais aussi dans les villes de province. À Iaroslavl, en 1786, paraît la première revue provinciale « Les Poshekhonets solitaires ». En 1788, l'hebdomadaire provincial « Tambov News », fondé par G.R., commença à être publié à Tambov. Derjavin, alors gouverneur civil de la ville. La revue « L'Irtych se transformant en Hippokrena » (1789) a été publiée à Tobolsk.

Un rôle particulier dans l'édition et la diffusion des livres dans le dernier quart du XVIIIe siècle. appartenait à l'éminent éducateur russe N.I. Novikov (1744 - 1818). Novikov, comme d’autres éducateurs russes, considérait l’illumination comme la base du changement social. L'ignorance, selon lui, était la cause de toutes les erreurs de l'humanité, et la connaissance était la source de la perfection. Défendant le besoin d'éducation du peuple, il fonda et entretint la première école publique à Saint-Pétersbourg. L'activité éditoriale de Novikov a atteint son apogée pendant la période où il a loué l'imprimerie de l'Université de Moscou (1779 - 1789). Environ un tiers de tous les livres publiés en Russie à cette époque (environ 1 000 titres) sortaient de ses imprimeries. Il a publié des traités politiques et philosophiques de penseurs d'Europe occidentale, rassemblé des œuvres d'écrivains russes et des œuvres d'art populaire. Les magazines, les manuels scolaires et la littérature religieuse et morale maçonnique occupaient une grande place parmi ses publications. Les publications de Novikov avaient à cette époque un tirage important - 10 000 exemplaires, ce qui reflétait dans une certaine mesure l'intérêt croissant pour le livre.

Dans les années 60-70 du 18ème siècle. Le journalisme satirique se généralise, sur les pages duquel sont publiés des ouvrages « visant à corriger la morale des salariés » et une pensée pédagogique anti-servage se forme. Le rôle le plus important dans ce processus appartient aux publications de Novikov « Truten » (1769 - 1770) et surtout « Peintre » (1772 - 1773). Ce magazine satirique brillant et audacieux de N.I. Novikova a vivement critiqué le servage en Russie.

Le développement de l'éducation est associé à un élargissement du cercle des lecteurs. Dans les mémoires des contemporains, il est prouvé que «les gens des classes inférieures achètent avec enthousiasme diverses chroniques, monuments de l'antiquité russe, et de nombreux magasins de chiffons regorgent de chroniques manuscrites».

Les livres étaient copiés, vendus, ce qui fournissait souvent de la nourriture aux petits employés et aux étudiants. À l'Académie des sciences, certains ouvriers recevaient leur salaire en livres.

N.I. Novikov a contribué de toutes les manières possibles au développement du commerce du livre, notamment en province, le considérant comme l'une des sources de diffusion du livre. Fin du XVIIIe siècle. des librairies existaient déjà dans 17 villes de province, une quarantaine de librairies se trouvaient à Saint-Pétersbourg et à Moscou.

Durant cette période, il y avait des bibliothèques dans les universités, les gymnases et les établissements d'enseignement fermés. La bibliothèque de l'Académie des sciences a continué à fonctionner. En 1758, la bibliothèque de l'Académie des Arts fut ouverte, dont la base du fonds fut offerte par le conservateur de l'Université de Moscou I.I. Collection de livres d'art Chouvalov, collection de peintures de Rembrandt, Rubens, Van Dyck. Dès sa fondation, il était accessible au public ; dans la salle de lecture, les livres pouvaient être utilisés non seulement par les étudiants de l'Académie, mais aussi par tout le monde. DANS certains jours Quelques semaines plus tard, des salles d'autres bibliothèques ont également été ouvertes pour les « amateurs de livres ».

Dans les années 80-90 du 18ème siècle. Les premières bibliothèques publiques sont apparues dans certaines villes de province (Tula, Kaluga, Irkoutsk). Des bibliothèques (commerciales) payantes sont apparues dans les librairies, d'abord à Moscou et à Saint-Pétersbourg, puis dans les villes de province.

L'intelligentsia a joué un rôle important dans la vie spirituelle de la société. À ma façon composition sociale intelligentsia du XVIIIe siècle était encore pour l’essentiel aristocratique. Cependant, dans la seconde moitié de ce siècle, de nombreux roturiers sont apparus parmi l’intelligentsia artistique et scientifique. Les roturiers ont étudié à l'Université de Moscou, à l'Académie des Arts et dans certains établissements d'enseignement fermés destinés aux non-nobles.

Une des caractéristiques du processus culturel de la Russie à la fin du XVIIIe siècle. il y avait l'existence d'une intelligentsia serf : artistes, compositeurs, architectes, interprètes. Beaucoup d’entre eux étaient des personnes talentueuses et douées, ils comprenaient la gravité de leur situation d’impuissance et leur vie se terminait souvent tragiquement.

Le sort de l'intelligentsia serf en Russie reflétait l'incompatibilité du servage et du libre développement spirituel de l'individu. Le nouveau concept de personnalité humaine développé par la conscience publique est entré en conflit avec la vie réelle.

Développement économique. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, la Russie reste un pays agricole, mais son économie évolue progressivement vers un modèle capitaliste. Au cours de cette période, de sérieuses contradictions sont apparues entre les nouvelles méthodes de gestion de l'industrie et du commerce et le système étatique de servage, qui a entravé le développement économique du pays.

La production agricole est restée le principal secteur de l'économie. Il a peu changé par rapport au siècle précédent et a continué à se développer considérablement - grâce à l'inclusion de nouveaux territoires dans la rotation des cultures. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. l'exploitation des paysans s'est intensifiée. Dans la région de la Terre non noire, après 50 ans, le loyer a augmenté de 3 à 5 fois, la corvée dans certaines régions du pays était de 6 jours par semaine. Les impôts sur l'État ont été multipliés par 4,3. Il y a eu une transition progressive de la corvée à la rente en espèces.

De nouveaux phénomènes agricoles sont devenus otkhodnichestvo Et mois. L'Otkhodnichestvo est le départ des paysans vers la ville pour gagner de l'argent avec la permission du propriétaire foncier. En règle générale, ces paysans étaient embauchés pour travailler pour les propriétaires d'usines ou dans des ateliers d'artisanat. Le mois est apparu dans les années 80. XVIIIe siècle : le propriétaire terrien enlevait au paysan son terrain et celui-ci travaillait moyennant une allocation mensuelle (généralement modeste).

L'expansion de la sphère des relations marchandise-argent a conduit à la destruction de l'isolement naturel du propriétaire foncier et de l'économie paysanne. Les produits fabriqués étaient de plus en plus exportés pour la vente.

L'industrie s'est développée beaucoup plus intensément que l'agriculture. Durant la seconde moitié du XVIIIe siècle. le nombre d'usines a doublé. Cela s'expliquait, d'une part, par les besoins militaires du pays et, d'autre part, par l'intérêt des consommateurs étrangers pour les produits russes bon marché.

La très grande majorité des usines utilisaient la main-d'œuvre des paysans serfs. Dans le même temps, le nombre d’usines faisant appel à de la main-d’œuvre civile a également augmenté. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. le nombre de travailleurs civils a doublé et ils ont prédominé dans les industries du coton, du cuir, de la mercerie et du verre.

Le développement de l'artisanat et de l'industrie fut stimulé par un décret de 1775, qui autorisait l'ouverture d'entreprises sans l'approbation des autorités. Cela a conduit à une augmentation du nombre d'éleveurs issus de riches paysans et de commerçants. La métallurgie s'est développée à un rythme particulièrement rapide. La production de fonte a été multipliée par cinq au cours des 50 dernières années. La base principale de la métallurgie russe était l'Oural. L’industrie manufacturière était en plein essor, travaillant non seulement pour le marché national mais aussi pour le marché étranger.

Les progrès de l'industrie ont contribué au développement des marchés nationaux et commerce extérieur. En 1754, les droits de douane intérieurs furent abolis, ce qui contribua à la relance des relations commerciales entre les différentes régions du pays. Le nombre de marchés ruraux et de foires a augmenté. Les échanges entre la ville et la campagne se sont accrus. Des magasins de papeterie et des magasins sont apparus dans les villes.

Le commerce extérieur était toujours aux mains des marchands étrangers. Les plus grandes exportations russes étaient le fer, les céréales, le chanvre, le lin et les tissus en lin. Dans le commerce avec l’Est, la Russie exportait des produits de ses manufactures, tandis que dans le commerce avec l’Ouest, elle importait des produits industriels européens de meilleure qualité.

Le déficit budgétaire chronique provoqué par la conduite constante des opérations militaires fut couvert par la mise en circulation du papier-monnaie - les billets de banque - en 1769. Pour la première fois sous Catherine II en 1769, la Russie prit prêt externe de Hollande.

Ces processus ont progressivement conduit à la ruine d'une partie importante de la noblesse, à l'émergence de marchands-industriels et à la stratification de la paysannerie. Les nouveaux phénomènes économiques étaient la perte de l'isolement de l'économie féodale, l'entrepreneuriat noble dans l'industrie et l'agriculture et la création d'un marché pour la main-d'œuvre salariée.

La politique intérieure de Catherine II . Le règne de Catherine II peut être divisé en trois périodes :

1762 – 1775 - du début de son règne à la guerre paysanne d'E. Pougatcheva - la période de la passion de Catherine pour les idées des Lumières, l'ère des réformes dans le souci du « bien public » ;

1775 – 1789 - de la guerre paysanne à la Grande Révolution française - une période de poursuite des réformes internes, mais avec un objectif différent : renforcer le contrôle de l'État sur toutes les sphères de la vie sociale, protéger l'ordre existant et maintenir le « silence » dans l'État ;

1789 – 1796 - de la Grande Révolution française à la fin du règne - une période de censure stricte, de recours à des mesures punitives contre la « libre pensée », de confiscation de la littérature française et de persécution des éducateurs russes.

Catherine II a développé une politique spéciale qui a reçu son nom dans l'histoire "l'absolutisme éclairé" L’un des plus grands projets de Catherine dans l’esprit des « Lumières » fut la convocation de la Commission statutaire de 1767-1768. La commission comprenait des députés de tous horizons (à l'exception des serfs). Le but de la commission est d'élaborer un ensemble de lois, de déterminer l'ambiance de la société et de discuter des ordres des députés. De manière inattendue pour Catherine, des débats houleux ont éclaté lors de l'examen de la question paysanne. La question de l'abolition du servage a également été posée ici. Cependant, le travail de la commission commença bientôt à peser sur Catherine. La commission créée a été dissoute sous prétexte du déclenchement de la guerre avec la Turquie, après avoir travaillé pendant un an et demi.

L'une des premières réformes de Catherine fut sécularisation terres des églises et des monastères - leur transfert à la propriété de l'État. La sécularisation fut réalisée en 1763-1764.

Le règne de Catherine II est appelé « l’âge d’or » de la noblesse russe. Dans l'intérêt de la noblesse, elle signe plusieurs décrets importants :

1763 - les coûts de la répression des émeutes paysannes étaient supportés par les paysans eux-mêmes ;

1765 - il a été autorisé à exiler des paysans en Sibérie pour les travaux forcés sans procès ni enquête ;

1783 – introduction du servage en Ukraine ;

1785 - « Charte de plainte à la noblesse », dans laquelle tous les privilèges accordés à la noblesse après la mort de Pierre Ier étaient rassemblés et confirmés. En outre, il était permis de créer des sociétés nobles dans les provinces et les districts.

Après le soulèvement d'E. Pougatchev, la politique intérieure de Catherine II se durcit. La guerre paysanne a révélé la faiblesse des autorités locales, incapables de prévenir ou d'éteindre les soulèvements paysans. En 1775, une réforme provinciale (régionale) fut menée, selon laquelle le pays fut divisé en 50 provinces, elles-mêmes divisées en comtés. Un gouverneur ou gouverneur était nommé à la tête de l'administration régionale. Le gouvernement provincial est devenu l'organe exécutif, administratif et policier de la province. Au niveau du district, l'organe du gouvernement provincial était le tribunal inférieur du Zemstvo, présidé par l'officier de police ou le capitaine. Ainsi, la centralisation du pouvoir a été renforcée et les institutions provinciales et de district ont reçu une structure claire.

En 1775, le Zaporozhye Sich et les vestiges de l'autonomie gouvernementale en Ukraine furent liquidés.

En 1785, une réforme urbaine est réalisée - « Certificat de plainte auprès des villes ». La société urbaine était divisée en 6 catégories : en fonction de la qualification foncière, les droits et privilèges de chaque catégorie étaient déterminés. L'autonomie municipale a été introduite. Les organes municipaux élus étaient chargés de la gestion courante de la ville, de l'approvisionnement, des réparations et de l'amélioration de la ville.

En 1782-1786 une réforme de l'éducation a eu lieu. Un réseau d'écoles publiques a été créé - en tant que système d'écoles d'enseignement général avec des dates de début et de fin uniformes pour les cours, des cours en classe, une méthodologie unifiée pour les disciplines d'enseignement et une littérature pédagogique commune.

Les résultats des réformes furent : une définition plus claire des frontières des classes, de leurs privilèges et de leur position par rapport à l'État ; un système de gouvernement plus harmonieux qui a duré environ un siècle.

Sous le règne de Catherine II, la plus grande guerre paysanne de l'histoire de la Russie a eu lieu sous la direction d'Emelyan Pougatchev (1773 - 1775). Se faisant passer pour un survivant de la tentative d'assassinat de Pierre III, il expose son programme dans de « belles lettres ». Ici, Pougatchev a promis de libérer tous les participants à son mouvement de cosaques, de leur donner des terres et de les exonérer d'impôts, ainsi que d'exécuter les propriétaires fonciers et les juges corrompus. Pougatchev espérait renverser Catherine II et devenir son propre roi « paysan » pour le peuple. Ce programme d'action lui attire de nombreux partisans. La guerre couvrait de vastes territoires, de la région de la Volga à l'Oural, et des troupes régulières devaient être appelées pour la réprimer. Le 10 janvier 1775, Pougatchev et ses plus proches collaborateurs furent exécutés sur la place Bolotnaïa à Moscou. Le reste des participants au soulèvement ont également été brutalement réprimés. Des milliers de personnes ont été exécutées sans procès.

La guerre paysanne de E. Pougatchev et la Grande Révolution française, au cours de laquelle Louis XVI fut exécuté, contraignirent Catherine II à abandonner la politique de « l'absolutisme éclairé ». Dans un effort pour empêcher la pénétration des idées révolutionnaires dans le pays, le gouvernement a introduit une censure stricte, un contrôle de la littérature étrangère et a confisqué les publications des enseignants français. En 1790, l'auteur du livre «Voyage de Saint-Pétersbourg à Moscou», A. N. Radichtchev, fut arrêté et exilé en Sibérie pour «idées séditieuses». Et en 1792, le célèbre éditeur et écrivain, opposant de longue date à Catherine, N.I. Novikov, fut emprisonné pendant 15 ans dans la forteresse de Shlisselburg.

La fin des 34 années de règne de Catherine II a été marquée par le désordre financier, le désordre dans les affaires gouvernementales, l'arbitraire bureaucratique et l'essor de la corruption. L'impératrice vieillissante ne pouvait pas contrôler la conduite des affaires de l'État, les confiant à ses favoris.

Catherine est également confrontée au problème de ses prédécesseurs : à qui doit-elle transférer le trône ? Les relations de l'impératrice avec son fils étaient hostiles. Elle décide de transférer le trône à son petit-fils aîné, Alexandre, et l'annonce le 24 novembre 1796. Mais le 6 novembre, Catherine meurt et son fils, Paul, devient empereur.

La Russie sous le règne de Paul je (1796-1801) . Le but des réformes de Paul Ier était de renforcer les fondements de la vie socio-économique et du système politique de la Russie.

Pour empêcher les coups d'État de palais et accroître la stabilité du pouvoir, le jour de son couronnement, le 5 avril 1797, Paul publia « L'Institution sur la famille impériale ». Ici, un ordre strict a été établi pour le transfert du trône du père au fils aîné et, en l'absence de fils, au frère aîné.

Paul s'efforçait d'obtenir une centralisation maximale du pouvoir. L'Empereur a élaboré un plan pour la création de 7 ministères et du Trésor public. Cependant, ce plan a été mis en œuvre après sa mort. 50 provinces de Catherine ont été transformées en 41. La restructuration du gouvernement local s'est accompagnée d'une limitation de l'autonomie noble. Les fonctions administratives et policières furent soustraites à la juridiction des assemblées nobles et, en 1799, les assemblées nobles provinciales furent abolies.

La question paysanne est restée la plus urgente après le soulèvement d'E. Pougatchev. Le 5 avril 1797, le Manifeste sur la corvée de trois jours fut promulgué, qui ordonnait l'utilisation du travail de corvée pour les paysans pas plus de 3 jours par semaine. De plus, en 1798, il fut interdit de vendre sous le marteau les domestiques et les paysans, et l'impôt sur les céréales fut remplacé par un impôt en espèces modéré.

La politique envers la noblesse était contradictoire. D'une part, l'empereur se souciait du bien-être matériel de la noblesse, en lui fournissant une assistance matérielle par le biais du système de crédit et bancaire et en créant un régime de faveur maximale dans le service. Mais d'un autre côté, Paul a aboli les dispositions les plus importantes de la Charte de la noblesse - l'absence de service obligatoire et de punition corporelle.

Pavel a poursuivi le combat de sa mère contre la « libre pensée ». Il était interdit d’importer des livres étrangers et d’étudier à l’étranger, aux Russes de quitter la Russie et aux étrangers d’entrer en Russie.

Partisan d'une discipline et d'un ordre stricts, Paul décide de reconstruire l'armée sur le modèle prussien. Les principales activités de la garde étaient des défilés, des défilés et des formations sans fin. Il y eut un murmure dans la garde qui menaça de se transformer en un nouveau coup d'État au palais.

La principale raison du dernier coup d'État de palais dans l'histoire de la Russie était le mécontentement de la garde et de la noblesse à l'égard de l'empereur, qui portait atteinte à leurs intérêts. Le complot était dirigé par le gouverneur militaire de Saint-Pétersbourg, le comte Palen. Dans la nuit du 12 mars 1801, les conspirateurs font irruption dans le palais Mikhaïlovski et exigent que Paul abdique en faveur de son fils Alexandre. Ayant reçu un refus, ils étranglèrent l'empereur. Le lendemain, le manifeste annonçait le début d'un nouveau règne : l'empereur Alexandre Ier.

Politique étrangère de la seconde moitié XVIII siècle. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, trois directions peuvent être distinguées dans la politique étrangère russe :

Sud – extension de la frontière nationale jusqu'à la côte de la mer Noire ;

Occidental – annexion d'anciennes terres russes - rive droite de l'Ukraine et de la Biélorussie ;

Lutte contre la Révolution française.

La tâche la plus importante était la lutte pour l'accès à la mer Noire. La Turquie, à l’instigation de la France et de l’Angleterre, fut la première à déclarer la guerre à la Russie. Début de la guerre russo-turque de 1768-1774 . Au début, les combats se sont déroulés avec plus ou moins de succès, mais à mesure que les troupes russes se reconstituaient, la situation a commencé à changer en faveur de la Russie. Après avoir subi une défaite totale, la Turquie s'est tournée vers la Russie pour demander la paix. Le traité Kuchuk-Kainardzhi de 1774 a donné à la Russie l'accès à la mer Noire, le droit de disposer d'une flotte de la mer Noire et de traverser les détroits de la mer Noire jusqu'à la mer Méditerranée. Empire ottoman transféré à la Russie les territoires situés entre le Bug méridional et le Dniepr, Azov et Kertch, la forteresse de Kabarda dans le Caucase du Nord. La Crimée a été déclarée indépendante de la Turquie et la Russie a reçu le droit d'agir en tant que gardienne des droits de la population orthodoxe de l'Empire ottoman.

Cependant, les deux parties considéraient cet accord comme temporaire. Ils se préparaient à une nouvelle guerre qui éclata en 1787. Les actions réussies de l'armée et de la marine russes obligèrent les Turcs à signer le traité de Iasi en 1791. La Turquie transféra la Crimée à la Russie et reconnut toutes les conquêtes russes dans le Nord. La région de la mer noire. Le fleuve Dniestr est devenu la frontière entre les deux puissances.

La deuxième tâche importante pour la Russie était la restitution des anciennes terres russes qui faisaient partie de la Pologne. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, la Pologne était un État faible, confronté à de nombreux problèmes internes – nationaux, religieux et politiques. Ses voisins, la Prusse, l’Autriche et la Russie, profitent de l’affaiblissement de la Pologne. En 1772, ils attaquèrent la Pologne et se partagèrent une partie de son territoire. La Russie a reçu la Biélorussie orientale et la partie polonaise de la Livonie (terres lettones). Le deuxième partage, auquel participaient la Prusse et la Russie, eut lieu en 1793. En 1795, eut lieu le troisième et dernier partage de la Pologne, selon lequel les terres de la Biélorussie occidentale, de la Volhynie occidentale et la majeure partie de la Lituanie furent cédées à la Russie.

Catherine II a perçu les événements révolutionnaires en France avec une extrême inquiétude. Après l'exécution du couple royal, la Russie commença à former une coalition anti-française et à préparer une invasion de la France révolutionnaire. En 1793, un accord fut conclu entre l'Angleterre et la Russie sur un blocus économique commun de la France. En 1795, une alliance fut conclue entre la Russie, l’Angleterre et l’Autriche pour combattre conjointement la révolution en France. En 1796, une campagne militaire contre la France devait commencer. Mais cela a été empêché par la mort de Catherine.

La politique étrangère de Paul Ier était controversée. Initialement, en raison des obligations alliées, la Russie a déclaré la guerre à la France en 1798. Les actions militaires ont été couronnées de succès pour la Russie. En 1799, la flotte de la mer Noire a pris les îles Ioniennes aux Français et l'armée sous le commandement du commandant exceptionnel A.V. Suvorova a infligé de nombreuses défaites à la France dans le nord de l'Italie. Au même moment, Suvorov effectuait une traversée des Alpes sans précédent. Mais des désaccords entre les alliés conduisirent Paul à rappeler les troupes russes et à signer en 1800 un traité de paix avec la France. La même année, il envoie 40 régiments de cosaques du Don conquérir la colonie anglaise de l'Inde. Seule la mort de l'empereur interrompit cette campagne militaire.

Pensée sociale et culture de la seconde moitié XVIII siècle. L'impératrice Catherine II était elle-même une éminente publiciste. Ses écrits sont imprégnés de l’idée de défendre l’autocratie comme la seule forme de gouvernement acceptable pour la Russie. Catherine a également écrit sur la mission historique particulière du peuple russe.

Durant cette période, les idées du siècle des Lumières européen ont eu une large résonance dans la société russe. Les éclaireurs russes - N.I. Novikov, A.Ya. Polenov, S.E. Desnitsky et d'autres considéraient la monarchie constitutionnelle comme une structure étatique parfaite, défendaient le « soutien juridique à la liberté et à la propriété » et critiquaient le servage.

Les idées les plus radicales de cette époque ont été exprimées dans le livre de A. N. Radichtchev « Voyage de Saint-Pétersbourg à Moscou » (1790). Radichtchev était largement d'accord avec les éducateurs, s'opposant au servage et reconnaissant l'importance d'éduquer le peuple. Mais contrairement à eux, Radichtchev croyait que le monarque n'abandonnerait jamais volontairement son pouvoir. La seule manière d’atteindre la liberté est donc la révolution. « Un rebelle, pire que Pougatchev », c'est ainsi que Catherine II évaluait ses idées.

Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. se produit l'émergence des principaux courants de la pensée socio-politique russe, qui ont finalement pris forme au siècle suivant.

Le développement de la culture russe a continué à être dominé par les tendances établies à l’époque de Pierre le Grand. Les emprunts à l'Europe ne concernaient que les couches supérieures de la société.

Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, trois styles émergent dans la littérature russe : le classicisme (A. P. Sumarokov), le réalisme (D. I. Fonvizin) et le sentimentalisme (N. M. Karamzin).

La peinture russe connaît durant cette période un essor sans précédent. Tout d'abord, il était associé au travail des portraitistes (F. S. Rokotov, V. L. Borovikovsky, D. G. Levitsky), mais de nouveaux genres sont également apparus - paysages, peintures historiques, peintures de tous les jours, natures mortes.

Parmi les sculpteurs russes, F. Shubin et M. Kozlovsky se sont distingués, représentant deux directions: le réalisme et le classicisme.

L'une des sciences les plus développées au XVIIIe siècle. - géographie. De nombreuses expéditions ont découvert et décrit les régions les plus reculées de la Sibérie, de l'Oural et du Caucase.

La médecine s'est considérablement développée. L'Académie médico-chirurgicale et la Faculté de médecine ont été ouvertes à l'Université de Moscou.

En Russie, 20 ans plus tôt qu'en Angleterre, I. Polzunov a inventé une machine à vapeur, mais elle n'a pas trouvé d'application pratique et a été démantelée.

Une étape importante dans le développement de l’histoire nationale a été la publication d’un ouvrage historique majeur de M. M. Shcherbatov, « L’histoire de la Russie depuis l’Antiquité ».

La science militaire de la stratégie et des tactiques de combat terrestre et maritime a été développée par les commandants Suvorov et Ouchakov.

En architecture, le baroque russe commence à être remplacé par le classicisme. Il se caractérise par des bâtiments, des colonnades et des portiques strictement proportionnés et symétriques, et par la subordination des éléments architecturaux secondaires au principal. De célèbres architectes russes - V. Bajenov, I. Starov, M. Kazakov - ont travaillé dans le style classicisme.

Pierre Ier et ses réformes ont largement élargi l'horizon La vie russe. Sous le règne de Catherine II, ce processus s'accélère. La Russie s’éloigne de plus en plus de sa culture médiévale, largement isolée du reste du monde, et se transforme en un État européen éclairé.

Les idées des éclaireurs européens et la pratique étatique des monarques éclairés sont devenues la propriété non seulement de la cour impériale et de l'élite éclairée de Russie. Ils ont pénétré de larges cercles population - la noblesse, la classe moyenne croissante et même la paysannerie. Et si le précédent tournant majeur de l'histoire civilisation européenne- les époques de la Renaissance et de la Réforme sont largement passées par la Russie, puis le siècle des Lumières est devenu sa propre ère. L'attitude envers l'homme, sa place dans le système de la société et de la nature, ainsi que les buts et objectifs de la société ont changé.

Mais la féodalité régnait en Russie, l'absolutisme atteignait son apogée, le servage, les privilèges et restrictions de classe constituaient la base inébranlable des relations humaines. Cela a conduit à des contradictions aiguës entre l’ancien monde, encore puissant en Russie, et les nouveaux phénomènes culturels. Et pourtant, le nouveau s’est obstinément imposé.

L'une des caractéristiques du développement de la culture russe à cette époque était l'interpénétration des réalisations de la culture russe du XVIIe siècle. et les nouvelles tendances culturelles.

La vision chrétienne du monde reste fondamentale pour le peuple russe. Pierre Ier et Catherine II étaient des personnes profondément religieuses, mais montraient une totale indifférence à l'égard des rituels, des traditions et des règles de l'Église. Libérée de cette influence et pression constantes de l’Église, la culture russe dans toutes ses manifestations est devenue de plus en plus laïque.

La culture a contribué à la formation de la société russe, elle a rassemblé les gens en tant que nation et a éveillé la conscience nationale.

Les membres de cette société et de cette nation étaient l'impératrice, les nobles, les nobles provinciaux, les habitants de la ville, les cosaques et la paysannerie, y compris l'intelligentsia serf (acteurs, musiciens, peintres). Bien sûr, il existait un fossé insurmontable entre les couches supérieures de la société et ses classes inférieures, mais la culture a imperceptiblement jeté des ponts pour franchir ce fossé. Seule la paysannerie la plus connue se trouva rejetée dans ce nouveau monde à venir.

L'émergence de nouvelles valeurs culturelles a acquis un caractère international dans les conditions de la Russie multinationale. De nouvelles valeurs culturelles et idées éducatives se sont superposées aux traditions culturelles et aux réalisations des trois peuples de Russie et les ont impliqués dans les destinées du pays. Ils ont commencé à se sentir comme des Russes, résidents d’une puissance colossale et multinationale.

Porteur de nouvelles connaissances scientifiques et les traditions culturellesétait avant tout la noblesse. Mais cela ne signifie pas que la culture russe soit purement noble. La noblesse a créé et entretenu une culture humaine universelle en Russie.

Les créateurs de la science russe et XVIIIe culture V. des gens venaient aussi de l’étranger. Tout au long du siècle, les étrangers ont eu une forte influence sur la formation de la civilisation russe. Ils ont participé à la création du système éducatif, ont été à l’origine de l’organisation de l’Académie des sciences et ont apporté une énorme contribution au développement de l’architecture, de la sculpture, de la peinture, du théâtre et de la musique russes. Il s’agissait pour la plupart de personnes talentueuses et passionnées qui ont apporté de nombreux avantages à la Russie, en transmettant leur expérience et leurs compétences au peuple russe. Mais les talents nationaux ont progressivement gagné en force et en influence.

Éducation et illumination du peuple

Éducation et illumination du peuple à la fin du XVIIIe siècle. a obtenu un succès significatif.

L'éducation était principalement basée sur la classe. Cela signifiait que chaque classe avait son propre système éducatif, fermé aux autres. Et plus la classe était élevée et privilégiée, plus le niveau d’éducation était élevé.

Dans les années 1730. Le Land Noble Corps a ouvert ses portes et, dans les années 1750, le Marine Noble Corps a ouvert ses portes. Ainsi, l'armée et la marine ont été reconstituées avec du personnel hautement qualifié et, en même temps, les enfants nobles ont eu la possibilité de commencer à servir comme officier immédiatement après leur formation et de ne pas, comme sous Pierre Ier, porter le fardeau d'un soldat. C'était le privilège de la noblesse.

D'autres établissements d'enseignement fermés étaient le corps de la noblesse de l'artillerie et du génie.

De nombreuses pensions nobles privées sont apparues à Moscou, à Saint-Pétersbourg et dans d'autres villes. Les enfants nobles vivaient et étudiaient dans de telles pensions. Dans le même temps, l’école à la maison est devenue à la mode.

Cependant, l'enseignement dans les internats et à domicile devait améliorer son niveau professionnel et humanitaire général. Cela ne pouvait être assuré que par des établissements d'enseignement supérieur de type civil. En raison du manque d'établissements d'enseignement supérieur modernes en Russie, une décision tout à fait naturelle des autorités a été d'ouvrir simultanément deux universités en Russie.

L'une d'elles, à l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, formait des scientifiques nationaux. Cet objectif limitait l'afflux à l'université de ceux qui souhaitaient obtenir un diplôme universitaire, c'est-à-dire enseignement général et universel. De plus, l'entrée à l'université était précédée d'études dans un gymnase universitaire.

Avec l'ouverture de l'Université de Moscou en 1755, la situation changea considérablement. Au début, il y avait trois facultés : philosophie, droit et médecine. À la Faculté de philosophie, ils étudiaient les mathématiques, la mécanique, la physique, la géographie et la philologie. À la Faculté de médecine lieu important consacré à l'étude de la chimie et de la biologie.

L'Université de Moscou est devenue la première et la seule Europe XVIII V. une université qui n'avait pas de faculté de théologie et n'enseignait pas les sciences théologiques. Le nouvel établissement d’enseignement en Russie reposait entièrement sur des principes d’éducation laïcs.

Ce n'est pas pour rien que l'Université de Moscou porte le nom du grand scientifique russe M.V. Lomonossov (1711 - 1765). Il fut l'initiateur de sa création, développa un projet pour l'université et insista pour que l'enseignement y soit dispensé en russe, ce qui était également inhabituel à une époque où le latin était largement utilisé dans l'enseignement. M.V. Lomonos a tenté de transformer l'université en un établissement d'enseignement public, c'est-à-dire inaccessible.

Ce n'est pas un hasard si c'est dans l'enceinte de l'université au XVIIIe siècle. étudié par des personnes issues de familles de roturiers. C'est à partir d'eux que le corps enseignant a été formé. La charte de l'université interdit les châtiments corporels contre les étudiants. L'université était une organisation autonome et autonome et ne dépendait pas des autorités locales. Il était subordonné au Sénat.

Il y avait un gymnase à l'université. L'un de ses réseaux était destiné aux enfants des nobles, l'autre aux enfants des roturiers. Un rôle énorme dans la création de l'université I.I. Shuvalov a joué le favori d'Elizabeth Petrovna - I. I. Shuvalov (1727-1797). C'est avec son soutien actif que M.V. Lomonossov a réalisé ses projets.

Parallèlement aux établissements d'enseignement destinés à la noblesse, le réseau d'établissements d'enseignement religieux s'est développé dans le pays.

Un réseau d'écoles secondaires se développe progressivement. Dans les années 1780. Pour la première fois dans l’histoire du pays, un système d’éducation publique a été introduit. Dans la province de Saint-Pétersbourg, et plus tard dans 25 autres provinces du pays, des écoles publiques à deux et quatre classes ont été ouvertes. Au début, les enfants apprenaient à lire, à écrire, à écrire, à dessiner et à connaître la Loi de Dieu. Deuxièmement, l'enseignement de la grammaire, de l'arithmétique, de la géométrie, de la mécanique, de la physique, de la géographie, de l'histoire, des sciences naturelles et de l'architecture a été ajouté.

Catherine II a cherché à amener le système éducatif au niveau européen. Elle voulait que des gens larges d’esprit, humains et éclairés apparaissent dans le pays. Et pas seulement parmi les nobles, mais aussi parmi les autres classes. À cette fin, il était prévu de créer des établissements d'enseignement fermés - séparément pour les nobles, les marchands et autres gens ordinaires. L'éducation y était censée être dispensée sur la base des principes de l'éducation - par la persuasion, sans punition ni coercition.

Les établissements d'enseignement fermés sont apparus principalement à Saint-Pétersbourg. En 1767, l'Institut des Nobles Jeunes Filles (Institut Smolny) fut ouvert. Les filles de la classe bourgeoise y étudiaient en groupes séparés.

La science

L'Académie des sciences avec ses trois départements - philosophique, physique et historique - est restée au centre de la science russe. Au début, seuls les scientifiques invités de l'étranger étaient membres de l'Académie. Après l'avènement d'Elizabeth Petrovna et la fin de la domination allemande dans de nombreux domaines de la vie publique du pays, la situation à l'Académie a commencé à changer. La recherche scientifique a progressé et parmi les scientifiques sont apparus des scientifiques russes. Dans les années 1740-1750. Le rôle principal au sein de l'Académie appartenait à Mikhaïl Vassilievitch Lomonossov.

Pour la science russe, Lomonossov est devenue toute une époque. Il semble qu’il n’y ait aucune branche du savoir dans laquelle il n’aurait pénétré et où il n’aurait pas laissé sa marque remarquable. Il a créé le premier laboratoire chimique de l'histoire de la Russie. C'était pendant la série expériences chimiques il est parvenu à la découverte de la loi de conservation de la matière et du mouvement. Il est responsable du développement de la théorie atomique-moléculaire de la structure de la matière. Il a également expliqué le phénomène d'échauffement des corps : ce n'est pas le calorique mythique, comme on le pensait auparavant, mais le mouvement des particules corporelles qui provoque ce processus. Les astronomes appellent Lomonossov le père de leur science. C'est lui qui a l'honneur de découvrir l'atmosphère de la planète Vénus. Lomonossov a fait beaucoup dans les domaines de la géologie, de la minéralogie, des mines et de la géographie. Il a démontré la grande importance pour la Russie de la route maritime du Nord, le long de laquelle les navires naviguent encore vers les ports du nord-est du pays.

M.V. Lomonossov n'a jamais été un scientifique de salon. Il a obtenu des résultats étonnants dans de nombreuses sciences appliquées, a fait un certain nombre de découvertes qui ont importance pratique. Ainsi, il a eu l'idée de paratonnerres qui protègent les personnes de l'électricité atmosphérique et de la foudre. Il est devenu le fondateur de la météorologie scientifique nationale. Il a beaucoup travaillé dans le secteur de la production - dans le développement de nouvelles variétés de porcelaine, de verre, de peintures, créant des mosaïques à partir desquelles il a réalisé de magnifiques peintures.

M.V. Lomonossov était un génie non seulement dans le domaine des sciences naturelles, mais aussi un humanitaire hors pair. Il a apporté une grande contribution à la formation de la langue littéraire russe et est devenu l'auteur de la grammaire russe. Ses œuvres poétiques, notamment des odes en l'honneur d'Elizabeth

Les 11strovny, victoires des armes russes, furent un modèle pour de nombreux écrivains du XVIIIe siècle. Enfin, M.V. Lomonossov s'est révélé être un brillant historien. Son Histoire de la Russie ancienne est un ouvrage rempli de fierté pour l'histoire du monde slave.

Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. La réflexion technique s’est également développée. L'ingénieur chauffagiste I. I. Polzunov (1728-1766) a développé un projet de machine à vapeur universelle. Le mécanicien autodidacte I.P. Kulibin (1735-1818) a inventé de nombreux mécanismes différents, parmi lesquels l'étonnante horloge I.P. Kulibin. Il a proposé un projet de pont à arche unique sur la Neva d'une longueur de près de 300 m.

Une part importante activité scientifique sont devenus des expéditions de recherche. Si le XVIIe siècle fut le siècle des grandes découvertes russes à l’Est, puis le XVIIIe siècle. est devenu le moment de leur recherche et développement. Tout les intéressait : les voies de communication, le climat, le sous-sol, les courants marins, les contours géographiques du continent eurasien, sa population.

De 1733 à 1741, avec le soutien du Sénat, de l'Amirauté et de l'Académie des sciences, eut lieu la deuxième expédition au Kamtchatka de V. Bering et A. I. Chirikov, au cours de laquelle le détroit séparant l'Amérique de l'Asie fut découvert et nommé d'après le découvreur. - le détroit de Béring. L'expédition a ouvert le nord-ouest de l'Amérique au monde. Les membres de l'expédition ont exploré et décrit les côtes du Kamtchatka, des îles Kouriles et Aléoutiennes ainsi que du nord du Japon.

Des expéditions ont également été envoyées dans le sud de la Sibérie, dans la région de la Basse Volga, dans l'Oural et dans l'Oural, en Bachkirie, dans le Caucase du Nord, en Crimée et dans le lac Baïkal.

Une expédition de recherche spéciale s'est rendue en Alaska. Les documents de ces expéditions ont été largement publiés en Russie et à l'étranger.

Littérature et art

Littérature de la seconde moitié du XVIIIe siècle. devient de plus en plus laïque, laissant l'influence de l'Église. La langue littéraire russe se forme, libérée du vieux discours ecclésial. La langue slave de l'Église n'est restée que dans les textes religieux et dans le culte. Premièrement, M.V. a eu une grande influence sur la réforme linguistique. Lomonossov, et plus tard l'écrivain et historien N.M. Karamzin (1766-1826), dont Peter I. Il crée des œuvres en prose et poétiques, traduit des classiques européens anciens et modernes en russe. Parmi les œuvres du classicisme figurent les odes de M.V. Lomonossov et V.K. Trediakovsky (1706-1768), ainsi que les tragédies et comédies d'A.P. Sumarokov (1717-1777), le père du drame russe, selon les contemporains.

La littérature russe s'est développée rapidement. Et avant que le classicisme n'ait eu le temps de s'épanouir, il fut remplacé par un nouveau style- le sentimentalisme, avec son intérêt pour monde intérieur, les expériences non pas d'un héros exceptionnel, mais de citadins et de paysans ordinaires. Un représentant éminent de cette tendance était N. M. Karamzin, dont l'histoire « Pauvre Liza sur les expériences amoureuses d'une fille modeste qui se sont terminées par une tragédie » a été lue dans toute la Russie alphabétisée.

XVIIIe siècle n'est pas encore terminé, et les principes du réalisme, sous le signe desquels existait la littérature de tout le XIXe siècle, s'immiscent impérieusement dans la littérature russe.

Des motifs réalistes se font sentir dans les œuvres poétiques de G.R. Derzhavin (1743-1816), dans les pièces de D.I. Fonvizin (1745-1792). Sa comédie « Le Mineur » met en scène cette partie de la noblesse qui ne voulait aucune innovation, aucun progrès et s'accrochait fermement au servage et à ses privilèges.

L'art populaire faisait partie intégrante de la culture russe. Dans le folklore de la seconde moitié du XVIIIe siècle. les événements et les héros nationaux de ces années ont été reflétés - Emelyan Pougatchev et Salavat Yulaev, héros des événements glorieux passés, par exemple Bogdap Khmelnitsky et Maxim Krivonos. La célèbre « Lamentation des Serfs, créée parmi le peuple, parlait de haine des gens ordinaires au servage.

De nombreux monuments architecturaux remarquables, véritable décoration des villes russes, ont été créés au XVIIIe siècle. Que valent Saint-Pétersbourg, Tsarskoïe Selo, Pavlovsk, Peterhof, devenus la fierté de la Russie et les chefs-d'œuvre architecturaux mondiaux !

Le nom de V.V. Rastrelli (1700-1771), sculpteur italien ayant travaillé en Russie, est associé à l'apparition du style baroque dans notre pays. Dans ce style, il créa le célèbre Palais d'Hiver, non moins célèbre Palais Catherineà Tsarskoïe Selo, le complexe de bâtiments du monastère Smolny, du palais Stroganov et d'autres bâtiments de Saint-Pétersbourg.

Après le baroque, le classicisme s'est imposé dans l'architecture russe avec ses proportions strictes, ses colonnades élancées, sa monumentalité et son harmonie. Un représentant éminent de ce style était l'architecte de la cour de Catherine II, l'Écossais Charles Cameron (années 1730 - 1812). Il est l'auteur de l'ensemble du palais et du parc de Pavlovsk, près de Saint-Pétersbourg, de la galerie de Tsarskoïe Selo et d'autres bâtiments.

Le célèbre architecte italien G. Quarenghi (1744-1817) a laissé une marque notable sur l'architecture de la capitale. C'est lui qui a créé l'Ermitage, l'Institut Smolny, le bâtiment de la Bourse, les magnifiques palais de Peterhof (Grand Palais) et de Tsarskoïe Selo (Palais Alexandre). Tous ceux qui sont allés à Moscou ont vu l'imposante et aérée Maison Pashkov (). l'actuelle Bibliothèque d'État) en face du Kremlin sur une colline ). C'est la création du merveilleux architecte russe V.I. Bajenov (1738-1799). Il est propriétaire des projets du Grand Palais du Kremlin à Moscou et du château Mikhaïlovski à Saint-Pétersbourg, du palais impérial du village de Tsaritsyne près de Moscou et d'autres bâtiments. DANS ET. Bajenov a été élu professeur de l'Académie romaine et membre à part entière des académies de Bologne et de Florence.

M. F. Kazakov (1738-1812) a laissé un riche héritage architectural. Ses principaux travaux sont le bâtiment de l'Université de Moscou sur Mokhovaya, le bâtiment de l'hôpital Golitsyn à Moscou (aujourd'hui le 1er hôpital municipal), la Maison de la Noble Assemblée à Moscou (aujourd'hui la salle des colonnes de la Maison des syndicats), d'autres bâtiments à Moscou, Tver et dans d'autres villes.

Fierté russe architecture XVIII V. est devenu l'œuvre de I. E. Starov (1745-1808). Ses meilleures créations sont le palais tauride de G. A. Potemkine et la cathédrale de la Trinité de la Laure Alexandre Nevski à Saint-Pétersbourg.

DANS dernières décennies siècle, une puissante construction immobilière a commencé en Russie. Continué à développer et architecture en bois. Un exemple frappant en est le palais Cheremetev à Ostankino, construit par les maîtres russes P. I. Argunov, G. E. Dikushin et A. F. Mironov.

La peinture russe est également florissante. Cet épanouissement s'exprime par une transition croissante des conventions de la peinture d'icônes vers des toiles réalistes. Au XVIIIe siècle Le portrait se développe. Le fils du soldat A.P. Antropov, les artistes serfs I.P. Argunov et F.S. Rokotov, les immigrants ukrainiens D.G. Levitsky et V.L. Borovikovsky ont créé une brillante galerie de portraits de monarques, de nobles, d'hommes d'État et de généraux russes.

Apparu peinture d'histoire thèmes bibliques et russes anciens, ainsi que peinture de genre. Le thème paysan est devenu ici un phénomène de l'époque. L'artiste I. A. Eremeev a montré dans ses toiles la vie des gens ordinaires, des paysans. Des peintures quotidiennes sur un thème paysan ont été créées par l'artiste serf M. Shibanov.

La sculpture et la musique font désormais partie du développement général de l’art russe. C'était dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. en Russie, il y a une transition de la sculpture appliquée et ornementale à la sculpture monumentale et portrait-sculpté. Un exemple du premier est le fameux Cavalier de bronze- un monument à Pierre Ier, construit sous la direction de Catherine II par le sculpteur français E. M. Falconet (1716-1791) en 1775, ainsi qu'un monument à Minine et Pojarski à Moscou, dont l'auteur était le sculpteur I. P. Martos ( 1754-1835) .

Une autre direction de la sculpture a été démontrée par F. I. Shubin (1740-1805). Il venait de paysans de Poméranie et était un ami de M.V. Lomonossov. Son ciseau appartient aux bustes de Catherine II, Paul Ier, Lomonosov, Rumyantsev, Suvorov, Potemkine.

Parmi les figures culturelles remarquables de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Il existe également une figure étonnante du fondateur du théâtre russe F.G. Volkov (1729-1763). Fils d'un marchand de Iaroslavl, il devient le premier acteur russe et le fondateur du théâtre national russe. Au début, il a travaillé à Yaroslavl, puis a déménagé à Saint-Pétersbourg et y a fondé le premier théâtre professionnel.

DANS art musical Alors que les troupes d'opéra et de ballet en visite prédominaient encore, le moment était déjà venu de faire reconnaître les talents russes originaux. Votre musique pour instruments folkloriques» a écrit le compositeur I. E. Khandoshkin (1747-1804), dont les œuvres sont toujours jouées. Le créateur d'étonnants chorals d'église était D. S. Bortnyansky (1751-1825).

La vie russe

Les changements les plus frappants dans la vie de la population se sont produits à Saint-Pétersbourg, à Moscou et dans d'autres grandes villes des pays. Saint-Pétersbourg, sur les quais du Palais, la perspective Nevski, le long des canaux et des rivières se jetant dans la Neva, les nobles se sont construits des palais luxueux. Les rives de la Neva étaient habillées de remblais de granit. Cela a été fait sur les instructions de Catherine I. L'idée de construire le célèbre treillis du Jardin d'été lui appartenait.

Les palais étaient riches et élégants. Les aristocrates essayaient de les faire ressembler aux impériales. Il y avait de grands halls, des salons meublés avec des meubles européens et des chambres confortables. Les poêles en faïence rayonnaient une chaleur uniforme et sèche dans toute la pièce en hiver. Les bougies des lustres et des candélabres éclairaient parfaitement les pièces, les couloirs et les passages.

Dans ces palais, les bals tonnaient et les réceptions de la haute société avaient lieu. Quel a coûté le fameux bal donné par G. A. Potemkine dans son palais de Tauride en l'honneur de l'Impératrice ! Trois mille invités, une représentation d'une chorale, un ballet, une pantomime, une réception dans une salle transformée en jardin avec une fontaine et un stand d'arbres en fleurs, avec le chant des rossignols en direct et un temple avec une statue de Catherine. Dîner jusqu'à 2 heures du matin, danse jusqu'au matin. 140 mille lampes et 20 mille bougies ont éclairé cette action.

Vers la fin du XVIIIe siècle. A Saint-Pétersbourg, il devint à la mode d'entretenir des salons aristocratiques. entendu ici discours français, les débats sur la politique, la littérature et l’art battaient leur plein. Des célébrités littéraires russes ont commencé à briller dans ces salons.

Des voitures élégantes passaient devant des demeures luxueuses le long de la perspective Nevski, des officiers de la garde et des citadins élégamment habillés se promenaient.

Moscou a également changé. Bien qu'il n'y ait pas ici autant de richesse et de splendeur qu'à Saint-Pétersbourg, la noblesse de Moscou ne voulait pas rester à la traîne des exigences de l'époque. Les preuves étaient alignées. Le développement chaotique de la ville s'est arrêté, même s'il est en train de s'éteindre.

Les riches nobles et les marchands construisaient généralement des manoirs à deux ou trois étages. Une telle maison était séparée de la rue avec un jardin, des pelouses et des allées. Elle se dressait au fond de l'espace, clôturée de la rue par un treillis en fonte ou en fer, seules les ailes de la dépendance faisaient face à la rue ; De tels manoirs du XVIIIe siècle. Il en reste encore beaucoup à Moscou.

À côté d'eux se trouvaient les maisons d'autres personnes riches - des bâtiments en pierre élégants avec des colonnes. Il y avait jusqu'à 7 à 8 pièces - des salons, un salon avec canapé, une chambre, un bureau, une chambre d'enfants, une salle à manger et une salle de danse. Ici aussi, il y avait des ensembles de meubles à la mode à cette époque, des canapés et des canapés. Fini les bancs et les tables grossièrement taillées. Des chaises, des fauteuils, des tables élégantes aux pieds courbés et des étagères pour les livres sont apparus. Les murs étaient recouverts de papier peint.

Le soir, de nombreuses villes russes étaient éclairées par des lanternes dans lesquelles brûlait de l'huile de chanvre. Dans les centres des villes, des trottoirs en pavés, et plus souvent en bois, ont été posés, comme à Saint-Pétersbourg.

Des hôpitaux municipaux sont apparus. Le personnel médical était formé dans les écoles hospitalières et les écoles médico-chirurgicales. À la fin du siècle, un système unifié d'institutions médicales pour la population a été créé. Chaque ville de province devait avoir un médecin en service et dans les chefs-lieux de district, un médecin. Des pharmacies ont ouvert. Bien sûr, c’était insignifiant et petit pour un pays vaste et multimillionnaire. Des hôpitaux ont également été construits grâce à des fonds privés. Après un certain temps, les riches les ont donnés à la ville.

Les petites villes russes ressemblaient davantage à de grands villages. Hormis deux ou trois bâtiments en pierre, le reste des maisons était en bois. Les rues non pavées envahies par l'herbe, les flaques d'eau après les pluies et la saleté en automne et au printemps sont devenues partie intégrante de ces villes.

À la périphérie se trouvaient des casernes d'ouvriers, où vivaient les nouveaux arrivants des usines locales et divers artisans. C'étaient des pièces exiguës, sales et étouffantes, avec des couchettes au lieu de lits. Dans une telle caserne, plusieurs dizaines de personnes vivaient parfois dans une salle commune. Des familles vivaient également ici. Ce n'est que plus tard que les intérieurs des casernes ont commencé à être séparés par des cloisons.

Les villes et la vie urbaine, avec leurs innovations, revêtaient bien entendu une grande importance pour le développement civilisationnel global du pays. Ici, comme nulle part ailleurs, les dernières réalisations européennes en matière d’architecture, d’éducation, d’éducation, de style de vie, d’habillement, de nutrition, de loisirs et de divertissement ont pris racine. Combinés avec les anciennes traditions, coutumes et habitudes russes, ils ont déterminé les principales orientations de la vie de la population russe au XVIIIe siècle.

Mais cela ne signifie pas que les innovations envahissent tout le pays. Au contraire, ils n’ont fait que souligner la stagnation générale, le traditionalisme et la pauvreté de la vie russe.

Une vaste zone de la vie russe est restée en dehors de la civilisation urbaine - le village, le village, la population rurale. Ici, comme dans les villes, il y avait de grandes différences dans les conditions de vie et dans la vie quotidienne. D'une part, une partie de la population rurale était constituée de nobles. Après le décret sur la liberté de la noblesse et la Charte de la noblesse, qui affranchirent les nobles de l'obligation étatique et service militaire, une partie importante des nobles s'installent dans leurs domaines, se lancent dans l'agriculture et commencent à organiser leur vie rurale.

Bien entendu, il existait de grandes différences entre les représentants de la noblesse rurale. Les riches propriétaires terriens, propriétaires de dizaines de milliers d’âmes de serfs, sont une chose. Ces riches possédaient des domaines luxueux avec de magnifiques glacières, construites selon les plans d'architectes célèbres. Une autre chose était le petit peuple libanais, qui possédait une douzaine et demie de serfs.

Et pourtant, la majeure partie de la noblesse était composée de propriétaires fonciers de la classe moyenne, propriétaires de domaines ruraux. Ces Chnoryans n'étaient pas séparés de la vie paysanne par un mur infranchissable. Ils communiquaient constamment avec les paysans ; les gens de la cour et les serviteurs de ces paysans vivaient dans leurs domaines. Maîtres et serviteurs ont passé des années côte à côte, touchant aux origines du même culture populaire, traditions, coutumes, croyances, étaient soignés par les mêmes guérisseurs, buvaient les mêmes infusions et cuits à la vapeur dans les bains avec les mêmes balais de bouleau. De plus, une partie importante de la noblesse, comme Mme Prostakova de Fonvizine, était analphabète ou semi-alphabète. Les domaines ruraux de ces nobles faisaient partie intégrante de la vie rurale russe.

Les dernières innovations de la vie quotidienne contournaient la vie paysanne. Seule une petite partie des paysans est devenue un peuple. Ils ont construit de bonnes huttes propres dans les villages avec des fours hollandais, ont utilisé de nouveaux articles ménagers (vaisselle et meubles), ont acheté des vêtements et des chaussures de bonne qualité et ont diversifié leur alimentation.

DANS LA DEUXIÈME MOITIÉ DU XVIIIÈME SIÈCLE

Les premières années qui ont suivi la mort de Pierre ont été marquées par des réactions politiques et par la détérioration de la situation économique de la Russie. Fréquent coups de palais, les complots, la domination des étrangers, le gaspillage de la cour, le favoritisme, grâce auquel la richesse des parvenus individuels s'est formée, les changements rapides de la politique étrangère, ainsi que le renforcement du servage et la ruine des masses travailleuses, ont eu un impact négatif sur le rythme du développement économique de la Russie. La situation générale change dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. sous les règnes d'Elizabeth Petrovna (1709-1761/62) et de Catherine II (1729-1796).

Agriculture. Comme auparavant, le secteur leader de l'économie russe est resté Agriculture. Les relations féodales-serviteurs se sont étendues à la fois en ampleur et en profondeur. Ils couvraient de nouveaux territoires et de nouvelles catégories de population. La principale voie de développement de cette industrie est vaste, à travers le développement de nouveaux domaines.

L'expansion du servage peut être jugée par l'établissement du servage en 1783 sur la rive gauche de l'Ukraine, en 1796 dans le sud de l'Ukraine, en Crimée et en Ciscaucasie. Après que la Biélorussie et l’Ukraine de la rive droite soient devenues une partie de la Russie, le système de servage y a été préservé. Une partie des terres a été distribuée aux propriétaires terriens russes. En 1755, les ouvriers des usines furent affectés comme employés permanents dans les usines de l'Oural. La situation des serfs s'est aggravée - en 1765, les propriétaires terriens ont reçu l'autorisation d'exiler leurs paysans en Sibérie pour les travaux forcés, sans procès ni enquête. Les paysans pouvaient être vendus ou perdus aux cartes. Si les paysans étaient reconnus comme les instigateurs des troubles, ils devaient eux-mêmes payer les frais liés à la répression de leurs protestations - une telle mesure était prévue par le décret de 1763. En 1767, un décret fut publié interdisant les plaintes des paysans. à l'impératrice contre leurs propriétaires terriens.

En termes d'utilisation Formes variées exploitation pendant cette période, il y a eu deux grandes surfaces: dans les terres noires et les terres du sud, la principale forme de rente était le travail (corvée), dans les régions aux sols infertiles - la rente en espèces. Vers la fin du XVIIIe siècle. Dans les provinces des terres noires, le mois s'est généralisé, ce qui signifiait priver le paysan de sa terre et recevoir une maigre rémunération pour son travail.

Dans le même temps, de plus en plus de signes de désintégration des rapports de production féodaux apparaissent. En témoignent les tentatives de propriétaires fonciers individuels d'appliquer des dispositifs techniques, d'introduire des rotations de cultures multi-champs, de cultiver de nouvelles cultures et même de construire des usines - tout cela a conduit à une augmentation de la valeur marchande de l'économie, même si sa base est restée le servage.

Industrie. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. la poursuite du développement l’industrie a reçu. Elizaveta Petrovna et Catherine II ont poursuivi la politique menée par Pierre Ier visant à encourager le développement de l'industrie nationale et du commerce russe.

Au milieu du XVIIIe siècle. Les premières manufactures de coton sont apparues en Russie, appartenant à des marchands et, un peu plus tard, à de riches paysans. À la fin du siècle, leur nombre atteignait 200. Moscou devint progressivement un centre majeur de l'industrie textile. La publication en 1775 du manifeste de Catherine II sur la libre création d'entreprises industrielles par les représentants de toutes les couches de la société d'alors a été d'une grande importance pour le développement de la production industrielle nationale. Le manifeste éliminait de nombreuses restrictions à la création d’entreprises industrielles et permettait à « chacun de démarrer toutes sortes d’usines ». En termes modernes, la liberté d’entreprise a été introduite en Russie. En outre, Catherine II a supprimé les frais dans un certain nombre de petites industries. L'adoption du manifeste était une forme d'encouragement de la noblesse et de son adaptation aux nouvelles conditions économiques. Dans le même temps, ces mesures reflétaient la croissance de la structure capitaliste du pays.

Vers la fin du XVIIIe siècle. Il y avait plus de 2 000 entreprises industrielles dans le pays, certaines d'entre elles étaient très grandes et employaient plus de 1 200 personnes.

Dans l'industrie lourde à cette époque, la région minière et métallurgique de l'Oural occupait la première place en termes d'indicateurs de base.

La position de leader était encore occupée par l'industrie métallurgique. Son développement s'est basé sur les besoins des marchés nationaux et étrangers. La métallurgie russe occupait à cette époque des positions de premier plan en Europe et dans le monde. Il se distinguait par un niveau technique élevé ; les hauts fourneaux de l'Oural étaient plus productifs que ceux d'Europe occidentale. Grâce au développement réussi de la métallurgie nationale, la Russie est devenue l'un des plus grands exportateurs de fer au monde.

En 1770, le pays produisait déjà 5,1 millions de livres de fonte et en Angleterre, environ 2 millions de livres. Dans les dernières années du XVIIIe siècle. La production de fer en Russie a atteint 10 millions de pouds. Le sud de l'Oural est devenu le centre de la production de cuivre. Au milieu du XVIIIe siècle. Les premières entreprises d'extraction d'or ont été fondées dans l'Oural.

D’autres industries, notamment le verre, le cuir et le papier, se sont également développées. Le développement industriel a pris deux formes principales : la production à petite échelle et la fabrication à grande échelle. La principale tendance dans le développement de la production à petite échelle a été son évolution progressive vers des entreprises telles que la coopération et la fabrication. Les travaux dans le domaine du transport fluvial, qui jouait un rôle important dans la vie économique du pays, étaient organisés selon les principes de la coopération. Fin du XVIIIe siècle. Au moins 10 000 navires ont été utilisés uniquement sur les fleuves de la partie européenne de la Russie. La coopération était également largement utilisée dans le domaine de la pêche.

Ainsi, dans le développement de l’industrie russe au XVIIIe siècle. il y a eu un vrai saut. Par rapport à la fin du XVIIe siècle. dans toutes les branches de la production industrielle, le nombre de grandes entreprises de type manufacturier et le volume de leurs produits se sont multipliés, bien qu'à la fin du XVIIIe siècle. Le rythme de développement de la métallurgie russe par rapport à la métallurgie anglaise a ralenti avec le début de la révolution industrielle en Angleterre.

Parallèlement aux changements quantitatifs, d'importants changements socio-économiques ont eu lieu dans l'industrie russe : le nombre de main-d'œuvre civile et d'usines capitalistes a augmenté. Parmi les industries qui utilisaient de la main-d'œuvre civile, il convient de mentionner les entreprises de l'industrie textile, où travaillaient des otkhodniks paysans. En tant que serfs, ils gagnaient le montant nécessaire (loyers) pour payer leur propriétaire foncier. Dans ce cas, les relations de libre location entre le propriétaire de l'usine et le serf représentaient des rapports de production capitalistes. Depuis 1762, il était interdit d'acheter des serfs pour entrer dans les usines et leur affectation aux entreprises cessa. Manufactures fondées après cette année par des personnes non origine noble, utilisait exclusivement du travail civil. En 1775, un décret fut publié autorisant l'industrie paysanne, ce qui stimula le développement de la production et entraîna une augmentation du nombre de propriétaires d'usines parmi les marchands et les paysans.

On peut affirmer cela à la fin du XVIIIe siècle. En Russie, le processus de formation des rapports de production capitalistes est devenu irréversible, même si l'économie était dominée par le servage, qui a eu un impact énorme sur les formes, les voies et les rythmes de développement du capitalisme et a finalement été déterminé à partir de la fin du XVIIIe siècle. Le retard économique de la Russie par rapport aux autres pays européens.

Commerce intérieur et extérieur. Consolidation interne de l'Empire russe au XVIIIe siècle. a contribué au développement rapide des connexions entre ses régions et à la formation d'un marché panrusse. Le chiffre d'affaires total du commerce extérieur de la Russie est passé de 14 millions de roubles par an dans les années 50 à 110 millions de roubles dans les années 90. XVIIIe siècle La spécialisation des activités économiques par région s'est approfondie, ce qui a intensifié les échanges. Le pain du Centre de la Terre Noire et d'Ukraine a été vendu lors de nombreuses ventes aux enchères et foires. La laine, le cuir et le poisson provenaient de la région de la Volga. L'Oural fournissait du fer ; Les régions autres que Tchernozem étaient célèbres pour leur artisanat ; Le Nord faisait le commerce du sel et du poisson ; Les terres de Novgorod et de Smolensk fournissaient du lin et du chanvre ; Sibérie et Nord - fourrures.

La suppression des droits de douane intérieurs en 1754 a joué un rôle important dans le développement du marché panrusse. Ce décret a été adopté dans l'intérêt à la fois des marchands et de la noblesse, tous deux étant activement impliqués dans les opérations commerciales. Dans le même temps, la ligne douanière intérieure entre la Russie et l'Ukraine a été supprimée, un certain nombre d'autres restrictions industrielles et commerciales ont été supprimées, ainsi que les monopoles sur la soie et le chintz. Le développement du commerce a été facilité par l'amélioration des routes, la construction de canaux et le développement de la navigation. Le rôle de la bourgeoisie commerciale s'est accru. De nouveaux points de commerce apparurent, le nombre de foires, de bazars et de marchés augmenta. Le nombre de marchands augmenta. En 1775, les commerçants étaient exonérés de la capitation et étaient soumis à un droit de corporation de 1 % du capital déclaré. Les commerçants ont reçu le droit de participer au tribunal local.

Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Dans le cadre de l'abolition des tarifs protectionnistes de Pierre, le chiffre d'affaires du commerce extérieur de la Russie a repris. Elle commerçait avec l'Angleterre, la Suède, l'Iran, la Chine, la Turquie, etc. Cependant, la réduction des droits d'importation aggravait la situation des producteurs russes et, en 1757, un nouveau tarif, fortement protectionniste, fut élaboré. Sous Catherine II, le chiffre d'affaires du commerce extérieur a considérablement augmenté, balance du commerce extérieurétait positif.

Développement des systèmes bancaires. Dans l'histoire de la Russie au XVIIIe siècle. est devenue l'époque où les banques ont commencé à s'établir en tant que partie intégrante du système de marché, contribuant à la formation du marché des capitaux. Les premières banques ont été créées sous le règne d'Elizabeth Petrovna en 1754. Il s'agit de la banque marchande qui accorde des prêts aux commerçants russes pour l'achat de marchandises à 6 % par an. Dans le même temps, la Noble Bank a été créée avec des bureaux à Saint-Pétersbourg et à Moscou. Les banques ont été créées par le Trésor. En 1786, à leur place, fut créée la Banque d'État pour les prêts garantis par des biens immobiliers, ce qui contribua au développement du crédit. Le système des établissements de crédit en Russie comprenait également des trésoreries de prêts et d'épargne (caisses), créées en 1772 pour obtenir de petits prêts. En 1775, des ordres publics de charité sont ouverts dans les grandes villes de province, c'est-à-dire prêteurs sur gages du gouvernement. En général, ce système a été créé sur des principes de classe et était inactif. En 1758, la Copper Bank fut créée, avec des bureaux bancaires à Moscou et à Saint-Pétersbourg, mais elle ne dura pas longtemps. Sous Catherine II, le papier-monnaie (cessions) et les emprunts d'État furent mis en circulation. Dans le même temps, le gouvernement a commencé à recourir aux emprunts extérieurs.

Renforcement de la propriété foncière féodale et de la dictature de la noblesse. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. la ligne de renforcement de la propriété foncière féodale et de la dictature de la noblesse a été poursuivie par le gouvernement russe. L'impératrice Elizaveta Petrovna a accordé aux nobles des avantages et des privilèges qui ont accru la stabilité du servage. Son gouvernement a pris quatre mesures dans ce sens en 1754 : un décret déclarant la distillation un monopole noble, l'organisation de la Banque Noble, le transfert des usines publiques de l'Oural aux nobles et l'arpentage général. Seulement au XVIIIe siècle. l'arpentage général a reconstitué les propriétés nobles de plus de 50 millions de dessiatines de terre. Une autre source de croissance de la propriété foncière noble et de la propriété des âmes était les subventions. La générosité de Catherine II dépassait tout ce que l'histoire de la période précédente était familière. Elle a accordé 18 000 serfs et 86 000 roubles aux participants au coup d'État qui lui ont assuré le trône. prix. Afin de renforcer les droits de monopole des nobles sur la terre, un décret interdisant aux industriels d'acheter des serfs pour leurs entreprises fut subordonné. L'expansion des droits de propriété foncière des nobles fut soumise au décret de 1782, qui abolit la liberté minière, c'est-à-dire le droit d'utiliser les gisements de minerai par quiconque les découvre. Désormais, le noble était déclaré non seulement propriétaire de la terre, mais aussi de son sous-sol. Les nobles obtinrent un nouveau privilège en manifeste "Sur l'octroi de la liberté et de la liberté à toute la noblesse russe". Elle fut promulguée par Pierre III en 1762 puis confirmée par Catherine II.

Charte accordée à la noblesse en 1785 Catherine II consolide enfin les privilèges de la noblesse. La classe privilégiée avait des droits et des obligations personnels et de propriété particuliers. Les nobles étaient exonérés d'impôts et de droits. La propriété foncière noble a sensiblement augmenté. Les paysans de l'État et des palais, ainsi que les terres inhabitées, furent distribués aux propriétaires fonciers. Dans les régions adjacentes à Saint-Pétersbourg, les nobles recevaient au cours des quatre premières décennies du XVIIIe siècle. environ un million d'acres de terre. Dans la seconde moitié du siècle, de vastes étendues de terres ont été distribuées aux propriétaires fonciers de la région centrale de la Terre Noire et de la région de la Moyenne Volga. Pendant son règne, Catherine II distribua aux nobles plus de 800 000 paysans d'État et de palais.

Devoirs féodaux des paysans propriétaires terriens de Russie à la fin du XVIIIe siècle. caractérisé par les données suivantes. Dans les 13 provinces de la Bande de Terre Non Noire, 55 % des paysans étaient au loyer en espèces et 45 % à la corvée. La situation était différente dans les provinces de Tchernozem : 74 pour cent des paysans propriétaires effectuaient des corvées et seulement 26 pour cent des paysans payaient une quittance. Les différences territoriales dans la répartition des quitrents et des corvées dans le village propriétaire s'expliquent principalement par les particularités du développement économique de certains zones géographiques. L'écrasante majorité des paysans de l'État déjà au début du XVIIIe siècle. loyer payé en espèces. En 1776, les paysans de l'État de Sibérie, qui cultivaient auparavant les terres arables appartenant à l'État, y furent également transférés.

L'économie des propriétaires fonciers s'est progressivement orientée vers la production marchande. Le pain et d'autres produits agricoles étaient principalement destinés à la vente. Le développement général des relations marchandise-argent dans le pays a également attiré dans sa sphère l'agriculture paysanne qui, bien que lentement, a pris le chemin de la production marchande à petite échelle. Parallèlement à cela, le processus de décomposition des relations féodales s'intensifie, ce qui se traduit par la marchandisation croissante de l'économie des propriétaires fonciers et le transfert d'une partie des paysans vers le travail mensuel. Tout cela nous permet de croire qu'au cours de la dernière tiers du XVIII V. Le système féodal-servage en Russie entre dans une période de crise.

Croissance du territoire. Réforme administrative. Tout au long du XVIIIe siècle. Le territoire du pays s'est considérablement agrandi. Si au début du siècle elle faisait environ 14 millions de mètres carrés. verstes, puis en 1791 - environ 14,5 millions de mètres carrés. verste, c'est-à-dire augmenté de près de 0,5 million de mètres carrés. verste. La population du pays a également considérablement augmenté. Selon la première révision, réalisée en 1719, la population totale était de 7,8 millions d'habitants, selon la cinquième révision, réalisée en 1795, 37,2 millions d'habitants, soit augmenté de près de 2,4 fois. Sous Catherine II, un large réforme administrative. En 1775, le pays a été divisé en 50 provinces au lieu de 20 auparavant. La population de la province variait entre 300 et 400 000 personnes. À leur tour, les provinces ont été divisées en districts comptant une population de 20 à 30 000 habitants. Tous les pouvoirs administratifs et policiers sont transférés au gouvernement provincial. Les revenus de l'État relevaient de la juridiction de la chambre du trésor et étaient conservés par les trésors des provinces et des districts.

Sous le règne de Catherine II, elle est devenue théoricienne, législatrice et a essentiellement mis en œuvre les réformes urgentes. Pour la première fois dans l'histoire de la Russie, le monarque a créé une conception philosophique du fonctionnement du pouvoir et a justifié la nécessité de sa réforme. La base du concept était l’idée des Lumières, adaptée à travers la propre compréhension de Catherine II. Cette politique était appelée « l'absolutisme éclairé ». Les hommes politiques européens de l’époque considéraient Catherine II comme un chef d’État et de nation éclairé qui prenait soin de ses sujets sur la base des lois qu’il avait établies.

Dans le concept de Catherine II, l’autocratie n’était pas remise en question. C'est cela qui était censé devenir le principal instrument de réforme progressive dans toutes les sphères de la vie de la société russe. Et l'ensemble du système d'institutions étatiques, selon Catherine II, n'est qu'un mécanisme permettant de mettre en œuvre la volonté suprême d'un autocrate éclairé.

L'une des premières entreprises de Catherine II fut la réforme du Sénat. Le 15 décembre 1763, parut un décret selon lequel les pouvoirs et la structure du Sénat modifièrent. Il fut privé du pouvoir législatif, ne conservant que les fonctions de contrôle et la plus haute instance judiciaire. Structurellement, le Sénat était divisé en six départements aux compétences strictement définies, ce qui permettait d'accroître l'efficacité de cet organe du gouvernement central.

Le principal document historique décrivant la doctrine politique de Catherine II était « l'Ordre de la Commission chargée de rédiger un nouveau code », rédigé par l'impératrice elle-même en 1764-1766. et représentant le traitement talentueux des œuvres de Sh.L. Montesquieu et d'autres philosophes et juristes. Il contenait de nombreuses discussions sur la nature des lois, qui devraient correspondre aux caractéristiques historiques du peuple. Et le peuple russe, selon Catherine II, appartenait à la communauté européenne.

L’Ordre déclarait que l’énorme étendue du territoire russe ne nécessite qu’une forme de gouvernement autocratique ; quiconque pourrait conduire le pays à la destruction. Il a été noté que l'objectif de l'autocratie est le bénéfice de tous les sujets. Le monarque gouverne conformément aux lois qu'il a établies. Tous les citoyens sont égaux devant la loi. Les lois doivent imprégner toutes les sphères de la vie de la société et de l’État. Ainsi, de nombreux chapitres et sections (au total il y avait 22 chapitres et 655 articles dans le Nakaz) sont consacrés au commerce, à l'industrie, à la population, à l'éducation des enfants, aux classes individuelles (nobles, marchands, artisans, entrepreneurs), aux enquêtes, aux procédures judiciaires, à la système de punition, etc.

L'ordre était destiné à une commission convoquée dans tout le pays pour élaborer un projet de nouveau code, qui commença à se réunir à Moscou en juillet 1767. La commission était composée de 572 députés élus selon le principe de classe-territorial parmi les nobles, les citadins, Cosaques, paysans de l'État, peuples non russes de la région de la Volga et de la Sibérie.

Cependant, il est vite devenu évident que les députés de la Commission législative étaient mal préparés à mener à bien le travail législatif. Mais la principale raison de l’échec des activités de la commission a été l’émergence de contradictions entre les représentants de divers groupes sociaux, régionaux et nationaux, qui n’ont pas été surmontées au cours des travaux. Le temps a passé, mais il n'y a pas eu de résultat final. En décembre 1768, l'Impératrice publia un décret dissolvant la Commission statutaire sous prétexte du déclenchement d'une autre guerre avec la Turquie. En conséquence, ayant reçu une idée de l'ambiance dans la société et des bases du travail législatif, Catherine II a entrepris de manière indépendante des activités législatives et a continué à gouverner l'État à l'aide de décrets et de manifestes personnels, remplaçant en ce sens l'ensemble de la Commission statutaire.

Un autre élément transformateur important de la politique de Catherine II fut la réforme de la sécularisation de 1764. Avant même son accession au trône, Pierre III commença la sécularisation. Les terres prises à l'église ont été transférées à la juridiction d'un conseil d'économie spécialement créé. Arrivée au pouvoir, afin de renforcer sa position, pour des raisons démagogiques, elle restitua en août 1762 les biens meubles et immeubles à l'Église. Cependant, ce même automne, une commission spéciale fut créée pour commencer à organiser la propriété spirituelle. En février 1764, l'impératrice publia un décret poursuivant la réforme de l'Église. Les terres monastiques d'une population de près de deux millions d'habitants, qui représentaient 15 % de la population de la Russie, ont été confisquées à l'Église et à nouveau subordonnées au Collège d'économie. Maintenant les paysans à leur manière statut légal est devenue propriété de l'État et a payé des impôts non plus à l'Église, mais à l'État. Ils se débarrassèrent de la corvée monastique. Les propriétés foncières des paysans ont augmenté et il leur est devenu plus facile de se lancer dans l'artisanat et le commerce. La réforme a entraîné la suppression de plus de la moitié des monastères qui existaient en Russie (sur 881, il en restait 385), puisqu'ils étaient entretenus aux dépens du trésor public. À la suite de cette réforme, le pouvoir spirituel fut finalement transféré au maintien du pouvoir laïc et le clergé se transforma essentiellement en fonctionnaires.

Catherine 11, conformément à la philosophie de gestion qu'elle professait, a finalement éliminé les éléments restants des libertés et des privilèges des territoires nationaux qui faisaient partie de la Russie. Les organes directeurs et la division administrative-territoriale du territoire de Novgorod, de Smolensk et de la Livonie (les possessions baltes de la Russie) ont été unifiés et mis en conformité avec les lois russes.

L'impératrice était fortement mécontente du statut autonome de l'Ukraine. Depuis 1654, l'Ukraine était gouvernée par un hetman élu, le territoire était divisé en régiments et en centaines, et les citoyens jouissaient de libertés et de droits importants. Les paysans ukrainiens conservaient le droit de passer d'un propriétaire foncier à un autre, ce qui rendait difficile la perception auprès d'eux des impôts panrusses. En 1764, le dernier hetman ukrainien K.G. démissionna. Razumovsky, et à sa place P.A. a été nommé gouverneur général. Roumiantsev. Peu à peu, les vestiges de l'autonomie et les anciens hommes libres cosaques ont été éliminés. En 1783, Catherine II a publié un décret interdisant la migration des paysans ukrainiens, ce qui a finalement consolidé le servage ici.

Le résultat d'une politique étrangère active, l'expansion des frontières et l'inclusion de nouveaux territoires en Russie dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Une partie importante de la population juive se retrouve au sein de l’empire. N'ayant aucun préjugé contre la population juive elle-même, Catherine II, apparemment sous la pression du clergé orthodoxe et des marchands russes, qui craignaient la concurrence des commerçants juifs, créa en 1791 la Pôle d'établissement, qui limitait le droit des Juifs de s'installer dans certains territoires. .

Ce qui était nouveau dans la politique nationale de l'État, c'était l'invitation en Russie de colons allemands, pour la plupart de simples paysans. Au milieu des années 1760. plus de 30 000 migrants ont commencé à développer les territoires de la région de la Basse Volga, de l'Oural, puis de la Crimée et Caucase du Nord. Ils ont reçu de grandes parcelles de terrain, du crédit et avantages fiscaux, la liberté de religion est garantie.

Dans la structure globale des réformes de Catherine, la réforme du système de gouvernement local occupe une place extrêmement importante (schéma 121).

Le fait est que sous les successeurs de Pierre Ier, le gouvernement local a été réduit au gouvernement primitif de la voïvodie d'avant Pétrine. Cette nature du pouvoir au niveau local, lorsque le gouverneur incarnait en une seule personne un administrateur, un juge et un financier, contredisait la conception pédagogique de Catherine II et lui paraissait archaïque, faiblement contrôlée du centre et donnant lieu à des mœurs sauvages. Par conséquent, l’impératrice a décidé de poursuivre la construction par Pierre d’un État policier régulier avec tous ses attributs. Lors de la réforme de la gestion, les problèmes de politique sociale visant à soutenir les intérêts de la noblesse et la formation des domaines ont été résolus simultanément.

La réforme a été menée sur la base de quatre actes législatifs :

• 1) « Institutions pour l'administration des provinces de l'Empire panrusse » (7 novembre 1775) ;
• 2) « Charte du doyenné » (8 avril 1782) ;
• 3) « Certificats pour le droit à la liberté et aux avantages de la noble noblesse russe » – Charte accordée à la noblesse (21 avril 1785) ;
• 4) « Charte des droits et avantages des villes de l'Empire russe » - Charte des villes (21 avril 1785).

Schéma 121

Grâce à la réforme provinciale, le gouvernement local a acquis une structure plus claire et plus organisée. Une nouvelle structure administrative-territoriale a été introduite, selon laquelle le pays était divisé en 41 provinces. Plus tard, en 1783, la région de Tauride fut ajoutée, et après les deuxième (1793) et troisième (1795) partages de la Pologne, huit autres provinces furent ajoutées et leur nombre total passa à 50. La province était un territoire avec une population de 300 à 400 000 habitants, divisés en comtés, chacun comptant entre 20 et 30 000 habitants.

Le pouvoir exécutif de la province était dirigé par un gouverneur, ou vice-roi, nommé par l'impératrice et relevant directement d'elle. Sous le gouverneur, toutes les affaires courantes relevaient du gouvernement provincial. Les questions financièresétait géré par la chambre du trésor provinciale. Des ordres de charité publique furent également créés pour diriger l'éducation, la médecine et la charité publique. Dans les comtés organes exécutifs Les autorités étaient dirigées par un capitaine-officier de police, élu par la noblesse locale. Dans les chefs-lieux, le pouvoir appartenait au maire nommé.

La réforme provinciale a séparé pour la première fois le pouvoir judiciaire de l'exécutif, ce qui constituait une initiative progressiste dans la mise en œuvre du principe de séparation des pouvoirs.

De plus, pour la première fois dans la pratique juridique russe, les procédures pénales ont été séparées des procédures civiles. Dans le même temps, le gouverneur conservait le droit d'interférer dans les activités du tribunal et le droit de suspendre ses décisions, de sorte que la séparation des pouvoirs était incomplète.

En général, la réforme provinciale a renforcé le pouvoir local ; le centre a été déplacé ici ; activités de gestion, ce qui permit de supprimer progressivement les collèges de fabrication et de chambre, les collèges patrimoniaux et judiciaires, le collège de berg et le premier magistrat.

L’idée de l’état régulier de Pierre a été développée par la « Charte du doyenné ou du policier », introduite en 1782. Selon ce document, des services de police ont été créés dans les villes, appelés « conseils de doyennés », dirigés par le maire (dans les capitales, chef de la police), auquel étaient subordonnés des huissiers privés et des surveillants trimestriels. Ils exerçaient un contrôle sur le commerce, l'amélioration, l'assainissement, la capture des fugitifs, etc. Dans le même temps, les services de police étaient censés remplir les fonctions d'éducation dans l'esprit de la morale orthodoxe sur la base du « Miroir du Conseil du doyenné » inclus dans la Charte.

Et enfin, la réforme de la gestion fut complétée par l'adoption de deux documents les plus importants - les Lettres d'octroi à la noblesse et aux villes, signées le même jour - le 21 avril 1785, anniversaire de Catherine II - et qui devinrent des actes juridiques fondamentaux en la sphère de la politique de classe de l'impératrice.

La charte accordée à la noblesse lui accordait tous les droits et privilèges en tant que classe principale de la société. Selon cet acte législatif, le droit des nobles de choisir ou de refuser le service a été confirmé et des droits spéciaux ont été conservés en matière de propriété foncière, de justice, de fiscalité et de châtiments corporels. Les critères d'inclusion dans la noblesse étaient strictement définis et la compilation de livres généalogiques remettait tous les nobles à leur place. Le corporatisme des nobles a été renforcé grâce à l'enregistrement légal des assemblées nobles et à l'élection des dirigeants provinciaux et de district. Une seule question concernant les droits et la propriété des serfs n'était pas couverte par la Charte. L'Impératrice semblait laisser ce problème ouvert.

La charte accordée aux villes en tant qu'acte juridique était de nature multiforme. D’une part, il achevait la réforme du gouvernement local et, d’autre part, il visait à former un « tiers état » en Russie.

Un nouvel organe d'autonomie municipale a été créé - la Douma de la ville, dirigée par le maire de la ville. Les habitants de la ville étaient élus et pouvaient y être élus, répartis en six catégories en fonction de la propriété et des différences sociales. Ainsi, une institution gouvernementale représentative élue est apparue dans les villes russes. La charte offrait aux citadins (philistins) une structure de droits et de privilèges proche de celle de la noblesse. Les bourgeois étaient définis comme une classe particulière et ce titre, comme la noblesse, était héréditaire. Le droit à la propriété de la propriété et de son héritage, ainsi que le droit d'exercer des activités industrielles et commerciales sont garantis. Les marchands des première et deuxième guildes, en tant que partie la plus importante de la population, étaient exonérés des châtiments corporels, ainsi que de la capitation et de la conscription. En échange, ils payaient un impôt de 1 % sur le capital et versaient 360 roubles par recrue. Naturellement, l'étendue des droits dépendait de l'appartenance à une guilde particulière, compte tenu de la richesse matérielle du marchand. Essentiellement, dans la Charte des villes, on a tenté pour la première fois de donner à la population hétérogène du posad le statut juridique d'un domaine (schéma 122).

Des documents historiques indiquent que Catherine II a également préparé une Charte concernant les paysans, mais pas tous, mais uniquement ceux appartenant à l'État. Dans le projet, ils étaient appelés « résidents ruraux libres » et étaient dotés de droits similaires à ceux des résidents urbains. Mais ce document n'a pas été approuvé et rendu public.

Schéma 122

Catherine II s'est prononcée contre les extrêmes du servage, les condamnant à plusieurs reprises dans ses œuvres. Mais objectivement, sous son règne, il y a eu une augmentation du servage dans le pays (l'extension définitive du servage en Ukraine, le durcissement en 1765 du décret d'Élisabeth sur le droit des propriétaires fonciers d'exiler les serfs sans procès en Sibérie pour y être installés et forcés, l'interdiction faite aux paysans de porter plainte contre les nobles), qui devint l'une des principales raisons de l'intensification des soulèvements populaires, qui aboutirent aux plus importants du XVIIIe siècle. Guerre cosaque-paysanne.