Introduction.
Le XVIIIe siècle est un siècle de changements non seulement dans l'économie et les relations sociales, mais aussi dans la pensée sociale et la culture de la Russie. Les réformes de Pierre Ier, visant à la modernisation et à l'européanisation de la Russie, ont déterminé les caractéristiques du processus historique et culturel de la Russie au début du XVIIIe siècle : la poursuite de la sécularisation de la culture et l'établissement d'une nouvelle vision de la personnalité humaine. , surmonter l’isolement du développement culturel. Il est important que dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, la pensée éducative se soit formée et que les idées des Lumières pénètrent profondément dans toutes les sphères du processus culturel. Après une longue période d'isolement culturel forcé en raison de la conquête mongole de trois siècles, ainsi que de l'influence de l'Église orthodoxe, qui tentait de protéger la Russie de tout ce qui était « hérétique », « occidental » (y compris l'éducation, la morale, les formes de vie culturelle), la culture russe s'engage sur la voie du développement paneuropéen et se libère progressivement des entraves du Moyen Âge. Ce fut le premier siècle du développement de la culture laïque, le siècle de la victoire décisive d’une nouvelle vision rationaliste du monde sur les durs dogmes de la morale religieuse. L'art « profane » acquiert le droit à la reconnaissance publique et commence à jouer un rôle de plus en plus important dans le système d'éducation civique, dans la formation de nouveaux fondements de la vie sociale du pays. Ces processus se développent très rapidement, mais malgré l’européanisation mondiale, la culture russe a hérité des meilleures traditions nationales et n’a pas rejeté son passé.
Tout en rejoignant le riche héritage culturel de l'Europe, les personnalités russes s'appuyaient en même temps sur les traditions russes indigènes accumulées au cours d'une longue période de développement artistique et historique, sur l'expérience de l'art russe ancien. C'est précisément grâce à cette profonde continuité qu'au XVIIIe siècle la Russie a pu non seulement prendre une part active au processus général du mouvement de la culture mondiale, mais aussi créer ses propres écoles nationales, solidement implantées dans la littérature et la poésie. en architecture et en peinture, en théâtre et en musique.
À la fin du siècle art russe remporte un grand succès.
- Culture russe dans la première moitié du XVIIIe siècle. L'époque de Pierre Ier.
XVIIIe siècle caractérisé par l'effondrement du mode de vie médiéval, des règles de comportement et du renforcement de l'influence de l'Europe occidentale sur la vie de la noblesse russe. Les changements les plus notables se sont produits pendant la période des réformes de Pierre le Grand. Pierre Ier était conscient de l'unité du mode de vie, des coutumes, de la vie quotidienne et des formes d'activité sociale. Il a donc commencé ses réformes par la « correction des mœurs ».
Par décrets des 19 et 20 décembre 1699, un nouveau calendrier est instauré : non à partir de la création du monde, mais à partir de la Nativité du Christ ; La nouvelle année n'a pas commencé le 1er septembre, mais le 1er janvier, comme dans de nombreux pays européens. La célébration du Nouvel An devait avoir lieu du 1er au 7 janvier. Les portes des cours devaient être décorées de pins, d'épicéas ou de genévriers, et les portes des pauvres propriétaires - de branches. Chaque soir, il était prescrit d'allumer des feux de joie dans les rues principales et de se féliciter lors des réunions. Des feux d'artifice ont eu lieu ces jours-ci dans la capitale.
Cela a été suivi d'un changement dans le décompte des heures. Auparavant, la journée était divisée du matin au soir. Peter a introduit une nouvelle division européenne - de midi à minuit.
En 1700, un décret spécial fut adopté sur le port obligatoire de la robe hongroise (caftan), et l'année suivante, il fut interdit de porter une robe russe, sa fabrication et sa vente étaient punies par la loi et il était prescrit de porter des chaussures allemandes - des bottes. Et des chaussures. C’était un contraste conscient entre le nouveau, moderne et pratique et l’ancien, archaïque. Pendant de nombreuses années, seule la violence pouvait soutenir les nouvelles modes et mœurs. Plus d'une fois, des décrets ont été publiés menaçant les contrevenants de diverses sanctions, notamment de travaux forcés.
Dans un effort pour éradiquer la « disposition somnolente » de l'antiquité moscovite, Pierre Ier ordonna en 1705 que le visage soit rasé (auparavant, le rasage du coiffeur était considéré comme un signe de « l'hérésie » occidentale - le « latinisme »). Seuls le clergé et les paysans étaient autorisés à porter la barbe. Les marchands et autres citadins qui cherchaient à préserver l'apparence du « visage du Christ » devaient payer une taxe spéciale : de 30 à 100 roubles. par an (en fonction de la classe et du statut de propriété) - une somme énorme pour cette période. Un signe de barbe en métal a été introduit - une sorte de reçu pour le paiement de l'argent pour le port de la barbe.
Depuis 1718, des assemblées (bals-réunions) commencent à se tenir régulièrement dans les maisons des nobles. Ils ont attiré toute la société pétersbourgeoise de l’époque. Aucun invité n’a été accueilli ou accompagné ici. Les femmes participaient également aux assemblées. Ils quittaient ces assemblées « en anglais » sans dire au revoir.
Des règles particulières de comportement dans la société ont été élaborées, les soi-disant « politesses » sont apparues, les règles de bonnes manières. Peter a encouragé de toutes les manières possibles la capacité de danser, de parler couramment des langues étrangères, de l'escrime et de maîtriser l'art de la parole et de l'écriture. L’instruction la plus populaire destinée aux jeunes, publiée en 1717, était « Un miroir honnête de la jeunesse ». Il condamnait ce qui était récemment devenu courant pour le plus jeune roi et ses amis lors de leur premier voyage à l'étranger. Là, en particulier, on disait à propos du comportement à table : « … asseyez-vous droit et n'attrapez pas la première chose dans le plat, ne mangez pas comme un cochon et ne soufflez pas dans votre oreille (de le mot « ukha », un plat de poisson), pour qu'il éclabousse partout, ne reniflez pas quand vous mangez (quand vous mangez)… Ne vous léchez pas les doigts et ne rongez pas les os, mais coupez avec un couteau.
Au milieu du XVIIIe siècle. La vie de la noblesse russe était largement déterminée par les coutumes de l'Europe occidentale, dont l'adhésion commençait à prendre la forme d'une servilité envers l'Occident.
1.2
Éducation et sciences.
Sous Pierre Ier, la propagation éducation a d’abord été reconnue comme une nécessité de l’État et est devenue partie intégrante de la politique de l’État. Les caractéristiques de cette politique ont été déterminées par la reconnaissance du fait que l'objectif principal de l'éducation était de satisfaire les besoins de l'État en personnel. La principale différence entre l'éducation à l'époque de Pierre était sa nature laïque et la combinaison de l'apprentissage et de la pratique. Les disciplines théologiques dans les établissements d'enseignement ont cédé la place à l'arithmétique, à la géométrie, à la trigonométrie, à la fortification, à l'ingénierie et à d'autres sciences. Il est devenu obligatoire d'alphabétiser les enfants nobles, qui pouvaient étudier à la maison, dans des écoles privées ou publiques. De plus, de jeunes nobles étaient envoyés à l'étranger pour maîtriser l'artisanat et apprendre diverses sciences et arts. Par un décret de 1714, il était interdit aux nobles qui échappaient à leurs études de se marier. La diffusion de l'alphabétisation, le développement des écoles laïques et la revitalisation de l'édition de livres furent grandement facilités par la campagne menée en 1708-1710. réforme de l'alphabet : l'alphabet cyrillique slave de la vieille église a été remplacé par un alphabet imprimé « civil » plus simple, et le système complexe de lettres des chiffres a été remplacé par des chiffres arabes. Déjà dans le premier quart du XVIIIe siècle. Le manuel de F. Polikarpov, le premier enseignement aux jeunes de F. Prokopovich, l'arithmétique de L. Magnitsky et la grammaire de M. Smotritsky ont été publiés comme supports pédagogiques. De 1708 à 1725 Environ 300 livres civils ont été imprimés, mais leur tirage était encore faible. Formation d'un système d'établissements d'enseignement. Les besoins croissants de l'État en spécialistes nationaux dans divers domaines ont conduit à l'émergence d'un réseau d'établissements d'enseignement. Pour la première fois, les écoles de Pierre recrutaient « des enfants de toutes sortes, sauf (sauf) les paysans propriétaires ».
Le système d’enseignement général primaire et secondaire restait pratiquement sous-développé. En I714, par décret de Pierre Ier, 42 écoles numériques provinciales furent créées - écoles primaires publiques pour garçons de toutes classes, à l'exception des paysans (à partir du deuxième quart du siècle, le nombre de ces écoles diminua progressivement et elles cessèrent bientôt d'exister) .
L'orientation du système éducatif vers la formation de spécialistes a conduit au plus grand développement du système des écoles professionnelles. En 1701, une école des sciences mathématiques et de navigation (École de navigation) fut ouverte à Moscou, où l'on étudiait l'arithmétique, la géométrie, la trigonométrie, l'astronomie et la navigation. En 1715, l'Académie navale fut créée à partir des classes supérieures de cette école, transférées à Saint-Pétersbourg. Sous l'Ambassadeur Prikaz, une école d'enseignement des langues étrangères a été ouverte, puis une école pour employés de bureau. Dans le même temps, des écoles d'artillerie, d'ingénierie et de médecine ont été créées et des écoles d'exploitation minière ont été créées dans les usines de l'Oural. Toutes les écoles professionnelles avaient des départements préparatoires qui enseignaient l'écriture, la lecture et le calcul.
La préparation des nobles au service des officiers dans l'armée et la marine s'effectuait dans le Corps Noble, ouvert en 1731 (plus tard divisé en terre, mer, artillerie et génie). Ouvert à la fin des années 50, les enfants nobles étaient préparés au service judiciaire. Corps de pages.
Les nobles recevaient une éducation primaire grâce à un système d'enseignement privé, principalement à domicile. C'était la seule forme d'éducation accessible aux femmes, à qui l'accès aux établissements d'enseignement était refusé. Les enfants du clergé étudiaient dans les écoles diocésaines, les séminaires théologiques et les académies. Les enfants des roturiers et des marchands pouvaient étudier dans divers établissements d'enseignement artistique professionnel (médical, minier, commercial) et professionnel. Recruter des enfants étudiés dans des écoles de garnison qui formaient des sous-officiers pour l'armée. Les enfants de serfs étaient toujours privés de la possibilité de recevoir une éducation.
Un événement marquant dans la vie du pays fut la création en 1755, à l'initiative et sur le projet de M.V. Lomonosov et I.I. Université impériale Chouvalov de Moscou et son gymnase. Conformément aux idées de M.V. Lomonossov, l'université a été créée pour « la formation générale des roturiers », ce qui contredisait les principes établis et constituait une étape importante vers la formation d'un système unifié d'éducation sans classe.
Le processus intensif d’accumulation des connaissances au cours de la période précédente a assuré un développement rapide au XVIIIe siècle. pensée scientifique nationale, combinée à la maîtrise des meilleures réalisations de la science et de la technologie européennes. Les connaissances dispersées accumulées au cours des périodes précédentes dans la plupart des domaines ont commencé à se transformer en science.
Dans le premier quart du XVIIIe siècle. Pour la première fois dans l'histoire de la Russie, les processus d'accumulation des connaissances scientifiques et leur compréhension théorique rationnelle ont reçu un puissant soutien de la part des autorités gouvernementales. Une politique d'État ciblée a contribué de manière significative au développement rapide de la pensée scientifique nationale. Le résultat le plus important de l'activité de Pierre Ier dans le domaine scientifique fut l'ouverture en 1725 à Saint-Pétersbourg de l'Académie des sciences et des arts (à partir de 1803 - l'Académie impériale des sciences), qui devint le centre de la science russe. L'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg disposait d'un budget d'État solide. Initialement, elle regroupait 3 « classes » : mathématiques, physique et sciences humaines. Pour étudier le territoire de l'Empire russe, ses ressources naturelles, sa population et ses monuments historiques, l'Académie organisa plusieurs expéditions, dont deux expéditions au Kamtchatka (1725-1730 et 1733-1743). L'Académie des sciences possédait un laboratoire de physique, un laboratoire de chimie, un observatoire astronomique, un théâtre d'anatomie, des ateliers de mécanique et d'optique, une école de gravure, une imprimerie, une bibliothèque et des archives. En 1719, la Kunstkamera, le premier musée d'histoire naturelle de Russie, fut ouverte à l'Académie. Dans la première moitié du siècle, la Russie comptait très peu de scientifiques, c'est pourquoi des spécialistes étrangers ont été invités à l'Académie des sciences, ce qui, d'une part, a contribué à l'implication de la Russie dans les réalisations de la science européenne, d'autre part. , a souvent nui au développement de la pensée scientifique nationale. Des scientifiques étrangers aussi remarquables que le fondateur de l'hydrodynamique D. Bernoulli ont travaillé à l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg ; auteur de plusieurs centaines d'ouvrages sur la mécanique, l'astronomie et la construction navale L. Euler ; le botaniste I. Gmelin ; le naturaliste K. Wolf et d'autres ont apporté une grande contribution à la science russe et ont défendu son honneur en Europe occidentale. Seulement du milieu du XVIIIe siècle. sous l'influence de M.V. Lomonosov, qui devint le premier académicien russe en 1745, une augmentation progressive du nombre de scientifiques nationaux commença à l'Académie. Le physicien G.V. est devenu académicien. Richman, géographe et ethnographe S.P. Kracheninnikov et autres.
Le plus grand développement de « l’ère Pétrine » a été réalisé par les branches de connaissances nécessaires à la création d’une armée et d’une marine fortes, garantissant une politique étrangère réussie, l’essor de l’industrie et du commerce. Cela a conduit au développement rapide des sciences naturelles.
Déjà au début du siècle, commençait une étude active des ressources naturelles du pays, qui avait d'abord une signification purement pratique : l'étude des ressources naturelles était nécessaire à la construction de nouvelles usines de fusion du fer, du cuivre et de l'argent. Des gisements de charbon ont été découverts dans la région de Moscou, Don et Kuznetsk. Des travaux ont été menés pour explorer le pétrole de Bakou. Les explorateurs russes ont découvert les gisements de minerai de fer les plus riches de l'Oural, qui ont fourni le métal nécessaire pendant la guerre du Nord. Des gisements d'argent ont été découverts en Transbaïkalie. L'étude industrielle de l'intérieur de la Terre a également contribué au développement de la science.
Parallèlement, des expéditions sont organisées avec des finalités essentiellement scientifiques. 1713-1714 expéditions d'I.M. Evreinov et F.F. Loujine a visité les îles Kouriles pour la première fois. En 1720, le gouvernement organisa la première expédition pour explorer la Sibérie. Cette expédition, dirigée par D. Messerschmidt, a collecté des informations précieuses sur la nature, l'histoire, l'économie et l'ethnographie de la Sibérie. Participant à la deuxième expédition du Kamtchatka (1733-1743), le scientifique naturaliste I. Gmelin a publié ses observations de voyage « Voyage à travers la Sibérie » et un ouvrage en quatre volumes « Flore de Sibérie », dans lequel il décrit plus d'un millier d'espèces de plantes. Les cartographes F. Soimonov et K. Verdun ont cartographié la mer Caspienne et l'ont décrite. Cette carte a apporté un changement fondamental dans les idées des contemporains sur le littoral de la mer Caspienne. V. Kipriyanov, A. Zubov et J. Bruce ont apporté une grande contribution au développement de la géographie et de la cartographie, grâce aux travaux desquels les mers Baltique et Azov et le bassin du Don ont été cartographiés. Des enquêtes sur les régions intérieures de la Sibérie, la côte des mers Caspienne et d'Aral, l'océan Arctique et l'Asie centrale ont préparé une publication au milieu du XVIIIe siècle. géographe I.K. Kirillov "Atlas russe" (à cette époque, seule la France disposait d'un tel atlas).
1.3 Littérature.
Littérature XVIIIe siècle était une sorte de laboratoire créatif dans lequel la stylistique de la prose a été développée, un système de versification a été formé, une expérience créative dans le domaine de l'expression artistique a eu lieu, au cours de laquelle les fondements de la langue littéraire russe moderne ont été créés.
Transformations du premier quart du XVIIIe siècle. a contribué à la victoire finale du courant laïc en littérature, qui a conduit à la formation de nouveaux genres, à l'émergence de nouveaux héros littéraires, de nouvelles intrigues.
L'introduction de l'alphabet « civil » par Pierre Ier et sa simplification ultérieure, réalisée dans les années 1730. L'Académie des sciences a non seulement contribué au renforcement du langage profane et au développement d'une nouvelle littérature profane, mais a également intensifié les activités d'édition de livres.
Dans le cadre des genres littéraires traditionnels, de nouvelles intrigues, de nouveaux personnages apparaissent et de nouvelles idées s'expriment. Parallèlement, de nouveaux genres se forment. L’un des genres dominants reste l’histoire de tous les jours.
Les œuvres satiriques gagnèrent une grande popularité à cette époque. Le plus grand maître de la satire était le poète et éducateur russe Antioche Cantemir (1708-1744). Ses principales satires (« À son parrain » et « Filaret et Eugène ») sont consacrées à la défense des réformes de Pierre. Les odes, fables et épigrammes de Cantemir devinrent également très célèbres.
Les paroles d'amour se sont répandues à l'époque de Peter. Le maniérisme, la sophistication du langage et l'appel aux images anciennes indiquent l'influence de la « poésie galante » française. Les auteurs de nombreux exemples de poésie amoureuse de l'époque de Pierre sont pour la plupart inconnus. Par la suite, l’écriture de poèmes d’amour est devenue à la mode et de nombreuses personnes ont commencé leur parcours créatif avec cela. les plus grands poètes XVIIIe siècle
Auteur de nombreuses odes, poèmes et poèmes qui sont des exemples de la littérature du classicisme russe, M.V. Lomonossov a développé la théorie des « trois styles », selon laquelle chaque genre a son propre style : haut, médiocre ou bas. Cette théorie est devenue un guide pour la création d'un nouveau langage littéraire.
Art folklorique. En plus des chants rituels traditionnels de l'art populaire, les œuvres sur Pierre Ier et les chants de plainte sont largement utilisés. On connaît plus de 200 chansons folkloriques sur Pierre, qui abordent presque tous les événements principaux de sa vie - de la naissance à la mort (sur les complots de la princesse Sophie, sur les émeutes de Streltsy, sur la prise d'Azov, en particulier de nombreux ouvrages sur le Bataille de Poltava). La plupart des chansons témoignent de la glorification de l'image de Pierre dans la conscience populaire. Cela se reflète particulièrement clairement dans les « Lamentations des troupes » sur la mort de Pierre, qui se sont apparemment développées parmi les soldats. Dans le même temps, les plaintes concernant les difficultés de la vie de conscrit et l'esclavage des « gens ambulants » libres qui n'ont nulle part où « échapper » aux « gardes forts » ont commencé à se faire entendre de plus en plus souvent dans l'art populaire. Dans les chansons sur Stepan Razin et Kondraty Bulavin, les « hommes audacieux » - les Cosaques - s'opposent aux « chiens » - les gouverneurs et les boyards - qui sont responsables des troubles du peuple.
- Art.
- 1.4.1 Arts visuels
La peinture laïque russe s'est développée sur la base des traditions nationales de l'atelier de peinture de l'Armurerie. Dans le même temps, les maîtres nationaux maîtrisaient activement les meilleures traditions d’Europe occidentale : des artistes étrangers étaient invités en Russie et de jeunes peintres russes étaient envoyés étudier en Italie et aux Pays-Bas (les retraités de Peter).
Le portrait devient le genre phare, remplaçant finalement l'icône. Les premières œuvres de ce genre ont tendance à être de nature parsuna. Les fondateurs du portrait laïc russe sont considérés comme I.N. Nikitine et A.M. Matvéeva.
Dans la première moitié du siècle, les artistes russes ont commencé à maîtriser des compositions avec des sujets mythologiques qui leur étaient nouveaux. (A. Matveev « Vénus et Cupidon », « Allégorie de la peinture »). La peinture monumentale sous forme de panneaux et d'abat-jour dans les palais et les bâtiments administratifs en construction, ainsi que l'écriture miniature, étaient également populaires.
Au début du siècle, les gravures véhiculant le pathétique héroïque de l'époque acquièrent une importance particulière. La possibilité d’obtenir plusieurs centaines de tirages à partir d’un seul original garantissait l’accomplissement de fonctions d’agitation et de propagande extrêmement importantes à l’époque de Pierre. Les fondateurs de la gravure moderne en Russie sont les maîtres néerlandais A. Schonebeek et P. Picart. Les plus grands maîtres de la gravure russe de l'époque étaient A. Zubov, qui travailla pendant de nombreuses années à l'imprimerie de Saint-Pétersbourg et laissa un important héritage graphique ("La bataille de Grenham", "Panorama de Saint-Pétersbourg"), et M . Makhaev, l'auteur de la célèbre série de vues de Saint-Pétersbourg.
Dans la première moitié du XVIIIe siècle. Le Lubok (image populaire) - une œuvre graphique réalisée par des maîtres artisans, caractérisée par l'intelligibilité de l'image et destinée à une diffusion massive - se généralise. L'attelle se caractérise par la simplicité de la technique et la coloration vive. Les images sont souvent complétées par des notes explicatives. L'une des estampes populaires les plus célèbres de cette période est « Des souris enterrant un chat », qui s'est répandue après la mort de Pierre Ier. En plus de l'inscription du titre, au bas de l'image se trouvent des légendes comiques pour tous les participants représentés. dans le cortège funèbre. Le thème général des légendes est la joie des rats et des souris face à la mort du chat.
Au milieu du siècle, la peinture russe s'est développée sous l'influence des styles baroque et rococo européens, qui se sont manifestés par sa tendance au faste, au faste et en même temps à la décoration virtuose.
1.4.2 Théâtre.
Durant la première moitié du XVIIIe siècle. Des tentatives ont été faites à plusieurs reprises pour créer un théâtre professionnel en Russie. Pierre j'ai donné grande importance l'art théâtral comme moyen d'influencer la conscience publique. En 1702, sur son ordre, le Théâtre public fut créé, pour lequel un bâtiment spécial fut construit sur la Place Rouge - le « Temple du Comédien ». La troupe était composée d'acteurs allemands et était dirigée par I.Kh. Kunst. Il était censé préparer les artistes russes. En 1706, le théâtre, peu apprécié du public, cesse d'exister, mais ses acteurs continuent de se produire.
Dans la première moitié du XVIIIe siècle. Les bases de l’école russe de danse classique ont également été posées. En 1738, l'école de ballet de J.B. fut fondée à Saint-Pétersbourg pour former les danseurs de la troupe de ballet de la cour. Lande, et en 1741, par décret de l'impératrice Elizabeth Petrovna, une troupe de ballet russe fut créée.
Au milieu du XVIIIe siècle. Des troupes de théâtre étrangères se sont produites dans de nombreuses villes, mais la prédominance des pièces étrangères dans leur répertoire a entraîné un manque d'intérêt généralisé à leur égard.
Le théâtre des serfs se généralise : les plus grands nobles russes créent dans leurs domaines ou dans les maisons de la capitale des théâtres dont les acteurs sont des serfs. Celui qui a vu le jour au XVIIe siècle est devenu le plus célèbre. Théâtre Chérémétev.
2. La culture russe dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. L'ère de Catherine II.
2.1 Vie et coutumes.
La seconde moitié du XVIIIe siècle, à savoir la période du règne de Catherine II, est entrée dans l'histoire comme « l'âge d'or » de la noblesse russe. L'un des premiers manifestes de Catherine II après son accession au trône fut le « Manifeste sur l'octroi de la liberté et de la liberté à toute la noblesse russe », selon lequel les nobles étaient exemptés des devoirs du service militaire et civil. Selon le même « Manifeste », de nombreux nobles reçurent des terres en leur possession et les paysans, habitants de ces terres, leur furent attribués. Naturellement, ces terres devaient être améliorées. L'amélioration commençait généralement par la construction d'un domaine. Et le règne de Catherine fut l'apogée de la culture des domaines nobles. Mais la vie de la majorité des propriétaires fonciers n'était pas séparée par le « rideau de fer » de la vie des paysans ; il y avait un contact direct avec la culture populaire, et une nouvelle attitude émergeait à l'égard du paysan en tant que personne égale, en tant qu'individu.
Aussi, la seconde moitié du XVIIIe siècle est marquée par de nombreuses innovations concernant la vie des citoyens. Surtout, beaucoup de nouveautés sont apparues dans la vie des villes. Après que le gouvernement ait autorisé les commerçants à garder leurs magasins chez eux, des domaines marchands avec des entrepôts et des magasins sont apparus dans les villes, formant des rues commerçantes entières.
Des conduites d'eau sont apparues à Moscou et à Saint-Pétersbourg, mais pour la plupart des villes, la source d'approvisionnement en eau restait de nombreux puits et réservoirs à proximité, ainsi que des transporteurs d'eau livrant de l'eau en barils.
À la fin du siècle, l’éclairage des rues principales est introduit dans certaines grandes villes. A Moscou, les premiers lampadaires sont apparus dans les années 30. XVIIIe siècle Dans ceux-ci, une mèche trempée dans l'huile de chanvre était allumée sur ordre spécial des autorités.
Avec l'augmentation de la population, les questions d'hygiène sont devenues un problème majeur pour les autorités municipales, de sorte que le nombre de bains publics dans les villes a augmenté, où les visiteurs pouvaient prendre leur repas et passer la nuit moyennant un tarif spécial. Pour la première fois, un décret spécial du Sénat interdisait la coutume patriarcale de se baigner ensemble pour les hommes et les femmes, et selon la Charte du Doyenné de 1782, il était interdit aux personnes du sexe opposé d'entrer dans les bains publics un jour autre que les leurs.
Une autre innovation de la seconde moitié du siècle fut l'ouverture d'hôpitaux urbains. Le premier d'entre eux est apparu à Saint-Pétersbourg en 1779. Mais malgré cela, le peuple a fermement conservé sa foi dans les guérisseurs et les complots. Le gouvernement lui-même renforce les préjugés : en 1771, lors de l'épidémie de peste à Kostroma, Catherine II confirme le décret de 1730 sur le jeûne et les processions religieuses autour de la ville comme moyen de lutter contre l'infection.
2.2 Éducation et sciences.
A l'ère Catherine, la tendance à la nationalisation éducation a reçu un nouvel élan et un nouveau personnage. Si, dans le premier quart du siècle, l’objectif principal de l’éducation était de satisfaire les besoins de l’État en personnel, alors Catherine II, avec l’aide de l’éducation, cherchait à influencer la conscience publique et à éduquer « une nouvelle race de personnes ». Conformément à cela, le principe de l'éducation en classe a été préservé.
L'édition de livres a joué un rôle important dans la diffusion de l'alphabétisation et dans le développement de l'éducation, qui s'est considérablement développée au cours de la seconde moitié du siècle. L'édition de livres a cessé d'être un privilège de l'État. L'éducateur russe N.I. a joué un rôle majeur dans son développement. Novikov. Ses imprimeries publiaient des livres dans toutes les branches du savoir, y compris des manuels scolaires. Un événement important fut la publication en 1757 de la « Grammaire russe » par M.V. Lomonossov, qui a remplacé la « Grammaire » obsolète de M. Smotritsky.
L'école primaire reste encore le maillon le moins développé du système éducatif. Comme à l'époque précédente, il y avait des écoles diocésaines pour les enfants du clergé et des écoles de garnison pour les enfants des recrues. Ce n'est qu'à la fin du siècle que furent officiellement ouvertes des écoles publiques principales sans classes dans chaque province et de petites écoles publiques dans chaque district. Cependant, les enfants des serfs étaient toujours privés de la possibilité de recevoir une éducation.
Les écoles professionnelles ont continué à occuper une place importante dans le système éducatif. Le réseau d'écoles médicales, minières, commerciales et autres écoles professionnelles a été développé davantage et de nouvelles orientations ont émergé. éducation spéciale. En 1757 à Saint-Pétersbourg, selon le projet de I.I. Chouvalov a fondé « l'Académie des trois arts les plus remarquables ». Une école de ballet a été ouverte à l'orphelinat de Moscou. Pour former les enseignants des écoles publiques, des séminaires d'enseignants ont été créés à Moscou et à Saint-Pétersbourg, sur la base desquels des instituts pédagogiques ont ensuite vu le jour.
Des changements importants sont survenus dans le système d'enseignement supérieur. Le plus grand centre culturel de l'Empire russe a été créé en 1755 selon le projet de M.V. Lomonosov et I.I. Université impériale Chouvalov de Moscou. L'université possédait des facultés de philosophie, de droit et de médecine. La théologie n'y était enseignée qu'au début du XIXe siècle ; tous les cours étaient dispensés en russe. Une imprimerie fut organisée à l'université, où le journal Moskovskie Vedomosti fut publié jusqu'en 1917. Outre l'Université de Moscou, où l'enseignement conforme à la Charte était sans classe, des corps nobles (terrestres, navals, artillerie, ingénierie et pages) et des académies théologiques fonctionnaient toujours.
En 1764, l'Institut Smolny des jeunes filles nobles (Société éducative des jeunes filles nobles du monastère Smolny de Saint-Pétersbourg) a été ouvert pour les filles, dans lequel se trouvait une « école pour jeunes filles » d'origine non noble (plus tard, elle a été transformée à l'Institut Alexander).
En 1786, la « Charte des écoles publiques » fut publiée – le premier acte législatif dans le domaine de l'éducation. Pour la première fois, des programmes d'études unifiés et un système de cours en classe ont été introduits
Vers la fin du XVIIIe siècle. il y avait 550 établissements d'enseignement dans le pays, avec environ 60 000 étudiants ; L'éducation des femmes a commencé. Malgré des progrès significatifs dans l'alphabétisation et le développement d'un réseau d'établissements d'enseignement, l'éducation reste basée sur les classes ; elle n'est pas universelle, obligatoire et identique pour toutes les catégories de la population.
Catherine II a poursuivi la politique de soutien de l'État aux politiques intérieures les sciences. Comprenant l'importance du développement de la science pour renforcer l'économie et la capacité de défense du pays, Catherine II a soutenu diverses recherches scientifiques. Par exemple, c’est elle qui reçut la première vaccination contre la variole en 1768. À l'époque de Catherine, les scientifiques nationaux ont pris une position dominante à l'Académie des sciences, le cercle des scientifiques universitaires nationaux s'est considérablement élargi, parmi lesquels le neveu M.V. Le mathématicien Lomonossov M.E. Golovin, géographe et ethnographe I.I. Lepekhin, astronome S.Ya. Roumovsky et autres. Dans le même temps, craignant toute « libre pensée », l’impératrice cherchait à subordonner le développement de la science à une stricte réglementation étatique. C’est l’une des raisons du triste sort de nombreux scientifiques autodidactes russes talentueux.
Les sciences naturelles dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, comme dans la période précédente, se sont développées à un rythme accéléré. À la fin du siècle, les sciences naturelles nationales avaient atteint le niveau paneuropéen.
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Introduction
«Le siècle de la raison et des lumières» - c'est ainsi que parlaient de leur époque les grands penseurs du XVIIIe siècle, hérauts des nouvelles idées révolutionnaires. Le XVIIIe siècle est entré dans l'histoire de la culture mondiale comme une ère de grands changements idéologiques et socio-historiques, une lutte acharnée contre les fondements féodaux-monarchiques et le dogmatisme religieux. La propagation de la vision matérialiste du monde et l'établissement de l'esprit d'amour de la liberté se reflètent clairement dans la philosophie, la science, la littérature, Activités éducatives les plus grands philosophes, scientifiques, écrivains de cette époque - Diderot et Holbach, Voltaire et Rousseau, Lessing, Goethe et Schiller, Lomonossov et Radichtchev.
La culture russe, qui a survécu au tournant du XVIIe et XVIIIe siècle un tournant important. Après une longue période d'isolement culturel forcé en raison de la conquête mongole de trois siècles, ainsi que de l'influence de l'Église orthodoxe, qui tentait de protéger la Russie de tout ce qui était « hérétique », « occidental » (y compris l'éducation, la morale, les formes de vie culturelle), l'art russe s'engage sur la voie du développement paneuropéen et se libère progressivement des entraves de la scolastique médiévale. C'était le premier siècle de développement culture laïque, le siècle de la victoire décisive de la nouvelle vision rationaliste du monde sur les dogmes durs et ascétiques de la morale religieuse. L'art « profane » acquiert le droit à la reconnaissance publique et commence à jouer un rôle de plus en plus important dans le système d'éducation civique, dans la formation de nouveaux fondements de la vie sociale du pays. Et en même temps, la culture russe du XVIIIe siècle n’a pas rejeté son passé.
Tout en rejoignant le riche héritage culturel de l'Europe, les personnalités russes s'appuyaient en même temps sur les traditions russes indigènes accumulées au cours d'une longue période de développement artistique et historique, sur l'expérience de l'art russe ancien. C'est précisément grâce à cette profonde continuité qu'au XVIIIe siècle la Russie a pu non seulement prendre une part active au processus général du mouvement de la culture mondiale, mais aussi créer ses propres écoles nationales, solidement implantées dans la littérature et la poésie. en architecture et en peinture, en théâtre et en musique.
À la fin du siècle, l’art russe connaît un énorme succès.
Bilan général de la culture russe du XVIIIe siècle
L'importance des changements survenus dans la culture russe est attestée par le fait que pour la première fois au XVIIIe siècle, la musique profane et non religieuse a quitté le domaine de la tradition orale et a acquis l'importance d'un art professionnel de haut niveau.
La croissance intensive de la culture russe au XVIIIe siècle était en grande partie due aux transformations majeures intervenues dans tous les domaines de la vie de la société russe à l'époque de Pierre Ier.
Les réformes de Pierre ont radicalement modifié toute la structure de la vie culturelle et sociale en Russie. Les vieilles coutumes « Domostroevski » de la vision du monde ecclésiastique et scolastique médiévale s’effondrent.
Les réalisations politiques et culturelles de l'époque de Pierre le Grand ont contribué à renforcer le sentiment de fierté nationale du peuple, ainsi que la conscience de la grandeur et de la puissance de l'État russe.
Les musiciens russes - compositeurs, interprètes, artistes d'opéra, la plupart d'entre eux venaient du milieu populaire. Ils furent confrontés à des tâches extrêmement difficiles ; en quelques décennies, ils durent maîtriser la richesse accumulée par la musique d’Europe occidentale au fil des siècles.
Dans le parcours général du développement historique de l'art russe du XVIIIe siècle, on distingue trois périodes principales :
Le premier quart de siècle associé aux réformes de Pierre ;
L'ère des années 30-60, marquée par une nouvelle croissance culture nationale, des réalisations majeures dans le domaine de la science, de la littérature, de l'art et en même temps le renforcement de l'oppression de classe ;
Le dernier tiers du siècle (à partir du milieu des années 60), marqué par des changements sociaux majeurs, une aggravation des contradictions sociales, une démocratisation notable de la culture russe et la croissance des Lumières russes.
Éducation
A la veille du 19ème siècle. en Russie, il y avait 550 établissements d'enseignement et 62 000 étudiants. Ces chiffres montrent l'essor de l'alphabétisation en Russie et en même temps son retard par rapport à l'Europe occidentale : en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle. Il y avait plus de 250 000 élèves dans les seules écoles du dimanche, et en France, le nombre d'écoles primaires en 1794 atteignait 8 000. En Russie, en moyenne, seules deux personnes sur mille étudiaient.
La composition sociale des élèves des écoles secondaires était extrêmement variée. Dans les écoles publiques, les enfants d'artisans, de paysans, d'artisans, de soldats, de marins, etc. prédominaient également. La composition par âge des étudiants était également différente - les enfants et les hommes de 22 ans étudiaient dans les mêmes classes.
Les manuels scolaires courants étaient l'alphabet, le livre de F. Prokopovitch « Premier enseignement aux jeunes », « L'arithmétique » de L. F. Magnitski et « Grammaire » de M. Smotritski, un livre d'heures et un psautier. Il n'y avait pas de programmes de formation obligatoires ; la durée de la formation variait de trois à cinq ans. Ceux qui ont suivi le cours étaient capables de lire, d’écrire et connaissaient les informations de base en arithmétique et en géométrie.
Les écoles dites de soldats - écoles d'enseignement général pour les enfants de soldats, successeurs et continuateurs des écoles numériques de l'époque de Pierre le Grand - ont joué un rôle important dans le développement de l'éducation en Russie. Il s'agit de l'école primaire la plus ancienne et la plus démocratique de l'époque, enseignant non seulement la lecture, l'écriture, l'arithmétique, mais aussi la géométrie, la fortification et l'artillerie. Ce n'est pas un hasard si c'est dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. un soldat à la retraite, accompagné d'un sacristain, devient alphabétiseur à la fois dans le village et dans la ville - rappelons-nous le sergent à la retraite Tsyfirkin, honnête et altruiste, qui a tenté en vain d'enseigner à Mitrofanushka la «sagesse tsyfir». Les enfants de soldats constituaient la majeure partie des étudiants des universités de Moscou et de Saint-Pétersbourg. Les écoles militaires nationales, ouvertes dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, appartenaient également au type militaire. dans le Caucase du Nord (Kizlyar, Mozdok et Ekaterinograd).
Le deuxième type d'écoles en Russie au XVIIIe siècle étaient des établissements d'enseignement fermés pour la noblesse : pensionnats privés, corps de noblesse, instituts pour jeunes filles nobles, etc., au total plus de 60 établissements d'enseignement, où étudiaient environ 4,5 mille enfants nobles. Même si les corps de la noblesse (terre, marine, artillerie, génie) formaient principalement des officiers de l'armée et de la marine, ils dispensaient une formation générale large pour l'époque. Les premiers acteurs russes, les frères Volkov et le dramaturge Sumarokov, y étudièrent ; les étudiants ont participé à des représentations du théâtre de la cour. Les internats nobles étaient également des établissements d'enseignement de classe - privés et publics : l'Institut Smolny pour les jeunes filles nobles, le pensionnat noble de l'Université de Moscou, etc. Ils produisaient des nobles bien éduqués qui acceptaient l'idéologie de leur classe. Ces établissements d'enseignement ont bénéficié du plus grand soutien financier du gouvernement : 100 000 roubles ont été alloués à un institut Smolny. par an, tandis que 10 000 roubles étaient versés à toutes les écoles publiques. à la province, et cet argent est allé non seulement à l'éducation publique, mais aussi aux besoins de la « charité publique » - hôpitaux, hospices, etc.
Le troisième type d'établissements d'enseignement comprend les séminaires et les écoles théologiques. Il y en avait 66, avec 20 393 étudiants (il s'agit uniquement des écoles orthodoxes). Il s'agissait également d'écoles de domaine destinées aux enfants du clergé ; En règle générale, les roturiers n'y étaient pas acceptés. La tâche principale de ces écoles était de former des prêtres dévoués à l'Église et au tsar, mais les étudiants du séminaire recevaient également une formation générale et devenaient souvent des agents d'alphabétisation dans leurs paroisses. Un petit nombre (environ deux douzaines) d'écoles spéciales (mines, médicales, de navigation, d'arpentage, commerciales, etc.), ainsi que l'Académie des Arts fondée en 1757, représentaient le quatrième type d'établissements d'enseignement. Bien qu'environ 1,5 mille personnes seulement y aient étudié, ils ont joué un rôle important dans la formation de spécialistes, dont la Russie avait particulièrement besoin à cette époque.
Enfin, la formation de spécialistes s'effectuait également dans les universités - Académique, créée en 1725 sous l'Académie des sciences et existant jusqu'en 1765, Moscou, fondée en 1755 à l'initiative de Lomonossov, et Vilensky, qui ne fut officiellement ouverte qu'en 1803, mais elle fonctionnait en fait comme une université depuis les années 80 du XVIIIe siècle. Les étudiants des facultés de philosophie, de droit et de médecine de l'Université de Moscou, en plus des sciences dans leur spécialité, ont également étudié le latin, les langues étrangères et la littérature russe.
L'Université de Moscou était un centre culturel majeur. Il publiait le journal Moskovskie Vedomosti et possédait sa propre imprimerie ; Diverses sociétés littéraires et scientifiques travaillèrent sous sa direction. Des murs de l'université sont sortis D. I. Fonvizin, plus tard A. S. Griboïedov, P. Ya Chaadaev, les futurs décembristes N. I. Tourgueniev, I. D. Yakushkin, A. G. Kakhovsky.
Il est nécessaire d'évaluer sobrement les résultats du développement de l'éducation en Russie au XVIIIe siècle. La noble Russie avait une Académie des sciences, une université, des gymnases et d'autres établissements d'enseignement, mais les paysans et les artisans du pays restaient pour la plupart analphabètes. La réforme scolaire de 1786, si largement annoncée par le gouvernement de Catherine II, n'était populaire que de nom, mais elle était en fait de nature purement de classe. Nous ne devons pas oublier que les idées des « Lumières » étaient « la devise du tsarisme en Europe ». Cependant, le génie du peuple a pu se manifester non pas grâce à la politique de « l'absolutisme éclairé », mais malgré elle. Cela est particulièrement visible dans l'exemple de M.V. Lomonossov.
Science russe. M. V. Lomonossov.
Il n'est pas nécessaire de parler en détail de la vie de M.V. Lomonossov : depuis l'école, tout le monde sait comment ce fils d'un pêcheur de Pomor a secrètement quitté ses parents avec un convoi pour Moscou, a souffert d'une grande pauvreté et de difficultés, mais n'a pas quitté les sciences, mais est devenu le premier académicien russe, fonda l'Université de Moscou et, selon définition appropriée A. S. Pouchkine, « elle-même était notre première université ». Il était un scientifique aux connaissances encyclopédiques, l'un des fondateurs des sciences naturelles modernes, physicien, chimiste, astronome, géologue, historien, poète et linguiste.
L'apparition d'un géant de la science comme Lomonossov dans les conditions de la Russie serf ne peut s'expliquer par un simple accident, un caprice de la nature, un caprice du destin. L'évolution antérieure de la société russe a préparé les grandes réalisations du XVIIIe siècle, lorsque la science russe, se libérant des entraves du Moyen Âge, a connu une sorte de Renaissance. F. Engels a caractérisé la Renaissance comme une époque « qui avait besoin de titans et qui a donné naissance à des titans en force de pensée, de passion et de caractère, en polyvalence et en savoir ». Science russe du XVIIIe siècle. de tels titans avaient également besoin, et ce n'est pas un hasard si c'est à l'Académie russe que le physicien et chimiste Lomonossov, les mathématiciens Euler et Bernoulli ont glorifié leurs noms avec des découvertes d'importance mondiale.
Les recherches des scientifiques étrangers invités à l'Académie de Saint-Pétersbourg ont contribué au développement de la science russe et mondiale. Mais ce n’est pas grâce à leurs efforts ni aux efforts du « monarque éclairé » que la science russe a été créée. Il a été créé par le peuple russe, un peuple de « rangs et titres divers ». Les paysans M.V. Lomonossov et M.E. Golovin (mathématicien), les enfants de soldats I.I. Lepekhin, S.P. Krasheninnikov et V.F. Zuev furent parmi les premiers académiciens russes ; tourneur de l'école de navigation A.K. Nartov, ingénieur hydraulique et constructeur kalmouk M.I. Serdyukov, premier chauffagiste russe, créateur de la « machine à incendie », fils du soldat I.I. Polzunov, « citadin de Nijni Novgorod », mécanicien de l'Académie des sciences I.P. Les Kulibin sont les véritables créateurs de la science et des nouvelles technologies dans la Russie serf.
Les réalisations de la pensée scientifique russe ont été significatives, parmi lesquelles se distinguent particulièrement les brillantes suppositions et découvertes de M. V. Lomonossov. S'appuyant sur la pratique vivante, l'expérience et évaluant de manière matérialiste tous les phénomènes du monde environnant, Lomonossov s'est efforcé d'obtenir des généralisations théoriques profondes et une connaissance des secrets de la nature. Il développa l'hypothèse atomique-moléculaire de la structure de la matière et devint l'un des fondateurs de l'atomisme chimique et de la chimie physique. La loi universelle de conservation de la matière et du mouvement, découverte par Lomonossov, est d'une grande importance pour toutes les sciences naturelles ainsi que pour la philosophie matérialiste. Les travaux de Lomonossov dans le domaine de la géologie ont fourni une explication correcte des raisons du soulèvement des continents et de la formation des montagnes, des mouvements oscillatoires séculaires de la Terre ; Le scientifique a jeté les bases de la méthode historique comparée en géologie. Depuis les entrailles profondes de la Terre, « là où la nature interdit aux mains et aux yeux d'atteindre » et où il faut « pénétrer avec l'esprit », Lomonossov se tourne vers les étoiles lointaines ; l'espace mondial, « l'immensité des lieux incommensurables » l'attire à la fois en tant que scientifique et en tant que poète. La découverte par Lomonossov de l'atmosphère de Vénus a conduit à la création d'une nouvelle science : l'astrophysique ; La « lunette de nuit » qu'il a inventée est désormais utilisée dans le monde des jumelles marines et des lunettes de recherche.
M.V. Lomonossov a également agi en tant que scientifique innovant dans le domaine des sciences sociales. Il n'était pas un historien professionnel, mais ses travaux historiques occupent à juste titre une place importante dans la science russe. Il s'est battu contre la théorie de Bayer et Miller sur l'origine normande de la Russie, sur la base d'une étude critique des sources historiques, il a créé un ouvrage général « Histoire de la Russie ancienne », dans lequel il a écrit que l'histoire de notre patrie ne commence pas avec la vocation des Varègues, mais que le peuple et la langue russes s'étendent jusqu'à une « antiquité profonde ». L'histoire de la Russie est racontée par Lomonossov dans le contexte de l'histoire universelle.
La réforme de la versification russe, commencée par V.K. Tredyakovsky, a été achevée par Lomonossov, qui a étroitement lié les questions de poésie au développement de la langue russe. Il a créé des manuels de rhétorique et de grammaire et a préparé la réforme de la stylistique russe, qui a ensuite été réalisée par A. S. Pouchkine. Lomonossov a également fait beaucoup pour le développement de l'art russe. Il fait revivre ce qui avait été oublié depuis le XIIe siècle. l'art de la mosaïque, a contribué à la promotion d'artistes et de sculpteurs aussi éminents que F. S. Rokotov et F. I. Shubin.
Les œuvres de Lomonossov étaient bien en avance sur son temps ; toute la grandeur de l'exploit scientifique de cet « homme d'Arkhangelsk » a été pleinement réalisée bien plus tard. Mais même du vivant de Lomonossov, ses œuvres sont devenues célèbres à l'étranger ; il a été élu membre de l'Académie suédoise et membre honoraire de l'Académie des sciences de Bologne. Le grand mathématicien L. Euler l'a qualifié d'« homme brillant qui, par ses connaissances, fait honneur à l'académie autant qu'à toute la science ».
Lomonosov n'était pas seul. Les découvertes d'un certain nombre de scientifiques russes constituent la contribution précieuse de la science russe au monde. Fondateur de l’école minéralogique russe, fils du musicien de la cour V. M. Severgin, il a beaucoup contribué au développement des idées de Lomonossov en minéralogie et en géologie. A travers les travaux de scientifiques russes du XVIIIe siècle. La Sibérie a été explorée. La « Description du pays du Kamtchatka » de S.P. Krasheninnikov a été traduite en quatre langues européennes. Les noms de S.I. Chelyuskin et des frères Laptev sont restés à jamais sur les cartes géographiques du nord de notre patrie. Les recherches du remarquable naturaliste, voyageur et ethnographe I. I. Lepekhin ont ouvert à la science russe les richesses de la région de la Volga, de l'Oural et de la Sibérie. Une description brève mais expressive de l'histoire de sa vie : « Il était vif d'esprit, ferme dans ses jugements, précis dans ses recherches et vrai dans ses observations. »
L'Académie des sciences dans les années 60 et 70 a mené cinq expéditions explorant de vastes territoires. Afin de mieux comprendre les activités de ces expéditions et leur importance pour la science, attardons-nous sur l'une d'entre elles, dirigée par l'académicien I. I. Lepekhin. En 1768, l'expédition descendit la Volga jusqu'à Astrakhan, explora les steppes d'Orenbourg, tourna vers le nord le long de la crête de l'Oural, pénétra dans la région de Vychegda, la Dvina du Nord et atteignit Arkhangelsk. Après avoir longé la côte océanique, elle revint à Saint-Pétersbourg par la région des Olonets en décembre 1772.
L’expédition a pris des notes minutieuses, qui ont constitué la base des « Notes quotidiennes » de Lepekhin. On retrouve ici une description du monde animal et végétal, des mines et usines, des curiosités des villes et villages, des coutumes et de la vie des peuples. Lepekhin a fourni ses recherches avec des dessins. Le nom de l'académicien Lepekhin est devenu célèbre non seulement en Russie, mais aussi à l'étranger. En 1767, il reçut le grade de docteur en médecine à l'Université de Strasbourg et en 1776 il devint membre de la Société berlinoise des savants naturels. Les « Notes » de Lepekhin étaient, contrairement à de nombreux autres ouvrages scientifiques de l'époque, écrites en russe et non en latin ou Allemand. Lepekhin était également impliqué dans des activités d'enseignement. Pendant 16 ans, il a été inspecteur d'un gymnase universitaire et a consacré beaucoup de temps et d'efforts à prendre soin de ses élèves. Tout en développant les matériaux de son expédition, Lepekhin accomplit en même temps un certain nombre d'autres fonctions à l'Académie des sciences : il est membre de la commission de publication des traductions, dirige la publication académique des œuvres de Lomonossov et participe à la compilation de un dictionnaire étymologique.
Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Les bases de la biologie scientifique sont posées en Russie. En 1793, la première revue médicale de Russie fut publiée : la « Gazette médicale de Saint-Pétersbourg ».
Deuxième quart du XVIIIe siècle. C'est l'époque de la formation de la science historique dans notre pays. La collecte et la publication des sources historiques commencent. Le plus grand historien noble de cette époque, V.N. Tatishchev, travaille sur son « Histoire russe », dans lequel il tente de présenter de manière cohérente les événements de l'histoire russe d'un point de vue noble. Le travail de Tatishchev a été utilisé dans « L'histoire de la Russie ancienne » déjà mentionnée par M.V. Lomonossov, et M.M. Shcherbatov en a également tiré, créant dans les années 70 du XVIIIe siècle. son « Histoire de la Russie depuis l’Antiquité ». L’« histoire » de Shcherbatov est empreinte du désir de glorifier la noblesse, de justifier le servage et les privilèges nobles. Effrayé par la guerre paysanne menée par E.I. Pougatchev, l'auteur condamne les mouvements populaires, même s'il comprend leur caractère inévitable. Un autre noble historien, I.N. Boltin, un scientifique et critique réfléchi et perspicace, a étudié l'histoire non seulement de la noblesse, mais aussi des marchands, du clergé et des artisans. Dans ses œuvres, il exalte le système du servage, le pouvoir autocratique du tsar et le pouvoir des propriétaires fonciers sur les serfs.
La science en Russie au XVIIIe siècle. développé dans le cadre de la science mondiale. Les scientifiques russes ont non seulement perçu de manière créative les réalisations des scientifiques d'Europe occidentale, mais ont également exercé une influence toujours croissante sur la pensée scientifique mondiale. Le niveau général de développement de la science en Russie était inférieur à celui de l'Europe occidentale, mais chaque nouvelle réalisation devenait de plus en plus importante. Les publications de l’Académie russe des sciences étaient connues des scientifiques d’autres pays. À l'étranger, ils suivaient de près la vie scientifique de Saint-Pétersbourg. Lorsque le physicien russe G.V. Richman est décédé tragiquement des suites de la foudre, des réactions à sa mort sont apparues en Allemagne, en Angleterre et en France, décrivant les expériences du défunt.
Des personnalités remarquables de la science étrangère ont été élues membres honoraires de l'Académie de Saint-Pétersbourg - le philosophe matérialiste D. Diderot, le naturaliste français J. Buffon, le scientifique et révolutionnaire américain W. Franklin.
Cependant, les succès de l’éducation et de la science russes ne sont pas devenus la propriété des masses laborieuses. Les masses étaient coupées des acquis de la culture et vivaient avec des intérêts très éloignés de celle-ci. L'autocratie avait peur de la diffusion du savoir. "La foule ne doit pas recevoir d'éducation, puisqu'elle en sait autant que vous et moi, elle ne nous obéira pas autant qu'elle nous obéit maintenant", a écrit Catherine II au maréchal P.S. Saltykov.
Les gens ont exprimé leurs opinions sociopolitiques et leurs idées artistiques dans la littérature orale et les arts appliqués.
musique du XVIIIe siècle
L'époque de Pierre le Grand marque le début du développement d'un nouveau type de musique profane. La créativité de cette époque est encore très insignifiante : elle se limite principalement aux genres les plus simples de musique appliquée - militaire, de table, de danse.
Des orchestres militaires jouent dans les rues de la nouvelle capitale, Saint-Pétersbourg ; Des assemblées avec danses ont lieu dans le palais ; la musique est entendue lors des cérémonies, des défilés militaires et sur les scènes de théâtre. La construction d’un nouvel « État russe » exigeait constamment de nouvelles formes de création musicale, particulières et spécifiques.
La nouvelle fonction de l'art musical s'est particulièrement pleinement manifestée dans les genres de musique de cérémonie et de cérémonie.
En l'honneur de Pierre Ier et de ses commandants, des chants spécialement composés ont été interprétés, appelés chants « panégyriques » ou « viat ».
En termes musicaux et poétiques, les chants panégyriques étaient une expression typique des sentiments héroïques et patriotiques de l'époque de Pierre le Grand.
Ils ont donné naissance à un style particulier de musique chorale solennellement luxuriante et anthémique, un style qui a connu son apogée dans les concerts choraux, les cantates et les oratorios à la fin du siècle.
Les genres de danse étaient particulièrement populaires.
Les danses des assemblées de Pierre le Grand - menuet, polonaise, anglaise - étaient solidement enracinées sur le sol russe, et certaines d'entre elles, principalement le menuet, devinrent les favorites de la société noble.
Le répertoire musical des assemblées de Pierre le Grand était très varié.
Au cours des dernières années du règne de Pierre, les divertissements musicaux à la cour prirent un caractère différent.
Peu à peu, les représentants les plus instruits de l'aristocratie russe ont commencé à s'impliquer dans la musique. Certains d’entre eux maîtrisaient l’art de jouer du clavicorde, du violon et de la flûte. À la cour, les chants galants d'amour et de contenu lyrique (« arias »), interprétés avec l'accompagnement d'un clavecin, d'une flûte ou d'un violon, devinrent à la mode.
La musique occupait également une place prépondérante au théâtre. Les premières années du règne de Pierre Ier marquèrent le début du développement actif de la vie théâtrale en Russie. Pour la première fois, le théâtre était accessible à un public relativement large. La musique instrumentale était un participant constant à toutes les représentations. Pour l'inscription productions théâtrales, apparemment, il fallait un groupe assez important de musiciens.
Ayant commencé son existence dans les premières années du règne de Pierre Ier, le théâtre russe a continué de croître et de se développer tout au long du XVIIIe siècle. Le théâtre est devenu un centre important de la vie musicale à l’époque post-Pétrine, lorsque l’art gagnait une plus grande reconnaissance auprès du public.
L'époque des années 30-60 du XVIIIe siècle a été marquée par la croissance identité nationale et le renforcement des traditions culturelles nationales. Les activités de Mikhaïl Vassilievitch Lomonossov, le premier scientifique russe à l'échelle mondiale, étaient d'une grande importance. La littérature russe grandit et se renforce ; La poésie du classicisme russe a prospéré, représentée dans les œuvres du même Lomonossov et de ses plus proches contemporains V.K. Trediakovsky et A.P. Sumarokov. Les succès de l'art russe se sont clairement manifestés dans le travail du célèbre architecte V.V. Rastrelli, dans les portraits d'A.P. Losenko, A.P. Antropov et I.P. Argunov.
Dans les années 30 et 40, la musique quitte progressivement la sphère arts appliqués sur une voie de développement indépendante. Des genres musicaux complexes sont maîtrisés : opéra, cantate, sonate, suite. Instruments de musique, notamment le clavicorde, le violon et la harpe, sont de plus en plus répandus dans la vie noble. Des concerts de chambre ont lieu à la cour et dans les maisons des nobles. Des chœurs, des orchestres et des troupes d'opéra se forment et les musiciens russes maîtrisent les techniques de l'interprétation. Ainsi, les traditions en développement de la musique quotidienne et de concert ont préparé le terrain pour l'émergence ultérieure de l'école de composition russe.
Le genre principal caractérisant le développement de l'art musical au XVIIIe siècle en Russie était l'opéra. Il n'est pas surprenant que ce soit dans le genre de l'opéra que les capacités créatives des compositeurs russes du XVIIIe siècle se soient ensuite manifestées le plus clairement.
Parallèlement à l'opéra, divers genres de musique de chambre gagnent en popularité en Russie. Au milieu du XVIIIe siècle, les concerts de chambre à la cour deviennent monnaie courante.
La musique de chambre connaît un grand succès dans les cercles amateurs aristocratiques. À cette époque, le rôle de l’orchestre de la cour s’était sensiblement accru.
Au début des années 60, l'orchestre était divisé en deux groupes indépendants de musiciens : des interprètes d'opéra, de symphonie et de musique de salon. Une telle différenciation était un signe incontestable de la croissance des forces exécutives.
Ce n'est pas un hasard si des compositeurs russes aussi talentueux que V.A. Pashkevitch et I.A. Khandoshkine.
Le dernier tiers du XVIIIe siècle se caractérise par une importante démocratisation de la vie musicale et sociale. La vie théâtrale dépasse largement les frontières de la vie de cour et de la vie aristocratique. L'éducation musicale, l'impression musicale et l'édition musicale se développent. La musique devient la propriété de cercles plus larges de la société russe : la pratique de la musique à la maison se généralise dans les environnements bourgeois à petite échelle et urbains.
Le rôle principal dans la vie musicale de la Russie appartient toujours au théâtre d'opéra. Cependant, le développement du théâtre musical prend à cette époque une nouvelle direction : le répertoire de l'opéra et la composition du public changent.
Les succès du théâtre dramatique national ont été d'une grande importance pour le développement du genre lyrique en Russie. La vie théâtrale a connu un grand essor dans la période 1770-1780, à l'époque des activités des principaux dramaturges russes Fonvizin, Nikolaev, Knyajin, Kapnist. En 1776, le Théâtre Petrovsky a été ouvert à Moscou, sur la base duquel est ensuite né le Théâtre Bolchoï.
A côté des théâtres « libres » de ville, à la fin du XVIIIe siècle, un réseau de théâtres de servage disséminés dans toute la Russie se déploie largement.
Les théâtres du comte N.P. Sheremetev dans ses domaines de Kuskovo et d'Ostankino, près de Moscou, étaient particulièrement connus.
Le Théâtre Chérémétiév était avant tout une maison d'opéra et la base du répertoire était les dernières « nouveautés » théâtrales - des opéras-comiques de compositeurs français et italiens. Les meilleures œuvres de Paisiello, Piccini, Grétry et Monsina ont été jouées sur cette scène.
Et dans les rôles principaux brillait la célèbre « première chanteuse » du théâtre Cheremetev Praskovya Ivanovna Kovaleva (sur scène - Parasha Zhemchugova, 1768-1803), dont le nom est entré dans les légendes populaires et a été couvert d'une gloire légendaire.
Très populaire dans la vie quotidienne de la Russie féodale type particulier performance - musique d'orchestres de cors.
À la fin du XVIIIe siècle, les orchestres de cor interprètent également un répertoire de concert assez large de musique classique (y compris les symphonies de Haydn et de Mozart) et participent même à des représentations d'opéra.
À la fin du XVIIIe siècle, la vie de concert devient de plus en plus systématique.
Les concerts d'oratorio et de chorales ont connu un grand succès auprès du public. Parallèlement, des concerts solos ont également eu lieu.
Les performances des clavecinistes et organistes V. Palschau, I. Gessler, A. Sartori, également connus en Russie pour leurs activités d'enseignement, ont connu un grand succès.
Succès dans l'éducation musicale et la vie théâtrale et concertante
a créé une base solide pour la croissance future de la culture musicale. Si au début du siècle la musique familiale ne prospérait que dans un cercle restreint de l'aristocratie russe et était en grande partie un hommage au « goût étranger », elle est aujourd'hui devenue une nécessité.
À art musical Malgré les restrictions de classe, des segments de plus en plus larges de la population tendent la main, et même les représentants de la classe des serfs constituent désormais presque le groupe principal des musiciens professionnels. À la fin du XVIIIe siècle, nous pouvons parler de traditions nationales bien établies et stables dans le domaine de l'interprétation musicale, de l'opéra et du concert.
Opéra XVIIIe siècle.
Parmi les différents genres de musique professionnelle de la fin du XVIIIe siècle, l'opéra occupe la première place. C'est l'opéra à cette époque qui devient le type de créativité musicale le plus développé, le plus professionnel et en même temps le plus répandu. L'opéra attire à la fois un large public et les meilleures forces créatrices. L'opéra suscite des réactions vives dans opinion publique, en poésie, littérature et critique. Avec une grande spontanéité et exhaustivité, il reflète les tendances avancées et démocratiques de l’art russe.
L'opéra, comme la comédie, abordait les problèmes les plus aigus et fondamentaux de la réalité russe, et tout d'abord la question de l'inégalité sociale, la situation difficile et impuissante de la paysannerie serf.
L'opéra russe du XVIIIe siècle est avant tout une comédie-opéra réaliste de la vie quotidienne, étroitement liée à toute la structure de la vie sociale russe.
Sur la scène de l'opéra de la fin du XVIIIe siècle apparaît une galerie de personnages typiques depuis longtemps familiers au spectateur grâce aux comédies de l'époque.
L'opéra, à sa manière, ridiculisait à juste titre les mœurs arriérées de la société russe, fustigeait les vices du bétail et des niais.
L'orientation critique et accusatrice détermine la tendance principale et fondamentale de l'opéra-comédie réaliste du XVIIIe siècle, qui est entré dans le cercle des phénomènes les plus significatifs et progressistes de l'art russe de l'ère Radichtchev.
Le jeune art de l'opéra du XVIIIe siècle démontre clairement l'étonnante diversité des voies de développement de l'école de composition russe.
L'opéra, avec toute la complexité et la diversité de ses formes, a nourri toute la musique professionnelle russe et a contribué au développement d'autres genres.
Les fondements du symphonisme russe et des classiques choraux russes y sont enracinés. En contact étroit avec chanson populaire Et romance de tous les jours, cela a également influencé les paroles vocales professionnelles.
Le développement actif de la dramaturgie lyrique au XVIIIe siècle a largement déterminé à l'avance le rôle important que le genre lyrique était destiné à jouer dans l'œuvre des compositeurs classiques.
Art populaire du XVIIIe siècle
La créativité poétique rebelle a invariablement accompagné les peuples tout au long de leur histoire, étant une réponse artistique aux événements majeurs de la réalité. À différentes époques, l’art populaire a pris différentes formes. Pour le 18ème siècle. caractérisé par l'émergence de nouveaux thèmes et d'images animés par des conditions historiques modifiées.
Place centrale dans l'art populaire oral du XVIIIe siècle. sont occupés par des chansons et des légendes sur Pougatchev. Il n’est pas étonnant qu’A.S. Pouchkine y ait apprécié « le cachet de la modernité vivante ». Ces chants ont été créés lors des combats des rebelles contre les troupes tsaristes. Le peuple ne voit pas en Pougatchev un « voleur d’État, un monstre, un scélérat et un imposteur », comme le qualifiaient les manifestes du tsar, mais un roi du peuple, un protecteur et un vengeur des paysans. Dans les légendes populaires, Pougatchev est un héros, un héros-commandant, étroitement lié au peuple et opposé à la noblesse ; il est devenu le chef des rebelles qui
Nous avons pensé à une juste cause,
La cause est bonne, j'ai une pensée honnête :
Nous sommes de nobles messieurs - sur des cordes,
Nous sommes des commis et des yarygs - sur des colliers,
Nous sommes des sélectionneurs de bouleaux.
Les gens ne croyaient même pas à la mort de Pougatchev, tant la confiance en sa force était grande. L’exploit de Pougatchev n’était pas seulement glorifié par les Russes : les Bachkirs, les Mordoviens, les Tatars et les Oudmourtes voyaient en lui un représentant des aspirations du peuple. Avec Pougatchev, son compagnon d'armes Salavat Yulaev est également glorifié dans les chansons bachkir.
En plus des chansons sur Pougatchev, au XVIIIe siècle. Les chansons créées précédemment sur Razin, sur « les bons gars, les gens libres » étaient populaires. Il s’agit de la célèbre chanson « Ne fais pas de bruit, mère chêne vert ».
Au XVIIIe siècle Les genres traditionnels de l'art populaire ont continué à être largement utilisés - épopées, contes de fées, proverbes, dictons, chansons de tous les jours, etc. Cela ne peut être considéré comme un accident qu'au XVIIIe siècle. des proverbes ont été écrits qui reflètent l'idée de volonté : « la volonté est pour le maître, et la servitude est pour l'esclave », « la volonté ne veut pas de servitude », « dans le champ il y a la volonté ».
Dans la littérature démocratique manuscrite du XVIIIe siècle. Des œuvres d'art populaire ont pénétré, qui n'ont pas pu être publiées en raison des frondes de la censure. Telle est la « Lamentation des serfs » qui, à travers des comparaisons expressives, révèle la « férocité » du bar et la position servile des serfs. « Où que vous alliez, il y a des gentlemen partout », s'exclame tristement l'auteur inconnu de « Lamentation » ; la mort est la seule délivrance d'un destin difficile. La vie difficile des serviteurs affamés se reflétait dans le « Conte du village Pakhrinskaya de Kamkina » paysan. On peut entendre soit une plainte, soit des rires amers jusqu'aux larmes dans les parodies manuscrites de documents officiels. Dans « Deaf Passport », l'auteur parle avec amertume de l'impossibilité pour un paysan en fuite de trouver un emploi ; La pauvreté le pousse sur la voie du vol et du vol. Le dur service d'un soldat est décrit de manière vivante dans des histoires manuscrites d'origine militaire - dans une pétition parodique adressée à Dieu et dans le "Conte des Douleurs". La satire populaire pénètre également dans les estampes populaires - tel est le tableau « Le taureau ne voulait pas être un taureau », où les rêves de justice sociale du peuple sont exprimés sous une forme allégorique.
Les principaux motifs du drame populaire oral sont une dénonciation acerbe du roi méchant (le drame « Le tsar Maximilien »), la moquerie d'un serviteur envers un noble en ruine (« Le Maître imaginaire ») et des appels à des représailles contre les nobles (« Le Bateau »). Ce genre d'art populaire oral se reflète dans un forme de jeu contradictions de classe de l’époque.
Théâtre démocratique russe du XVIIIe siècle. a également montré les nobles et le clergé sous leur véritable forme disgracieuse, a exposé de manière satirique la stupidité d'un fonctionnaire judiciaire, l'avidité et l'ignorance d'un médecin charlatan étranger, la stupidité et l'arrogance d'un maître parasite. Le théâtre populaire se caractérise par un grotesque aigu dans la représentation des personnages, l'expressivité des gestes et des dialogues et une improvisation fréquente du texte utilisant des thèmes politiques généraux et quotidiens locaux. Ces représentations folkloriques ont constitué l'un des fondements nationaux du drame quotidien et satirique russe dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.
Les goûts artistiques des travailleurs s’incarnent de manière vivante dans les œuvres d’art appliqué. Les œuvres d'artistes folkloriques contiennent des images de la vie populaire, des croquis satiriques de représentants des classes dirigeantes, des images de contes de fées, des motifs floraux et géométriques.
Les rouets, métiers à tisser, etc. étaient décorés de sculptures ou de peintures. Jouets d'enfants peints du XVIIIe siècle. sous une forme grotesque, ils ridiculisent la dame mièvre et choyée, le marchand satisfait de lui-même, le noble à la mode. Des images d'animaux et d'oiseaux (coq, faucon, cheval, cygne, etc.) peuvent être trouvées sur toutes sortes d'articles ménagers, de meubles, de planches en pain d'épices, etc. La vaisselle du paysan était pauvre, mais avec quel amour les bols et les louches en argile et en bois ont été peints, de quelles fines sculptures les caisses en écorce de bouleau et les caisses en bois sont recouvertes, quel goût strict est mis dans les tissus à motifs, les dentelles fines et les broderies colorées !
Culture de la noblesse.
Classicisme
Culture russe de la seconde moitié du XVIIIe siècle. reflète les caractéristiques d’une nation en plein essor. En augmentant rôle public fiction, qui perd peu à peu son ancien caractère anonyme et manuscrit. Les écrivains progressistes sont des combattants actifs pour les idées des Lumières ; Les premières revues littéraires paraissent.
Bien que les écrivains et les artistes russes se soient tournés vers l'expérience du classicisme d'Europe occidentale, qui était en avance sur eux dans leur développement, ils ont cherché à donner à ce mouvement les traits de l'originalité nationale. Lomonosov l'a bien dit: "Afin de ne rien introduire de répréhensible et de ne rien laisser de bon, vous devez regarder qui est préférable de suivre et dans quoi."
Contrairement au classicisme d'Europe occidentale, le classicisme russe, plein du pathétique de la citoyenneté, avait de fortes tendances éducatives et un courant satirique accusateur aigu.
En littérature, le classicisme russe est représenté par les œuvres de A. D. Kantemir, V. K. Tredyakovsky, M. V. Lomonosov, A. P. Sumarokov. A.D. Kantemir était le fondateur du classicisme russe, le fondateur de la direction satirique réelle la plus vitale - telles sont ses célèbres satires. V.K. Tredyakovsky, avec ses travaux théoriques, a contribué à l'établissement du classicisme, mais dans son œuvres poétiques le nouveau contenu idéologique n'a pas trouvé de forme artistique correspondante. Ceci a été réalisé dans le genre d'une ode solennelle et philosophique par M.V. Lomonosov, pour qui cette forme et l'appel au monarque ont été l'occasion de promouvoir l'idée de progrès culturel national.
Les traditions du classicisme russe se sont manifestées différemment dans les travaux de A.P. Sumarokov et son école (M.M. Kheraskov, V.I. Maikov Ya.B. Knyazhnin, etc.), qui défendaient l'idée de l'inséparabilité des intérêts de la noblesse. et la monarchie. Sumarokov a jeté les bases du système dramatique du classicisme. Dans ses tragédies, sous l'influence de la réalité de l'époque, il se tourne souvent vers le thème du soulèvement contre le tsarisme, par exemple dans la tragédie politique « Dmitri le prétendant ». Dans son travail, Sumarokov poursuivait des objectifs sociaux et éducatifs, prêchant des sentiments civiques élevés et des actes nobles ; "La propriété de la comédie est de corriger les mœurs par la moquerie", a écrit A.P. Sumarokov.
Depuis les années 70 du 18ème siècle. Le classicisme russe en littérature connaît une crise ; l'aggravation des contradictions sociales et de la lutte des classes conduit à la pénétration de nouveaux thèmes et sentiments dans la littérature. Ainsi, des motifs républicains sont apparus dans la tragédie « Vadim Novgorodsky » de Ya B. Knyazhnin. Mais en même temps, les thèmes civils sont mis de côté par les paroles d’amour. Du mouvement littéraire leader, le classicisme devient la littérature des cercles étroits de servage réactionnaire.
Le classicisme gagne une position dominante dans l'architecture et les beaux-arts. Il a déterminé l'apparence de Saint-Pétersbourg, où V. I. Bazhenov, A. D. Zakharov, A. N. Voronikhin, ainsi que des architectes étrangers - G. Cameron, D. Quarenghi et d'autres architectes russes ont résolu avec succès les problèmes les plus importants de l'urbanisme ; leurs bâtiments se distinguent par la clarté et la logique de leur conception : rigueur et laconisme se conjuguent dans leur œuvre avec une volonté d'images cérémonielles monumentales. Il convient de noter en particulier l'ancien bâtiment de la bibliothèque V.I. Lénine (l'ancienne maison de P.E. Pashkov) à Moscou - la plus haute réalisation de l'œuvre de Bajenov, un brillant exemple de classicisme, parfait en termes d'image architecturale et d'ingéniosité en matière de décoration. Les ensembles et bâtiments publics créés par les architectes russes de la seconde moitié du XVIIIe siècle, par exemple le bâtiment du Sénat au Kremlin de Moscou (M. F. Kazakov), le palais Tauride à Saint-Pétersbourg (I. E. Starev), sont empreints de fierté patriotique. , idées de triomphe et de puissance de la Russie. La simplicité majestueuse et l'originalité de la composition se conjuguent avec des volumes compacts, des couleurs claires et une riche décoration de la façade et de la clôture du bâtiment.
Un trait caractéristique du classicisme russe en sculpture était la chaleur et l'humanité. Il suffit de regarder la pierre tombale de N. M. Golitsyna dans le monastère Donskoï par F. G. Gordeev pour ressentir la tristesse sublime et la sage retenue d'un chagrin tranquille, exprimé avec la plus grande sincérité. Les maîtres russes ont créé des exemples de sculpture monumentale, caractérisés par leur caractère majestueux, l'humanisme des images, leur brièveté et leur généralité. L'un des monuments les plus remarquables de cette époque est le monument à Pierre Ier par E.-M. Falcone. Il était étranger, mais le monument qu'il a créé doit être considéré dans le cadre de la culture russe, qui a prédéterminé l'évaluation de Pierre Ier et l'interprétation de son image sculpturale. La figure de Pierre, tendant la main vers l'avant, est reliée rythmiquement à un cheval, et la statue entière est reliée à un puissant piédestal, un rocher de pierre pesant 80 000 livres. La profondeur de la pensée, l'interprétation héroïque de l'image, le caractère pathétique du concept artistique font du « Cavalier de bronze » la poésie de l'histoire, symbole de la grande vocation historique de la Russie.
Le classicisme se reflète également dans peinture historique. Il convient de noter les peintures de A. P. Losenko «Vladimir et Rogneda» et «Adieu d'Hector à Andromaque», le tableau de G. I. Ugryumov «L'épreuve de la force de Jan Usmar». Cependant, la peinture était plus affectée par les limites du classicisme - le caractère idéal et abstrait des images, la conventionnalité des couleurs, l'imitation des poses et des gestes des modèles anciens.
Le classicisme théâtral russe, qui s'est développé au milieu du XVIIIe siècle, a été fondé par la dramaturgie de Lomonosov et Sumarokov, qui ont établi des thèmes national-patriotiques et des tendances pédagogiques dans le théâtre. Propagation du classicisme dans arts du théâtre associé à l'émergence à Saint-Pétersbourg en 1756 du théâtre public professionnel d'État dirigé par l'acteur russe F. G. Volkov. Les plus grands acteurs du classicisme théâtral russe étaient également I. A. Dmitrevsky, P. A. Plavilshchikov, T. M. Troepolskaya. Leur jeu se distinguait par une habileté subtile à révéler les passions et les pensées et par l'expressivité de la récitation. Maître d’un grand tempérament scénique, F. G. Volkov a laissé derrière lui le souvenir d’un artiste inspiré dans les images héroïques des personnages épris de liberté de la tragédie de Sumarokov, qui n’ont pas quitté la scène à cette époque.
Sentimentalisme
Le classicisme n’était pas la seule tendance de la culture noble au siècle des Lumières. Il a été remplacé par le sentimentalisme. Il a attiré avec lui l’attention sur les sentiments et les intérêts de l’homme ordinaire, principalement issu de la classe « moyenne ». La tragédie a été remplacée par le « drame bourgeois larmoyant » et l’opéra-comique. Le langage sublime des héros tragiques ne cesse d’enthousiasmer les auditeurs, qui saluent avec ravissement le « mélange de plaisir et de tristesse dans les actions » et versent des larmes sur des histoires sensibles. Créateur du genre de l'histoire sentimentale et du voyage sentimental dans la littérature russe, N. M. Karamzin a cherché à transmettre les expériences subtiles et profondes des gens ordinaires. Cependant, dans ses œuvres, il peint dans un esprit conservateur une relation idyllique entre propriétaires fonciers et paysans. N.M. Karamzine avait peur du discours des paysans, le fantôme des Français révolution bourgeoise XVIIIe siècle et a donc accepté la réalité féodale.
L'influence du sentimentalisme se reflète également dans l'architecture, notamment dans l'architecture des parcs, avec diverses « grottes de solitude », de mystérieux pavillons cachés au crépuscule et dans la stylisation de la nature « sauvage ». L'un des ouvrages de l'agronome et noble mémoriste A. T. Bolotov s'intitule : « Quelques notes générales sur les jardins tendres et mélancoliques ». La plupart des domaines du XVIIIe siècle. a été créé avec la participation ou les conceptions d'architectes et de jardiniers serfs.
En peinture, le sentimentalisme se reflète dans des sujets « sensibles », dans l’interprétation sucrée-douce des images paysannes, dans la représentation pastorale de la nature. Dans le tableau « Traire une vache » de M. M. Ivanov, toute l’attention de l’artiste n’est pas concentrée sur les paysans (ses images ne leur ressemblent même pas !), mais sur les doux moutons, sur l’image idyllique d’une vie rurale paisible. En regardant cette toile, on ne penserait pas qu'elle a été écrite en 1772 - à la veille de la guerre paysanne. Les thèmes sentimentaux sont également forts dans les œuvres du peintre paysagiste S. F. Shchedrin, qui a peint des « paysages avec du bétail » traditionnels, des cabanes paysannes à l'architecture fantastique et des « divertissements ruraux » idylliques de bergers et de bergères.
L'un des éminents sentimentalistes du portrait était V. L. Borovikovsky. Les images féminines qu'il a créées (par exemple, le portrait de M. I. Lopukhina) sont pleines de tendres sentiments élégiaques et d'ambiances idylliques.
Le fondateur du sentimentalisme dans le théâtre russe est l'acteur V. II. Pomerantsev. Théâtre des années 70-80 du XVIIIe siècle. souvent tourné vers les opéras pastoraux et les comédies. Il s'agit de la « Fête du village » de Maikov, au cours de laquelle les paysans touchés chantent en chœur : « Nous avons beaucoup de champs et vivons selon notre volonté, tu es notre maître et notre père ! »
Il en va de même pour les « drames larmoyants » de Kheraskov, avec des scènes déchirantes et une fin idyllique, avec la récompense de la vertu et la dénonciation du vice.
Une « sensibilité » sentimentale et idyllique pénètre dans la musique. La romance « La colombe grise gémit » (paroles de I. I. Dmitriev, musique de F. M. Dubyansky) a longtemps survécu à ses créateurs et s'est poursuivie jusqu'au XIXe siècle. pour troubler le cœur des commerçants et des commerçantes.
Le sentimentalisme dans la culture russe est né pendant la période de formation de nouvelles relations bourgeoises dans les profondeurs du système féodal-servage, et sa lutte avec le classicisme était le reflet de processus socio-économiques profonds. Par conséquent, malgré toutes les limites politiques du sentimentalisme, c’était un mouvement progressiste pour l’époque.
Conclusion
Le XVIIIe siècle dans le domaine de la culture et de la vie en Russie est un siècle de profonds contrastes sociaux, de montée de l'éducation et de la science.
Le XVIIIe siècle a été marquant pour la Russie avec des changements notables et des réalisations significatives dans le domaine de l'art. Sa structure de genre, son contenu, son caractère et ses moyens d'expression artistique ont changé. Et en architecture, en sculpture, en peinture et en graphisme, l'art russe est entré dans la voie du développement paneuropéen. Au cœur du XVIIe siècle, à l'époque de Pierre le Grand, un processus de « sécularisation » de la culture russe s'est produit. Dans la formation et le développement d'une culture laïque de type paneuropéen, il était impossible de s'appuyer sur d'anciens cadres artistiques, pour lesquels de nouvelles tâches dépassaient leurs capacités. Les maîtres étrangers invités au service russe ont non seulement contribué à créer un nouvel art, mais ont également servi d'enseignants au peuple russe. Un autre moyen tout aussi important de recevoir une formation professionnelle consistait à envoyer des artisans russes étudier en Russie. Europe de l'Ouest. Ainsi, de nombreux maîtres russes ont reçu une formation élevée en France, aux Pays-Bas, en Italie, en Angleterre et en Allemagne.
L'art russe, comme nous le verrons plus loin, qui a continué à se développer au XVIIIe siècle selon de nouveaux principes européens, reste encore un phénomène national exprimé avec son visage spécifique, et ce fait en soi est très significatif.
Cependant, contrairement à la période précédente, la culture était fortement influencée par la noblesse et la domination des étrangers persistait.
Au cours de cette période, la science et l'éducation russes ont continué à se développer, même si le servage et l'autocratie l'ont grandement entravé. Néanmoins, le gouvernement tsariste a dû prendre certaines mesures pour diffuser l'éducation - l'époque l'exigeait.
Dans le développement de l'éducation en Russie dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Deux tendances sont clairement visibles. Le premier d'entre eux s'est manifesté par une expansion significative du réseau d'établissements d'enseignement ; la seconde s'exprime dans le renforcement de l'influence du principe de classe sur l'organisation de l'éducation.
Le développement de la science est étroitement lié à la diffusion de l’éducation. Le besoin de connaître les lois de la nature et l'intérêt accru pour l'étude des ressources du pays étaient dus à des besoins économiques.
Liste de la littérature utilisée
1. " Dictionnaire encyclopédique Artiste russe." La pédagogie. 1983
2. A.N. Petrov. « Architecture russe de la première moitié du XVIIIe siècle. »
3. Grand Encyclopédie soviétique, - M. : 1975 Tomes 18,19,20,21.
4. V.V. Mavrodine « La naissance d'une nouvelle Russie », M., 1998.
5. Essais sur la culture russe. École supérieure de l'Université d'État de Moscou 1990 B.A. Rybakov.
6. Histoire de la musique russe. T. 1. De l'Antiquité au milieu du XIXe siècle. 1973. O. Levasheva, Y. Keldysh, A. Kandinsky.
7. Lire russe. "Essais sur la Russie musicale." 1971. Mironov A.G.
8. À propos de l'art russe. Œuvres rassemblées vol. 24. M., 1953. Gorki A.M.
9. Aux origines du théâtre russe. Kuzmin A.I. M. 1984.
10. Rybakova B. A. Histoire de l'URSS de l'Antiquité à la fin du XVIIIe siècle. M. : Lycée. 1983.
11. Krivorotov V. Jalons. Les hauts et les bas du chemin particulier de la Russie // La connaissance, c'est le pouvoir. N° 8, 9. 1990
12. Anisimov E.V. La Naissance d'un Empire // livre. Histoire de la Patrie : personnages, idées, décisions. Essais sur l'histoire de la Russie du IXe au début du XXe siècle. M. : Politizdat. 1991.
K. Marx Et F. Engels. Travaux, tome 22, p.
K. Marx Et F. Engels. Travaux, tome 20, p.
M. V. Lomonossov. Œuvres complètes, tome 6. M.-L., 1952, p.
Au XVIIIe siècle, a eu lieu « l'européanisation » de la culture russe - le processus d'introduction de la culture russe à la culture européenne. La pénétration des influences occidentales en Russie a commencé au XVIIe siècle. Il y avait une colonie allemande à Moscou. Il y avait de nombreux Anglais et Néerlandais dans le commerce et l'industrie russes. Cependant, ce n’étaient que les premiers symptômes d’une nouvelle tendance dans le développement de la culture russe. Elle se manifeste pleinement au XVIIIe siècle. La connaissance de la Russie avec la culture européenne s'est déroulée en plusieurs étapes : des maîtres étrangers ont été invités à travailler en Russie, des œuvres d'art européennes ont été achetées, des maîtres russes ont été envoyés à l'étranger en tant que retraités, c'est-à-dire aux frais du public. À partir du milieu du XVIIIe siècle, commence le développement de la culture russe, correspondant au développement paneuropéen. Désormais, tous les nouveaux mouvements culturels et artistiques viennent de l'Occident et s'enracinent sur le sol russe (baroque, rococo, classicisme, romantisme, etc.). La deuxième tendance dans le développement de la culture russe du XVIIIe siècle est la « ». la sécularisation » de la culture, la pénétration de principes laïcs dans celle-ci, l'abandon de l'Église et des canons religieux. Ce processus a couvert toutes les sphères de la culture (éducation, illumination, création de livres, culture artistique, vie quotidienne). De plus, en Occident, à cette époque, de nouvelles formes de vie et de culture laïque s'étaient déjà formées. Par conséquent, la Russie a dû suivre cette voie de développement dans tous les domaines en 50 ans, ce qui a duré 2 à 3 siècles en Occident. La culture russe du XVIIIe siècle a absorbé les problèmes de la culture européenne des XVe et XVIIIe siècles, combinant les caractéristiques de la Renaissance et des Lumières.
Le bilan de la culture russe du XVIIIe siècle est ambigu. Les slavophiles lui reprochaient de copier et d'imiter, de rompre avec les anciennes traditions russes. Ils parlaient de la vie spirituelle illimitée de l’époque. Les Occidentaux pensaient qu’il était nécessaire d’emprunter l’expérience européenne pour surmonter le retard de la Russie. Selon eux, l’expérience occidentale a été retravaillée et a pris racine sur le sol russe. Dans la culture d’Europe occidentale, de nombreuses déclarations nient toute originalité de la culture russe.
Conclusion
Au cours de la rédaction de l'essai, j'ai atteint mes objectifs et suis parvenu aux conclusions décrites ci-dessous.
Le développement de la science est étroitement lié à la diffusion de l’éducation. Le besoin de connaître les lois de la nature et l'intérêt accru pour l'étude des ressources du pays étaient dus à des besoins économiques.
Le XVIIIe siècle a été marquant pour la Russie avec des changements notables et des réalisations significatives dans le domaine de l'art. Sa structure de genre, son contenu, son caractère et ses moyens d'expression artistique ont changé. Et en architecture, en sculpture, en peinture et en graphisme, l'art russe est entré dans la voie du développement paneuropéen. Au cœur du XVIIe siècle, à l'époque de Pierre le Grand, un processus de « sécularisation » de la culture russe s'est produit. Dans la formation et le développement d'une culture laïque de type paneuropéen, il était impossible de s'appuyer sur d'anciens cadres artistiques, pour lesquels de nouvelles tâches dépassaient leurs capacités. Les maîtres étrangers invités au service russe ont non seulement contribué à créer un nouvel art, mais ont également servi d'enseignants au peuple russe. Un autre moyen tout aussi important de recevoir une formation professionnelle consistait à envoyer des artisans russes étudier en Europe occidentale. Ainsi, de nombreux maîtres russes ont reçu une formation élevée en France, aux Pays-Bas, en Italie, en Angleterre et en Allemagne.
L'art russe, comme nous le verrons plus loin, qui a continué à se développer au XVIIIe siècle selon de nouveaux principes européens, reste encore un phénomène national exprimé avec son visage spécifique, et ce fait en soi est très significatif.
Cependant, contrairement à la période précédente, la culture était fortement influencée par la noblesse et la domination des étrangers persistait.
Au cours de cette période, la science et l'éducation russes ont continué à se développer, même si le servage et l'autocratie l'ont grandement entravé. Néanmoins, le gouvernement tsariste a dû prendre certaines mesures pour diffuser l'éducation - l'époque l'exigeait.
Dans le développement de l'éducation en Russie dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Deux tendances sont clairement visibles. Le premier d'entre eux s'est manifesté par une expansion significative du réseau d'établissements d'enseignement ; la seconde s'exprime dans le renforcement de l'influence du principe de classe sur l'organisation de l'éducation.
2. Culture russe du XVIIIe siècle
Culture de la Russie au XVIIIe siècle. développé sous l'influence des changements survenus dans le contexte socio-économique et vie politique des pays. Le développement de l'économie et de l'absolutisme ont prédéterminé le développement de la culture russe en tant que culture laïque. Dans une large mesure, cela a été facilité par la chute de la dictature spirituelle de l'Église, puisque l'absolutisme l'a privée du pouvoir économique et politique et, la subordonnant à son pouvoir, a fait de l'Église une partie de l'appareil d'État. Changements intervenus au XVIIIe siècle. dans la culture, affectait principalement la culture de la classe dirigeante - la noblesse. Au XVIIIe siècle dans la culture, son caractère de classe se manifestait nettement. D'une part, la culture de la noblesse et certains groupes sociaux type de marchands, de bureaucrates, et d'autre part, la culture de la population en général, principalement la paysannerie, qui a préservé les formes traditionnelles et les éléments de la culture dans les sphères économique, quotidienne, spirituelle et esthétique (folklore) et juridique coutumière.
Histoire de la culture russe du XVIIIe siècle. généralement divisé en deux périodes : la fin du XVIIe siècle - le premier quart du XVIIIe siècle. (formation d'une nouvelle culture) et le milieu - seconde moitié du XVIIIe siècle. - le développement et l'épanouissement de la culture noble laïque et de la culture populaire, qui étaient fondamentalement de nature traditionnelle.
La première étape du développement de la culture porte l'empreinte des transformations de Pierre. La formation d’une culture européenne laïque est en cours en Russie. A cette époque se crée une idéologie qui définit le rôle éducatif et édifiant de l’art dans la société. Le système artistique s'est développé dans deux directions : amélioration des moyens précédemment trouvés expression artistique, ainsi que la recherche et la création de nouveaux genres. A cette époque, le processus de développement de l'éducation laïque était en cours, l'idéologie de l'État absolutiste se formait, l'ensemble architectural de Saint-Pétersbourg se développait, le portrait, la musique et le théâtre se développaient. La connaissance se transforme en science, à laquelle est rattachée une Académie des Sciences et une université. Une université est en cours de création à Moscou, où l'apprentissage se conjugue avec le développement recherche scientifique et la diffusion des connaissances scientifiques. Le baroque cède la place au classicisme.
Au deuxième stade du développement culturel, la créativité artistique et le classicisme s'épanouissent dans la littérature, l'architecture, la sculpture et la peinture. Petersburgskaya est en cours de création école de composition. L'éducation laïque se développe et acquiert un caractère de classe.
La création et le développement de l’État russe ont nécessité un nombre croissant de personnes instruites. Au début du XVIIIe siècle. Des écoles primaires ont été créées dans la province : des prêtres ont été formés dans 46 écoles diocésaines, des fonctionnaires mineurs ont été formés dans 42 écoles numériques et des enfants de soldats ont été formés dans des écoles de garnison. L'éducation est devenue obligatoire pour la noblesse.
En 1701, deux nouveaux types d'écoles apparaissent à Moscou : Pushkarskaya (artillerie) et Navigatskaya. L'École de navigation a formé non seulement des spécialistes maritimes, mais aussi des ingénieurs, des géomètres, des enseignants des écoles numériques, des architectes et des fonctionnaires civils. Depuis 1715, elle devient une classe préparatoire à l'Académie maritime créée à Saint-Pétersbourg. Une école de médecine a été ouverte en Russie en 1707. Des écoles d'ingénierie, de construction navale, de navigation, d'exploitation minière et d'artisanat ont été créées et ont fonctionné. Les langues étrangères étaient enseignées au gymnase du pasteur Gluck. L'envoi de jeunes nobles à l'étranger était d'une grande importance pour la formation de spécialistes.
Le développement de l’enseignement laïc pose la question de la création de nouveaux manuels scolaires. En 1701, le manuel de Polikarpov fut publié. En 1703, un manuel d'arithmétique de L. F. Magnitsky parut. Au lieu des chiffres alphabétiques, des chiffres arabes ont été introduits. Magnitsky et Farvarson ont préparé pour publication un tableau de logarithmes de A. Vlakka. En 1708, une écriture civile fut introduite. Des imprimeries ont été créées dans les villes pour imprimer des manuels scolaires, des publications scientifiques et des actes législatifs. En 1722, un manuel de mécanique de Skornyakov-Pisarev fut publié. Au total, 610 titres de livres ont été publiés sous le règne de Pierre Ier. Le développement de l'imprimerie a contribué au développement de la librairie et de la bibliothéconomie. En 1714, la première bibliothèque publique fut ouverte à Saint-Pétersbourg, qui devint la base de la bibliothèque de l'Académie des sciences.
Depuis 1731, des établissements d'enseignement nobles fermés ont commencé à être créés, notamment le Land Noble Cadet Corps, un établissement d'enseignement militaire pour les nobles. Le corps a formé des officiers pour l'armée et des fonctionnaires travaillant dans les départements civils. Là, ils étudièrent les disciplines militaires, la géographie, la jurisprudence et les langues étrangères. En 1752, le Corps Naval est créé. Plus tard, le Corps d'artillerie et du génie fut créé. En 1759, le Corps des Pages est ouvert. Le gouvernement a accordé une protection spéciale à ces corps.
Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Les efforts de l’autocratie visaient à créer une « nouvelle race de personnes ». Le chef d’orchestre de cette politique était le talentueux professeur I. I. Betskoy. Il a développé " Etablissement général sur l'éducation des deux sexes de la jeunesse. Il a été approuvé par l'impératrice. La « nouvelle race de personnes » devait être élevée, isolée de la famille et de la société, dès l’âge de 5 ou 6 ans, dans des établissements d’enseignement de type internat à classes fermées. Dans ceux-ci, les étudiants devaient recevoir un certain nombre de connaissances exigées d'un représentant d'une classe particulière, comprendre clairement leurs droits et responsabilités selon la classe, et surtout, ils devaient être « dégoûtés de toutes sortes d'insolences ». Cet objectif a été atteint en essayant « d’inculquer la crainte de Dieu aux jeunes ». Isolés de leur famille et de la société jusqu'à l'âge de 18-20 ans, les étudiants de ces établissements d'enseignement se préparaient à des cours correspondant à leur appartenance de classe. Un officier ou un fonctionnaire attendait le noble. L'« homme nouveau », formé dans un orphelinat, devait se livrer à des travaux manuels et à d'autres activités prescrites par sa classe. Par son éducation et son éducation, il différait des nobles.
En 1764 et 1770 Selon le projet de Betsky, des foyers éducatifs pour les enfants trouvés et les bébés « malheureusement nés » ont été créés à Moscou et à Saint-Pétersbourg. En 1764, l'Institut Smolny pour les jeunes filles nobles de Saint-Pétersbourg a été ouvert pour les jeunes femmes nobles. En 1765, un département pour filles bourgeoises y est créé. En 1772, une école commerciale fut ouverte pour les enfants des commerçants et des citadins, le soi-disant lycée Demidov. En 1779, l'Institut Catherine est ouvert pour les filles issues de familles de bourgeois et de marchands. Les corps de cadets ont été transformés.
En 1744, les écoles numériques fusionnèrent avec les écoles de garnison et commencèrent à être appelées écoles d'alphabétisation. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. l'éducation spirituelle pouvait être obtenue dans les écoles diocésaines, les séminaires théologiques et les académies.
En 1782-1786 En Russie, une réforme scolaire a été menée, qui a marqué le début de la création lycée avec des programmes d'études et des méthodes d'enseignement unifiés. Dans le pays, les principales écoles publiques ont été créées dans les provinces et les petites écoles publiques dans les districts. Dans les petites écoles, qui dispensaient des connaissances de base en lecture, écriture, calcul, écriture et catéchisme, les élèves étudiaient pendant deux ans. Les principales écoles dispensaient un enseignement de quatre ans. Les matières primaires y étaient enseignées, ainsi que la langue russe, l'arithmétique, l'histoire, la géographie, les sciences naturelles, l'architecture, la physique et la mécanique. Fin du XVIIIe siècle. 400 écoles publiques ont été créées.
En plus des écoles publiques, des particuliers ont créé de leur propre initiative des écoles pour les enfants pauvres et les orphelins à Moscou, Saint-Pétersbourg, Tver, Toula et dans d'autres villes. En 1779, à l'initiative de N.I. Novikov, le premier établissement d'enseignement pédagogique a été ouvert à l'Université de Moscou - un séminaire pour enseignants. Fin du XVIIIe siècle. Il y avait trois écoles de médecine en Russie. En plus d'eux, une formation médicale a été dispensée à l'Académie médico-chirurgicale et à la Faculté de médecine de l'Université de Moscou.
Au XVIIIe siècle L'enseignement universitaire commence à se développer en Russie. En 1724, Pierre Ier signe un décret portant création de l'Académie des sciences. Sa structure comprenait un gymnase et une université. L'université universitaire était censée former les futurs scientifiques et les cours étaient censés y être dispensés par des membres de l'Académie. Cependant, le gymnase universitaire et l'université jusqu'en 1758, lorsque la direction de la partie éducative et scientifique de l'Académie fut confiée à M.V. Lomonosov, menèrent une existence plutôt misérable en raison de l'insuffisance des ressources matérielles, de la confusion organisationnelle et de la sélection infructueuse des enseignants. M.V. Lomonosov a réussi à élever l'enseignement à un niveau supérieur et a commencé à enseigner en russe. Les professeurs comprenaient les meilleurs étudiants de l'université. Cependant, l’université académique était loin de devenir une citadelle de l’éducation et de la science en Russie.
Dans les années 50, M.V. Lomonossov a concentré ses efforts sur l'organisation d'une université à Moscou, qui allait devenir un centre d'éducation et de science. En 1755, avec l'aide du plus éminent noble élisabéthain I. I. Shuvalov, l'Université de Moscou a été ouverte. Il en devient également le premier conservateur. Mais l'idée principale de la création et de l'organisation de l'université appartenait à M.V. Il a développé un projet pour son organisation. L'Université de Moscou n'était pas classée laïque établissement d'enseignement. Contrairement aux universités d’Europe occidentale, elle ne disposait pas de faculté de théologie et l’enseignement était dispensé en russe et non en latin. L'Université de Moscou comptait trois facultés : la philosophie avec des départements de littérature, de physique et de mathématiques, de droit et de médecine. Pour former les étudiants, un gymnase avec deux départements a été créé à l'université - pour les nobles et les roturiers.
Dès sa fondation, l’Université de Moscou est devenue un centre d’éducation, de science et de diffusion des connaissances scientifiques. Des conférences publiques y ont été données et des débats scientifiques ont eu lieu, et la littérature scientifique et pédagogique a été largement publiée. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. L'Université de Moscou est devenue le plus grand centre scientifique et éducatif de Russie, où travaillaient d'éminents professeurs N. N. Popovsky, A. A. Barsov, D. S. Anichkov, S. E. Desnitsky et d'autres.
La création de l'Académie des Arts en 1757, issue des cours d'art du gymnase universitaire, est associée à l'Université de Moscou. Le théâtre étudiant de l’Université de Moscou a jeté les bases du théâtre professionnel à Moscou. En 1756, l'Université de Moscou commença à publier le journal Moskovskie Vedomosti, puis des magazines. Dans les années 70, la première société littéraire est née. L'Université de Moscou est également devenue le centre du développement de la culture nationale.
L'ouverture de l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg en 1725 constitue une étape importante dans le développement de la science russe au XVIIIe siècle. À l’époque de Pierre le Grand, le développement de la science et de la technologie était déterminé par les besoins pratiques de l’État. Ainsi, de grands succès ont été obtenus dans la recherche de minéraux, l’étude du sous-sol et la cartographie. Des expéditions ont été effectuées en Sibérie et en Extrême-Orient, en Asie centrale par V. Atlasov, I. Evreinov, D. G. Messerschmidt, I. Unkovsky et d'autres. Des cartes du Kamtchatka ont été compilées. S. Remezov au tournant des XVIIe et XVIIIe siècles. a commencé à rédiger le « Livre de dessins de Sibérie ». Ce travail a été poursuivi par I.K. Kirillov, qui a commencé à compiler « l'Atlas de l'Empire panrusse ». Son premier volume fut publié en 1732. En janvier 1725, Pierre Ier signa un décret envoyant l'expédition navale au Kamtchatka de V. I. Bering et A. L. Chirikov, qui dura de 1725 à 1730.
De grands progrès ont été réalisés dans le domaine de la mécanique, de la création de machines-outils et de mécanismes. Des noms tels que M.V. Sidorov, Y. Batishchev, A. Nartov, I.I. Serdyukov sont connus dans ce domaine. À l'époque de Pierre, les débuts de la collecte de collections scientifiques ont été posés. En 1719, la Kunstkamera est ouverte au public, dont la collection de « raretés » sert de base aux collections des futurs musées : l'Ermitage, la Marine et l'Artillerie.
En 1720, Pierre Ier a publié un décret sur la collecte de manuscrits anciens, de chronographes, de chroniqueurs et de diplômes des monastères. Des ouvrages historiques de F. Polikarpov, « Le Livre de Mars », « Discours sur les causes de la guerre de Suée » de P. P. Shafirov, « Le noyau de l'histoire russe » de A. I. Mankiev et d'autres ont commencé à être créés.
L'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg a été inaugurée le 27 décembre 1725. En deux décennies, elle a pris une place de choix parmi les autres académies du monde. A cette époque, d'éminents scientifiques y travaillaient : les mathématiciens L. Euler, D. Vernoul, l'astronome J. Delisle, les physiciens G. Richman, F. Epinus. En 1745, M. V. Lomonossov, figure marquante de la science russe, devient membre de l'Académie de Saint-Pétersbourg. Il a formulé des idées atomiques et moléculaires sur la structure de la matière, la conservation de la matière et le mouvement, des réflexions sur la nature cinétique de la chaleur, a mené des études sur l'électricité atmosphérique, a proposé une théorie de la formation des couleurs et des idées sur les changements temporels de la Terre. surface. Dans les sciences naturelles, Lomonossov était un innovateur, réfutant avec audace à bien des égards les opinions des autorités reconnues à son époque. Travaillant sur la théorie corpusculaire, il s’oppose aux constructions idéalistes de Leibniz et de Wolf, et ayant découvert la loi de conservation de la matière et du mouvement, il déclare que « l’opinion du célèbre Robert Boyle est fausse ». Le nombre de ces exemples peut être multiplié.
Dans le domaine des sciences naturelles, les travaux de Lomonosov se distinguent par la nouveauté, la profondeur de la recherche et la cohérence dans la mise en œuvre des principes matérialistes. Les idées et théories matérialistes de Lomonossov, importantes non seulement pour la Russie, mais aussi pour l'Europe occidentale, lui ont permis d'obtenir un succès exceptionnel dans la résolution des problèmes scientifiques les plus importants.
Les travaux scientifiques de Lomonossov ont contribué au développement de la métallurgie et des mines, de l'industrie manufacturière, de la défense nationale, de la navigation et de l'agriculture. Une autre chose est que dans les conditions de domination du servage, ses découvertes n'ont pas trouvé d'application appropriée et ont souvent été simplement étouffées.
Avec ses œuvres dans le domaine de la poésie et de la langue russe, Lomonossov a rendu un « service à la patrie ». Créant une nouvelle versification, il n'abandonna pas cette véritable poésie qui était dans la fiction des temps anciens et Rus médiévale. En effet, dans la poésie spirituelle, il choisit des motifs universels, émotionnels et psychologiques et les utilise dans ses poèmes. Lomonossov a créé une nouvelle langue littéraire en synthétisant les langues vivantes russes et slaves de l'Église, les comprenant comme des catégories stylistiques d'une langue littéraire commune.
Lomonosov a également utilisé l'expérience d'auteurs anciens (Horace, Virgile) et de poètes allemands. En utilisant l’expérience nationale et étrangère en matière de versification, il a créé une forme de vers véritablement nationale qui correspond aux « bénédictions de notre langue ». Lomonossov préférait les tenues formelles. L'essence idéologique de sa poésie était le pathos de la formation de la nation russe, la lutte pour la culture russe, et le thème principal était le thème de la Russie. L'œuvre de Lomonossov se caractérise par une orientation étatique-civile. Ses odes, en règle générale, posaient de graves problèmes à l'État et étaient écrites dans un style oratoire solennel.
M.V. Lomonossov a beaucoup fait pour le développement de la langue russe. Le scientifique a créé une grammaire qui lui a valu une renommée universelle. Lomonosov a parlé de la relation entre le langage, le monde matériel et la conscience humaine, du rôle et de la place de la parole humaine dans la vie de la société. Ces considérations donnaient certainement à sa grammaire une grande valeur scientifique. Lomonossov n'en a écrit qu'une partie, sans avoir le temps de créer la seconde syntaxe. En Rhétorique, il a développé une théorie de la prose littéraire et de la versification. La « Grammaire russe » et la « Rhétorique » de Lomonossov étaient d'une grande importance, car elles ouvraient « les voies de la connaissance à l'esprit commun », c'est-à-dire qu'elles contribuaient à faciliter la communication entre le peuple russe, le développement et la diffusion de l'éducation, de la science et de la science. culture.
De nombreux scientifiques éminents sont sortis de l’Académie. Les premières places parmi eux sont légitimement occupées par de nombreux étudiants de M. V. Lomonossov : le mathématicien et astronome S. Ya Rumovsky, le fondateur de l'école minéralogique russe V. M. Severgin, le naturaliste et ethnographe I. I. Lepekhin, le philosophe N. N. Popovsky, etc.
L'orientation prioritaire des travaux de l'Académie était l'étude de la géographie et de la nature du pays. Il convient de noter ici les travaux du botaniste S. G. Gmelin (« Flore de Sibérie »), du naturaliste SP. Krasheninnikov (« Description du pays du Kamtchatka »), documents documentaires sur la Sibérie de l'historien G. F. Miller (« Les portefeuilles de Miller »).
La deuxième expédition au Kamtchatka dirigée par Vitus Bering (1733-1743) s'avère riche en découvertes. Au cours de celle-ci, les côtes du nord-ouest de l'Amérique ont été découvertes, le détroit de Béring a été découvert et les rives nord de la Sibérie ont été décrites. Sur carte de contour Les îles Kouriles et le nord du Japon ont été touchés.
Au milieu et dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. la connaissance historique est transformée en science et un certain nombre d'ouvrages historiques majeurs sont créés, basés sur la philosophie rationaliste et la critique des sources historiques. Cela a été largement facilité par « L'histoire russe » (4 parties) de V.N. Tatishchev, où il a amené la présentation de l'histoire russe à la fin du XVIe siècle. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. L'histoire a été fructueusement étudiée par M.V. Lomonossov, qui, contrairement aux constructions normandes de G. Miller et Z. Bayer, a écrit dans son « Histoire russe ancienne... » sur l'origine autochtone des Slaves, l'origine slave méridionale des ethnonyme Rus. M. M. Shcherbatov a créé « l'Histoire de la Russie depuis l'Antiquité », qui a été mise à jour jusqu'en 1613 et contenait de nombreuses inexactitudes de nature chronologique et géographique.
Le général de division I. N. Boltin a écrit « Notes sur l'histoire de la Russie ancienne et moderne par G. Leclerc ». Leclerc, médecin français, a vécu dix ans en Russie et, à son retour dans son pays natal, il a écrit un essai dans lequel il critiquait la réalité du servage autocratique de la Russie d'un point de vue éducatif. Son travail contenait de nombreuses inventions et attaques contre la Russie et le peuple russe, découlant de l’ignorance de l’histoire du pays. Boltin a soumis l’œuvre de Leclerc à une analyse détaillée « afin de condamner et de faire honte à son auteur impudent ».
La diffusion des connaissances historiques a été facilitée par la publication de documents et œuvres historiques. N.I. Novikov, qui a publié « Ancient Russian Vivliofika », a joué un rôle important à cet égard. Sa deuxième édition contenait 20 volumes, où diverses sources historiques étaient publiées. Le développement de l'histoire locale historique a commencé dans les travaux de V.V. Krestinin et P.I. Rychkov.
La médecine (travaux sur la peste de D.S. Samoilovich) et l'agronomie se sont développées avec succès en Russie. Les travaux de A. T. Bolotov ont grandement contribué à son développement.
Seconde moitié du XVIIIe siècle. marqué par de grands succès dans le développement de la technologie. Le mécanicien autodidacte I. P. Kulibin a amélioré le meulage du verre pour les instruments optiques, a inventé la « lanterne à miroir » - un prototype de projecteur, un télégraphe sémaphore, un ascenseur, un nouveau mécanisme d'horloge et une portée de 298 m de long d'un seul- pont en arc sur la Neva. I. I. Polzunov a créé le projet de machine à vapeur et a construit en 1765 la première centrale à vapeur pour les besoins de l'usine. Il a été utilisé pendant deux mois puis abandonné. Toutes ces inventions et d'autres n'étaient pas largement utilisées en Russie, où dominait le servage, condamnant l'industrie à maintenir un retard technique et économique en raison du bon marché de la main-d'œuvre des serfs.
La princesse E. R. Dashkova, nommée directrice de l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg en 1783, a joué un rôle important dans l'organisation des travaux de recherche scientifique. Elle a occupé ce poste pendant douze ans. Pendant ce temps, l'économie de l'académie et de ses établissements d'enseignement a été mise en ordre et les activités d'édition sont devenues plus actives. Deux périodiques ont été créés : la revue littéraire, artistique et historique « Interlocuteur des amoureux de la parole russe » et « Nouveaux ouvrages mensuels », qui vulgarisent les connaissances scientifiques. Dans le même 1783, E. R. Dashkova dirigea l'Académie russe, qui devint le centre d'étude de la langue russe, rationalisant sa grammaire, son style et sa prononciation. Un «Dictionnaire de l'Académie russe» en 6 volumes a été préparé, contenant une explication de 43 000 mots de la langue russe.
Le XVIIIe siècle est marqué par le développement rapide de la pensée sociopolitique. Les représentants de la pensée sociale de la première moitié du siècle V. Tatishchev, D. Kantemir, I. Pososhkov, F. Prokopovich étaient inconciliables avec l'obscurantisme, l'inertie, le patriarcat, prônaient la large diffusion de la science et de l'éducation, le développement global de l'industrie et le commerce, s'est opposé à tout ce qui interférait avec le développement de la Russie et la formation d'un État absolutiste. Ils croyaient fermement que les progrès de la Russie étaient le résultat des activités d’un monarque autocratique et ont donc prouvé « à quel point régime monarchique C’est plus utile pour notre État que pour d’autres.
Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Dans la pensée sociopolitique de la Russie, il existe deux directions : conservatrice et éducative.
Idéologues direction conservatrice Catherine II, M. M. Shcherbatov, N. I. Panin, M. M. Kheraskov, A. P. Sumarokov et d'autres ont reconnu l'inviolabilité de l'autocratie et du servage, la division de classe de la société, ont parlé de la nécessité de préserver la position dominante de la noblesse, de renforcer ses droits et privilèges. Dans le même temps, se rendant compte qu'il était nécessaire de changer les formes de politique intérieure de l'autocratie, les représentants du courant conservateur considéraient que des concessions à d'autres classes étaient possibles si elles n'affectaient pas les fondements du système existant. Ils cherchaient uniquement à rénover le système existant, en le débarrassant du despotisme et de « l’asiatisme ».
Les Lumières - une idéologie antiféodale, essentiellement bourgeoise - sont nées dans les années 60 du XVIIIe siècle, lorsque l'autocratie et le servage sont devenus un obstacle au développement progressif du pays, lorsque les contradictions sociales se sont de plus en plus aggravées, lorsque les soulèvements paysans ont atteint une ampleur sans précédent. en Russie et, parallèlement aux questions économiques, a mis au premier plan les questions sociales, principalement la question des relations entre propriétaires fonciers et paysans. Les porteurs des idées anti-féodales et bourgeoises en Russie étaient des représentants de la noblesse progressiste et de l'intelligentsia émergente des différents rangs. Économiquement faible, politiquement impuissante, étroitement liée à l’autocratie et dépendante d’elle, la bourgeoisie russe naissante n’était pas et ne pouvait pas devenir porteuse d’idées anti-féodales.
Les idéologues des Lumières russes, à l'origine desquels se trouvait le grand M.V. Lomonossov, étaient N.I. Novikov, D.I. Polenov, Ya.P. Krylov, Radichtchevites - I. P. Pnin, I. M. Born, V. V. Popugaev, A. Kh. Vostokova, V. V. Passek, S. A. Tuchkov.
Dans le développement des Lumières dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Deux étapes peuvent être distinguées. Dans les années 60-70, le pays n’était pas encore mûr pour les réformes bourgeoises, il n’y avait pas de mouvement social de grande envergure et on parlait uniquement de limiter, d’atténuer et d’éliminer uniquement les manifestations les plus flagrantes du servage. Les Lumières ont vivement critiqué divers aspects du système féodal-servage et ont placé leurs espoirs dans la toute-puissance de l'éducation et les activités d'un monarque éclairé. Mais cette critique a préparé dès les années 80 et 90 la négation idéologique de l’ensemble du système féodal. Ces années ont été marquées pour la Russie par une nouvelle aggravation de la décomposition du système féodal-servage et une aggravation des contradictions sociales. Le système féodal a été ébranlé par les révolutions en Amérique et en France. Et c’est au cours de cette période que Radichtchev a développé un idéal politique intégral des Lumières, basé sur une analyse de l’ensemble du système social russe de l’époque. Dans les années 80-90, dans « Voyage de Saint-Pétersbourg à Moscou », il avance l'idée d'une révolution populaire comme moyen de détruire l'autocratie.
Mais à la fin du XVIIIe siècle. La voie révolutionnaire de la lutte contre l’absolutisme a été rejetée par les Lumières. La guerre paysanne menée par E.I. Pougatchev et la révolution en France de 1789-1794 y ont joué un rôle important. La société russe en était effrayée et les considérait comme des « émeutes sanglantes ». Les Radichtchéviens ont continué à réfléchir à la situation des paysans, au servage, à justifier les moyens pacifiques de son élimination, à critiquer les fondements sociaux et les institutions politiques, mais sans tirer de conclusions révolutionnaires.
Au XVIIIe siècle La littérature russe se développe rapidement. Son apogée a eu lieu dans la seconde moitié du siècle, lorsque la culture a commencé à refléter les caractéristiques d’une nation émergente. Dans le premier quart du siècle, la littérature servait principalement de moyen de propagande pour les activités gouvernementales. Le contenu principal du processus culturel du milieu et de la seconde moitié du XVIIIe siècle. était la formation du classicisme, dont la base idéologique était la lutte pour un État national puissant sous les auspices du pouvoir autocratique.
Le classicisme russe en tant que mouvement littéraire se caractérisait par le pathétique de la citoyenneté, de fortes tendances éducatives, un courant accusateur aigu et la défense de l'idée de l'inséparabilité des intérêts de la noblesse et de la monarchie.
Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. un nouveau a été créé fiction Avec système développé genres : ode, fable, élégie, tragédie, comédie, récit, roman. Un écrivain célèbre était A.P. Sumarokov (9 tragédies, dont « Khorev », « Dmitry le prétendant » et 12 comédies). Ils ont marqué la dramaturgie théâtrale de Ya. B. Knyazhnin (l'œuvre dramatique « Vadim Novgorodsky », le livret des opéras « Le malheur du carrosse », le drame « Arfey ») et de V. A. Kapnist (les comédies « Le Vif d'or »). », « Ode à l'esclavage »). G. R. Derzhavin a écrit des poèmes et des odes (« Noble », « Felitsa », « Lors de la capture d'Ismaël », « Lors de la prise de Varsovie », « Cascade », « Désir »). Le talent de A. N. Radichtchev a été révélé dans "Voyage de Saint-Pétersbourg à Moscou" et dans l'ode "Liberté".
Dans la littérature russe de la seconde moitié du XVIIIe siècle. La direction artistique-réaliste commence à prendre forme. Ici, D.I. Fonvizin, l'auteur des comédies « Le Brigadier » et « Le Mineur », a laissé une marque majeure, même si dans la forme elles ressemblaient aux œuvres du classicisme.
«Le Brigadier» a été écrit en 1769, alors que les souvenirs des débats de la Commission Législative étaient encore frais, où les nobles, défendant leurs droits et privilèges, faisaient référence à leur noble origine et à leurs services rendus à la Patrie. Fonvizine, dans sa comédie, a montré à quoi ressemblait la « noble » noblesse russe. Il a ridiculisé la réalité russe typique. Certes, voyant la cause principale des malheurs de la Russie dans une éducation inappropriée, Fonvizine ne l’avait pas encore rattachée au système autocratique existant à cette époque.
C'est ce qu'a fait le dramaturge dans la comédie « Le Mineur », écrite en 1782. Cette œuvre pose trois problèmes : le servage, l'éducation d'un noble fidèle à son devoir officiel et la forme du pouvoir. Pour Fonvizin, ils sont inextricablement liés. Exposant la tyrannie des propriétaires terriens dans les images de Prostakova et Skotinin, il a montré que le servage corrompt et défigure les propriétaires terriens, en fait des gens ignorants qui ne pensent qu'au gain personnel, qui ont oublié l'honneur et le devoir envers la patrie. Le servage a un effet destructeur sur les paysans, les rendant esclaves non seulement par position, mais aussi par conscience (Eremeevna). L'environnement des ignorants, des bigots, des parasites donne naissance aux leurs.
Dans « Le Mineur », Fonvizine a ridiculisé les méthodes d'éducation qui existaient dans la plupart des domaines des nobles provinciaux. Des personnes peu instruites et ignorantes étaient invitées à devenir enseignantes au foyer. Ignorants de la science, des parents incultes, afin de suivre la mode, ont embauché des étrangers qui n'avaient jamais été impliqués dans l'éducation auparavant. Et ces professeurs étaient très nombreux. Selon Prostakova, Fonvizine a exprimé la véritable attitude de nombreux nobles provinciaux à l'égard de l'éducation. « Les gens vivent et ont vécu sans science », explique-t-elle à Starodum. "Le défunt père a été commandant pendant quinze ans, et en même temps il a daigné mourir parce qu'il ne savait ni lire ni écrire, mais il savait comment créer et épargner suffisamment de richesses." Ici valeur principale pour un noble, et « apprendre est un non-sens ».
Fonvizin se moque non seulement des connaissances de Mitrofan et de sa réticence à apprendre, mais montre également avec indignation son essence - l'essence d'un propriétaire de serf, prêt à « affronter les gens », prêt à toute trahison pour son propre bénéfice. "Ce sont des fruits dignes du mal", s'exclame Starodum en regardant Mitrofan.
Le résultat de l'aggravation des contradictions sociales dans le pays fut la crise du classicisme, qui commença dans les années 70 du XVIIIe siècle. À la fin du siècle, un style sentimentalisme commence à se développer, marqué par une perception émotionnelle du monde environnant et un intérêt accru pour les sentiments humains. L'épanouissement du sentimentalisme est associé au travail de N. M. Karamzin (« Pauvre Liza »).
Au XVIIIe siècle l'architecture s'est développée puissamment. À l'époque de Pierre, les nouveaux principes de l'architecture trouvèrent leur pleine incarnation dans la construction de Saint-Pétersbourg. Il s'agit avant tout d'un plan préliminaire de développement de la ville, du développement d'un style particulier d'urbanisme régulier, d'ensembles urbains avec un système de rues, d'îlots et de places. En 1703, ce qu'on appelle l'Office des Bâtiments est créé. En 1714, Pierre Ier interdit la construction en pierre dans tout le pays, à l'exception de Saint-Pétersbourg, afin que tous les artisans laissés sans travail affluent vers la capitale et la terminent plus rapidement.
Au début, Saint-Pétersbourg a été construit uniquement par des maîtres étrangers, mais dans les années 20, des architectes russes ont également commencé à y participer. Le plan de développement régulier de la ville a été élaboré par l'architecte français Jean Baptiste Leblond. L'architecte italien D. Trezzini a apporté une contribution particulière à la construction de la ville : il a construit la cathédrale de la forteresse Pierre et Paul, la Kunstkamera, le bâtiment des Douze Collèges et le Palais d'été de Pierre. Le maître russe M. G. Zemtsov a créé l'ensemble de la Laure Alexandre Nevski, M. O. Anichkov a créé le palais sur la Fontanka (Palais Anichkov), I. K. Korobov a construit l'Amirauté, P. M. Eropkin a créé un projet pour le développement de l'île de l'Amirauté entre la Neva et la Moïka et développements dans la région de New Holland.
L'architecture de Moscou était associée aux noms des architectes M. I. Choglokov et N. P. Zarudny. Choglokov a construit la porte Sretensky de la ville de Zemlyanoï, la tour Sukharev, la Monnaie et le bâtiment de la pharmacie principale. Zarudny a construit la tour Menchikov.
Dans les années 40-50 du XVIIIe siècle. Le baroque (traduit de l'italien par « prétentieux ») est devenu le style dominant. Les bâtiments baroques se caractérisent par une monumentalité, combinée avec du faste, de l'éclat et de la splendeur, obtenus grâce aux lignes courbes de la façade, à l'abondance de colonnes, de moulures décoratives et de sculptures. Son représentant éminent était Bartolomeo Francesco (Barthélemy Varfolomeevich) Rastrelli. Il construisit le palais Biron à Mitau, le Grand Palais de Peterhof, le Palais d'Hiver, le Grand Palais à Tsarskoïe Selo et le monastère de Smolny. A Moscou, le maître du baroque était D.V. Ukhtomsky (clocher du couvent de Novodievitchi et de la Porte Rouge).
Dans les années 60, le baroque cède la place au classicisme. Il se caractérisait par la clarté et la clarté des formes, leur simplicité, mais en même temps, les bâtiments classiques étaient monumentaux, affirmant la puissance et la force de l'État noble. Le classicisme s'est tourné vers les modèles architecturaux de la Grèce antique et de Rome, en s'appuyant sur la symétrie dans la disposition, la clarté des lignes verticales et horizontales et en mettant en valeur les parties principales du bâtiment. Des architectes tels que A.F. Kokorinov (Académie des Arts), Jean-Baptiste Vaen-Delamot (Petit Ermitage et Palais Tchernychov sur la Moïka), A. Rinaldi (Palais de Marbre), G. Quarenghi (Académie des Sciences, Palais Alexandre) ont travaillé à Saint-Pétersbourg. . Saint-Pétersbourg à Tsarskoïe Selo, palais Yusupov sur la Fontanka), l'Écossais C. Cameron (Palais Paul, Galerie Cameron à Tsarskoïe Selo), N. A. Lvov (Bureau de poste principal, Palais du Prieuré de Gatchina), I. E. Starov (Lauriers de la Cathédrale de la Trinité d'Alexandre Nevski). et Palais Tauride).
A Moscou, les maîtres remarquables du classicisme étaient V.I. Bajenov et M. ?. Kazakov. Bajenov est le fondateur du classicisme en Russie. Il était un innovateur en architecture, pensant un bâtiment en lien avec son paysage et son environnement urbain. Kazakov se distinguait par sa capacité à placer rationnellement le bâtiment. Le bâtiment principal était situé au fond de la cour et les arcs des portes, les ailes et les clôtures ajourées donnaient sur la rue. Dans l'apparence extérieure des bâtiments, Kazakov recherchait la simplicité et la concision des formes. Les murs lisses étaient complétés par des détails clairement graphiques et détaillés. M. F. Kazakov a construit le palais Petrovsky à Lefortovo, le Sénat au Kremlin, l'Université, reconstruite par D. Gilardi en 1812 après un incendie, l'hôpital Golitsyn, la maison des princes Dolgoruky, la salle des colonnes de la Maison des Unions. . Les œuvres remarquables de Bajenov étaient la maison Pashkov et le domaine Tsaritsyno.
En peinture déjà dans la première moitié du XVIIIe siècle. Deux genres émergent : le portrait et la gravure. Les maîtres du portrait étaient A. M. Matveev (autoportrait avec sa femme) et I. N. Nikitin (peintures « Pierre Ier sur son lit de mort », « Floor Hetman », portrait du chancelier G. I. Golovkin). La gravure était associée aux travaux d'A.F. Zubov (panorama de Saint-Pétersbourg) et d'A.N. Rostovtsev (un cycle de gravures sur la guerre du Nord). Dans le portrait, Matveev et Nikitine ont défini sa principale caractéristique, caractéristique des portraits russes du XVIIIe siècle - l'attention portée au monde intérieur des héros, à leur individualité, à leur richesse. monde intérieur personne.
Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Il existe trois genres en peinture : historique, quotidienne, portrait (portraits de face, de couple, de chambre).
historique et genre mythologique représenté par les œuvres de A. P. Losenko (« Une merveilleuse prise de poisson », « Vladimir et Rogneda », « Adieu d'Hector à Andromaque », « Abraham sacrifie son fils Isaac ») et de G. I. Ugryumov (« Test de la force de Jan Usmar " , "La capture de Kazan", "La vocation de Mikhaïl Fedorovitch au tsar"). Tous sont réalisés dans le style du classicisme. Les peintures des artistes classiques se caractérisent par le caractère abstrait des images, la conventionnalité des couleurs et l'imitation des poses de modèles anciens.
Dans le genre quotidien, se distinguent les œuvres de M. Shibanov (« Déjeuner paysan », « Conspiration ») et les aquarelles de I. A. Ermenev (« L'aveugle chantant », « Mendiants »). M. Shibanov - artiste serf du prince G. A. Potemkine. Il peint des tableaux de la vie paysanne, dont il connaît bien les conditions. Le film « Peasant Lunch » montre un épisode de la vie d'une famille paysanne : visages fatigués, mains fatiguées, nourriture maigre. « Conspiration » dépeint le côté festif de la vie paysanne. Les mariés et toutes les personnes présentes sont habillés élégamment. Les visages brillent de joie en prévision de la célébration à venir.
A. P. Antropov (« Ataman aux joues rouges », portrait de A. M. Izmailova), I. P. Argunov - un serf du comte Sheremetev (autoportrait, portrait féminin en couple, « Portrait d'une paysanne inconnue en costume russe »), F. S . Rokotov (« Inconnu au bicorne », « Inconnu en robe rose », portrait de A. P. Struyskaya), D. G. Levitsky (portrait de A. F. Kokorinov, portrait de D. Diderot, cycle de portraits féminins « Smolyanka » – diplômées de l'école. Smolny Institute), V. A. Borovikovsky (« Portrait de Lizinka et Dashinka », portrait de Catherine II, portrait de M. I. Lopukhina). Antropov travaillait à l'ancienne, ses portraits rappelaient un peu ceux de Parsuna. Argunov était proche de lui dans son style de peinture. Rokotov se distinguait par sa technique en filigrane. Levitsky dans ses portraits exprimait la polyvalence de la nature humaine, tandis que Borovikovsky révélait plus fortement ses côtés intimes.
Le processus de sécularisation de l’art a donné une impulsion au développement de la sculpture. Ils sont intégrés à des ensembles paysagers et à des arcs de triomphe. Intérêt pour personnalité humaine a déterminé la création de portraits sculpturaux, dont le premier est apparu dans les années 40. Un célèbre sculpteur des maîtres baroques était Bartolomeo Rastrelli. Il possède un buste en bronze, ainsi que statue équestre Pierre Ier, sculpture de l'impératrice Anna Ioannovna avec un petit arap noir.
Dans le développement du portrait dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. deux tendances se dessinent : une augmentation du niveau artistique et un approfondissement image réaliste. C'était également typique de la sculpture. A cette époque, la sculpture apparaît sous trois formes : relief, statue et portrait-buste. Particulièrement célèbre était F. I. Shubin, compatriote de M. V. Lomonossov, qui a créé les portraits de A. M. Golitsyn, P. A. Rumyantsev-Zadunaisky et M. V. Lomonossov, ainsi que la statue « Catherine la Législatrice ». M.I. Kozlovsky s'est glorifié avec les sculptures « Cupidon endormi », « Polycrate », « Samson déchirant la gueule d'un lion » et le monument à Souvorov sur le Champ de Mars. E. Falcone a créé un monument à Pierre Ier, connu sous le nom de « Cavalier de bronze », dans le style du classicisme.
Dans la musique de la première moitié du XVIIIe siècle. Les opéras de cour français et italiens se répandent. En 1738, la première école de ballet fut ouverte à Saint-Pétersbourg. Dans les années 40-50, le développement de l’opéra russe a commencé. E. N. Fomin a créé l'opéra « Le sorcier Miller, le trompeur et l'entremetteur », « Les cochers sur un stand », M. Metinsky a écrit l'opéra « Gostiny Dvor de Saint-Pétersbourg ».
Dans les années 70, la musique de chambre fait son apparition. A. N. Verstovsky est l'auteur de l'opéra "Askold's Grave", du concert "Ne me rejette pas au nom de la joie", I. E. Khandoshkin a créé un certain nombre de concertos pour violon, D. S. Bortnyansky a créé les opéras "La Fête du Seigneur" et " Le Faucon» et auteur de concerts pour chœurs d'église, de cantates et d'oratorios basés sur des poèmes de G. R. Derzhavin, M. M. Kheraskov, qui sont encore joués aujourd'hui.
Le premier théâtre professionnel russe a été créé par décret royal en 1756 sur la base du théâtre né à Yaroslavl en 1750 à l'initiative du marchand F. G. Volkov. Dans la seconde moitié du siècle, les théâtres amateurs de l'Université de Moscou, de l'Académie des arts, du Gentry Corps et de l'orphelinat de Moscou se sont généralisés. En 1765, on tenta de créer un théâtre public gratuit pour le peuple, où se produiraient des acteurs amateurs.
Dans les années 70, des théâtres professionnels privés apparaissent. Exploité de 1759 à 1779 Théâtre russe. En 1783, le Théâtre de Pierre a été ouvert à Moscou, puis le Théâtre Maly a été créé sur cette base sous la direction de Nikolai Knipper. Les théâtres de serfs dans les domaines se sont généralisés. Rien qu'à Moscou, il y en avait 18. Les plus célèbres étaient le théâtre Sheremetev à Ostankino, où brillait l'actrice serf P. Kovaleva-Zhemchugova, et le théâtre Yusupov à Arkhangelskoye, où se produisait la ballerine T. Shlykova-Granatova.
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Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. La culture nationale continue de se développer en Russie.
La culture a été fortement influencée par la noblesse et la domination des étrangers s'est poursuivie. La science et l'éducation russes ont continué à se développer, même si le servage et l'autocratie l'ont grandement entravé.
Dans le développement de l'éducation en Russie dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Deux tendances sont clairement visibles :
· expansion significative du réseau d'établissements d'enseignement;
· renforcer l'influence du principe de classe sur l'organisation de l'éducation.
Littérature dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, elle reste majoritairement aristocratique. Les œuvres orales de poésie populaire, ainsi que diverses histoires faisant partie de livres manuscrits, étaient répandues parmi la paysannerie. La vie des serfs se reflète dans la « Lamentation des serfs », parue parmi les serfs en 1767-1768. ceux. à la veille de la guerre paysanne. L'essai décrit le manque de droits du paysan serf, les moqueries du maître à son égard ; les plaintes concernant un procès inéquitable se terminent par une menace de « mettre KO les méchants messieurs ». De nombreuses histoires satiriques apparaissent, parodiant la cour royale, le service militaire et les formalités administratives des agences gouvernementales. Directions de la littérature 2e moitié. 18ème siècle:
· classicisme (A.P. Sumarokov)
· réalisme (D.I. Fonvizin)
· sentimentalisme (N.M. Karamzin)
Sumarokov Alexandre Petrovitch a écrit, outre de nombreux poèmes lyriques et satiriques, 9 tragédies et 12 comédies. Il est reconnu comme le créateur du répertoire théâtral russe. Sumarokov, dans ses opinions idéologiques et politiques, appartenait au camp conservateur. Il considérait la noblesse comme la classe supérieure de l'État, s'opposait à la superstition de l'Église et au mode de vie de Domostroevski. la vie de famille, était un partisan de l'éducation des femmes. Les héros de ses comédies sont soit vertueux, et il sympathise avec eux, soit d'une laideur repoussante. C'est ainsi qu'a été dessiné le héros de la tragédie «Dmitry l'imposteur». Les comédies de Sumarokov, comme les tragédies, remplissaient des fonctions éducatives ; elles visaient à corriger la morale et à éliminer les vices humains (« Le Gardien », « L'Homme cupide », « Cocu par imagination », etc.).
Fonvizine Denis Ivanovitch- auteur des comédies « Le Brigadier » et de l'immortel « Sous-bois ». Les comédies ressemblent extérieurement aux œuvres du classicisme : elles comportent 5 actes, l'unité de temps et de lieu est respectée. Les noms des personnages répondent aux exigences du classicisme : leurs noms contiennent leurs caractéristiques. Cependant, le contenu des comédies s'écarte des canons du classicisme : elles représentent non pas des personnages abstraits dotés soit de vices, soit de vertus, mais des personnes vivantes, des personnages artistiquement généralisés générés par la réalité féodale. « Nedorosl » présente une galerie de personnages élevés dans des conditions de servage. Le problème de l'éducation, qui prédominait dans le système de vues des éclaireurs, inquiétait également Fonvizin, qui croyait que la racine du mal était dans l'éducation.
Karamzine Nikolaï Mikhaïlovitch. Les adeptes du sentimentalisme montrent les sentiments d'une personne ordinaire, parfois sans se démarquer. DANS romans psychologiques Dans leurs récits, les sentimentaux dépeignent la vie intime et la vie de famille. Dans leurs œuvres, les héros s'échappent de la réalité sociale et se retirent dans la nature. Une image idyllique de la vie rurale est caractéristique : le maître fait preuve d'une attention paternelle envers les paysans, et ceux-ci le rendent avec respect et obéissance. Ainsi, les contradictions sociales de l'époque et la position servile du paysan serf ont été obscurcies. Le plus grand représentant de cette tendance était N.M. Karamzin, et son œuvre la plus significative est « Pauvre Liza ». L'histoire est basée sur une fiction sentimentale sur la relation entre la pauvre serf Liza et le jeune officier Erast. La relation idyllique se termine par une tragédie : Lisa, séduite, se suicide.
Art. Le XVIIIe siècle a été marquant pour la Russie avec des changements notables et des réalisations significatives dans le domaine de l'art. Sa structure de genre, son contenu, son caractère et ses moyens d'expression artistique ont changé. L'art russe est entré dans la voie du développement paneuropéen :
· Des maîtres étrangers ont été invités, qui ont contribué à la création d'un nouvel art et ont été les enseignants du peuple russe.
· obtenir une formation professionnelle en envoyant des maîtres russes étudier en Europe occidentale (France, Hollande, Italie, Angleterre, Allemagne)
À cette époque, l’art russe entre en contact étroit avec les tendances stylistiques de l’Europe occidentale.
En 1757, l'ouverture de l'Académie des Trois Nobles Arts eut lieu à Saint-Pétersbourg. Déjà en 1758, grâce aux efforts de M.V. Lomonosov et I.I. Chouvalov (président de l'Académie 1757-1763), un groupe de jeunes de Moscou et de Saint-Pétersbourg enclins aux arts, sont arrivés ici. Des professeurs étrangers enseignèrent également à l'Académie : le sculpteur N. Gillet, les peintres S. Torelli, F. Fontebasso et d'autres. En 1764, l'Académie des Trois Arts Nobles fut transformée en Académie impériale des Arts de Russie. À cette époque, l'Académie est devenue à la fois un pionnier d'idées artistiques et un établissement d'enseignement. Une nouvelle génération d'artistes a grandi parmi elle, qui ont ensuite glorifié la Russie dans le monde entier, notamment les architectes I. Starov, V. Bajenov, les sculpteurs F. Shubin, F. Gordeev, les artistes A. Losenko, D. Levitsky.
La peinture russe s'est développée tout au long du XVIIIe siècle en contact étroit avec l'art des écoles d'Europe occidentale, rejoignant le patrimoine commun - les œuvres d'art de la Renaissance et du baroque. La peinture se distingue par une diversité et une exhaustivité significatives. L'école russe maîtrise des genres de peinture qui n'étaient auparavant représentés que par des œuvres anciennes et modernes. Maîtres d'Europe occidentale. Les plus grandes réalisations sont associées à l'art du portrait.
F. S. Rokotov(1735-1808). Déjà à un âge assez mûr, il fut accepté à l'Académie des Arts. Ses premières œuvres - portraits de G. G. Orlov (1762-1763), E. B. Yusupova (1756-1761) témoignent de son implication dans la culture rococo. Des signes de ce style sont également présents dans le portrait du couronnement de Catherine II (1763), qui devient un modèle pour la représentation d'une impératrice très exigeante. Au cours des années quatre-vingt du XVIIIe siècle, une nuance de conscience fière de sa propre importance prédominait dans les portraits de Rokotov (portrait du général V. E. Novosiltseva (1780), noble dame E. N. Orlova).
D. G. Levitski(1735-1822). Le fils d'un prêtre, Levitsky, est né en Ukraine. Il se distingue par sa capacité à transmettre ressemblance extérieure modèles en combinaison avec elle psychologiquement. Pendant environ 20 ans, Levitsky a dirigé la classe de portrait à l'Académie des Arts et a non seulement participé à la formation de toute une école de portraitistes russes, mais a également donné le ton et le niveau de la haute réputation de l'art du portrait en Russie. Il était également doué pour les portraits de chambre et les images de cérémonie en pied (Demidov (1773), Ursula Mniszech (1782)).
V. L. Borovikovski(1757-1825). Borovikovsky vient d'Ukraine. Né dans une famille cosaque. Il a commencé comme peintre d'icônes d'église. Très vite, il devient populaire parmi la noblesse de Saint-Pétersbourg. L'artiste dresse le portrait de «clans» familiaux entiers - les Lopukhins, les Tolstoï, les Arseniev, les Gagarine, les Bezborodko. Les portraits de chambre occupent une place prédominante. Les toiles de l'artiste sont très élégantes. Les héros sont généralement inactifs, la plupart des modèles sont enivrés par leur propre sensibilité. Ceci est exprimé par le portrait de M.I. Lopukhina (1797), Skobeeva (milieu des années 1790). L'artiste accorde une grande attention aux portraits miniatures de petit format, qu'il réalise très bien.
Conclusion: tout au long du XVIIIe siècle, l'art de la peinture russe a parcouru un long chemin dans sa formation selon les lois des temps modernes. Les besoins de l'époque se reflétaient dans le développement prédominant de la peinture profane - genres portrait, paysage, historique et quotidien.
Sculpture. Au XVIIIe siècle, un changement stylistique notable dans le développement de l'art plastique russe a été provoqué par la nouvelle esthétique du classicisme des Lumières. Un rôle important a été joué par le sculpteur français invité N. Gillet, qui a longtemps dirigé la classe de sculpture de l'Académie. Tous les principaux sculpteurs russes du IIe siècle ont fréquenté l’école de N. Gillet, qui a jeté les bases de la sculpture classique en Russie. moitié du 18ème siècle diplômés de l'Académie des Arts de Saint-Pétersbourg : F. Gordeev, M. Kozlovsky, I. Prokofiev, F. Shchedrin, F. Shubin, I. Martos.
Ivan Martos(1752-1835). Il crée des œuvres tout à fait classiques, sensiblement différentes par la pureté et la clarté de leur forme des œuvres d'autres maîtres. Martos maîtrise un large éventail de sujets, abordant une variété de sujets. Il a laissé une marque notable sur le développement du thème de la pierre tombale classique et du monument urbain. (Monument à Minine et Pojarski à Moscou).
Ivan Prokofiev (1758-1828). Prokofiev a un côté sentimentaliste qui donne une douceur et un lyrisme particuliers à ses images. Le meilleur de son héritage sont les reliefs créés pour l'Académie des Arts de Saint-Pétersbourg, dans lesquels il atteint une perfection de forme exceptionnelle dans l'expression d'un silence majestueux, en harmonie avec la structure classique de l'intérieur.
Fedot Choubine(1740-1805). La brillante floraison de son talent a commencé à l'Académie des Arts de Saint-Pétersbourg. Il devient un maître inégalé du portrait sculptural, réalisant de nombreux portraits et bustes commandés (A. M. Golitsyn, Z. P. Chernyshev). À la fin du XVIIIe siècle, de nouvelles formes d'expression figurative émergent sous la forme de sentiments sentimentaux puis romantiques (P.V. Zavadovsky et A.A. Bezborodko (1798)). Dans le même temps, une autre tendance est perceptible dans les œuvres ultérieures de l’artiste: la spécification de l’image du portrait augmente et les caractéristiques de rigueur et de simplicité augmentent dans le style.
Architecture. Dans un pays qui s’est engagé tardivement sur la voie du développement paneuropéen, le développement des styles d’Europe occidentale se poursuit inévitablement à un rythme accéléré. L'essence de la période de transition s'exprimait par un état de multistyle, lorsque l'art russe, au sens figuré, « s'essayait » à différents styles européens, sans encore faire de choix final, combinant les caractéristiques du baroque, du classicisme et du rococo.
Saint-Pétersbourg est devenu l'épicentre des tendances avancées en matière d'urbanisme. La future capitale a été construite de toutes pièces, ce qui a grandement facilité l'introduction de techniques régulières de planification et de développement.
Rastrelli Francesco Bartolomeo (1700-1771), fils d'un sculpteur italien qui a servi à la cour du roi de France Louis XIV, mais a acquis une expérience en architecture et en construction en Russie ; En tant qu'artiste doué, il a réussi à faire ses preuves en tant qu'architecte qualifié et a occupé la position la plus élevée d'« architecte en chef » dans le monde architectural de Russie. Son œuvre atteint son apogée en 1740-1750. Ses créations les plus célèbres sont l'ensemble du monastère Smolny de Saint-Pétersbourg (1748-1764), créé dans la tradition des ensembles monastiques russes des siècles précédents, et les palais des nobles élisabéthains. M. I. Vorontsov et S. G. Stroganov à Saint-Pétersbourg, mais son talent s'est manifesté au plus haut degré dans la création de chefs-d'œuvre tels que le Palais d'Hiver (1754-1762) dans la capitale, le Grand Palais de Tsarskoïe Selo et Peterhof. (Pétrodvorets). Tous caractérisent le style baroque du milieu du XVIIIe siècle.
Antonio Rinaldi(1710-1794). Dans ses premières constructions, il était encore influencé par le baroque « vieillissant et passager », mais Rinaldi est un représentant du classicisme primitif. Ses créations incluent : le Palais chinois (1762-1768), le Palais de Marbre à Saint-Pétersbourg (1768-1785), le Palais de Gatchina (1766-1781). Rinaldi a également construit plusieurs Églises orthodoxes, qui combinait des éléments baroques - des dômes à cinq coupoles et un haut clocher à plusieurs niveaux.
Kokorinov A. F.. (1726-1822). Parmi ses œuvres célèbres, où le style du classicisme s'est manifesté le plus clairement, figure le bâtiment de l'Académie des Arts de Saint-Pétersbourg, construit sur la digue Nevskaya de l'île Vassilievski (1764-1788). La façade d'une beauté inhabituelle et les bureaux et halls multifonctionnels de ce bâtiment correspondaient au prestige toujours croissant de l'art russe.
Conclusion: Le XVIIIe siècle devient une époque propice au développement de la culture russe, définissant ses deux grandes orientations : professionnelle, orientée vers la voie paneuropéenne, et locale, continuant à développer les traditions de l'art populaire.
Théâtre. Fiodor Grigorievich Volkov (1729-1763), surnommé le « père du théâtre russe ». Volkov est né dans une famille de marchands pauvres de la ville de Kostroma. Puis il s'installe à Yaroslavl, où il lance ses remarquables activités. En 1750, Volkov fonda un théâtre public à Yaroslavl. La renommée de ce théâtre atteint la capitale, les artistes sont convoqués à Saint-Pétersbourg. Les artistes connurent de nombreuses épreuves jusqu'à ce que finalement le gouvernement publie un décret créant en 1756 à Saint-Pétersbourg un « théâtre russe pour la présentation de tragédies et de comédies ». Le directeur du théâtre fut d'abord l'écrivain Sumarokov, puis Volkov. L'influence de Volkov sur le développement ultérieur du théâtre en Russie fut énorme. Volkov occupe une place honorable dans l'histoire de la culture russe.